Avengers : L’Ère d’Ultron

Publié par Florian Mihu le 26 novembre 2015 | Maj le 10 mai 2018
  • Production : Marvel Studios
  • Titre original :  Avengers: Age of Ultron
  • Titre français : Avengers : L’Ère Ultron
  • Sortie française : 22 avril 2015
  • Sortie américaine : 1er mai 2015
  • Durée : 1h40
  • Film Live 2D
  • Réalisateur : Joss Whedon
  • Scénario : Joss Whedon
  • Musique : Brian Tyler et Danny Elfman

Avengers, L’Ère d’Ultron : critique

Trois ans après leur avènement au box-office mondial, le doute quant à leur assimilation dans l’inconscient collectif n’est plus permis. Les Vengeurs, première équipe de super-héros lancée par les Studios Marvel, entité dans le giron de The Walt Disney Company depuis 2010, reviennent pour un pari osé : celui de faire, si ce n’est plus, aussi bien que le premier opus qui les a consacrés à tout jamais dans l’histoire du septième art. Le deuxième essai de Joss Whedon est transformé à nouveau : les spectateurs vibrent durant 2h30 devant les grands moments de ces personnages qui n’ont plus rien à prouver aux acteurs de la concurrence. Mieux, cette suite reprenant la bonne vieille recette originale de Marvel’s Avengers le surpasse avec brio en action démente, en dialogues hilarants, en casting encore plus charismatique et en interrogations toujours plus captivantes. Les Studios de la Maison des Idées, malgré quelques imperfections ici et là, roulent sur l’or avec leur poule prolifique mais n’en omettent pas de trahir les intérêts de leur mission première, ériger d’année en année un univers complexe et unique en son genre au cinéma avec pour leitmotiv principal : la cohérence de fond et un gage de qualité artistique. Avec Avengers : L’Ere d’Ultron, Kevin Feige (patron de la filiale et producteur du film) et Joss Whedon (réalisateur et co-scénariste du film Marvel) réussissent l’impossible, lier avec panache la phase II de l’Univers Cinématographique Marvel et tourner sereinement leur regard vers l’avenir en posant cette brique importante et cruciale. C’est bien simple, après une pause cosmique jubilatoire (Les Gardiens de la Galaxie), le deuxième volet de la franchise Avengers tient son public en haleine d’un bout à l’autre et va même jusqu’à provoquer quelques frissons dans un final transcendant. Une première pour un film de super-héros !

Avengers : L’Ère d'Ultron

Qu’en est-il depuis 2012, année charnière qui a provoqué un engouement du public unanime et sans équivoque pour le genre ? Disney, avec Marvel’s Avengers, avait pour tâche de clôturer et faire la synthèse d’une première phase cinématographique de l’univers de ses personnages qui se rendaient de manière déséquilibrée populaire. Si Iron Man, fort de deux films en solo, remportait assurément la mise, d’autres personnages légèrement moins banckables jusque-là, comme Captain America ou Hulk, devaient se rendre on ne peut plus désirables dans ce qui allait devenir le phénomène de l’année 2012. Défi on le sait totalement réussi et au-delà des attentes, Marvel’s Avengers a sans doute été la première production hollywoodienne à avoir porté à l’écran un principe qui est monnaie courante dans les comics Marvel, celui de l’univers partagé. Dans un univers partagé, les héros peuvent se rencontrer, faire équipe, affronter des menaces communes. Cela permet de décupler les enjeux, l’ampleur du film, et tout naturellement d’enrichir l’univers des personnages en les faisant croiser le chemin d’autres héros mythologiques. L’enthousiasme autour de la phase I de l’Univers Cinématographique Marvel édifié par Disney s’en ressent. Si les Fans ont attendu impatiemment qu’un tel événement se réalise enfin, les réactions des spectateurs et de la critique ont très vite conforté les Marvel Studios dans la poursuite et la complexification d’un tel Univers exceptionnel et riche.

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Marvel’s Avengers est devenu le 3ème plus gros succès du box-office de tous les temps. Avec près d’un milliard et demi de dollars de recettes à l’international (dont 619 millions de dollars sur le sol américain), le film-clé qui permettait à l’univers de s’étendre par la suite va bien au-delà des espérances de Disney. Iron Man, Captain America, Thor et leurs amis ont réussi à toucher un large public, non seulement au point de vue cinématographique, mais ont vu leur influence se décliner au quotidien sur de multiples supports, appartenance à la maison de Mickey oblige…  Car si les super-héros DC Comics bénéficiaient d’une aura culturelle incomparable, due notamment à leurs adaptations au cinéma durant ces 20 dernières années, le succès planétaire des Avengers a mis la barre très haute. D’ailleurs, il n’est pas anodin de constater que finalement, les plus grands studios américains ont cerné tout l’intérêt de considérer des univers partagés de manière ambitieuse comme l’a fait Disney. Warner Bros s’est ainsi lancé dans la construction de son propre monde super-héroïque en réunissant les cadors du catalogue DC Comics (l’éditeur de la ligue des justiciers), s’imposant directement comme le premier concurrent direct de Marvel (à noter que si Detective Comics a toujours eu sa longueur d’avance par rapport à Marvel dans les comics, notamment durant leur âge d’or courant 1960-1970, la branche cinéma positionne la Maison des Idées loin devant son rival depuis le rassemblement des Avengers). Ce courant de créer de toutes pièces un univers commun s’est amplifié quand Universal Pictures a décidé en 2014 de faire revivre son patrimoine de films d’horreur et fantastiques. La société de production souhaite ainsi créer une mythologie partagée autour de ses monstres les plus célèbres qu’elle a érigés au rang de stars à partir des années 1930. On peut également citer Cinedigm qui va s’employer à redonner une seconde jeunesse à l’univers très éclectique des séries B d’American International Pictures. Bref, l’univers partagé est aujourd’hui le maître-mot des ambitions des multinationales du septième art.

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Hors Univers Cinématographique Marvel, l’idée est là mais également en deçà de la popularité et de la qualité de Disney et Marvel Studios. Sony Pictures Entertainement via sa filiale rachetée, Columbia Pictures, n’a pas totalement convaincu en rebootant la franchise de l’Homme-Araignée dont elle détenait pleinement les droits (jusqu’à la nouvelle répartition contractée avec Disney en début d’année 2015). La 20th Century Fox reste quant à elle une valeur sûre en termes d’adaptation de super-héros, rivalisant d’ingéniosité avec ses mutants depuis 2000. Cette dernière espère conclure brillamment sa deuxième trilogie X-Men en 2016 et poursuit déjà cet entrain en repensant totalement son autre franchise phare, Les Quatre Fantastiques, pour 2015. Mais ce n’est pas tout puisque, calquée à la méthodologie des Marvel Studios, la Fox entreprend également de consacrer des films solos à certains personnages Marvel dont elle détient les droits : Wolverine aura droit à une troisième aventure en solo en 2017, tandis que Deadpool et Gambit se verront adaptés sur grand écran pour la première fois. Enfin, la résonance de ce nouveau type de construction cinématographique est telle que Disney espère calquer le modèle prolifique sur son autre bébé, l’empire de George Lucas, dont il est le maître depuis 2012, avec pas moins de six films officialisés, une mise en parallèle télévisuelle et une renaissance de l’univers des six volets sortis dans les comics et les romans.

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Aujourd’hui, les personnages des Marvel Studios étonnent par leur capacité spectaculaire à susciter l’émoi du public et marquent historiquement un point d’ancrage pour une nouvelle génération de geeks avides de super-héros aux profils variés, mais auxquels il est toujours facile de s’identifier.

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Joss Whedon à la tête de Avengers, L’Ere d’Ultron :

Pour ce deuxième volet des Vengeurs, Kevin Feige renouvelle sa confiance envers Joss Whedon à la réalisation. Né le 23 juin 1964 à New York, il représente la troisième génération de sa famille à écrire pour la télévision après son grand-père et son père, scénaristes de sitcoms à succès. Après l’obtention de son diplôme de cinéma de la Wesleyan University, il a été engagé comme scénariste dans l’équipe de la très populaire série Roseanne. Après avoir créé Buffy sous la forme d’un scénario de long métrage, Joss Whedon l’a adapté pour la télévision en 1996, et Buffy contre les Vampires est devenue un véritable phénomène culturel. En 1998, il a développé et produit Angel chez 20th Century Fox Television avec sa société de production, Mutant Enemy. Le spin-off de Buffy a rassemblé de nombreux fans et a été diffusé durant cinq saisons sur WB. Pendant ce temps, il écrit la chanson « Mon Chant d’Espoir », qui figurera dans la bande-originale du (Le) Roi Lion 2 : L’Honneur de la Tribu, et co-scénarise le Disney Atlantide, l’Empire Perdu. En 2002, il a connu un nouveau succès avec la série de science-fiction Firefly sur le réseau Fox. Au cinéma, Joss Whedon a été nommé pour l’Oscar du Meilleur Scénario pour Toy Story. A partir de 2004, il fait ses pas dans l’univers Marvel par la porte de la maison d’édition et signe quelques numéros de séries comme Astonishing X-Men ou encore Les Fugitfs. Il a aussi travaillé au scénario de Titan A.E., un film d’animation de Don Bluth et Gary Goldman, Buffy Tueuse de Vampires de Fran Rubel Kuzui, Speed de Jan de Bont, et Alien : La Résurrection de Jean-Pierre Jeunet. À l’automne 2005, il a fait ses débuts de réalisateur avec Serenity : L’Ultime Rebéllion, basé sur la série Firefly. Joss Whedon a produit par ailleurs le film d’horreur La Cabane dans les Bois, dont il a coécrit le scénario avec le réalisateur, Drew Goddard. Depuis 2011 et la production de Marvel’s Avengers, le cinéaste, icône de la geekerie internationale, est devenu le grand manitou de l’ensemble des arcs narratifs développés dans l’Univers Cinématographique Marvel. Consultant sur Captain America – First Avenger, il insuffle sa vision personnelle à Marvel’s Avengers, qui en est la suite directe. Son expérience du monde des comics et des séries télés lui permet d’initier et donner son rythme de croisière à la série Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D. avec son frère Jed Whedon. Fort du succès immense des Avengers, Joss Whedon supervise entièrement l’entièreté de la phase II depuis 2013 et garde l’exclusivité d’une deuxième adaptation au cinéma des plus grands héros de la Terre.

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Joss Whedon va permettre à la phase II de non seulement suivre un fil conducteur principal à la précédente avec la menace suprême représentée par le titan Thanos, aperçu dans Marvel’s Avengers, mais également de se développer, s’enrichir, se complexifier de brique en brique pour finalement s’ouvrir comme jamais à une phase III absolument gigantesque avec l’arrivée de nouvelles têtes d’affiches et de nouvelles équipes parallèles. La phase II débute officiellement à partir du court-métrage Article 47 présent dans les bonus du DVD / Blu-Ray Marvel’s Avengers et explore les conséquences directes de la bataille de New York. Base fiable, le premier long-métrage de la phase II, Iron Man 3, introduit cette dernière avec brio à tel point que le film devient le plus gros blockbuster de l’année 2013 pour The Walt Disney Company. En complément de la sortie en vidéo du troisième film de Tony Stark, le court-métrage Agent Carter lance une nouvelle tendance, celle de développer les histoires de personnages secondaires du grand scénario mis en place, tout en testant leur popularité. Parallèlement, dans l’idée d’apporter des suites originales à chacun des principaux Vengeurs, Thor : Le Monde des Ténèbres ne se contente pas de relater le retour du dieu de la foudre chez les siens, ni d’exposer les conséquences de New York à Asgard, il lie l’après-Avengers aux nouvelles menaces pesant sur la cité et pose par la même occasion sa première pierre au paysage cosmique de la phase II : le film d’Alan Taylor introduit les intentions du super-méchant des trois phases, son désir de conquête de l’univers grâce au Gant de l’Infini composé de cinq gemmes surpuissantes. Dans la pure tradition des Marvel One-Shot, le court-métrage Longue Vie au Roi (présent en bonus de Thor : Le Monde des Ténèbres) s’intéresse à un autre personnage de second plan, Trevor Slattery, en dévoilant quelques réponses aux mystères d’Iron Man 3. La vision artistique solidement ancrée des Studios de Kevin Feige est très différente d’un film à l’autre mais poursuit un but ultime, réunir à nouveau les Vengeurs dans une nouvelle mission de taille. C’est Captain America – Le Soldat de l’Hiver, sorti au printemps 2014, qui se charge d’assurer la cohérence de la phase II avec une dimension plus terrienne, en se payant le luxe d’aborder le cas personnel de Steve Rogers malgré tout, et en permettant de poser les fondations d’Avengers : L’Ere d’Ultron. Récoltant les honneurs, le film des frères Joe et Anthony Russo place le premier Vengeur au sommet de sa notoriété. Rien d’étonnant quand on constate que les Marvel Studios ont choisi habilement d’ouvrir leur phase III avec ce héros en 2016 et qu’Iron Man et Hulk ont été détrônés sur l’affiche principale d’Avengers : L’Ere d’Ultron par le Super Soldat. Mais avant la réunion tant espérée de l’équipe en 2015, le label apporte plus de relief à cette phase en adaptant et dévoilant, l’été 2014, leur nouvelle équipe entièrement cosmique, Les Gardiens de la Galaxie. James Gunn réussit haut la main à conquérir le cœur du public avec ces nouveaux personnages hauts en couleur mais également d’inter-connecter le scénario au fil scénaristique entamé depuis la fin de la phase I. Mieux, cette facette inédite de l’Univers Cinématographique Marvel annonce une phase III aussi complexe que passionnante. Joss Whedon caresse l’idée de construire sa phase II sur un autre plan, télévisuel cette fois-ci. Il concrétise ses envies avec la création en 2013 de la première série basée sur les aventures de l’agent Phil Coulson et son équipe,  permettant aux Marvel Studios de survoler le paysage marvellien de façon plus libre. Marvel : Les Agents du S.H.I.E.L.D., dans une moindre mesure que les films, apporte son lot de perturbations dans cet univers mais constitue surtout un cadre de visionnage supplémentaire inédit des conséquences de chaque film depuis Marvel’s Avengers sur la Terre. Ce regard frais des agents du S.H.I.E.L.D. et leur devenir est fonction des différents événements qui surviennent dans les longs-métrages. Lors de la pause hivernale de la saison 2 des agents de Coulson, une deuxième série voit le jour et offre un parallèle similaire mais cette fois-ci en resituant son contexte juste après Captain America – First Avenger. Les aventures de l’Agent Carter, à l’origine de la fondation du S.H.I.E.L.D., donnent une dimension rétro à la phase II, dimension qui trouve une forme d’écho dans ses événements contemporains. Enfin, premier chapitre de la construction d’une troisième équipe de super-héros urbains, la série Marvel’s Daredevil, produite par ABC Studios et Marvel et distribuée par la plate-forme de vidéo à la demande Netflix, vient assombrir la fin de la phase II. L’Homme Sans Peur rejoindra dans la phase III d’autres nouvelles têtes, à savoir Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist. The Defenders apporteront un nouvel élan à l’Univers déjà bien enrichi. Autant dire que cette phase II sert bien plus de missions que la précédente : elle assoit son autorité sur des événements post-traumatiques liés à la phase I, elle prône ensuite l’unité à préserver des Vengeurs, mission primordiale de Joss Whedon, elle emmêle différents univers avec une cohérence admirable, elle ouvre de multiples perspectives d’avenir en préparant habilement une phase III et son apothéose (Avengers Infinity War Part I & Part II) avec une appétence exceptionnelle. A noter qu’une partie de la construction de cette phase est très bien expliquée dans le documentaire Marvel : La Naissance d’un Univers, diffusé pour la première fois en mars 2014 sur ABC.

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Avengers : L’Ere d’Ultron, bien qu’étant l’avant-dernier opus de cette phase II, livre à lui seul une première conclusion. Ant-Man, prévu l’été prochain, sera présenté de manière plus indépendante du reste de la phase II, prendra un nouveau risque en intégrant un grand personnage de l’univers de comics méconnu du grand public. Il apportera un angle d’approche différent au démarrage de la phase III. Même si officialisé qu’en mai 2012, alors que le premier volet bat tous les records mondiaux dans les salles obscures, Kevin Feige et Joss Whedon réfléchissent à L’Ere d’Ultron depuis fin 2011, sachant pertinemment que cette suite se voudrait bien plus personnelle et douloureuse, évitant absolument l’idée de réchauffé. Le titre officiel du film est révélé dès l’été 2013 au Comic Con International de San Diego, alors que le tournage est entamé depuis mai de la même année, avec le casting original qui s’est vu prolonger son contrat juteux. Depuis le début, Joss Whedon est assez clair dans son approche du scénario. Celui-ci ne collera pas à la mini-série exclusive publiée de mars à mai 2013 chez Marvel Comics, Age of Ultron #1-10. Ce comics, bien que source d’inspiration principale du film, réunit sous la plume de Brian Michael Bendis et le crayon de Bryan Hitch, Paul Neary et Paul Mounts, les Avengers, les Quatre Fantastiques, Wolverine et les Defenders. De retour dans la série des Puissants Vengeurs, l’intelligence artificielle Ultron, création malheureuse d’Hank Pym alias Ant-Man, conquiert la Terre et souhaite y détruire toute trace de vie. Les armées du robot lancent un assaut massif et les rares héros tentent de survivre à l’instar d’un Captain America combatif.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Certains éléments mineurs des comics ont été repris dans le film Avengers : L’Ere d’Ultron. L’ambiance générale, chaotique et désespérée, se ressent sans mal dans le film. Le fatalisme qui amène les Vengeurs à se briser moralement est là aussi une trame évidente du film de Joss Whedon. Ce sentiment inéluctable déjà présent dans le film de 2012 est distillé dans le deuxième opus. De même que le robot dévastateur du film tire ses apparences (il convient d’en citer au moins deux durant le film) du comics, là encore. En revanche, il s’agit bien d’un film réunissant exclusivement les Vengeurs et certains nouveaux personnages proches, contrairement au crossover comics qui étendait beaucoup plus l’équipe. Des personnages comme La Veuve Noire ou Œil-de-Faucon occupent une place essentielle dans la série Age of Ultron. Le film va calquer un peu le devenir de ces personnages dans le comics. Le véritable changement par rapport à ce dernier réside dans l’origine de la création d’Ultron. Si l’Homme-Fourmi en est la cause sur papier, c’est Tony Stark qui se retrouve impliqué dans sa création. Ce nouveau géniteur scientifique annonce d’ores et déjà une suite ambitieuse.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Avengers 2 aussi bien que Avengers 1 ? 

Et c’est le cas ! Avengers : L’Ere d’Ultron réussit l’impossible. Succéder au titanesque long-métrage qui a tout englouti sur son passage en 2012. Ce qui rend plus frappant le film est assurément son scénario mené brillamment, tambour battant jusqu’au bouquet final. Aussi profond qu’harmonieux, l’Ere insufflée par Ultron est tragique et explosive. Bourré de scènes d’action toutes plus spectaculaires les unes que les autres, Avengers : L’Ere d’Ultron est d’abord et avant tout un véritable punch visuel. Joss Whedon fait l’impasse d’échanges inutiles qui auraient lié le démarrage du film avec les précédents et leur préfère des actes concrets. L’univers du familier des Vengeurs est en place dès le début et on a comme l’impression de ne jamais les avoir vraiment quittés depuis la bataille de New York. Les Avengers sont plus que jamais une équipe toujours au-devant de la scène internationale, acceptant les missions périlleuses de maintien de la paix et de sauvegarde de la sécurité planétaire, qu’aucune autre institution militaire ou diplomatique ne peut braver. L’histoire les place dès le début du film comme des êtres exceptionnels et démontre à quel point aucune organisation, pas même le S.H.I.E.L.D. ou ce qu’il en reste, ne peut s’octroyer le droit de les diriger. Quand le récit ne se concentre pas sur des moments épiques purs et durs, il s’autorise des séquences pleinement réussies. Le scénario amène à créer de multiples occasions de développer les relations entre les membres de l’équipe. Ses liens sont plus ou moins altérés au fur et à mesure de l’avancement de l’histoire car régis par une problématique qui s’inscrit comme thème majeur du film : la réflexion éthique face aux visions scientifiques pour le bien commun. Les frontières entre le possible et l’acceptable posent de véritables enjeux philosophiques dans le scénario qui, loin de se contenter d’impressionner par ses capacités à entretenir le suspense, installe un grand débat idéologique d’ensemble au sein de l’équipe des Vengeurs. Ce travail de fond sur le récit qui garde son trait primaire héroïque fait du film l’un des plus intelligents jamais conçus par le label. Tony Stark est placé directement comme le coupable à abattre dans le film. Détenant le pouvoir de façonner Ultron, ce projet robotique de maintien de la paix resté jusque-là vacant, le génie, milliardaire, playboy et philanthrope espère arriver à ses fins pressenties dans Marvel’s Avengers mais surtout dans Iron Man 3, démanteler l’équipe des Vengeurs en lançant un programme ingénieux capable de les substituer à travers le monde, lui qui préfèrerait se consacrer à sa vie personnelle avec Pepper Potts. Son dessein en sera autrement. Fidèle à lui-même et voulant arriver à ses fins, son projet Ultron dégénère, créant un être virtuel omniscient capable d’interagir avec la technologie robotique et se dupliquer à l’infini. Mais le vrai souci est que la mission première d’Ultron n’est finalement plus d’apporter la paix telle que Tony Stark l’entend mais d’éradiquer les Vengeurs, source à l’origine, selon lui, des désastres encourus par l’humanité. Finalement, Ultron apporte non seulement le conflit intrinsèque du groupe mais les soumet à l’épreuve ultime, dans un retranchement qui remet le sort de la planète entre leurs mains. De minute en minute, le scénario, bien que s’appuyant sur le modèle structural de celui du premier volet, tient le spectateur en haleine. Autre thème qui est étroitement lié à la déontologie présente dans le film, l’horreur de l’éradication humaine et du chaos insoutenable amène une atmosphère pesante et croissante jusqu’à la fin du film. Si la première partie du film est bien plus cérébrale qu’elle n’en a l’air, la deuxième s’attache à traiter la mort de façon remarquable. Le récit est embrumé par ce thème plusieurs fois dans le film.

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A la manière d’un James Bond, il possède un autre atout considérable, celui de faire voyager le public aux quatre coins du monde. Que ce soit en Afrique du Sud, en Italie, au Royaume-Uni, en Corée du Sud ou aux Etats-Unis (lieux de tournage et non les lieux fictifs présentés dans le film), Avengers : L’Ere d’Ultron fait évoluer nos personnages dans des environnements très distincts les uns des autres, apportant des variantes spécifiques à certaines séquences d’action. Les décors naturels ou citadins sont tous plus exceptionnels les uns que les autres. Les édifices architecturaux propres à la mythologie du film ne sont pas en reste, à commencer par la fameuse Tour des Avengers, feu-Tour Stark Industries, déjà aperçue dans la séquence finale de Marvel’s Avengers en 2012. Plus grand décor jamais construit pour les personnages de Stan Lee et Jack Kirby au cinéma, il concentre à la fois le Q.G. stratégique des Vengeurs, leur lieu de repos et de décontraction (sans pour autant se substituer à leurs domiciles personnels), les dizaines d’armures et de robots de Tony Stark, mais aussi ses laboratoires de recherche qu’il occupe avec Bruce Banner.

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Non content de briller par un scénario excellent en tous points, le film est bourré de savoureux dialogues, s’inscrivant dans la droite lignée de son prédécesseur. L’humour est manié avec efficacité et sans saturation, à l’exception peut-être de quelques éléments un peu trop appuyés ici et là. La verve de Joss Whedon omniprésente dans les répliques des personnages de 2012 n’a pas perdu en subtilité et perspicacité. Les interactions entre les Vengeurs n’ont jamais été aussi irrésistibles sans qu’elles n’obscurcissent le propos général du film. Cette mission remplit toutes les espérances des fans qui auraient pu craindre l’essoufflement de ce point de vue. Finalement, le genre ne se fatigue pas du tout à l’écran mais au contraire, se surpasse encore plus. La direction artistique parfaitement soignée donne à chacun des protagonistes l’occasion de briller à l’écran et d’approfondir sa psychologie avec sincérité et non faux-semblant. Là encore, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures : sans originalité aucune, Joss Whedon étonne malgré tout par sa capacité à se renouveler dans ce qu’il maitrise avec virtuosité. Entre répliques provoquant l’hilarité complète de la salle, gags savamment orchestrés et un traitement en profondeur, hélas inéquitable, des héros, il démontre qu’il domine incroyablement le genre à Hollywood et confirme son statut de grand maestro. Certaines scènes comme le premier film iront sans doute jusqu’à provoquer une transe complète de la salle ! Fort à parier également que son final en éblouisse plus d’un et contredise les plus sceptiques qui avaient vu en Marvel’s Avengers le summum de l’action… Il suffit simplement de se laisser prendre en otage dès le second acte et de ne plus jamais en sortir, tellement le rythme et l’intensité narrative sont saisissants. Enfin, le scénario n’est pas linéaire. Il ne se contente pas de présenter en première partie les nouveaux personnages et en seconde de les confronter au mal absolu incarné par Ultron. Tout en finesse, il déconstruit ce modèle bateau et nous amène dans une autre sphère bien plus excitante, où la surprise est de rigueur. Et si l’on pouvait penser que le trop-plein de super-héros et super-vilains rejoignant ceux déjà existants pouvaient faire souffrir l’histoire, il n’en est rien. Chaque personnage trouve suffisamment de place pour s’exprimer et crée une véritable interdépendance au scénario sans que celui-ci n’en pâtisse. Chaque entrée de personnage inédit est vécue comme un événement majeur de l’histoire si bien ficelée. Le spectateur ne se perdra jamais dans le film aux promesses ambitieuses et tenues.

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Avengers,  L’Ere d’Ultron : le casting

Il aura également plaisir à retrouver la quasi-intégralité du casting de Marvel’s Avengers étoffé, on l’a mentionné, de nouvelles recrues de choc. Car, ne l’oublions pas, la force d’Avengers : L’Ere d’Ultron réside aussi dans sa distribution haut de gamme et exigeante. Chacun des personnages est traité avec exigence et de manière plus ou moins équilibrée, a droit à son propre questionnement intrinsèque, la révélation de ses zones d’ombre les plaçant pour certains plus bas que terre à certains moments du film.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Tout d’abord, Robert Downey Jr. est, il est vrai, au centre, une fois de plus, des préoccupations majeures du film, si bien que son personnage détermine progressivement le déroulement de l’intrigue. Pour sa sixième participation à un blockbuster Marvel (onzième du nom), le britannique EST plus que jamais l’Homme de Fer. On sent dès les premières secondes qu’il n’a rien perdu de l’âme du personnage et que son jeu reste assurément maîtrisé. Le caractère de son personnage est authentique mais le Tony Stark d’hier n’est plus. Robert Downey Jr. porte à lui seul à l’écran tous les stigmates et l’expérience heureuse ou malheureuse qu’a rencontré son personnage depuis ses cinq apparitions précédentes, si bien qu’il devient difficilement inenvisageable de se dire qu’un jour, l’acteur pourrait quitter l’Univers Cinématographique Marvel (effet très semblable à celui de Wolverine et son interprète Hugh Jackman).

Avengers : L’Ère d'Ultron

Pour la quatrième fois, Chris Evans endosse le costume de Steve Rogers alias Captain America. Devenu le leader moral incontesté de l’équipe, le Super Soldat sort d’un épisode mouvementé qui a conduit à l’auto-destruction du S.H.I.E.L.D. dans Captain America : Le Soldat de l’Hiver, sans doute la seule institution en laquelle il pouvait placer une partie de sa confiance. Toujours dans la tourmente quant aux événements précédents et l’introspection, Cap’ arrive à imposer le respect dans l’équipe confrontée au pire et fait preuve de sagesse et de compassion à l’égard de chacun des membres. Son leadership incontesté et sa capacité à apporter du sens au combat collectif sont traités avec modernité dans le film. Contrastant avec l’autre gros caractère, Tony Stark, Steve assoit son autorité naturelle jusqu’à la toute fin du film.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Le docteur Bruce Banner et son alter-ego, le géant vert dévastateur Hulk, recueillent sans doute l’unanimité du public. Déjà, la version humaine du personnage jouée par le talentueux Mark Ruffalo révèle une facette psychologique étonnante et nouvelle par rapport à Marvel’s Avengers. Mais sa version monstrueuse est amenée avec plus d’humanité et d’émotion, bien qu’encore plus impressionnante dans ses scènes de combat. Hulk est sans doute le personnage dont l’intrinsèque mental occupe une place de choix. L’histoire du Docteur Jekyll et Mr. Hyde n’a jamais eu autant d’écho dans ce personnage.

Avengers : L’Ère d'Ultron

De son côté, Scarlett Johansson, aperçue déjà à trois reprises dans les films des Marvel Studios, revient dans ce volet sous les traits de la redoutable Natasha Romanov et a droit elle aussi à un traitement spécial en profondeur. Comme on a pu le voir dans les bandes-annonces, toujours impressionnante au combat, ses qualités humaines sont d’abord mises en avant avec une certaine forme de poésie et de grâce qui apporte le relief qu’on espérait tant au personnage.

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Le rôle de Thor est servi lui aussi par une interprétation éblouissante. Jamais Chris Hemsworth n’avait autant sublimé le rôle du dieu de la foudre d’Asgard. Le film réussit à lui faire gagner un peu plus de maturité et de volume. On a l’impression que contrairement à ses confrères, Thor a toujours été victime d’un traitement inégal depuis sa première apparition. Aujourd’hui, le fils d’Odin livre une prestation bien plus convaincante qu’il y a des années et Joss Whedon s’est fait un malin plaisir à souligner davantage le contre-pied du rôle face aux autres, provoquant des moments drôles assurés de devenir cultes. Thor, du côté des combats, n’a pas la prépondérance dont un être de son rang devrait jouir et sert injustement le plus souvent de support d’aide et de lien solidaire aux autres Vengeurs… Néanmoins, Joss Whedon continue de placer ce pilier à part dans le combat commun : Thor a toujours cette distance sur les humains qui régulièrement l’amène à reconsidérer différemment des situations dans l’équipe. Sa vision personnelle l’amène dans le film à agir autrement à un moment donné, ce qui, au final, enrichit la dynamique du groupe.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Mais la grande surprise d’Avengers : L’Ere d’Ultron est l’interprétation remarquable de Jeremy Renner, qui campe le rôle du sixième Vengeur original, Clint Barton alias Œil-de-Faucon. Très en retrait dans le premier opus, son rôle est très étoffé ici. Le personnage se paie le luxe d’une nouvelle combinaison de combat aux influences plus médiévistes et plus fidèles au personnage des comics. Tout le panel émotif du personnage est livré sans concession et magistralement. Autant à l’aise en action qu’en parole, le personnage d’Hawkeye touche le cœur du public par sa simplicité et son charisme déconcertants.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Quatre personnages principaux font leur première apparition dans cet opus.

Tout d’abord, l’ennemi commun en la personne d’Ultron, l’intelligence artificielle avide de conquête sur le monde des hommes et profondément rongée par la soif de détruire toute forme de vie humaine. Ce méchant technologique terrifiant par une puissance de force et de frappe manifestement insurmontable est doublé par l’acteur James Spader, livrant une prestation très personnelle et donnant au personnage une personnalité unique en son genre pour un méchant au cinéma. Le corps et le visage de l’acteur ont également servi de base de travail grâce au procédé de capture-motion afin de donner vie au personnage robotisé. Tout comme pour La Vision, la capture motion d’Ultron est innovante et utilise le nouveau système numérique baptisé Muse, créé par Industrial Light & Magic, permettant de mieux capter la performance de l’acteur et de combiner différentes prises. Une autre partie a par ailleurs entièrement été réalisée en images de synthèse.

Avengers : L’Ère d'Ultron

En cours de route, les Vengeurs sont confrontés à deux mystérieux et puissants nouveaux venus, les faux-jumeaux Wanda et Pietro Maximoff, respectivement joués par Elizabeth Olsen et Aaron-Taylor Johnson. La première, surnommée La Sorcière Rouge, et le second, appelé plus communément Vif-Argent, tiennent leurs pouvoirs d’expérimentations dirigées par le Baron Von Strucker (en atteste la scène post-générique de Captain America : Le Soldat de l’Hiver), incarnant de prime abord les premiers miracles de la nouvelle ère scientifique qui régit le monde contemporain d’Avengers : L’Ere d’Ultron. La jeune femme douée pour la télékinésie, la manipulation microcellulaire et la pénétration télépathique est sans doute la plus belle création de Joss Whedon et ses équipes, apportant de la magie et l’ensorcellement mystique dans l’univers très high-tech du film. Pietro, lui, a reçu un pouvoir d’endurance exceptionnel. Les effets spéciaux qui ont été créés autour de ce personnage détonnent et donnent leurs lettres de noblesse au personnage, contrairement aux « autres » ultra-rapides si bâclés par la concurrence (Flash chez DC Comics ou Vif-Argent dans X-Men : Days of Future Past).

Avengers : L’Ère d'Ultron

Les personnages tirent leur inspiration des jumeaux éponymes dans les comics, qui se sont souvent confrontés aux Vengeurs mais ont également rejoint leur cause plusieurs fois. Enfants biologiques du mutant Magnéto et apparus pour la première fois en 1964 dans X-Men #4, leurs origines mutantes sont donc changées dans le film, compte-tenu du fait que la simple mention du mot mutation génétique encourrait à Disney et aux Marvel Studios un procès monumental de la part de la 20th Century Fox, détenant tous les mutants dans son giron. Hors, Disney peut tout à fait utiliser ces deux personnages tels des ennemis ou amis des Avengers dans le film, car c’est également une part non négligeable de leur vie dans les comics, et de ce fait, leur intégration en devient tout à fait légitime, tant que leur « filiation mutante » n’est pas mentionnée.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Un quatrième personnage et non des moindres fait lui aussi sa première apparition dans l’Univers Cinématographique Marvel. Il s’agit de La Vision, et ce qu’on peut remarquer, c’est que les Marvel Studios ont joué à fond la carte de l’énigme avec ce personnage emblématique des comics. Ce personnage est l’un des pionniers de la Maison des Idées et l’une des toutes premières créations de Stan Lee et Jack Kirby, apparu pour la première fois dans Marvel Mystery Comics #13 en novembre 1940. C’est seulement en 1968 dans la série Avengers #57 que le personnage se dévoile sous sa version contemporaine. Il devient ainsi l’un des membres incontournables du groupe de héros. Là encore, Joss Whedon mêle habilement une part historique du personnage avec son désir de l’adapter à son environnement cinématographique. Mais il serait imprudent d’expliquer plus longuement comment ce personnage est né, au risque de spoilier une grosse partie du film. C’est Paul Bettany, qui prête sa voix depuis Iron Man à l’ordinateur de Tony Stark, J.A.R.V.I.S., qui incarne l’androïde dans le film avec une prestance très plaisante. Les pouvoirs métaphysiques du héros en font une entité bien à part dans le film.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Les aficionados de l’écurie des personnages de la branche cinématographique auront le plaisir de retrouver de vieilles connaissances, désormais dans des rôles secondaires, tous plus épatants les uns que les autres. Et il est très regrettable quand on constate cette profusion de rôles déterminants dans l’intrigue, que Joss Whedon n’ait pas voulu intégrer, ne serait-ce qu’en caméo, Jane Foster (Natalie Portman), Pepper Potts (Gwyneth Paltrow) voire même Coulson et quelques-uns de ses agents. Ce type de personnage manque terriblement à l’appel dans le premier acte surtout mais accentue le fait que nos super-héros sont bien esseulés, et bien que très humains dans leurs réactions, n’en restent pas moins des êtres à part de la population.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Cependant, beaucoup de personnages secondaires servent le récit de façon active. Et c’est là le grand talent de Joss Whedon : ne pas réserver une funeste place de ressort traditionnel plan-plan à tous ces petits personnages agrémentant le récit. L’ex-directeur du S.H.I.E.L.D., Nick Fury, est de retour et il est difficile d’aborder son rôle sans risque de ne trop en dire. Tout ce que l’on peut dire du toujours aussi mystérieux personnage incarné avec autant d’énergie bluffante par Samuel L. Jackson, c’est qu’il continue d’assurer le ciment indéfectible de tous les films de l’Univers Cinématographique Marvel avec une classe particulière. Avengers : L’Ere d’Ultron est un véritable condensé de personnages pour les fans de l’Univers Cinématographique Marvel de ces dernières années. Ainsi, l’agent Maria Hill joué par l’épatante Cobie Smulders fait son grand retour aux côtés de Nick Fury, tout comme le Dr. Erik Selvig (Stellan Skarsgård). Mais on peut également remarquer la présence notable d’Heimdall, le fameux gardien nordique du Bifrost, joué par Idris Elba, ou de l’Agent Carter, de retour après Captain America – Le Soldat de l’Hiver et plus récemment sa série télévisée, toujours portée par la sublime Hayley Atwell.

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D’autres super-héros sont de la partie dans le film. Si Anthony Mackie, prêtant ses traits à Sam Wilson plus connu sous le nom du Faucon, apparait brièvement, Don Cheadle qui joue Iron Patriot (James Rhodes) a droit à davantage de place dans le film et apporte une fraîcheur et une dose supplémentaire d’humour qui ne se refusent pas. Enfin, Andy Serkis se fond dans la peau du mercenaire Ulysses Klaw, l’un des ennemis redoutables de la Panthère Noire dans les comics. Sans mentionner ce dernier qui aura droit à sa première adaptation cinématographique dans la phase III en 2017, le territoire fictif Wakanda, terre produisant le vibranium (composant notamment le bouclier de Captain America), est introduit dans Avengers : L’Ere d’Ultron. Il est à noter également les prestations très réussies de l’actrice française Julie Delpy, incarnant une certaine Madame B. et Linda Cardellini, Madame Barton.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Effets visuels redoutables signés en partie toujours de la filiale de Mickey, Industrial Light & Magic, le film, en plus d’une mise en scène léchée, réalise des prouesses à ce niveau ! Plus d’une dizaine d’autres sociétés de production d’effets visuels établis dans sept pays différents ont permis de réaliser les 3000 plans spéciaux. Rien à redire sur la qualité des effets, qu’ils se situent dans les airs ou sur terre d’ailleurs. Les courses-poursuites et l’affrontement final entre les Vengeurs et l’armée d’Ultron permettent au film de se hisser au rang des blockbusters les plus ahurissants qui soient. Les chorégraphies des combats restent somme toute correctes et on a tendance à titiller de l’œil aisément plus pour les super-pouvoirs de Wanda Maximoff que pour une Veuve Noire un peu à bout de souffle, et qui aurait besoin peut-être d’une aventure plus isolée dans l’avenir. Bizarrement, ce n’est pas plus la scène de combat entre Hulk et Iron Man dans son armure Hulkbuster sensée contrôler la force du géant vert, qui donne peut-être une impression de « trop » à un moment donné, que celles qui opposent Tony et son monstre de Frankenstein robotique qui impressionnent le plus. Les combats collectifs suscitent bien plus d’intérêt. C’est facile, toute la deuxième partie du film n’offre quasiment aucun moment de répit et si la 3D reste bien accessoire, le spectacle lui est bien saisissant et toujours ingénieux.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Avengers, L’Ere d’Ultron : une bande-originale somptueuse…

A l’instar du premier opus, Avengers : L’Ere d’Ultron est servi par une bande-originale somptueuse et épique. Si le thème scotchant des Vengeurs d’Alan Silvestri est totalement respecté, Danny Elfman et Bryan Tyler (Thor : Le Monde des Ténèbres), à la barre cette fois-ci, signent main dans la main des variations majestueuses. On dit même que Bryan Tyler se serait inspiré de l’œuvre de John Williams pour imaginer la musique d’Avengers : L’Ere d’Ultron, notamment Les Aventuriers de l’Arche Perdue, Superman et Star Wars. Coup de cœur pour les illustrations sonores des passages plus sombres du film. Les scènes d’action s’illustrent musicalement avec des envolées bien plus excitantes que le premier opus. Et il conviendra de rappeler que Pinocchio, déjà présent symboliquement dans la représentation d’Ultron dans les bandes annonces, aura droit aussi à des honneurs musicaux.

Avengers : L’Ère d'Ultron

Avengers : L’Ere d’Ultron est un manège à sensations fortes et persiste dans le talent qu’a Kevin Feige à ne jamais se louper là où les paris sont les plus risqués. Entreprendre une suite au phénomène super-héroïque de 2012 en était un et le contrat est assurément rempli par Joss Whedon dont la patte est toujours aussi visible. Au scénario explosif, quelques légères failles se ressentent sans en altérer l’essence et sans nous extirper du récit. Bourré d’humour, il renoue avec le savoir-faire déjà présent dans Marvel’s Avengers mais emploie d’autres styles bien différents afin de faire évoluer les consciences des protagonistes, confrontés à des ultimatums intérieurs, des choix existentiels, des questions morales capitales et une menace sans équivoque : Ultron, ennemi de l’Humanité et instigateur de la scission qui se préfigure dans l’équipe…

Avengers : L’Ère d'Ultron veuve noir

Il va sans dire que le spectateur prendra son pied durant 2h30 et se rendra compte à quel point la promotion du film a été modeste quant au contenu dévoilé… On s’attache encore plus aux anciens personnages et on les découvre sous un jour inédit, on accueille avec plaisir les petits nouveaux et on est stupéfait par la maîtrise parfaite de l’intrigue jusqu’à la note finale. Bien plus noir que le premier opus, installant une part d’ombre sous-jacente au devenir des personnages, la deuxième aventure de la franchise Avengers n’omet surtout pas de faire le lien avec la totalité des films de la phase II, et surtout travaille en jachère Captain America : Civil War et plus globalement les événements qui composeront la phase III. L’âme de la Maison des Idées tourne à 10 000 % dans Avengers : L’Ere d’Ultron, cohérent, surprenant,  intelligent, divertissant comme jamais. On a qu’une seule hâte, se retrouver en 2016. En attendant, Ant-Man aura pour mission de fermer cette phase II qui réalise quasiment un sans-faute !

PS : un vrai Fan Marvel reste jusqu’à la fin du générique. Mais chose pour le moins exceptionnelle, une seule scène post-générique (celle présente après son prologue) est présente cette fois-ci pour stimuler une dernière fois la salle de cinéma.

Avengers : L’Ère d'Ultron

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