La Belle et la Bete le film Disney de 1992

Publié par Kevin Gauthier le 11 octobre 2013 | Maj le 4 mars 2018
  • Production : Walt Disney Animation Studios
  • Titre original :  Beauty And the Beast
  • Titre français : La Belle et la Bête
  • Sortie française : 21 Octobre 1992
  • Sortie américaine : 13 Novembre 1991
  • Durée : 91 Minutes
  • Réalisateur : Gary Trousdale, Kirk Wise
  • Scénario : Roger Allers, Kevin Harvey, Brian Pimental

Reconnu comme un grand chef-d’oeuvre, la Belle et la bête de Walt Disney est un dessin animé somptueux. Nominé aux Oscars, il en a reçu deux : celui de la meilleure chanson et celui de la meilleure musique.
Ce merveilleux conte narre l’histoire de Belle, une jeune fille ravissante, emprisonnée dans le château d’une bête mystérieuse. Une intrigue menée par les étranges serviteurs du palais fait naître une romance entre ces deux êtres si différents. Belle découvrira alors que la vraie beauté est celle qui émane du coeur.

« Mes chères Demoiselles et mes chers Messieurs, c’est avec une profonde fierté et un immense plaisir que nous vous invitons ce soir. Détendez-vous, ne pensez plus à rien. Prenez place et laissez Radio Disney Club vous présenter votre critique ! » C’est avec cette adaptation des paroles de Lumière que nous vous invitons à replonger dans le 39ème long-métrage d’animation des Walt Disney Animation Studios : La Belle et La Bête. Sortie le 22 novembre 1991 aux États-Unis et le 21 octobre 1992 en France, cette histoire éternelle, issue de la littérature française du XVIIIème siècle, continue à faire rêver petits et grands sur tous les formats et produits dérivés possibles. Partons à la découverte de ce film d’animation, qui fait partie des pionniers de l’Age d’Or des studios et qui a contribué à leur donner un nouvel élan dans les années 90.

Une histoire éternelle avec La Belle et la Bête

La Belle et la Bête est un conte qui a bercé maintes générations depuis 1757. En effet, ce récit est sorti tout droit de l’imaginaire de l’écrivaine française Jeanne-Marie Leprince de Beaumont. Appartenant au mouvement des Lumières, cette auteure a rédigé de nombreux contes pour les enfants et fait même partie des pionnières de ce genre littéraire en Europe. La Belle et la Bête est sans doute son œuvre la plus connue au monde et a inspiré de nombreux artistes internationaux (peintres, dessinateurs, musiciens, animateurs, réalisateurs…). Cette histoire parle de sujets qui sont toujours au cœur de l’actualité. Walt Disney, étant lui-même un conteur, s’est toujours inspiré de la littérature européenne, en particulier pour créer ses long-métrages. Forcément, l’aventure de La Belle et La Bête ne pouvait échapper à la firme, puisque cette histoire associe magie, action, humour et autres thèmes ludiques… Ni une ni deux, les studios prennent possession de ce récit pour lui donner vie à l’écran grâce au travail acharné des différentes équipes techniques et artistiques… sans oublier d’user de poussière d’étoile. Cette épopée très rythmée et pleine d’émotion met en scène des personnages très attachants grâce à leurs traits marqués et leur bonne caractérisation. Pour réaliser La Belle et La Bête, l’équipe du film a modifié sa manière d’opérer. En effet, au lieu de laisser les animateurs travailler simultanément sur les storyboards et l’animation, laissant ainsi l’intrigue se structurer en fonction de l’évolution des nouvelles idées, cette fois-ci, pour gagner du temps et de l’argent, le scénario fut écrit en premier puis lorsqu’il fut finalisé et validé, le travail d’animation a débuté.

Avec les années 1990, les Walt Disney Animation Studios entrent dans une nouvelle ère et débutent leur Age d’Or (1989-1995) dont le premier film de cette période fut La Petite Sirène (1989). La Belle et la Bête débarque, deux ans après sur nos écrans de cinéma avec un succès phénoménal qui lui a permis de devenir l’un des chefs-d’œuvre de la firme. Pour rester dans la ligne de pensée de Walt Disney : conter une histoire qui fasse naître des émotions aux spectateurs, les réalisateurs Gary Trousdale et Kirk Wise, avec les différentes équipes, ont travaillé dans l’unité. C’est dans cette optique que Walt Disney avait donné naissance à son premier long-métrage d’animation Blanche-Neige et les Sept Nains (1937). Nous sommes encore témoins aujourd’hui que les studios ont toujours travaillé dans ce sens, sans négliger le recours aux innovations technologiques et artistiques pour notre plus grand bonheur.

Mais cette aventure ne s’arrête pas là ! En 1997, nos héros reviennent dans un deuxième volet intitulé La Belle et La Bête 2 : Le Noël Enchanté qui devient une trilogie en 1998 avec Le Monde Magique de La Belle et La Bête. En 2002, le dessin animé originel revient dans une version remastérisée qui a permis de rehausser les couleurs et d’ajouter la scène musicale « Humain pour la vie » chantée par les domestiques du château de La Bête. Puis le 25 septembre 2013, la France découvre, au théâtre du Mogador, la comédie musicale La Belle et la Bête inspirée de celle de Broadway interprétée depuis 1993. En 2017, The Walt Disney Company remet aux goûts du jour son chef d’œuvre sous un format live action avec Emma Watson et Dan Stevens dans les rôles titres, mais ça c’est une autre histoire qui se lit ici.

Des personnages plus vivants que jamais dans le film DIsney

Lorsque La Belle et La Bête fait son apparition sur nos écrans, nous sommes enchantés par la vitalité et le dynamisme des personnages. Ces derniers sont très expressifs et très bien caractérisés. Nous avons une bête effrayante dans la pénombre avec des jeux d’ombres qui accentuent sa grandeur, sa monstruosité et font naître un sentiment de crainte mais qui, le jour où il rencontre la jeune Belle à la lumière de la lune sera surpris par son esprit de sacrifice.  Bien que Belle ait un mouvement de recul à la vue de La Bête, celle-ci saura lui tenir tête…

Le personnage Disney de la  Bête

Si La Bête est renfermée, c’est avant tout pour se protéger, ainsi que sa rose. D’une bête féroce, nous assistons à son évolution pour redevenir le prince Adam. Petit à petit, il reprend goût à la vie, se drape de beaux vêtements et non plus de haillons. Le tournant dans son comportement a lieu après l’attaque des loups, où le fait de s’être mutuellement secouru change le regard qu’ils portent l’un sur l’autre et la frontière prisonnière/geôlier disparait pour ne plus exister, laissant ainsi le choix à Belle de sa vie. Glen Keane, l’animateur de La Bête, avec six autres collaborateurs ont créé ce personnage en mélangeant différentes espèces animales. Nous retrouvons en La Bête un peu du lion, de l’ours, du loup, du sanglier, du gorille et du buffle !

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Le personnage de Belle

Belle est une jeune femme intellectuelle qui a le sens des réalités et un immense esprit de sacrifice. Sa curiosité et son tempérament de feu lui ont valu des problèmes qui ont failli lui coûter la vie. Elle aussi apprend certaines leçons de la vie. Elle est l’une des rares héroïnes pour l’époque qui ne soit pas de sang royal. Elle est entreprenante et a l’esprit ouvert, un vrai modèle pour les héroïnes qui suivront. D’ailleurs, si elle porte une tenue de couleur bleue ce n’est pas une coïncidence puisque cette couleur symbolise la marginalité et cela est confirmé dès la première chanson « Belle » parce que les villageois la considèrent comme quelqu’un de différent. D’ailleurs, c’est la seule qui n’a pas peur de La Bête.

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Gaston dans la Belle et la Bête

Le méchant Gaston est d’un égocentrisme à l’état pur et qui juge les autres en fonction de leur beauté physique, comme le fit le Prince Adam avec les conséquences que nous connaissons. Mais celle-ci n’est pas un élément déterminant pour savoir si une personne est bonne ou mauvaise, belle ou non puisque ce n’est pas le physique qui révèle une personne mais ses qualités… Gaston prouve, que même s’il se considère comme le plus beau et le plus fort, il est le véritable monstre de l’histoire et que c’est l’humain qui fait preuve d’une monstruosité sans pareil !

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Le Fou

Le Fou est le plus fidèle compagnon de Gaston, toujours prêt à le satisfaire. Ce personnage est dynamique avec un optimisme à toute épreuve bien qu’il soit maltraité par les autres et en particulier Gaston. Pourtant Le Fou ne se démonte pas et sait remonter le moral des troupes quand il le faut… à la taverne bien sûr ! Rien de mieux qu’une chanson et une bonne chope de bière pour redonner du baume au cœur ! Même si physiquement ce n’est pas un Apollon, il nous prouve par son endurance et son attitude qu’il est beaucoup plus beau que Gaston.

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Big Ben, Lumière, Zip et  Mme Samovar

Lumière, Big Ben, Mme Samovar et son fils Zip sont les quatre serviteurs les plus présents dans le dessin animé. Ils sont anthropomorphisés respectivement en chandelier, en pendule, en théière et en tasse. Ces objets, normalement inanimés, ont été mis en scène avec une vitalité hors du commun, particulièrement Lumière. Ces fidèles conseillers du châtelain sont des serviteurs hors pairs qui savent faire la fête quand il le faut et protéger leur maître et le château d’envahisseurs mal intentionnés. Même si Big Ben peut être très rabat-joie (il faut bien quelqu’un pour mettre un peu d’ordre dans tout ça !), ce sont des serviteurs au grand cœur qui s’entraident et s’unissent pour conseiller leur maître et mettre tout en œuvre pour abolir cette malédiction. Débordant d’humour et de vie, ils discutent, se chamaillent, rigolent ensemble, ils forment une vrai famille où chacun à sa place et personne n’est mis à l’écart.

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Des effets visuels novateurs et époustouflants

La Belle et la Bête a permis aux animateurs d’innover dans le domaine technique mais aussi de donner vie à un conte dans une version animée. De nombreux animateurs ont travaillé sur ce projet et cela se voit sur le personnage de Belle. Les yeux les plus aguerris l’ont sans doute remarqué mais pour les autres, vous observerez tout au long du dessin animé que le visage de Belle connait de légères modifications en raison du changement d’animateur.

Ce film d’animation est le deuxième des studios qui a pris possession de la technologie Computer Animation Production System CAPS (Système de Production d’Animation par Ordinateur). Le principe est simple : l’animateur encre et peint les séquences d’animation grâce à une caméra numérique. La scène, qui a particulièrement utilisé cette technique et les images de synthèses, est le bal mythique. L’usage de la caméra numérique comme caméra volante a permis d’accompagner les personnages dans cette valse au gré des notes de piano et de la voix mélodieuse de Mme Samovar qui interprète la chanson romantique par excellence : « L’Histoire Éternelle ». De plus l’utilisation de la 3D pour le décor, nous inclut dans cette salle de bal comme si nous étions des personnages à part entière du film et dansions à leurs côtés.

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Pour apporter cette part de réalisme, qui est propre à la firme, les animateurs sont allés étudier le monde réel. Walt Disney a toujours mis un point d’honneur sur l’importance de connaître le monde pour créer. En effet, il exprimait ce point en ces termes : « Je sens que nous ne pouvons assurément pas faire de choses merveilleuses, basées sur le réel, à moins de connaître d’abord le réel. » Par conséquent, une partie de l’équipe est partie visiter la France et particulièrement le Val de Loire. Ces derniers se sont inspirés du travail de peintres français et européens mais aussi d’édifices existants. Par exemple, la sublime bibliothèque que possède La Bête s’inspire particulièrement de celle de l‘Abbaye d’Admont en Autriche mais aussi de celle située dans le Palais de Mafra au Portugal.

Cette aventure est contée à l’aide des jeux de lumières. Le film commence par un château resplendissant sous le soleil et très lumineux qui nous conte l’histoire du Prince et comment il a été maudit sur des vitraux et non en ouvrant un livre comme le faisaient très régulièrement les studios auparavant. Puis, au moment où l’enchantement est lancé, l’obscurité s’installe. Le village de Belle est éclairé par la lumière du jour mais dès que nous entrons dans la forêt et ainsi, dans le monde enchanté, la pénombre prend forme, seule la lumière artificielle d’une torche, d’une bougie… permettent d’éclairer le château et ses alentours. Cependant, après la scène des loups qui sert de transition, la lumière change avec le retour de Belle au château. En effet, lorsque nous sortons du château la lumière naturelle du jour prend de plus en plus d’ampleur (cet aspect est souligné lorsque La Bête tire les rideaux dans la bibliothèque pour laisser entrer la lumière dans la pièce) et montre un changement de comportement dans la mentalité de La Bête.  A l’inverse, le village subissant de plus en plus l’influence de Gaston s’assombrit et use de lumières artificielles puisque la vraie bête n’est pas où nous aurions pu penser qu’elle est.

Une musique intemporelle

Alan Menken est un compositeur qui a orchestré la partition du film. Il fut accompagné d’Howard Ashman qui lui, a écrit les paroles des chansons. Les musiques sont d’une grande beauté et empreintes d’émotions et de messages forts. Alan Manken collabore régulièrement avec les studios. Il a imaginé une partie des plus beaux thèmes qui ont marqué l’Age d’Or de la firme. Avec Raiponce, sa musique a contribué au nouveau souffle de Disney qui a démarré en 2011.

Les paroles des chansons ont marqué une génération en particulier, qui vingt-cinq ans plus tard les chantent toujours à tue-tête ! Elles sont entrainantes et très dynamiques, particulièrement « C’est la fête » et « Gaston » ainsi que « Humain pour la vie » présente seulement dans la version remastérisée. Certaines sont empreintes d’émotions et d’une grande tendresse comme « Je ne savais pas »  où les protagonistes commencent à se rendre compte de leurs sentiments naissants. Mais c’est surtout « L’Histoire Éternelle », la chanson associée à la partition au piano qui est à couper le souffle,  puisqu’elle accompagne nos héros dans la plus belle des valses de l’animation, nous transportant dans un moment des plus romantiques. Alan Menken a fait un travail remarquable dans la partition orchestrée, il a su nous captiver et nous faire entrer dans cette histoire grâce au « Prologue ». Il a réussi à nous faire pleurer et ressentir des émotions fortes particulièrement lors de la scène finale « Transformation – Finale ». Le travail de ces deux musiciens est de grande qualité puisqu’il a été récompensé par deux Oscars : le premier dans la catégorie Meilleure chanson originale avec « Beauty and The Beast » ou en français « L’Histoire Éternelle » et le second pour la Meilleure Musique de Film.

https://www.youtube.com/watch?v=qm6X94zl1yA

La Belle et la Bête est le deuxième long métrage de l’Age d’Or des studios qui a débuté en 1990. Il a permis d’apporter des innovations dans les domaines technologiques et artistiques mais aussi dans la manière d’écrire un film d’animation. D’ailleurs, c’est la première fois qu’un dessin animé a été nommé dans la catégorie du Meilleur Film au Oscars ! Donc, pas une minute à perdre et redécouvrons ce chef d’œuvre de l’animation qui nous fait vivre une grande aventure rythmée par une musique inoubliable qui accentue la beauté de l’image de cette histoire d’amour éternelle riche en émotion.

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