Black Panther : Wakanda Forever : notre avis

Publié par Florence Varaldi le 28 juillet 2024 | Maj le 28 juillet 2024

Disponible sur Disney +, l’équipe de Radio Disney Club en profite pour revenir sur le film Black Panther : Wakanda Forever, suite directe du premier opus, sorti en 2018. Il s’agissait alors du dernier film de la phase 4, suivant la sortie des séries Miss Marvel et She-Hulk : Avocate.

Après le décès tragique de Chadwick Boseman, l’acteur qui incarnait T’Challa, alias « Black Panther », son réalisateur Ryan Coogler a été confronté à un défi de taille : réaliser une suite à un film ayant battu des records au box-office et marqué les esprits sans son acteur principal. Répondre aux attentes des fans, créer une suite cohérente, rendre hommage à l’acteur disparu, continuer la lutte du Wakanda et trouver un nouveau Black Panther : des difficultés auxquelles le réalisateur a dû faire face, avec des résultats… variés.

Informations et synopsis de Black Panther : Wakanda Forever

  • Date de sortie française : 11 novembre 2022, disponible sur Disney+
  • Durée du film :
  • Réalisation : Ryan Coogler
  • Scénario : Ryan Coogler, Joe Robert Cole, Stan Lee
  • Genres : Action, Aventure, Drame
  • Casting principal : Letitia Wright, Angela Bassett, Lupita Nyong’o, Danai Gurira, Tenoch Huerta…
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Synopsis

Après la mort prématurée du farouche Black Panther, la reine Ramonda, endeuillée, et la noble princesse Shuri peinent à trouver leurs marques dans un monde désireux de dépouiller le Wakanda de ses précieuses ressources en vibranium. Mais un an après la mort du roi T’Challa, le pays fait face à une nouvelle menace. Cette fois, le roi Namor, chef mutant d’une race de guerriers océaniques inarrêtables, est déterminé à protéger à tout prix le royaume sous-marin caché de Talokan du monde de la surface. Alors que l’étau des envahisseurs se resserre, le Wakanda doit se préparer à combattre, avec ou sans son valeureux défenseur.

Black Panther : Wakanda Forever, l’avis de l’équipe, sans spoilers

L’avis d’Edouard :

Ca se regarde bien, je trouve que ce film est plus un hommage envers Chase Boseman et vers la transition a une nouvelle Black Panther. Le reste de l’action est là pour introduire le peuple de Namor et créer de nouvelles branches de la suite du MCU en intégrant de l’action et un rythme qui manquait cruellement au dernier film Marvel.

L’avis de Magali :

Black Panther : Wakanda Forever rentre dans mon top 3 des films Marvel les plus émouvants. L’honneur rendu à Chadwick Boseman était bouleversant et bien mené. Cela a permis au film d’aborder de façon juste ce sujet très important qu’est le deuil. Je félicite d’ailleurs les actrices Letitia Wright et Angela Basset (entre autres) pour leurs interprétations. Je suis un peu plus mitigée sur la deuxième partie du film avec Namor. Je n’ai pas adhéré au personnage qui est pourtant l’antagoniste principal. J’aime être touchée par les histoires des méchants, et là ça n’a pas été le cas. J’avais beau connaître son background, je n’ai pas réussi à avoir de l’empathie pour lui. En revanche, j’ai aimé toutes les références méso-américaines. C’était un apport très intéressant, nous permettant d’aborder une nouvelle culture dans l’univers Marvel !

Un hommage émouvant et des défis audacieux

Film marquant du MCU, Black Panther : Wakanda Forever est chargé de l’héritage de Chadwick Boseman et de son personnage emblématique, T’Challa. Ryan Coogler relève le défi de continuer l’histoire sans son acteur principal, en introduisant des thèmes de transmission et de deuil.

Dès les premières minutes, la mort de T’Challa est introduite de manière directe et enveloppe le film d’une mélancolie omniprésente. Cette décision narrative audacieuse permet d’aborder frontalement le thème du deuil, un sujet rarement exploré avec autant de gravité dans les films de super-héros. Le Wakanda tout entier pleure la perte de son roi, et cette douleur est partagée par tous les personnages, créant une atmosphère sombre et mélancolique. Le réalisateur Ryan Coogler aborde ce sujet avec une sincérité rarement vue dans les films de super-héros, ce qui rend l’œuvre plus mature et émotionnellement chargée.

Une dualité culturelle qui s’affiche

Black Panther : Wakanda Forever explore la richesse et la dualité culturelle à travers les personnages de Shuri et Namor. Shuri, représentante du Wakanda, incarne une société technologiquement avancée mais profondément enracinée dans ses traditions. En contraste, Namor dirige Talokan, une civilisation sous-marine inspirée de la culture maya, qui préfère rester cachée et préserver ses mystères. Cette opposition est magnifiquement illustrée par une des affiches du film, montrant Shuri et Namor en miroir, symbolisant leurs luttes et leur deuil respectif.

Shuri, interprétée par Letitia Wright, se débat avec la perte de son frère, cherchant à naviguer entre sa douleur et son désir de vengeance. Sa quête personnelle est marquée par un rituel initiatique qui la pousse à confronter ses émotions et son rôle dans la protection du Wakanda. De l’autre côté, Namor, joué par Tenoch Huerta, pleure non seulement sa mère mais aussi la terre perdue de son peuple. Bien que sa première apparition puisse surprendre par son esthétique rappelant les habitants de Pandora d’Avatar, son personnage gagne en profondeur au fil du film.

Les deux leaders, bien que venant de cultures différentes, sont liés par des thèmes communs de perte et de résilience. Leur duel idéologique et physique reflète la tension entre ouverture et isolement, modernité et tradition. Le Wakanda, en s’ouvrant au monde, expose ses vulnérabilités, tandis que Talokan choisit de rester dans l’ombre, protégé par le secret. Cette dualité enrichit le film, offrant une réflexion sur la manière dont les civilisations affrontent le changement et la préservation de leur héritage.

Black Panther : Wakanda Forever : des personnages secondaires forts

Sans T’Challa, les personnages secondaires prennent une nouvelle dimension. Shuri, interprétée par Letitia Wright, devient le centre émotionnel du film. Déchirée entre le deuil de son frère et un désir de vengeance, son parcours est celui d’une jeune femme vulnérable et résiliente. Angela Bassett, dans le rôle de Ramonda, offre une performance bouleversante qui lui a valu un Oscar. Sa représentation de la reine en deuil est puissante et majestueuse, ajoutant une profondeur émotionnelle qui ancre le film dans une réalité poignante.

Danai Gurira, en tant qu’Okoye, incarne la loyauté et la force, mais aussi la douleur de la perte, tandis que Lupita Nyong’o (Nakia) apporte une chaleur et une humanité qui équilibrent les éléments plus sombres du récit. Les autres membres du casting, notamment Winston Duke (M’Baku) et Dominique Thorne (Riri Williams), ajoutent des couches de complexité et d’humanité, enrichissant l’intrigue avec des arcs narratifs secondaires significatifs.

Okoye – Danai Gurira (à gauche) , en discussion avec la reine Ramonda – Angela Bassett (à droite)

Un rythme inégal mais une émotion palpable

Black Panther : Wakanda Forever se distingue par son approche mature et sérieuse, mais souffre d’un rythme inégal. La première partie du film est particulièrement réussie, installant une atmosphère de deuil et de recueillement avec une intensité palpable. Les scènes sont bien structurées, les personnages bien développés et l’émotion est omniprésente, rendant hommage à Chadwick Boseman d’une manière sincère et respectueuse.

Cependant, la seconde partie du film peine à maintenir ce niveau d’engagement. Le récit s’étire, introduisant des sous-intrigues qui ralentissent le rythme général. Des personnages comme Martin Freeman (Everett Ross) et Dominique Thorne (Riri Williams) semblent parfois greffés de manière artificielle, leurs arcs narratifs n’étant pas pleinement exploités. Cette dispersion narrative nuit à la cohérence et à l’intensité du film, créant des longueurs qui affaiblissent l’expérience globale.

Le Wakanda continue de fasciner avec ses décors et costumes somptueux, une fusion harmonieuse de technologie avancée et de traditions africaines. Les contributions d’Hannah Beachler (décors) et Mobolaji Dawodu (costumes) sont particulièrement notables, renforçant l’identité visuelle unique du film. La musique de Ludwig Göransson, qui mélange des influences africaines et mayas, ajoute une dimension supplémentaire à l’expérience cinématographique.

Shuri en deuil (Letitia Wright)

Un film de super-héros pour adultes

Black Panther : Wakanda Forever se distingue par son approche mature et sérieuse. Le film évite les clichés du genre super-héroïque, avec peu d’humour et des scènes d’action moins fréquentes mais plus chargées émotionnellement. Cette gravité narrative peut rendre le film difficile à comprendre pour les jeunes spectateurs, comme en témoignent les réactions des enfants dans la salle, mais elle offre une profondeur inédite pour les adultes.

Black Panther : Wakanda Forever est une œuvre cinématographique émouvante qui honore la mémoire de Chadwick Boseman tout en explorant de nouveaux horizons narratifs. Le film réussit à toucher des thèmes graves avec une sincérité et une profondeur rares dans le genre des super-héros, offrant une expérience à la fois bouleversante et visuellement captivante. Pour les fans de Disney et du MCU, c’est un hommage digne et une promesse d’aventures futures. Malgré des longueurs et des sous-intrigues moins convaincantes, le film reste une bonne surprise, porté par une émotion sincère et des performances d’acteurs remarquables.

La continuité spirituelle créée par Coogler, coulant presque de source, rend hommage à un interprète dont l’aura continue de briller et de peser sur le film. Wakanda Forever est, en fin de compte, un film de super-héros sans super-héros, Marvel et Ryan Coogler ayant opté pour une retenue nécessaire pour honorer l’acteur disparu avec dignité et respect.

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