Le cours de la Walt Disney Company a sévèrement chuté, à hauteur de 6 % en début de séance boursière à Wall Street aujourd’hui. Cette baisse significative fait suite à la publication, hier, des résultats du premier trimestre de l’exercice fiscal 2016. Certes meilleurs que prévu, ces chiffres du T1 soulignent également les faiblesses de plus en plus alarmantes de certains éléments du groupe dont l’audiovisuel câblé.
La firme aux grandes oreilles a vu son BPA (bénéfice par action : ratio entre le bénéfice d’une entreprise (au numérateur) et le nombre d’actions en circulation (au dénominateur)) s’élever à 28 % soit 1,63 dollar, contre 1,45 en consensus, précise L’Express. Grâce à Star Wars : Le Réveil de la Force, culminant actuellement à plus de 2 milliards de dollars de recettes pour 3 milliards en produits dérivés, Mickey a dopé les revenus de sa firme cinématographique dès ce premier trimestre. “De façon surprenante, compte tenu de la force de la franchise Star Wars, la division produits grand public a manqué les attentes, du fait de la base de comparaison difficile avec La Reine des Neiges“, note toutefois la banque d’investissement américaine Jefferies.
Ce dernier met également en avant la diminution nette des commissions d’affiliés pour ESPN, passant de 5 % pour le T4 2015 à 3,5 % pour ce T1 2016. Les experts tablent pour une mise en péril conséquente de la croissance du profit opérationnel courant 2017-18, où les spéculations et les surenchérissements iront bon train au moment de l’achat des droits de retransmission des grandes compétitions sportives (basket-ball, baseball, football américain…), qui, elles, font le pain béni des ligues nationales sportives faisant monter les enchères avec la concurrence. ESPN est d’ailleurs de plus en plus mis à mal par la concurrence, comme Fox Sports, une chaîne sportive plus low-cost aux Etats-Unis, face au désintérêt croissant de ses abonnés, qui consomment le sport à la télévision de manière différente aujourd’hui. ESPN se doit d’adapter sa ligne éditoriale et ses modes de diffusion pour garder et remplir davantage son quota d’abonnés. La mise en place des plates-formes de vidéo à la demande sur le même procédé que Netflix est à l’étude. En dépit du fait que l’image de marque de Disney puisse être abîmée, ESPN pourrait succomber aux profits des jeux d’argent et de paris sportifs également… Enfin, la firme a restructuré considérablement cette filiale par plusieurs plans sociaux, mettant à mal la qualité de l’offre de la chaîne câblée qui, par ailleurs, ne cesse de culminer au rang des chaînes les plus onéreuses sur le marché outre-Atlantique.
“Avec les risques sur le profit opérationnel du segment câble, les coûts de lancement du parc de Shanghai Disney Resort, et une décélération de la croissance du profit opérationnel des parcs américains, nous maintenons notre recommandation à conserver”, indique Jefferies. ESPN n’est plus la pépite mythique du géant du divertissement et accuse de 7 millions en perte d’abonnés en 2014 et 2015.