Un député européen a suivi pendant un an les tarifs proposés sur internet par Disneyland Paris. Grâce à cette observation, il a remarqué que le parc n’imposait pas le même tarif pour tous les pays. Cependant, Disneyland Paris nie ou plutôt explique ce qui créerait cet écart de prix.
Les raisons de cette enquête
De nombreuses plaintes ont été déposées contre Disneyland Paris puisque le parc ne ferait pas payer le même prix aux visiteurs sur leur site internet en fonction de leur pays d’origine. Or, les règles de l’Union européenne exigent le contraire dans le cadre du e-commerce : aucune concurrence entre les pays de l’Union européenne n’est admise. C’est pourquoi Marc Tarabella, eurodéputé chargé de la protection des consommateurs, a enquêté durant un an dans le but de prouver que Disneyland Paris ne respectait pas les règles établies alors que l’Europe tente d’obtenir un marché unique regroupant toute l’Union.
Les déclarations de Disneyland Paris concernant les prix
Les différences de prix peuvent être établies de manière objective comme les frais de livraison sont plus chers dans un pays, mais aussi la TVA qui varie en fonction de chaque pays. Cependant, les écarts de tarifs dans notre parc français ne s’expliqueraient pas de cette manière. D’après son porte parole, Julien Kauffmann, les périodes de vacances de chaque pays ainsi que le temps de réservation seraient deux éléments créant une différence entre ces pays européens. En effet, le parc a 53 calendriers à gérer pour présenter des tarifs égaux en fonction de chaque pays et il expliquerait que les écarts seraient donc légaux. De plus, les promotions peuvent varier entre les frontières et ainsi avantager certains sur une période. Le vice-président de Disneyland Paris souligne que « les seuls écarts que l’on peut constater à l’instant T sont liés au fait que l’on fait des offres spéciales et des promotions qui ne sont pas forcément les mêmes et ne sont pas communiquées au même moment dans tous les pays européens ».
Il ajoute même que les besoins diffèrent selon le pays de résidence. En effet, en France, ils appliqueraient plutôt une réduction pour la chambre alors que pour l’Italie ou l’Espagne, la réduction se ferait sur le transport ou la restauration puisqu’ils viennent de plus loin et souvent restent plus longtemps. Il dit également que les réservations ne se font pas en même temps en fonction des nationalités. C’est pourquoi un Anglais réserve en moyenne six mois en avance, donc les promotions concernent l’année suivante, alors qu’en France, les réservations se font en moyenne trois mois à l’avance, ainsi les promotions se font davantage en fonction des saisons qui arrivent.
Il insiste notamment sur le fait que comme Disneyland Paris ne ferait pas de géo-booking, un français peut très bien réserver une offre depuis la centrale de réservation en ligne d’Angleterre. Chaque visiteur peut comparer lui-même les prix sur internet facilement (sur les différentes plate-formes internationales de Disneyland Paris).
Après quelques petites vérifications
Nous avons procédé à cette vérification et pour les réservations, les Anglais ont en effet les offres pour cet hiver, notamment pour Noël, déjà présentes mais également pour le printemps et l’été 2016. En revanche, les Français ne bénéficient actuellement que d’offres spéciales pour l’été. De plus, le prix d’entrée sur le site de Disneyland Paris varie en fonction de la version française ou anglaise. Pour deux adultes français, les billets pour deux jours s’élèvent à 278€ alors que pour deux anglais adultes, cette même demande est au prix de 230£ soit 326€ environ. Pour le restant des pays possédant la monnaie européenne, le prix reste le même.
D’ailleurs, selon Vice News, le site d’information britannique BT a fait le même test pour les billets mais sans compter l’hôtel. Le résultat est tel que pour 2 adultes et 2 enfants, une journée à Disneyland Paris coûterait 45 euros de plus si vous commandez les tickets sur le site britannique et non sur le site français, ce qui confirme ce que nous avons trouvé aussi.
Après l’ouverture de plusieurs enquêtes, les firmes américaines comme Amazon, Google et Apple ont été les premières à faire les frais de cette campagne. C’est maintenant au tour de Disneyland Paris de s’expliquer, notamment lors du comité d’entreprise le 4 août prochain, où les syndicats risquent de présenter de sérieux arguments.