Queen Of Katwe

Publié par Camille Esteve le 27 décembre 2017 | Maj le 28 septembre 2018
  • Production : Walt Disney Pictures
  • Titre original :  Queen Of Katwe
  • Titre français : Queen Of Katwe
  • Sortie française : 30 septembre 2016
  • Sortie américaine : 23 septembre 2016
  • Durée : 2h04
  • Film live
  • Réalisateur : Mira Nair
  • Scénario : William Wheeler
  • Musique : Alex Heffes

Le synopsis du film Queen Of Katwe

Le film raconte l’histoire vraie d’une jeune femme, Phiona Mutesi, quittant son bidonville de Katwe en Ouganda, pour devenir la première femme gagnant toute une série de compétition d’échecs, lui permettant de sortir de la misère.

Notre analyse et critique du film

Et si visionner un film Disney avait permis à certains étudiants d’améliorer leurs résultats en classe ? Il semblerait que oui. En effet, des chercheurs de la prestigieuse université d’Oxford ont mené une étude sur 1 500 élèves ougandais, peu de temps avant leurs examens. Les élèves ont ainsi été répartis en deux groupes et emmenés au cinéma : la première moitié a alors visionné l’une des dernières œuvres de Tim Burton (Miss Peregrine et les enfants particuliers), tandis que l’autre a découvert un film Disney bien particulier. De meilleurs résultats aux examens ont par la suite été constatés chez les jeunes élèves qui avaient visionné le second long-métrage. Mais quelle est donc cette œuvre qui a su inspirer et motiver tous ces lycéens ? 

Queen of Katwe : une histoire motivante…

Ce film réalisé par Mira Nair, et malheureusement encore méconnu dans le panel des studios Disney, date de 2016. Il raconte l’histoire vraie de Phiona Mutesi, une jeune fille pré-adolescente qui vit avec sa mère et sa fratrie dans les bidonvilles de Kampala, capitale ougandaise. Elle fera par hasard la rencontre de Robert Katende, qui lui enseignera les règles des échecs, discipline pour laquelle la jeune Phiona se passionne et où elle exerce des prouesses peu communes, révélant tout son potentiel et son intelligence. Elle se qualifiera par la suite pour de nombreuses compétitions, et deviendra la première joueuse ougandaise ayant décroché le titre de Maître aux Échecs, sauvant sa famille de la misère et de la précarité.

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Cette histoire, à la fois récente et réelle, aurait ainsi exacerbé la motivation des jeunes l’ayant visionnée et les aurait dès lors incités à travailler davantage ! Le personnage de Phiona leur a, selon les études menées, servi de modèle et d’inspiration à l’approche des examens, ce qui a eu pour conséquence d’augmenter leur chance d’être accepté en université de 6%. Selon Emma Riley, doctorante qui s’est intéressée aux sources de motivation des étudiants : « Une des façons de motiver nos élèves est de faire naître chez eux une plus grande empathie pour des modèles, des exemples. Il faut expliquer aux étudiants comment l’éducation peut les aider à accomplir leurs rêves. »

… et bouleversante !

L’histoire de la jeune Phiona Mutesi est en effet bien particulière : orpheline de père, condamnée à vivre dans la misère de Katwe, quartier de Kampala, elle ne doit sa survie et l’élévation de sa condition qu’à elle-même, dans un pays où les femmes ne peuvent se réaliser que grâce aux hommes. Le scénario, extrêmement fidèle à la vie de la jeune femme, est sublimé par le jeu des acteurs et actrices qui brillent par leur sincérité et par leur talent de jeu. Des musiques ougandaises rythment le film, l’immersion est totale. S’émancipant des traditionnels contes de fées où l’héroïne ne peut être qu’une princesse en détresse, Queen of Katwe s’inscrit sans conteste dans la lignée des films à ne pas manquer !

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La lutte des classes

L’histoire de Phiona Mutesi est contemporaine : née en 1993, la jeune femme a décroché son titre de Maître aux Échecs en 2010, après avoir représenté l’Ouganda à l’Olympiade d’échecs, compétition internationale où s’affrontèrent plus de 141 nations. Ce film est donc non seulement le témoignage d’une vie et d’un parcours extraordinaires, mais aussi et surtout, le témoignage de la lutte des classes que connaît aujourd’hui l’Ouganda. En effet, si Phiona et sa famille vivent dans les bidonvilles à l’instar de beaucoup d’autres, l’émergence d’une classe très aisée saute immédiatement aux yeux. Et cette dualité entre ces deux extrêmes servira de fil conducteur tout au long du film. Les enfants de la classe la plus aisée sont scolarisés dans des écoles privées, portent l’uniforme, prennent part à des activités extrascolaires, tandis que la classe populaire est analphabète et ne peut avoir accès à l’éducation. Un fossé se creuse et un cercle vicieux se dessine, semblant condamner les protagonistes à ne pas pouvoir évoluer. Cette spirale est renforcée par le mépris et le rejet ouvertement exercés par la classe aisée à l’égard de la classe la plus pauvre. Parfois, ces humiliations sont directes, telles que les moqueries que subit Phiona par les autres enfants du club d’entraînement, à propos de son odeur ou de ses vêtements. Parfois, elle sont indirectes, comme, par exemple, lorsque l’un des adversaires s’essuie consciencieusement la main après avoir serré celle de Phiona. Cette dernière reste toujours impassible face à ces démonstrations d’hostilité, comme si son destin était scellé depuis toujours.

D’une certaine manière, il semble l’être. Car l’absence totale de solidarité et d’empathie de la part de la classe aisée creuse encore les inégalités. Cela transparaît à travers deux piliers fondamentaux de la société, auxquels les familles des bidonvilles n’ont pas droit : la santé et l’éducation. La mère de Phiona interdit par exemple à son fils de jouer au football, car s’il se blesse elle ne pourra pas payer ses soins. Aucun de ses enfants n’est scolarisé, car l’école et l’uniforme ont un coût trop élevé. L’attitude auto-centrée des autres habitants renforce cette ségrégation : le directeur de l’école privée, organisatrice du tournoi des échecs, méprise les élèves non scolarisés (« ils sont pauvres, sales, malades, indignes du prestige de la compétition ») ; la logeuse n’hésite pas à mettre à la rue Phiona, sa mère et ses petits frères parce qu’ils ne peuvent pas payer leur loyer ;  un passant en scooter n’accepte de conduire Phiona et son petit frère grièvement blessé à l’hôpital que contre une certaine somme d’argent ; et le chirurgien opère le jeune garçon à vif car sa mère ne peut pas payer l’anesthésie. Toutes ces épreuves, heureusement, sont contrebalancées par l’attitude bienveillante du coach de Phiona, Robert, père d’une famille aisée, qui se battra pour aider Phiona et sa famille.

La condition féminine

L’un des thèmes abordés de manière implicite mais saisissante lorsque l’on y prête attention, est la condition des femmes. Un détail attire par ailleurs l’attention : l’absence quasi-totale de jeunes filles dans les écoles privées et dans les championnats d’échecs. Face à son adversaire, Phiona s’inquiète : « comment puis-je être plus forte qu’un garçon ? » Sa victoire au tournoi face au joueur le plus doué de l’école privée est par ailleurs saluée par l’une des directrices de l’école : « elle vous encercle jusqu’à ce que vous n’ayez plus nulle part où aller, puis vous étrangle comme un python. Une telle combativité chez une jeune fille est un atout précieux. » Cet éloge témoigne des nombreuses difficultés auxquelles les femmes sont confrontées en Ouganda. Dans un pays où 40% des jeunes filles sont mariées de force avant d’atteindre l’âge de 18 ans*, l’accès des jeunes femmes à un meilleur niveau de vie ne semble pouvoir se faire que par l’intermédiaire d’un homme. Aussi, s’il est difficile de traiter d’un thème aussi lourd et grave que les violences sexuelles faites aux femmes de manière directe pour Disney, ces dernières sont suggérées grâce à deux personnages : la sœur et la mère de Phiona.

La première rêve d’élever sa condition misérable et a trouvé un moyen rapide d’y parvenir : fréquenter un jeune homme riche. Et bien que ce dernier ne la respecte pas, Night voit en lui un tel affranchissement qu’elle vit à travers lui. Elle le survalorise, accepte de changer son apparence et de quitter sa famille pour lui. Elle ira même jusqu’à mettre en danger de mort son petit frère, nourrisson, en le laissant sans surveillance au beau milieu d’une inondation pour retrouver son amant. Ce dernier finira par la mettre enceinte et l’abandonner : celle qui s’était élevée plus rapidement que les autres membres de sa famille, sera finalement la seule à revenir au point de départ. Désireuse d’indépendance, elle aura tour à tour été dépendante d’un homme, puis de sa sœur.

Le personnage de Harriet, la mère de Phiona, est pour sa part extrêmement complexe et intéressant. Interprétée par la ravissante Lupita Nyong’o, cette femme est une véritable lionne. Veuve, elle est déterminée à ne vivre que grâce à son travail, aussi éreintant soit-il. Aussi, elle désapprouve violemment les choix de sa fille aînée, tentant de lui prouver qu’une femme ne doit pas vivre à travers un homme. Cette prise de position très nette lui vaudra de nombreuses critiques de la part des villageois. Certains déplorent l’absence d’un mari à ses côtés, d’autres lui proposent ouvertement la prostitution, pratique couramment utilisée dans le bidonville pour survivre. Devant son refus catégorique, une villageoise lui lance : « Vous pensez mieux valoir que nous toutes. » Cette phrase est loin d’être anodine, bien au contraire, elle témoigne de la forte proportion de femmes qui ont recours à cette pratique afin de survivre à leur grande précarité.

Lupita Nyong’o (vue notamment dans 12 years a slave) dans le rôle de Harriet, la mère de Phiona.

Harriet préfère malgré tout conserver sa dignité et se sacrifier en se tuant à la tâche et en vendant ses affaires personnelles, plutôt que de céder aux avances de ses prétendants. Elle envoie ainsi un message fort à ses enfants et à chaque femme du monde : la réussite et l’existence propre d’une femme ne réside qu’en elle-même et non en celles d’un homme. L’on pourrait alors croire qu’elle encourage sa plus jeune fille dans son parcours de jeux d’échecs. Or, il n’en est rien. Du moins, initialement. D’abord réfractaire et fermement opposée à ce que sa fille délaisse la vente de maïs pour s’entraîner, elle ne décèle pas le potentiel de Phiona. Pour elle, seul le travail manuel est à leur portée, le travail intellectuel est réservé à la classe aisée, dont elle se méfie. Sa fille ne sachant ni lire ni écrire, comment pourrait-elle apprendre un jeu aussi complexe que celui des échecs ? Sa méfiance se manifeste de manière brutale et sévère. Elle se montre très hostile envers Robert, le « coach » de Phiona et Brian, affiche une certaine indifférence envers les premiers trophées que remporte sa fille, et n’autorise que difficilement la participation de ses enfants aux différentes compétitions. Accepter l’idée que Phiona délaisse la vente de légumes pour être scolarisée et pour suivre un chemin moins conventionnel lui est presque insupportable. Cela est retranscrit dans l’un de ses échanges avec Robert : « Une femme sans instruction comme moi ne comprend pas grand-chose. » Cette femme a déjà mené son propre combat en allant à l’encontre des pratiques misogynes de son pays, ce que Robert saluera : « vos enfants ont énormément de chance, parce qu’ils ont une mère qui n’a jamais cessé de se battre pour eux, et vous avez fait ça toute seule. » Elle n’a pu lutter contre la famine qu’en travaillant d’arrache-pied, de manière précise, concrète et intensive. Dès lors, elle ne comprend pas en quoi une jeune femme qui n’a pas reçu d’instruction pourrait réussir autrement. C’est là que Phiona intervient, forte du combat qu’avait mené sa mère avant elle : l’on peut non seulement survivre grâce à soi-même, mais l’on peut surtout viser plus haut.

L’élévation et la reconnaissance de soi

Ce combat là est celui de l’héroïne. Née dans la misère, privée d’instruction, elle ne doit sa réussite personnelle et financière qu’à elle-même et à son intelligence hors du commun. Analphabète, elle ne peut apprendre les stratégies du jeu d’échecs par les livres, et base son apprentissage sur son instinct et sa réflexion, pouvant même anticiper jusqu’à huit coups. Passionnée mais peu confiante en ses capacités, elle finit par entrevoir la possibilité de sortir de sa misère grâce à son don : elle qui n’était rien de plus qu’une vendeuse de maïs pauvre et déconsidérée, elle suscite peu à peu l’intérêt de personnes socialement plus élevées : les autres enfants, son coach, les professeurs des écoles privées puis les organisateurs des championnats. Acclamée à chaque victoire, elle prend peu à peu conscience de sa réussite extraordinaire et de son mérite. À seulement 14 ans, Phiona finit par représenter son pays dans plusieurs compétitions. Entraînée sans relâche par Robert, l’élève finit par dépasser le maître.

Néanmoins, au cours de cette découverte de capacités qu’elle ne soupçonnait pas, Phiona finira par entrevoir un nouveau monde : un monde de luxe, de privilèges et de gloire qui lui était auparavant totalement inconnu. Elle découvre ainsi, par exemple, l’avion et le ketchup, ce qui lui semble extraordinaire. Initialement timide et complexée vis-à-vis de ses adversaires bien plus fortunés qu’elle, Phiona, de retour au village, devient arrogante et prétentieuse. Elle prend enfin conscience de son talent mais l’utilise comme une arme, frustrée de constater qu’en dépit de ses réussites, sa vie reste toujours aussi misérable. Sa mère en fait par ailleurs le reproche à Robert : « grâce à vous, ils [Phiona et son frère] ont entrevu le paradis, ils ne se sentent plus à leur place ici. Ils ne peuvent plus retourner à leur ancienne vie parce qu’ils ont goûté à la vôtre. Ils se retrouvent entre deux mondes comme des fantômes qui n’ont plus nulle part où aller. » Cette arrogance nouvelle aura finalement raison de Phiona : en affrontant le Canada au cours des Olympiades de Russie de 2010, à seulement 14 ans, la jeune fille avait surestimé ses réussites. Elle abandonne la partie et quitte le tournoi en larmes, désemparée. Elle qui s’était accrochée à sa passion et à son don, se heurte brutalement à la réalité, elle perd alors toute confiance et se dévalorise : « jamais je ne ferai partie de ce monde là ». Elle regrette sa vie passée, une vie où elle ne connaissait pas encore ses capacités et vivait, certes, dans la misère, mais où tout était « simple ». Si elle vivait dans la misère, si elle ne pouvait espérer mieux que vendre du maïs, c’était dû au destin, à la fatalité. Pour la première fois de sa vie, Phiona peut en prendre les commandes. Elle peut faire ses propres choix et son avenir ne dépend que d’elle et de ses réussites ou de ses échecs. Elle prend alors conscience que la seule responsable de sa défaite est elle-même. Robert tente alors de la raisonner : « perdre ne signifie pas qu’on ne vaut rien. », et bien que sa protégée veuille complètement mettre fin à sa passion, il refuse de la laisser abandonner et se bat pour qu’elle continue. Car Phiona n’est pas la seule héroïne du film : son coach est le fil rouge, celui grâce à qui tout commence.

Robert Katende explique à Phiona qu’elle ne doit pas abandonner après sa défaite.

En effet, Robert est le fil conducteur du film. Major de sa promotion, époux d’une institutrice, travailleur actif pour la paroisse, il espère devenir ingénieur et, en attendant qu’un poste se libère, il enseigne les échecs aux jeunes enfants. C’est un homme intelligent, bienveillant et compréhensif qui cherche en permanence à évoluer et qui incite ses élèves à se dépasser, à repousser leurs propres limites. Intrigué par la venue de Phiona pendant l’un de ses cours, il remarque très rapidement son potentiel et la prend sous son aile. Il se bat pour elle, pour son frère et pour tous ses élèves : à force d’insistances, il parvient à convaincre les organisateurs des tournois d’échecs d’accepter la participation de ses élèves, bien qu’ils ne soient pas issus du même milieu social que les autres participants. Il parvient même à faire scolariser Phiona et Brian, afin de leur fournir l’éducation qui leur a toujours fait défaut, assumant tous les frais d’inscription. Mais son travail le plus complexe est de convaincre ces enfants défavorisés qu’ils ont de la valeur et un avenir qui leur appartient. Un principe que les élèves ont bien du mal à intégrer suite, notamment, au discours d’accueil du président de l’école organisatrice du tournoi : « ce sont des enfants défavorisés, soyons pour eux un exemple de savoir-vivre qu’ils emmèneront avec eux dans leur communauté. » Le message est clair : ces enfants sont nés ainsi, ont eu la chance d’entrevoir un monde meilleur mais ne sortiront jamais de leur misère. Robert, par son attitude et par sa lutte, casse ce message selon lequel  le destin et la fatalité régissent notre avenir. Face aux inquiétudes de ses propres élèves, il leur enseigne une leçon de vie : celle du chat et du chien.

« En allant chercher notre bus hier, j’ai vu un chien tout maigre. Un chien complètement affamé. Il aperçoit un chat. Il se lance à sa poursuite, le chat se sauve dans une ruelle, franchit une flaque de boue, se faufile dans une maison, il bondit par-dessus l’âtre où siffle une bouilloire et disparaît au loin. Le chien s’écroule dans la poussière, harassé. Je dis au chien : « Comment t’es-tu débrouillé ? Quand on est affamé, on ne laisse pas son dîner s’échapper ! » Le chien a répondu :  » Le problème, c’est que moi, je ne courais qu’après un repas ! Ce chat courait pour survivre ! » Vous voyez ? Les enfants d’ici ont de beaux vêtements et dorment dans de vrais lits, ils sont comme le chien : leur vie n’est pas difficile. Mais vous, vous, mes chats féroces, vous courez pour survivre. »

Cette leçon n’est pas anodine et le spectateur découvre plus tard que Robert, en dépit de son appartenance à la classe aisée, n’a pas toujours été un chien à la vie facile. Abandonné par sa mère à la naissance, il a connu également la misère et les difficultés et a dû se battre seul pour s’en sortir. Lorsqu’il choisit de se confier sur son passé à Phiona, il souhaite lui montrer que rien n’est gravé dans la pierre et que, d’une certaine manière, l’on peut toujours se battre pour aller plus loin :  « J’ai choisi de vivre : ne couche pas ton Roi aussi rapidement, il ne faut jamais se rendre. » Phiona, forte de cette confidence, reprend alors son destin en main : elle redouble d’entraînement et, épaulée par sa famille et son coach (qui refuse finalement un poste d’ingénieur pour rester près de ses élèves), elle participe enfin au championnat de Rouaboucheni et en sort victorieuse, titulaire du titre de championne à seulement 14 ans. De retour au village, Phiona est acclamée par les habitants qui voient en elle un symbole d’espoir et de réussite. Deux ans plus tard, après la parution de sa biographie, la jeune fille a récolté suffisamment d’argent pour acheter une maison digne de ce nom pour y installer sa famille. Le titre du film, Queen of Katwe (littéralement : La Reine de Katwe) prend alors tout son sens : à l’instar de la Reine qui est la pièce la plus puissante du jeu d’échecs, Phiona Mutesi est devenue reine par sa combativité et son intelligence. Elle prouve ainsi que dans le vie comme aux échecs : « quand on est le plus petit, on a quand même le pouvoir de devenir le plus grand. » 

Encore méconnu des studios Disney, ce film est dès lors un témoignage bouleversant du parcours hors du commun et semé d’embûches d’une jeune femme persévérante et brillante. Cassant les codes de la traditionnelle princesse qui attend son prince charmant, Disney met en avant le courage de tous ces personnages qui ont franchi ce qui leur semblait être infranchissable. Porté par un excellent casting, Queen of Katwe est un long-métrage à voir et à revoir !

La véritable Phiona Mutesi (à gauche) et Madina Nalwanga (à droite) qui interprète son rôle

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