Ça y est, la frustration du silence est enfin passée, Radio Disney Club se réjouit de vous présenter sa critique de Zootopie, prochain film de Disney Animation Studios à sortir en salles.
- Production : Walt Disney Animation Studios
- Titre original : Zootopia
- Titre français : Zootopie
- Sortie française : 17 février 2016
- Sortie américaine : 4 mars 2016
- Durée : –
- Long-métrage d’animation 3D
- Réalisateur : Byron Howard, Rich Moore
- Scénario : Jared Bush
- Musique : –
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Après Le Voyage d’Arlo de Pixar, c’est au tour de la filiale mère de proposer son film de l’année. Un film plutôt ambitieux, inédit, au design coloré et au marketing flashy qui nous fait penser tout de suite aux publicités d’une célèbre marque de boisson gazeuse à l’orange. C’est un scénario original que nous propose Disney, avec une envie de créer des univers virtuels, utopistes façon blockbuster version film d’animation. Les réalisateurs Byron Howard et Rich Moore n’en sont pas à leur premier coup d’essai dans ce domaine puisque le premier nous avait concocté Volt, Star Malgré Lui, et le second, les génialissimes Mondes de Ralph. Les aficionados de ces deux films seront enchantés en découvrant ce nouveau petit bijou estampillé Disney qui n’a rien à envier à La Reine des Neiges, pardon Elsa. Jared Bush s’ajoute à ses deux messieurs pour fignoler l’affaire !
L’animal chez Disney
Jusqu’ici, les animaux ont toujours eu une place d’exception dans les œuvres de Disney et les films composés de nos amis à poils, à écailles et à plumes sont nombreux. Mais leur traitement a toujours été différent. Tantôt des personnages de figuration comme dans Blanche-Neige et les Sept Nains, tantôt de véritables confidents (les amis animaux de Cendrillon, par exemple) d’autres qui jouent le même rôle, la parole humaine en moins, comme Philibert dans La Belle et la Bête, Pascal dans Raiponce, Sven pour le personnage de Kristoff, qui se livre même à un jeu hilarant de ventriloquie. Souvent, les animaux sont des créatures attentionnées, tendres et dévouées envers le héros, voire même envers leur méchant/maître : Fletsam et Jetsam pour Ursula ou encore Iago pour Jafar… Bon, pour ce dernier, nous vous l’accordons, c’est surtout de l’amour vache ! Mais peu de films au final mettent les animaux au premier plan, si l’on met de côté le magistral Roi Lion. Le traitement du film pour les animaux est à comparer volontiers avec Zootopie car si les animaux du Roi Lion parlent, s’expriment comme les êtres humains, ils conservent leur démarche animale et nous avons plus l’impression que le langage lion a été traduit en langage humain. Pour Zootopie c’est totalement différent. Si Le Voyage d’Arlo a ouvert le bal en nous proposant de découvrir ce qu’aurait été le monde si les dinosaures n’avaient pas disparus, Zootopie surfe sur la vague de façon bien meilleure en imaginant ce qu’aurait été le monde si les humains n’avaient pas été humains. Et si le reste des créatures, en soustrayant l’être humain, avaient subi la même évolution que la nôtre ? Aussi fourbes, parfois cruelles mais aussi tendres et hilarantes avec la simple faculté de marcher sur deux pattes. La fable commence et elle est exceptionnelle.
Une mine d’or de personnage
Nous avons tous été hilares en visionnant la première bande-annonce de Zootopie mettant en scène le prodigieux Flash, un paresseux bossant dans une préfecture, véritable paradoxe subtil et petite pique envoyée à notre propre société. Si ce simple personnage nous inspire cela, le reste du film est de la même veine et les références sont si nombreuses que nous-mêmes pensons qu’il est nécessaire de le visionner plusieurs fois. Ce film, si riche dans ses décors, si imposants et presque étouffants dans chaque plan, laisse aisément penser qu’il regorge d’easter eggs. Et en parlant de décors, vous allez être davantage surpris par l’animation et sa qualité, dépassant largement les derniers Pixar, même si nous vous accordons que John Lasseter a produit Zootopie en partie. On bascule entre différents biomes, allant de la cité à la jungle en passant par une charmante campagne, un voyage d’une qualité remarquable qui nous hypnotise.
Des personnages incroyables pour les Walt Disney Animations Studios
Chaque design de personnage est travaillé avec minutie : leurs détails sont intensément soignés. Griffus, à bec, à poils (ils sont habillés, on se calme !) ou à écailles, chacun a bénéficié d’une personnalité unique, parfois incongrue, inédite, et c’est ce qui fait majoritairement la force du film car le processus d’identification est puissant dans Zootopie. Si la petite lapine Judy, adorable héroine, présente une morale et une synthèse vue, revue et corrigée chez Disney, elle apporte une fraîcheur considérable car on ne l’apprécie plus pour ce qu’elle veut mais pour ce qu’elle est. Le doublage talentueux de Marie-Eugénie Maréchal est exécuté avec panache et donne le rythme d’un travail original et très appréciable en version française. Jean-Claude Donda nous signe une prestation hilarante pour notre coup de cœur, Flash ! Quant à Nick, le renard, un tempérament propre à son espèce, rusé, malin avec une pointe d’humour pince-sans-rire qui vous fera plusieurs fois rire sur votre fauteuil. Les autres personnages étonnants sont nombreux et nous savons que vous savourerez chacun d’eux à l’écran,
Un message frais et intelligent à la Zootopie
Ajoutons tout de même que ces personnages divins, si attachants, ont un bien autre pouvoir, car si la morale première du film est de toujours lutter pour réaliser ses rêves, même si les autres vous enfoncent, l’enjeu du film est aussi autre part. L’intrigue du film amènera de façon brodée et talentueuse cet enjeu, que nous allons taire ici pour ne rien gâcher. Cependant, lorsque vous sortirez, vous vous rendrez compte, nous l’espérons, que ce film fait du bien, rend euphorique et agit comme un véritable remède à la grisaille. Zootopie se déguste car il est profondément lié à notre propre société, il est plein de poésie et de philosophie, le tout porté par une intrigue policière intelligente qui n’hésite pas à parodier les séries américaines sans tomber dans un cliché pompeux. Disney s’adonne à une innovante stratégie scénaristique, mélangeant les genres avec brio. Un brin de La Ferme des Animaux de George Orwell, quand Disney y puise son inspiration, cela donne un récit frais, entraînant et surtout vivifiant. Après Les Mondes de Ralph et Les Nouveaux Héros, sommes-nous partis pour un nouvel âge d’or chez Disney ?
Rampez, galopez-y de toute urgence, vous allez rugir de plaisir ! Sortie prévue le 17 février en France.