Maman j’ai raté l’avion (ça recommence) : notre avis

Publié par Manon Taccoen le 21 novembre 2021 | Maj le 21 novembre 2021

L’heure des films de Noël est enfin venue, alors, attrapez votre plaid et un bon chocolat chaud. À l’occasion du Disney + Day, la plateforme a sorti un florilège de programmes dont Maman j’ai raté l’avion, (ça recommence), nouveau film de la célèbre franchise de la Fox. Découvrez dès à présent toutes les informations et notre avis sur le long-métrage.

Fiche technique de Maman j’ai raté l’avion, (ça recommence)

  • Titre original : Home sweet home alone
  • Titre français : Maman j’ai raté l’avion, (ça recommence) 
  • Réalisation : Dan Mazer
  • Production : Hutch Parker et Dan Wilson
  • Durée : 93 minutes
  • Sortie : 12 novembre 2021 (Disney+ Day)
  • Diffusion : Disney +

Synopsis

Max Mercer est un jeune garçon facétieux et plein de ressources qui se retrouve seul à la maison pendant que sa famille est en vacances au Japon pour les fêtes. Lorsqu’un couple marié avide de récupérer un précieux héritage jette son dévolu sur la maison des Mercer, c’est donc à Max que revient le devoir de protéger le domicile familial des intrus … Et il est bien décidé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour les empêcher d’entrer ! Les péripéties s’enchaînent – non sans provoquer un chaos absolu – mais celles-ci n’empêcheront pour autant Max de réaliser à quel point rien n’est mieux que la douceur d’un foyer…

Disney+

Maman j’ai raté l’avion, (ça recommence) : une intrigue originale mais mal ficelée

Dans ce sixième opus de la franchise Maman j’ai raté l’avion, le réalisateur Dan Mazer s’attaque à une tâche fastidieuse, celle de nous faire revivre la magie du film de 1990 qui nous a fait découvrir Macauley Culkin. Un pari osé pour un malheureux échec à nos yeux. 

Si dans les deux premiers films Maman j’ai raté l’avion, le jeune Kevin McAllister défendait sa maison contre les « Casseurs Flotteurs » un duo de cambrioleurs mauvais mais drôles, il en est tout autre ici. Pam et Jeff sont des personnes bien plus honnêtes qu’Harry et Marvin. Pam est institutrice et son mari Jeff, au chômage depuis quelques temps, ne parvient pas à retrouver un emploi dans l’informatique. Dès lors, ils se retrouvent criblés de dettes et condamnés à vendre la maison dans laquelle leurs enfants ont grandi. S’ils tentent de cambrioler la maison des Mercer, c’est parce qu’ils sont persuadés que, lors d’une visite pour la vente de leur bien, le jeune Max leur a volé une poupée qui pourrait être vendue pour des centaines de milliers de dollars. Ainsi, le film vient poser étrangement les cambrioleurs comme des personnages bien plus sympathiques que leur victime.

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Bien que très imaginatifs pour torturer Pam et Jeff, les gags de Max ne suscitent aucun sourire. Pire, ces attaques à répétitions ne semblent pas justifiées et ne déclenchent aucune sympathie pour le protagoniste. On peut d’ailleurs noter que le jeune Max est doté d’une ouïe digne d’un super pouvoir. En effet, du haut de son balcon il arrive à entendre Pam et Jeff chuchoter qu’ils souhaitent s’introduire dans sa maison, en contrebas, depuis le jardin des voisins. 

Côté fin du film, le dénouement de Maman j’ai raté l’avion, (ça recommence) est trop expéditif et semble vouloir forcer un happy-ending surréaliste. 

L’esprit de Noël, lui, semble complètement absent. L’occasion de répéter une nouvelle fois qu’il ne suffit pas de mettre de la neige, des lampions et des cadeaux partout pour nous faire croire que le Père Noël est sur le point de passer par votre cheminée. 

La pertinence de faire renaître un concept comme Maman j’ai raté l’avion en 2021 peut aussi être questionnée. Si cela fonctionnait parfaitement dans les années 1990, cela semble moins cohérent dans notre monde où les télécommunications sont autant développées. On se demande bien pourquoi à aucun moment dans le film les parents de Max ne tentent de le joindre par téléphone ou par ordinateur. Une démarche qui aurait à bien des égards soulagé leur anxiété alors que leur fils se retrouve seul à des milliers de kilomètres d’eux. 

Des personnages peu attachants 

Malheureusement, ce ne sont pas les personnages de Maman j’ai raté l’avion, (ça recommence) qui vont remonter le niveau du film. Les différents profils apparaissent comme sous-développés. Quand ils ne sont pas insipides, ils sont, au contraire, agaçants au possible. Un défaut auquel il faut ajouter une piètre performance de bon nombre des acteurs. 

Max Mercer (Archie Yates), le Kevin McAllister version 2021 est un enfant têtu et insolent. Du haut de ses 10 ans, il n’hésite pas à répondre à sa mère. Bien plus tête à claque que son alter-égo original, il ne nous a pas apparu sympathique, ce qui est dommage pour le personnage principal. Sa mère, Carol Mercer (Aisling Bea), incarne la mère anglaise bourgeoise classique, à la fois coincée et froide.

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Jeff McKenzie (Rob Delaney) coche toutes les cases du cliché du père lourd de comédie américaine. Le frère et la belle-sœur de Jeff Hunter (Timothy Simons) et Mei McKenzie (Ally Maki) sont arrogants, superficiels et visiblement très gênés par la pauvreté de Pam et Jeff McKenzie. Les enfants du couple McKenzie, Abbie (Katie Beth Hall) et Chris (Max Ivutin), sont absents, trop peut-être ? Leur cousin, Ollie (Aiden et Allan Wang), est loin d’être aussi prodige que ses parents ne le pensent et son dénouement laisse perplexe. À contre-courant, Pam Mckenzie (Ellie Kemper), l’antagoniste principal, est de loin le personnage le mieux réussi du film. Cette mère de famille et institutrice est déterminée à garder sa maison à laquelle elle est très attachée. 

Gavin Washington (Kenan Thompson) est un agent immobilier très, très encombrant qui n’hésite pas à s’immiscer dans les moments privés de votre vie.

Buzz McAllister (Devin Ratray), iconique frère et bourreau de Kevin McAllister est devenu policier. S’il rentré dans le rang depuis les années 1990, on peut regretter le fait qu’il endosse le sempiternel stéréotype du policier de polar : ce vieux briscard, ventripotent, bougon et malheureux en amour. 

La part de lucidité de 20th Century Fox

Les moments réjouissants du film sont ceux qui nous renvoient aux films originaux de la franchise, à l’instar de la reprise du thème musical de Maman j’ai raté l’avion composé par John Williams ou encore la nostalgie de revoir un Buzz McAllister désormais assagi. L’occasion pour les fans de la franchise d’en apprendre un peu plus sur ce qu’est devenu le turbulent blondinet. 

On note également la capacité de Disney à se moquer de lui-même quand le personnage d’Hunter McKenzie visionne un ersatz de Star Wars et admet que « c’est très mauvais » et que « c’est devenu une mode de faire des remakes des grands classiques mais ils ne valent jamais les originaux ». Les réalisateurs savaient-ils par avance que leur propre téléfilm ne serait pas bien accueilli par le public ?

Si le film se laisse regarder facilement, Maman j’ai raté l’avion, (ça recommence) nous prouve à quel point il est difficile de s’attaquer à de tels monuments. La bonne nouvelle reste que les deux premiers opus de la franchise sont disponibles sur Disney+

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