Mickey, Winnie l’Ourson et C3-PO, trois personnages emblématiques derrière qui se cache une seule et même voix, celle du talentueux Roger Carel. Pièces de théâtre, séries, feuilletons radios et doublages, peu de choses échappent à l’artiste qui prête sa voix à plus de quarante personnages de l’univers Disney. Retour sur une incroyable carrière.
Roger Carel, né Bancherel a offert sa première note le 14 août 1927 au cœur du 11ème arrondissement parisien. Fils d’un fonctionnaire RATP et d’une femme au foyer, le jouvenceau, un poil perdu, met quelques années avant de trouver sa voie professionnelle. D’abord convaincu d’avoir une vocation pour la prêtrise, il quitte le séminaire rapidement et entre en école d’ingénieurs, là aussi pour peu de temps. Riche d’une voix singulière et dotée d’une maîtrise innée de la mise en scène, Roger Carel obtient une audition et finit par trouver sa place dans le théâtre des années cinquante.
Les premiers doublages, les premiers Disney
En plus de ses succès au théâtre et au cinéma, l’acteur excelle à la radio avec notamment des feuilletons dramatiques. Sa capacité unique à moduler sa voix lui permet d’être remarqué dans le monde du doublage, un talent qui l’emmène jusqu’au doublage d’une célèbre souris dont il sera la voix pendant plus de trente ans. Le hâtif lièvre de Silly Symphonies, Jiminy Cricket dans Pinocchio ou Coquin de Printemps, Timothée, vif compagnon de Dumbo, le Chat du Chester d’Alice au pays des Merveilles, Jock et Joe aux côtés de la Belle et le Clochard, Pongo et ses 101 Dalmatiens, Roquefort et Lafayette des Aristochats, Triste Sir avec Robin des bois ou encore le chatoyant et bruyant Piqueur de Rox et Rouky, toutes des interprétations vocales de Roger Carel.
Preuve de sa force d’adaptation sans limite, il devient à la fois voix du plus mignon des oursons, Winnie, de son ami Coco Lapin et de l’adorable Porcinet. Son talent lui permet aussi de devenir pour nos oreilles Basil, intrépide détective privé ou encore Gurki pour Taram et le Chaudron Magique. En parallèle, il continue la radio et devient le bruiteur officiel des Grosses têtes de Jacques Martin en plus de ses rôles au cinéma et dans des séries tel qu’Arsène Lupin.
Roger Carel, une voix, un imaginaire
Ses doublages au cinéma et au petit écran se révèlent aussi marquants que son travail dans le monde de l’animation. Inoubliable voix de C-3PO qu’il doublera jusqu’à l’épisode trois de Star Wars, les trentenaires reconnaissent en lui le gentil Alf et les plus anciens retiennent son excellent doublage de Benny Hill. Roger Carel touche à tout et brille aussi hors du périmètre Disney, indissociable voix d’Astérix, du clownesque Pétrie, ptérosaure issu des aventures du Petit Dinosaure, du chef d’orchestre du Muppet Show : Kermit la Grenouille, Woody Woodpecker ou encore de Maestro, narrateur d’Il était une fois… la voix d’une enfance.
L’artiste a offert une dernière représentation avec Kaa dans Le Livre de la Jungle 2 et C-3PO dans The Clone Wars, dernières vocalises de cette voix magique pour le studio de Mickey, qui coule désormais une paisible retraite.
Merci Monsieur CAREL de nous avoir fait voyager dans des mondes merveilleux.