N’écoute que moi, l’histoire de Mère Gothel : critique

Publié par Naomi HUART le 20 octobre 2019 | Maj le 20 octobre 2019

Dernier né de la collection de livres sur les méchants Disney de Serena Valentino, N’écoute que Moi raconte l’enfance et l’évolution de Gothel, la méchante de Raiponce. Comment a-t-elle trouvé la fleur aux pétales d’or ? Où a-t-elle grandi ? Qu’en est-il de ses pouvoirs ? N’écoute que Moi est la Raiponce à toutes ces questions.

Caractéristiques de N’écoute que moi

  • Titre original : Mother Knows Best
  • Titre français : N’écoute que moi
  • Auteur : Serena Valentino
  • Éditions : Hachette Heroes
  • Prix : 14,95 €
  • Date de parution : 11 septembre 2019

n'écoute que moi

Résumé de N’écoute que moi

L’histoire de la Vieille sorcière.

L’histoire de Raiponce est à l’image de ses cheveux : longue et tortueuse. Il était une fois une jeune fille innocente arrachée à ses parents, une jeune fille dotée de cheveux magiques, retenue prisonnière dans une tour par une vieille sorcière tyrannique qui se faisait passer pour une mère surprotectrice.

Pourtant, ce n’est que la moitié de l’histoire. Qu’en est-il de Gothel ? Comment est-elle devenue si amère et sans pitié pour Raiponce, qu’elle considère pourtant comme sa fille ?  Cette histoire creuse dans le passé mystérieux de la sorcière pour mettre à jour les désirs enfouis au plus profond de son cœur.

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L’origine de Mère Gothel expliquée dans N’écoute que moi

Dans l’univers créé par Serena Valentino, Gothel grandit dans les Bois Morts, une sorte de plaine similaire aux limbes, invisible des vivants. Manéa, la Reine des Morts et mère de Gothel et de ses deux sœurs, Primrose et Hazel, est la maîtresse des lieux. Manéa veille sur un champ de raiponces, des fleurs magiques capables de leur donner jeunesse et longévité. Suite à un accident, les fleurs se retrouvent détruites dans un incendie, ce qui tue également Manéa, puis, plus progressivement, les deux sœurs de Gothel. Seule une raiponce réussi à échapper à l’incendie. Gothel décide alors de dédier sa vie à la recherche d’un sort qui permettrait de ramener ses sœurs, ainsi qu’à la protection de la raiponce, seule trace de son héritage… mais c’est sans compter sur l’apparition de trois étranges sœurs sorcières, qui sèmeront le doute dans l’esprit déjà torturé de Gothel.

Un récit à la fois sombre et enfantin

Le livre est très facile à lire. Le style d’écriture est fluide, et les dialogues adaptés à de (très) jeunes lecteurs. Le ton, en revanche, peut être assez sombre, voire même un peu macabre. Manéa contrôle une armée de morts vivants dont l’apparence est décrite dans les moindres détails, et l’horrible sort qu’elle réserve aux mortels qui lui résistent (y compris des enfants) est aussi dépeint de manière très précise. Ces scènes sont équilibrées par des passages beaucoup plus bon enfant, comme la maladresse avec laquelle Gothel essaie de se faire passer pour la mère de Raiponce, mais on peut tout de même se demander à qui ce livre est réellement adressé. La simplicité des dialogues fera sortir les adultes du récit, tandis que les enfants plus sensibles pourront être effrayés par certains passages.

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Un univers Disney en expansion

Le point fort de N’écoute que Moi réside dans les informations qu’il ajoute à la mythologie de Raiponce, et même à l’univers Disney tout entier. On découvre l’existence des Bois Morts, un royaume hors du temps entre le monde des vivants et celui des morts. Le livre n’explique pas réellement le rôle de ce royaume, simplement qu’il est régi depuis des générations par des sorcières.

Les étranges sœurs, trois sorcières qui interviennent dans le récit pour aider Gothel, resteront mystérieuses aux lecteurs qui n’ont pas lu les autres romans de la collection. Car oui, les livres de Serena Valentino sont tous connectés. C’est un avantage comme un défaut : d’un côté le lecteur devra avoir lu les autres livres pour vraiment comprendre ce qui se passe (les allusions à Maléfique et Circé, l’enchanteresse de la Belle et la Bête, sont nombreuses) mais d’un autre côté, cela ajoute du poids à l’ensemble de l’œuvre en plus d’étoffer l’intégralité de l’univers Disney. Tous les méchants semblent connectés d’une manière ou d’une autre les uns aux autres.

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Autre détail qui ajoute de l’épaisseur à cet univers : les humains comme les sorcières croient en l’existence des dieux grecs (et non en un dieu unique, comme la période historique à laquelle se passe l’histoire pourrait le laisser présumer), et plus particulièrement de Hadès qui semble être la divinité ultime des sorcières. S’il n’est pour l’instant jamais directement intervenu, la connexion qu’il a avec chaque sorcière de cet univers peut laisser présager une suite intéressante. Le prénom de l’Enchanteresse, Circé, fille des étranges sœurs et personnage central de l’ensemble des livres de la série, fait aussi référence à un personnage de la mythologie grecque.

Gothel, un personnage principal captivant

La Gothel du livre est très différente de celle du film. Dès le début, elle est décrite comme étant logique, terre-à-terre, studieuse et posée…ce qui s’éloigne quelque peu de l’image extravagante, vaniteuse et dramatique de celle du film. Si ce nouveau caractère n’est pas déplaisant et reste cohérent avec le reste du récit, cela pourra peut-être décevoir les fans de la Gothel du film. Le livre donne d’ailleurs à la fin une explication à cette différence de caractère qui semble malheureusement un peu tirée par les cheveux et qui remet en cause à la fois le personnage de Gothel, mais aussi celui de Raiponce et de sa relation avec sa mère adoptive.

De même, l’évolution de Gothel à travers le récit est parfois un peu maladroite. Elle reste cependant un personnage principal intéressant avec lequel le lecteur sympathise très rapidement. On comprend pourquoi la fleur est si importante pour Gothel, au point d’aller jusqu’à kidnapper un enfant, et que son intérêt pour la fleur ne se résume pas à de la pure vanité.

Finalement, N’écoute que Moi remplit très bien son rôle principal : expliquer comment le méchant est devenu méchant.

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