Ils sont sournois, cruels, diaboliques, calculateurs et manipulateurs mais vous les adorez : les Méchants Disney font partie intégrante de la culture populaire. Que ce soit grâce à leur design, leurs acolytes, leurs plans machiavéliques ou leurs chansons, chaque Méchant mérite qu’on lui rende hommage. Et quel meilleur hommage qu’un Top 10 des meilleurs (ou des pires ?) Méchants de la filmographie Disney ? Après bien des hésitations et des débats au sein de la rédaction, le verdict est tombé ! Retrouvez ici le Top 10 des Méchants Disney préférés des membres de l’équipe Radio Disney Club et leurs témoignages exclusifs !
N° 10 : La Reine Grimhilde (Blanche-Neige et les Sept Nains)
« Trouvons une formule pour transformer ma beauté en laideur, et changer mon manteau de souveraine en haillons ! »
Difficile d’établir un Top 10 des Méchants Disney sans citer celle par qui tout a commencé ! Car si les antagonistes des premiers courts-métrages, tels que Pat Hibulaire, avaient déjà marqué la filmographie Disney, c’est bel et bien la Reine (peu connue sous le nom de Reine Grimhilde) qui ouvre le bal. Froide, cruelle, vaniteuse et jalouse, la Reine ne supporte pas l’idée de voir sa belle-fille, la jeune et douce Blanche-Neige, devenir plus belle qu’elle. Malgré tous les mauvais traitements qu’elle lui inflige dans l’espoir de l’enlaidir, le Miroir Magique est formel : les lèvres rouges comme la rose, les cheveux noirs comme l’ébène et le teint blanc comme la neige de la jeune fille en font la plus belle femme du royaume. Comme dans le conte d’origine, la Reine planifiera alors de tuer Blanche Neige en lui proposant une pomme empoisonnée. Classique, certes, mais redoutablement efficace. Et, pour être sûre d’arriver à ses fins et d’être enfin la plus belle femme du royaume, elle se transforme en Sorcière hideuse et repoussante. Un choix plutôt paradoxal qui témoigne de son obsession maladive pour l’apparence physique. C’est d’ailleurs à ce moment-là que le personnage se développe un peu, ne serait-ce que physiquement, avec des traits de visage plus précis (pour le plus grand malheur des spectateurs en bas âge). Côté personnalité, on peut pardonner aisément son manque de profondeur : d’une part, parce que la série Once Upon a Time a réparé cette injustice en offrant au personnage un background bien pensé et travaillé; d’autre part, parce que, au fond, il ne s’agit sans doute que d’un grand manque de confiance en elle-même ! Qui sommes-nous pour le lui reprocher ?
Témoignage de Clément, chargé de communication web : « Il faut savoir qu’à l’origine Blanche Neige et les Sept Nains est peut-être le premier grand film d’animation que j’ai vu, j’étais vraiment très jeune. D’après ma mère je pouvais le regarder en boucle, alors j’ai un peu fini par le graver à vie, scène par scène, dans ma mémoire. C’est donc l’un des films qui m’a le plus marqué. Même si la Reine n’a pas un design, une puissance et un charisme comme Maléfique, je trouve qu’elle dégage une autorité qui impose le respect. Je considère la scène de la transformation en sorcière comme l’une des plus impressionnantes de la filmographie Disney et cela met particulièrement en valeur le personnage. La Sorcière, bien sûr, est aussi l’un des personnages Disney les plus effrayants. Enfin, et c’est peu courant chez Disney, les scènes avec la Reine sont souvent accompagnées de musiques assez anxiogènes qui la rendent encore plus désagréable. Plus tard, j’ai fini par mettre les pieds à Disneyland pour la première fois malgré mon jeune âge et ma mère a jugé bon de m’emmener dans l’attraction Blanche Neige, d’où je suis ressorti traumatisé pour la journée. Depuis je lui témoigne toujours beaucoup de respect et de méfiance quand je la croise dans les allées du parc. Et j’évite la Sorcière ! »
N° 9 : Le Docteur Facilier (La Princesse et la Grenouille)
« Nous savons l’un comme l’autre que le pouvoir ici-bas n’est pas la magie, c’est l’argent ! »
Au cœur d’une Nouvelle-Orléans en pleine modernisation, vit le Docteur Facilier. Celui que l’on appelle familièrement « Le Maître des Ombres« , excelle dans l’art de l’illusion et du vaudou. Suite à un pacte avec « ses amis de l’au-delà », Facilier cherche à la fois à s’enrichir et à rembourser ses propres dettes. Sa rencontre avec le Prince Naveen et son valet Lawrence lui permet, pour un temps, d’atteindre son but. Profitant de l’insouciance du prince et de la cupidité du valet, il change Naveen en grenouille et donne son apparence à Lawrence. En échange d’une meilleure vie qui s’offre à lui, Lawrence accepte de partager sa fortune à venir avec Facilier. Spécialiste du vaudou, ce dernier entend, par la suite, devenir l’homme le plus puissant de la ville et collecter les âmes de tous ses habitants, afin de les offrir à ses créanciers. Le traitement trop rapide du personnage ne lui permet pas, cependant, de se développer entièrement, ce qui explique sa position aussi basse dans le classement. Pourtant, Facilier a des atouts intéressants : son apparence physique reprend les traits et les vêtements du Baron Samedi, esprit de la mort et du vaudou. Ce culte particulier, propre à certains pays d’Afrique, s’est également répandu en masse aux États-Unis, en particulier dans l’État de la Louisiane, au XVIIème siècle. Cette piste, qui n’avait pas encore été exploitée par les studios Disney, constituait une base d’originalité intéressante pour créer leur personnage. Têtes réduites, masques, cartes, poupées et rituels constituent la majeure partie de ses apparitions à l’écran, ce qui lui confère une identité cinématographique forte et marquée. Malheureusement, nous ne savons rien de plus à son sujet, son passé n’est jamais évoqué ; il aurait pourtant été intéressant de connaître les circonstances de son pacte avec les forces du Mal, dont nous ne savons rien non plus. Néanmoins, son charisme, son énergie et son originalité font de Facilier un Méchant atypique et unique, qui méritait sa place dans ce top des méchants Disney !
Témoignage d’Edouard, rédacteur : « Le Docteur Facilier représente l’un des meilleurs Vilains de la nouvelle génération des classiques Disney (depuis les années 2000) et ce, pour plusieurs raisons. Il représente une époque magnifique de la Nouvelle-Orléans. Voguant entre spiritisme et musique entraînante, tout est fait pour voyager et Docteur Facilier est un acteur de ce voyage. De plus, son style est unique ! Vêtements, démarche, façon de danser, ce Vilain est charmeur. Il l’est aussi dans sa façon de jouer avec les mots, afin de séduire ses victimes. Et c’est ce qui fait de lui, selon moi, un Vilain hors normes : sous ses airs aguicheurs, il ne cherche que son bénéfice. Aidé par d’obscurs alliés (ses amis de l’au-delà), il est prêt à toutes les bassesses pour obtenir ce qu’il cherche, jouant sur plusieurs terrains à la fois. Et on ne peut pas être insensible à l’acte final dans lequel Ray retrouve son Evangéline et où le Docteur Facilier utilise la plus grand faiblesse (qui s’avère être aussi la force) de Tiana pour arriver à ses fins. Le Docteur Facilier n’est pas forcément le Méchant le plus cruel de Disney, mais sa façon d’agir et sa présence me plaisent et m’ont marqué. Je trouve juste dommage qu’en raison de la complexité du personnage, il n’ait pas pu être traité jusqu’au bout. »
N° 8 : Madame De Trémaine (Cendrillon)
« Tais-toi, insolente ! »
Veuve et mère de deux filles, Madame De Trémaine épouse un homme de sa condition, père lui-même d’une ravissante jeune fille, Cendrillon. A la mort de son second mari, la vraie nature de la marâtre se révèle et elle exige désormais que sa belle-fille exécute toutes les tâches ménagères au sein de la maison, dont la fortune familiale a été dilapidée. Discrète, manipulatrice et extrêmement sèche, Madame De Trémaine est une femme autoritaire et ambitieuse. Elle sait exactement ce qu’elle veut et est prête à tout pour l’obtenir, y compris en ayant recours à des moyens peu orthodoxes … Elle ose même tenir tête au Grand Duc, conseiller du Roi en personne. Si bien des reproches peuvent lui être adressés, nous sommes bien obligés de nous incliner devant sa force de caractère. De plus, elle dirige d’une main de fer la maison familiale et est la seule à pouvoir venir à bout de Lucifer, son chat aussi sadique que rusé. Elle n’a pas besoin de se marier à nouveau pour tenir la maison en ordre, fait rare pour l’époque à laquelle le film est censé se dérouler. Elle ne doit ses réussites, aussi maigres soient-elles, qu’à elle-même et à son ingéniosité. Sans le savoir, Madame De Trémaine était d’une certaine manière, une féministe avant l’heure et, à ce titre, elle mérite bien une petite place dans ce Top des méchants Disney !
Témoignage de Cécile, chargée des ressources humaines : « Alors pour moi Madame De Trémaine est THE Méchante Disney car c’est une vraie personne qui pourrait être la belle-mère de n’importe qui. Son regard envers Cendrillon m’a toujours troublée, dans le sens où jamais je n’aurais voulu être sa belle-fille. Heureusement, chez moi, j’ai la chance d’avoir mes parents ensemble et donc de ne pas connaître cette situation, mais je connais des jeunes filles qui ont une marâtre/belle-mère et ce n’est pas rose tous les jours. Alors certes, Scar a tué son frère, Ursula se permet de faire des contrats douteux et Jafar veut prendre la place du Sultan de manière peu fair-play, mais la manipulation psychologique dont fait preuve Madame de Trémaine me rend triste quand je regarde ce dessin animé. Elle est vicieuse, et elle laisse faire ses deux filles trop moches et capricieuses et je trouve ça tellement injuste ! Cendrillon n’est pas mon dessin animé préféré, mais je pense que la fin de ce film est ma préférée puisque Cendrillon arrive à se défaire des griffes de cette ingrate et voleuse de fortune, et elle montre que la gentillesse et la bienveillance triomphent. »
N° 7 : Le Juge Claude Frollo (Le Bossu de Notre-Dame)
« Est-ce ma faute si Notre Père a fait les hommes moins puissants que Lucifer ? »
Bien qu’un peu bas dans le classement, Frollo est un incontournable car il est, de loin, l’antagoniste le plus vraisemblable de la filmographie Disney. Son comportement de juge corrompu et tyrannique n’est pas une caricature. Détenteur de presque tous les pouvoirs de la ville de Paris et convaincu de respecter les commandements sacrés de sa religion (rappelons qu’il est prêtre dans l’œuvre originale de Victor Hugo), il est incapable de voir le mal en lui. Ce qui ne l’en rend que plus dangereux. Frollo n’est pas un Méchant Disney classique. Il n’a pas vraiment de but, il traite Quasimodo avec la plus effroyable des cruautés sans craindre d’en être réprimandé. Usant et abusant de la torture psychologique à l’égard de son « protégé », il se retrouve lui-même prisonnier entre sa morale et ses pulsions charnelles en découvrant la beauté et la sensualité d’Esméralda. La chanson « Infernale » est lourde de sens et témoigne de son obsession maladive pour la bohémienne. Ne pouvant concevoir que les pulsions émanent de sa propre personne, il tient la jeune femme pour responsable et l’accuse ouvertement d’user de la sorcellerie (et donc, de ses charmes), pour détourner les hommes pieux du droit chemin, considération qui fait écho aux conflits de notre société actuelle.
Dès lors, tous ses crimes, croissants dans l’horreur et dans la démence, trouvent grâce à ses yeux. Son obsession n’est plus contrôlable pour arriver à ses fins. La tentative de noyade des gitans, l’incendie volontaire de la maison du meunier (enfermé à l’intérieur avec sa famille) et le chantage sexuel envers Esméralda sur le bûcher, sont des thématiques extrêmement lourdes de sens et, surtout, crédibles. Ses actes et paroles sont donc bien mieux appréhendés avec un œil adulte et critique. Rappelons également qu’il n’est jamais inquiété pour ses crimes (y compris pour le meurtre de la mère de Quasimodo au début du film, dont l’Archidiacre est pourtant témoin). Incarnation de la justice humaine, sa folie le pousse à croire qu’il incarne également la justice divine. La scène finale n’en est que plus forte : comme une ultime confession, il avoue son dernier crime et révèle à Quasimodo la vérité sur son passé. Puis, debout sur l’une des gargouilles de la Cathédrale, il brandit son épée au-dessus de sa tête et scande « Et il frappera les faibles et les plongera au fond de l’infernale abysse ». Cette phrase rappelle celle du chapitre 11, verset 4 de l’Esaïe dans l’Ancien Testament : « Et il prononcera avec droiture sur les malheureux de la terre ; Il frappera la terre de sa parole, Et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. » Elle sonne comme une sentence de mort : la justice divine reprend ses droits et Frollo tombe dans les flammes de Paris, allégorie évidente des flammes de l’Enfer. Pour toutes ces raisons, Frollo est un Méchant qui peine à trouver sa popularité car sa complexité et, d’une certaine manière, son réalisme, en font un « Méchant pour adulte ». Mais, de ce fait, il n’en est que plus appréciable et méritait amplement sa place dans le classement des méchants Disney.
Témoignage de Joshua, rédacteur : « Parmi les cassettes Disney qui ont accompagné mon enfance, certaines ont subi des rembobinages excessifs, et parmi mes favorites se trouve Le Bossu de Notre-Dame. Développant en moi une passion précoce pour la capitale française, Le Bossu de Notre-Dame avait déjà de forts arguments pour que je l’adopte. Une adoption qui, étonnamment, ne s’est pas faite par l’adoration du sympathique Quasimodo ou de l’angélique Esméralda, mais plutôt par la singularité de l’infâme Frollo. Claude Frollo, avare et amer, était un aimant pour ma curiosité, une appétence rapidement piquée par le point de vue de ma propre sœur. Elle voyait en ce sombre personnage, aussi vil que manipulateur, l’illustration du destin des personnes rejetant la différence et convoitant le pouvoir. Une pensée largement reprise par mon influençable et crédule esprit qui, pour quelques années, associa à Claude Frollo l’intolérance, le racisme et la convoitise. Un homme défait des qualités d’un humain, le propulsant à la place d’un méchant plus que terrifiant. »
N° 6 : Jafar (Aladdin)
« J’adore la perfidie de ton crâne de piaf ! »
Notre sphère politique est remplie de traîtres, d’histoires d’usurpation et de complots. Au cœur de la cité fictive d’Agrabah, c’est Jafar qui détient ce rôle peu flatteur. Grand Vizir du Sultan, il rêve de prendre sa place et d’asseoir sa domination sur le royaume. Le caractère particulièrement ingénu du Sultan lui permet de manipuler ce dernier à sa guise et de fomenter ses plans en toute tranquillité. Perfide, discret et sournois, Jafar est symboliquement représenté par un reptile en particulier. Son sceptre à tête de cobra et sa transformation à la fin du film, tout comme son aspect longiligne et sa barbiche torsadée, font de lui un serpent à part entière. Un choix logique, puisque le serpent est, depuis toujours, associé à la fourberie. C’est lui qui persuade Ève de cueillir une pomme du jardin d’Eden pour l’offrir à Adam ; la chevelure de Méduse, personnage de l’Antiquité Grecque dont le regard pétrifie tous ceux qui le croisent, en est entièrement constituée et de nombreuses créatures malfaisantes des croyances ainsi que des mythes en ont l’apparence (tels que l’Hydre de Lerne ou le Léviathan). Jafar est un serpent qui hypnotise sans scrupules tous ceux qui lui font confiance, afin de mieux assouvir ses propres intérêts. Il personnifie la fourberie et la trahison. Son « fidèle » compagnon Iago, bien qu’hilarant, ne vaut guère mieux et n’espère la réussite de Jafar que pour accéder à la sienne. Il emprunte même son patronyme à un célèbre personnage de la pièce Othello, de William Shakespeare, où Iago trahit son commandant dans un accès de jalousie. En conclusion, ce duo atypique ne pouvait qu’être inclus dans notre Top 10 des méchants Disney, ne serait-ce que parce que, soyons francs, les problématiques géopolitiques d’Agrabah mériteraient d’être prises en main par quelqu’un qui ne passe pas sa vie à collectionner les figurines d’animaux !
Témoignage de Brocéliande-Nausicaa, rédactrice : « Depuis toute petite je suis fan des méchants Disney et plus particulièrement du personnage de Jafar. Je regardais aussi bien le premier volet des aventures d’Aladdin que le Retour de Jafar. Je chantais à tue-tête la chanson « Tu n’es qu’un amateur », beaucoup plus que n’importe quelle chanson d’Aladdin. Dans le Retour de Jafar, le sorcier meurt à la fin du film et ça me rendait tellement triste que je pleurais. Toutefois, je me disais que si je remettais la cassette dans le magnétoscope, je redonnais sa chance au personnage étant persuadée qu’il était vivant. Je voyais donc le film plusieurs fois par jour, sans jamais m’en lasser, pour le plus grand malheur de mon parrain qui me gardait pendant ces moments-là. Je suis particulièrement fan de la scène, dans le premier film, où Jafar revêt un habit de sultan. Pour moi c’est une consécration car j’ai toujours trouvé le Sultan stupide et immoral à jouer avec ses figurines alors que son peuple meurt de faim. J’aurais même adoré qu’il garde son habit blanc jusqu’à la fin car il lui allait tellement bien. Je pense que Jafar me fait rêver encore aujourd’hui car j’ai toujours adoré les serpents et j’aurais aimé me transformer en serpent comme lui et puis il faut reconnaître que la lampe en version noire, c’est quand même classe ! »
N° 5 : Cruella D’Enfer (Les 101 Dalmatiens)
« Quelle femme dans cette vallée de larmes pourrait ne pas aimer les fourrures, chérie ? »
Nous atteignons la moitié de notre classement des méchants Disney avec la plus excentrique de tous : Cruella D’Enfer. Reconnaissable grâce à son look pour le moins atypique, Cruella est une grande dame, passionnée par la fourrure. Exigeante, orgueilleuse et capricieuse, son but est simple : posséder un nouveau manteau de fourrure confectionné avec la peau de 101 adorables petits chiots. Mais hors de question de se salir les mains : Cruella délègue sans scrupules ! Elle est l’archétype des « drama queens » et des patronnes sans pitié qui alimentent les œuvres de la culture populaire, telles que la fameuse Miranda Priestly dans Le Diable s’habille en Prada. Peu importe la méthode, tant que le résultat escompté est obtenu. Certes, pour le coup, Cruella manque de finesse en s’associant avec Horace et Jasper, des acolytes aussi maladroits qu’inutiles. Son côté bourgeois et ses manières complètement exagérées font d’elle un personnage attachant et amusant dans son allure déjantée. La sublime interprétation de Glenn Close dans la version en prises de vue réelles de 1996 renforce son image de Méchante délurée qui serait sans nul doute hautement appréciable dans la vie quotidienne ! Il suffit juste de la convertir au synthétique …
Témoignage de Laura, rédactrice : « Lorsque j’ai voulu chercher dans ma mémoire la scène d’un Méchant Disney qui m’a le plus marquée, Cruella m’est venue tout naturellement. Cette scène, c’est celle de la course poursuite vers la fin du film, où Cruella, folle de rage, conduit dangereusement pour rattraper les dalmatiens. Cheveux en l’air, regard fou, détermination sans faille, à ce moment précis, ce n’est plus le personnage que l’on voit mais la Folie. Cette facette de Cruella, m’a longtemps précipitée sous ma couette lorsque je regardais les 101 Dalmatiens. On comprend que, dans cet état d’esprit, Cruella agit de manière complètement irrationnelle, n’ayant plus peur de rien, même de la mort. Pour moi, c’est ce qui rend ce personnage particulièrement inquiétant. Bien que tous les Méchants Disney soient charismatiques, et que les classer serait impossible, elle reste pour moi l’une des plus emblématiques. Son style vestimentaire, son porte-cigarette et sa chevelure bicolore en font un personnage que l’on ne peut pas oublier et que tout le monde reconnaît. Cruella, c’est la grande dame bourgeoise qui, de prime abord, n’a ni le besoin ni l’étoffe d’une Méchante Disney. Habituée à pouvoir s’offrir ce qu’elle veut, elle ne comprend pas pourquoi on lui refuserait le manteau de ses rêves. Comme si elle avait perdu toute notion de réalité et d’éthique, son caprice la conduit au pire : envisager le kidnapping et le meurtre de chiots de façon cruelle. Mais tiens, est-ce que son nom ne présageait déjà pas cette bascule du côté obscur ? »
N° 4 : Ursula (La Petite Sirène)
« Tu as de l’allure, une frimousse d’ange … Et ne sous-estimons surtout pas l’importance du langage du corps ! »
A seulement une marche du podium des méchants Disney règne Ursula. La Sorcière des Mers, furieuse d’avoir été bannie du royaume d’Atlantica par le Roi Triton, cherche à se venger de ce dernier en s’en prenant à l’une de ses filles : Ariel. Naïve et désespérément amoureuse du Prince Eric, la Petite Sirène est prête à tout pour se rapprocher de l’homme qu’elle aime, faille qu’Ursula a tout de suite décelée. Sa vengeance repose ainsi sur un contrat, dont la clause principale stipule qu’Ariel doit troquer une paire de jambes contre … sa voix. Cette même voix, seul élément porté à la connaissance du Prince, sera l’outil principal dont se servira Ursula pour tromper Eric et mettre son plan à exécution. Un plan qui fonctionne à merveille, puisque Ariel ne parvient pas à se faire embrasser par le Prince dans les délais ayant été impartis par le contrat. En soi, Ursula est juste une excellente businesswoman : comme en témoigne sa collection de « pauvres âmes en perdition », elle a su brillamment tirer profit de chaque situation en établissant des contrats avec ses victimes et ce, en toute légalité ! Là est sa force : nul besoin d’enfreindre les lois pour parvenir à ses fins. Et puis, soyons honnêtes : nous aimons tous Ariel, mais quelle idée de céder ses cordes vocales pour rejoindre un homme dont on ne connaît que l’apparence physique ? Aveuglée par son amour naissant, elle ne prend même pas le temps de lire le contrat avant de le signer (erreur classique), et, pire encore, se laisse convaincre qu’une femme doit garder le silence pour séduire un homme. Bien que la méthode d’enseignement ait été quelque peu extrême, Ariel aura au moins pu tirer des leçons de cette expérience, qui fut nettement plus efficace que toutes les leçons de morale du Roi Triton !
Témoignage de Colombe, rédactrice : « Je retiendrais un truc d’Ursula : c’est sa chanson. Une femme qui se veut repentie, qui assume pourtant le mal qu’elle a commis. Elle ne s’en cache pas, veut œuvrer pour le bien commun. Mais la seule chose qu’elle est capable de faire, c’est de signer des contrats. Un squelette, une amourette, c’est ainsi qu’elle voit le monde, une marchandise pour compléter sa triste collection « d’âmes en perdition ». C’est un peu le diable comme on le connaît dans Faust, l’opéra. Celui qui œuvre pour t’offrir la vie éternelle en échange de ton âme. La voix d’Ariel, c’est son âme, ce qui la définit. Et pour retrouver Eric, elle est prête à tout donner, même à appartenir à Ursula. C’est comme ça que je la vois. Le Mal pur et simple qui joue sur la corde sensible de la bonne volonté pour précipiter ensuite le choix du condamné sur son action. Je retiens les paroles dans sa chanson : « Ma pauvre âme en perdition, en mal d’amour, si tu veux vraiment passer le pont faut payer l’addition, avale bien, respire à fond, signe le contrat et mets ton nom ! Flotsam, Jetsam, je la tiens, les enfants ! Je complète ma collection d’une pauvre âme en perdition ! » Dans le fond oui, c’est la manipulation d’Ursula qui est effrayante à mes yeux. Elle sait manipuler le cœur pour l’amener à son avantage et tout ravager par envie pure et simple de se montrer puissante »
N° 3 : Hadès (Hercule)
« C’est quoi ça, c’est un public ou une mosaïque? »
C’est avec un personnage particulièrement cynique et humoristique que nous attaquons le podium du classement des méchants Disney. Divinité condamnée à régner sur les Enfers, Hadès est calculateur, rancunier et … incroyablement drôle. Ce Méchant aux répliques cultes a su séduire son public en alternant le comique et la cruauté. En effet, l’équilibre entre ces deux traits de caractère est parfaitement trouvé, contrairement à certains méchants qui arborent une personnalité de bouffon un peu comique ou qui, au contraire, exacerbent leur méchanceté. Hadès, lui, manie l’une et l’autre à merveille, et est même capable de changer brusquement d’émotion, ce qui tranche avec les Méchants manichéens classiques. Pourtant, son schéma ne s’éloigne pas vraiment de celui des autres : furieux de sa condition qu’il estime inférieure à sa valeur, il cherche à tout prix à asseoir sa domination et à se venger de ceux qui l’ont exilé aux Enfers. Découvrant grâce aux Moires qu’Hercule l’empêchera de mener son plan à exécution, il n’hésite pas à l’enlever à ses parents, alors qu’il n’est encore qu’un nourrisson, et à le rendre mortel pour pouvoir le tuer ensuite. Lorsqu’il découvre, bien des années plus tard, que son plan a échoué et qu’Hercule est toujours en vie, il exploite la jeune et belle Mégara, dont il possède l’âme, pour tromper le jeune demi-dieu et l’éliminer. Ce sont donc son humour et son sens incroyable de la répartie qui lui permettent de se démarquer et qui lui confèrent autant de popularité auprès des téléspectateurs. Sa mort pourrait presque être décevante parce que, avouons-le, le Mont Olympe serait nettement plus animé si Hadès en prenait les commandes !
Témoignage d’Adrien, chargé de communication Twitter : « Hadès est forcement le pire méchant que la Terre ait jamais porté depuis l’Antiquité. Outre le fait qu’il soit le dieu des Enfers, il tente de tuer un bébé dès le début du film ! Qui pourrait donner l’ordre de tuer un bébé au bout de 10 minutes de film et ne pas être le pire méchant qui soit ? De plus, comme tout être diabolique, il tente de mettre fin à une ère de paix en libérant de vils démons et en leur ordonnant de tuer des Dieux. Hadès se distingue par son côté sombre mais également par un humour présent dès ses premières répliques. Ce dernier permet de rendre le personnage « attachant » mais également de le faire sortir du lot. Peine et Panique viennent forcément renforcer cette facette du personnage, en jouant sur l’exagération et en rendant certaines situations, normalement dramatiques, à la limite de l’absurde. Hadès est une personne reniée par les siens, reléguée à vivre dans un « trou » et exclu de la société. En bref, Hadès est un être non pas diabolique, mais rendu comme tel par ses pairs via une surexploitation de ses compétences. Ce dernier est plus mortel, plus humain, que la normale et permet une identification plus importante que d’autres ! L’alliance de son côté humain et diabolique en fait, à mes yeux, le Méchant le plus intéressant de l’univers Disney. «
N° 2 : Scar (Le Roi Lion)
« Oh ! Il est temps que j’apprenne à faire la révérence ! »
C’est l’histoire de la vie et … d’une jalousie fraternelle. Après la naissance de son neveu Simba, Scar comprend qu’il n’a aucune chance de monter sur le trône un jour… A moins, bien sûr, de devenir le seul prétendant à la Couronne… Souvent considéré par le grand public comme le plus cruel des Méchants Disney, Scar est responsable de nombreuses crises de larmes, chez les enfants comme chez les adultes (inutile de le nier). Et pour cause, il est le premier à avoir osé faire ce que ses prédécesseurs n’ont jamais fait : tuer un personnage principal de manière explicite (contrairement à la maman de Bambi dont la mort était « seulement » suggérée). Cette scène parfaitement travaillée est restée ancrée dans les esprits de toute une génération. Toisant en silence la débandade dans les gorges, il murmure froidement à l’oreille de son frère « Longue vie au Roi », condamnant son frère à mort. Sa vraie nature se révèle pour la première fois : Mufasa en prend conscience, en une fraction de seconde. Par ce geste, Scar n’est plus un simple antagoniste. Il est désormais un Méchant à part entière, souvent utilisé comme référence par les téléspectateurs. Son comédien de doublage en version originale, Jeremy Irons, reçoit même le MTV Movie Award dans la catégorie « Meilleur Méchant » en 1995. Par ailleurs, ses répliques polies et son langage soutenu donnent lieu à des dialogues délicieusement cyniques, bien plus appréciables à l’âge adulte. C’est la raison pour laquelle Scar fait partie intégrante de tous les Tops de Méchants Disney. Ne possédant ni pouvoirs magiques ni force surhumaine, son esprit malin et sa subtile intelligence sont ses seules armes. Pour se hisser au-dessus des autres, il lui fallait seulement un brillant coup d’éclat, tel que, par exemple… tuer son propre frère au cours d’une scène extrêmement dramatique ? Reconnaissons-le : au moins, il a osé !
Témoignage d’Aline, correctrice : « Pour moi, Scar est mon Méchant le plus détesté ! Déjà, il a traumatisé toute mon enfance en tuant Mufasa, et voir le pauvre Simba, tout jeune, accusé à sa place, contraint de s’exiler à l’autre bout de la savane… Quelle tristesse ! Plus de vingt ans plus tard, je pleure toujours à ce passage et ça, ce ne sont pas tous les Méchants qui peuvent le faire. Heureusement que ce pauvre petit Simba a trouvé sur sa route Timon et Pumba pour égayer toute cette tragédie et enfin nous faire chanter et reprendre en chœur avec eux « Hakuna Matata » ! C’est eux qui remotiveront, avec Nala bien entendu, Simba à reprendre son royaume. Et là, quel plaisir de voir ce retour royal alors que Scar accuse les hyènes (décidément il en accuse, du monde, celui-là !) d’être responsables de tout, et quel plaisir de voir celles-ci se venger de lui une bonne fois pour toutes ! Mais il faut quand même avouer que Scar trouvera toujours une raison pour se défiler, et ça en fait clairement le Méchant le plus détestable et détesté de tous les Disney qui ont bercé mon enfance jusqu’à maintenant ! Maudit Scar ! »
La plus grande des méchants Disney : Maléfique (La Belle au Bois Dormant)
« Mais il y a là tout le beau monde, roi Stéphane : leurs altesses, la noblesse, l’aristocratie et il y a aussi… la racaille. »
Grande gagnante de notre Top 10, Maléfique est LA Méchante par excellence. Maîtrisant à la perfection ses entrées théâtrales, sa seule présence suffit à glacer les protagonistes, comme les spectateurs. Son design très froid, sa silhouette anguleuse et sa démarche silencieuse lui confèrent une apparence hautaine et impérieuse. Bien entendu, le charisme du personnage est sublimé par le travail d’Eleanor Audley et de Sylvie Moreau, ses doubleuses, respectivement en version originale et en version française (doublage de 1981). Des voix graves, effrayantes mais empruntes d’élégance et de raffinement, qui renforcent sa magnificence. Reine suprême des Forces du Mal, Maléfique, furieuse de ne pas avoir été invitée au baptême de la Princesse Aurore, se venge directement sur la jeune enfant en la condamnant à mort pour ses seize ans. Cette malédiction contraint même la jeune fille à grandir loin de sa famille, sous une autre identité, ignorant tout de son passé et de son avenir. Son retour au château de ses parents est marqué par l’une des scènes les plus angoissantes et anxiogènes de la filmographie Disney. Tandis qu’Aurore pleure le jeune homme rencontré dans la forêt, seule dans sa chambre, une voix résonne en écho : « Aurora… », les violons de Tchaïkovski s’agitent et tremblent, laissant finalement apparaître la silhouette de Maléfique dans la cheminée. Ses yeux brillent d’une malveillance placide et implacable, elle n’hésite pas, ne regrette pas et conduit lentement la jeune fille jusqu’au rouet funeste. La lenteur de cette scène la rend beaucoup plus intense et glaçante, et contraste avec celles des autres Méchants, généralement rapides et haletantes. Enfin, la transformation finale de Maléfique en dragon, suivie du combat contre le Prince Philippe, lui offrent une fin à sa hauteur. Sous le commandement de Flora, l’épée la frappe au cœur et c’est dans un cri terrible que la bête, finalement, rend son dernier soupir. Moralité : soyez prudents lorsque vous choisissez vos invités. Si Maléfique ne s’était pas sentie cruellement rejetée par la Cour, rien de tout cela ne serait arrivé !
Témoignage de Magali, directrice éditoriale : « Maléfique est à mes yeux LA méchante Disney par excellence ! Froide, hautaine, accompagnée de son horrible compagnon (pauvre corbeau), c’est clairement un personnage qui fait froid dans le dos. Dans le dessin animé Disney, Maléfique a pour moi deux moments marquants. Le premier est la malédiction qu’elle jette sur une petite Aurore tout juste née. Tout le scénario de ce film d’animation est bâti sur cette unique phrase : « Mais ma volonté est telle qu’avant l’aube de ses seize ans, elle se piquera le doigt à la pointe d’une quenouille et en mourra. ». Il y a de quoi détester ce pauvre instrument utilisé pour filer ! Le deuxième moment clé de Maléfique est sans hésitation sa transformation en dragon. Tout le monde connaît ce terrible et gigantesque dragon contre qui se bat le Prince Philippe ! Que rajouter sur Maléfique ? C’est quand même la seule méchante de ce top à avoir, pour l’instant, gagné le droit d’obtenir son propre film. Une belle réinterprétation de son histoire avec l’une des actrices hollywoodiennes les plus connues, Angelina Jolie, en tête de proue. Sacrée Maléfique ! »
Bien entendu, nombreux sont les Méchants qui manquent à l’appel, et la filmographie Disney est suffisamment large pour avoir à son actif des antagonistes plus ou moins cruels, drôles ou machiavéliques ! Chaque téléspectateur sera donc à même de les apprécier (ou de les détester), selon sa propre personnalité et ses propres critères pour définir un « bon Méchant ». De son côté, l’équipe a tranché ! Et vous, quel est votre Méchant Disney préféré ?
Bonjour. Est ce que quelqu’un pourrait me renseigner s’il vous plaît. Je cherche qui est la méchante dans la bulle bleue/verte au milieu du dessin s’il vous plaît ?
Merci pour votre aide
Bonjour,
Je suis certains que c’est Madame Leota, un personnage fantomatique dans une boule de cristal que l’on peut rencontrer dans les attractions Haunted Mansion et Phantom Manor dans les parcs Disneyland.
J’émets un léger doute car c’est étrangement le seul personnage de cette image qui n’est pas apparu dans un film d’animation mais à ma connaissance il n’y a aucun personnage similaire dans un long-métrage d’animation Disney.
Cordialement,