The Last Warrior : un film fantastique pour la Russie

Publié par Séverine Jacquard le 9 mai 2018 | Maj le 9 mai 2018

C’est un fait bien connu : les studios Disney ont souvent été accusés « d’américanisation », comme par exemple dans leur approche des contes européens. Qu’il s’agisse en effet de Blanche Neige, de La Belle au Bois Dormant ou encore de Cendrillon, il leur a été reproché de ne garder qu’une version enjolivée et idéaliste de ces contes. De façon plus générale, on accuse régulièrement la Walt Disney Company de véhiculer une culture ultra-américanisée, au grand dam des spécialistes et des fans qui voient surtout à travers leurs œuvres, des précurseurs dans le domaine de l’animation. Vous allez bientôt découvrir que certaines œuvres, comme The Last Warrior que nous allons vous décrire, nous prouvent au contraire que Disney sait se tourner également exclusivement vers des marchés étrangers, comme la Russie, quitte à reprendre pour leur compte des stratégies propres à satisfaire les attentes d’un public bien précis.

last warrior

Affiche promotionnelle du film « The Last Warrior »

Contexte de Walt Disney Company Russia

Last Warrior le titre d’une réalisation Disney qui n’a pas beaucoup fait parler d’elle dans l’hexagone, et pour cause, celle-ci est une coproduction locale de Disney Russia, destinée au marché russe. Pour comprendre ce drôle de phénomène, remontons un peu en arrière, plus précisément après la chute de l’Union Soviétique. En effet, à cette époque, les productions de l’entreprise Disney prennent une place de plus en plus importante dans le rôle culturel et la vie quotidienne des Russes. C’est ce qui conduit progressivement la Walt Disney International à annoncer la création de la Walt Disney Company Russia en 2006, dans le but de gérer les intérêts de Disney en Russie. Après des hauts et des bas, cette implantation voit son apogée arriver le 18 juillet 2016, lorsque Disney Russia annonce le retour de la production locale avec un film fantastique nommé Last Hero.

Last Warrior : une recette traditionnelle Disney…

C’est sur ce fond historique que le film The Last Warrior voit le jour. Il s’agit d’une coproduction locale russe, réalisée par Dimitri Dyatchenko et sortie en 2017. Entièrement tourné vers le marché russe, le film reprend des personnages issus de son folklore, tels que Baba- Yaga (figure marquante du conte russe) ou encore Kochtcheï (personnage appartenant à la catégorie des adversaires dans les contes russes et dont la principale fonction est d’enlever les princesses).

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Pour ce qui est du synopsis, on découvre un jeune héros, Ivan, vivant à Moscou à notre époque et se faisant passer pour un grand magicien. L’action débute lorsque notre jeune escroc se fait pourchasser par un client mécontent et qu’il se retrouve catapulté par mégarde dans le monde fantastique de Belogorye. Il se retrouvera alors pris dans une véritable épopée, aux côtés de compagnons de voyage tous plus farfelus les uns que les autres, et parmi lesquels on retrouvera, entre autre, la fameuse Baba-Yaga, à la recherche de l’épée Kladenets, bien connue dans les contes russes pour sa capacité à fournir l’invincibilité à son porteur.

… avec un « service à la russe »

https://www.youtube.com/watch?v=IXbVuRoybr8

Le film s’est d’ailleurs offert un trailer, visible sur nos écrans grâce à la magie d’internet. En le visualisant, on remarque d’emblée qu’il baigne dans l’univers de la Fantasy, mais aussi et surtout qu’il fait preuve d’un humour décapant, certainement plus proche des mœurs russes que de l’humour « disneyen » traditionnel. En effet, le personnage de Ivan, incarné par l’acteur Victor Horinyak, semble être prêt à rire de toutes les situations, quitte à prendre un selfie avec des personnages fantastiques et excentriques, qui pourraient pourtant en effrayer plus d’un, ou encore à se prendre pour un apprenti roi Arthur en essayant de retirer un épée d’une pierre enchantée… avant que celle-ci ne se brise littéralement dans ses mains. Bref, cette recette « à la russe » semble bien avoir fonctionné puisque le film a rassemblé 6,9 millions de dollars dès la première semaine de sa sortie, le propulsant au rang de 3ème film au box-office russe en 2017.

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Cependant, si vous souhaitez le découvrir dans nos contrées, il vous faudra sans doute un peu de patience pour naviguer sur la toile et accéder à la version sous-titrée.

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