L’utilisation des licences détruit-elle l’âme originelle des parcs Disney ?

Publié par Edouard Cardey le 26 août 2024 | Maj le 25 août 2024

Tous les deux ans, se déroule à Anaheim la convention D23, durant laquelle la Walt Disney Company dévoile le futur des différentes branches de la société. Et comme à chaque édition, le tournant pris pour les parcs Disney, à savoir utiliser encore davantage les franchises Disney, fait couler beaucoup d’encre et ne semble pas satisfaire. Loin de nous l’idée de donner un avis tranché mais les nombreux débats nous amènent à nous poser cette question : l’utilisation de licences détruit-elle l’âme originelle des parcs Disney ? Préparez vos valises, on vous invite à un tour d’horizons des parcs Disney !

Remise en contexte

Si vous aimez les parcs Disney, vous n’êtes pas sans savoir que le premier, Disneyland, a ouvert ses portes le 17 juillet 1955 à Anaheim. A l’époque, 5 lands, avec des thèmes forts, étaient ouverts au public : Main Street U.S.A., Adventureland, Frontierland, Fantasyland et Tomorrowland, chacun incluant des attractions immersives tout droit sorties de l’imagination de leurs créateurs : Walt Disney et ses Imagineers. La majorité de celles-ci étaient des œuvres originales que l’on peut encore faire telles que Jungle Cruise, Autopia ou encore une balade à bord du Mark Twain sur les Rivers of America. On peut cela dit noter que des franchises étaient déjà présentes puisque que Dumbo et Blanche-Neige avaient déjà leurs attractions.

Artwork de Disneyland aussi la cible de l'utilisation de licences dans les parcs Disney

Les années passent, de nouveaux parcs naissent et d’autres se voient améliorés avec de nouvelles attractions plus ou moins originales mais qui plaisent aux visiteurs toujours plus nombreux et enthousiastes à l’idée de découvrir les nouveautés. Si bien que Disney profite de ce dynamisme au cours de la très courue convention D23 qui prend place tous les deux ans à Anaheim. Celle-ci est l’occasion pour la firme à la souris de dévoiler les projets de la société aussi bien du côté des productions cinématographiques que du côté des parcs à thème. Depuis quelques années, la révélation du futur de ceux-ci crée de nombreux débats durant lesquels un argument revient souvent : Disney n’utilise plus que des licences pour le développement de ses parcs plutôt que de créer des attractions originales. La question qui se pose en lisant cela est la suivante : est-ce vraiment un mal ?

L’utilisation des licences dans les parcs

Nous sommes réalistes : la Walt Disney Company utilise de plus en plus ses licences pour étoffer ses parcs à thème. Il suffit de voir les derniers lands qui ont ouvert (Star Wars : Galaxy’s Edge, Marvel Avengers Campus, World of Frozen…) pour s’en rendre compte. Mais est-ce un mal pour autant ? Un jour, un grand homme à dit : « Disneyland ne sera jamais achevé tant qu’il restera dans ce monde une parcelle d’imagination ». Et ces expériences sont bien nées de l’imaginaire de plusieurs personnes, aussi bien celles à l’origine de la licence, que ceux qui cherchent à la rendre « vivante » dans les parcs.

L’utilisation de licences remonte aux débuts des parcs Disney puisque dès juin 1956, l’attraction Canal Boats of the World est devenue, 11 mois après sa première ouverture Storybook Land Canal. La balade autour de monuments miniatures du monde est devenue rapidement un voyage durant lequel les visiteurs voguent devant des scénettes de leurs dessins animés favoris. Alors maintenant, la pratique est plus courante et certaines attractions emblématiques d’une époque voient leurs histoires modifiées en faveur d’une licence plus moderne. Des lands voire des parcs entiers sont même complètement modifiés afin de raconter de nouvelles histoires. C’est le cas par exemple de Disney California Adventure dont le thème initial était de montrer les beautés de la Californie en représentant ses différentes régions et qui le montre maintenant au travers de thèmes Disney ou Pixar. Mais, entre nous, vous préfériez voir une exposition de tracteurs ou remonter la rue principale de Radiator Springs ?

Map du parc Walt Disney Studios avant l'utilisation de licences en son sein.

Un autre exemple plus français est le cas du parc Walt Disney Studios qui deviendra en 2026 Disney Adventure World avec l’ouverture de son land World of Frozen. Beaucoup de critiques ont plu vis à vis de son évolution. Néanmoins, il ne faudrait pas oublier à quel point le parc était vide à son ouverture et que, malgré de nombreux défauts ces dernières années, il va enfin avoir histoire cohérente à travers tous ses lands.

Enfin, j’aimerais évoquer le cas de l’attraction Splash Mountain, dont le thème s’inspire du film « La Mélodie du Sud » (qui l’a vu parmi vous ?), dont le film n’est quasiment plus visible. Les versions américaines sont devenues « Tiana’s Bayou Adventure » avec un tracé similaire mais racontant une tout autre histoire, le tout avec des technologie plus modernes. Le futur land Roi Lion à Disneyland Paris comprendra une attraction qui semblerait être du même type (probablement avec le même tracé). Mais cela ne l’empêchera pas d’être exclusive avec une histoire unique.

L’évolution du rêve

Lorsque l’on regarde dans l’histoire des parcs, une question se pose : quels rêves avaient les enfants en 1955 et qui parlaient également à leurs parents ? On le rappelle : Disneyland est un endroit qui a été imaginé aussi bien pour les enfants que pour les parents. On peut ensuite reposer la même question en la transposant en 2024.

Lorsque l’on se positionne en 1955, il y a de fortes chances que les cowboys, un voyage dans une jungle remplie d’animaux sauvages ou un univers futuriste soient différentes réponses possible.

Et en 2024 alors ? Dans une société où l’accès à la culture et au voyage est bien plus développé ? Rendre vivants et visitables les mondes que l’on a pu lire, voir au cinéma ou à la télévision est plus plausible.

En poussant plus loin la réflexion, est-ce qu’au final l’évolution des thèmes exploités dans les parcs Disney ne suit-elle pas l’évolution de ses visiteurs ? A titre personnel, j’ai grandi avec les films Pixar et j’aurais aimé pouvoir monter sur Zig-Zag durant mon enfance. Maintenant, cela m’est possible et je peux même en profiter avec ma famille. Comme si, finalement, Disney Parks cherchait autant à séduire l’enfant que j’étais, que celui que j’ai à présent.

Artwortk démontrant l'utilisation de licences à Walt Disneyworld Resort
Futur zone Cars à Frontierland à Walt Disney World Resort

Je ne pense donc pas que l’utilisation des licences tue l’âme des parcs Disney mais elle les fait évoluer de façon à toujours plaire à toutes les générations. Oui, la présence d’un bateau à aubes donnait un certains cachet à Liberty Square mais est-ce que l’imaginaire autour des « frontières de l’Ouest américain » est le même maintenant qu’il y a 30 ans ? S’imaginer faire un rallye au milieu des déserts sauvages américains à la manière de Cars est quelque chose de très stimulant, surtout lorsque cela est partagé.

Enfin, je parlais des tracés d’attraction plus haut mais les parcours des attractions Test Track (Epcot, ouvert en 1999) et Radiator Spring Racers (Disney California Adventure, ouvert en 2012) sont les mêmes. Pourtant, elles sont complètements différentes. Alors une version supplémentaire à Magic Kingdom est-elle vraiment une preuve de manque d’imagination ? Ou au contraire, faire du nouveau avec de l’ancien, c’est en faire preuve et continuer encore et toujours à faire rêver les visiteurs ?

Et vous, que pensez-vous de l’utilisation des licences dans les parcs Disney ?

5/5 - (1 vote)
Lire la suite   Les restaurants buffet à Disneyland Paris
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *