Analyse et critique du film d’animation : Lilo et Stitch ! (2002)

Publié par Colombe le 3 août 2018 | Maj le 7 août 2018

Il est destructeur, il est brutal, il a des griffes acérées mais un regard de chiot à qui on pardonne tout : Stitch reste décidément un alien redoutable avec qui on ne souhaiterait pas avoir de problèmes ! Et pourtant, malgré son caractère bien trempé et son taux de méchanceté anormalement élevé, Stitch témoigne d’une mentalité évolutive qui relève une question intéressante : est-ce qu’un méchant peut devenir un héros ? Rien de tel pour y répondre qu’un bon film d’animation ! Et pour une fois, les Studios Walt Disney inversent les tendances en faisant de cet infernal extraterrestre le personnage principal d’une aventure aussi bien amusante qu’émouvante ! Exit le prince charmant en quête de sa princesse en détresse et partons sur une histoire rythmée par la douce voix de velours d’Elvis Presley. Oh Yeah !

Lilo et Stitch

Et si on faisait la critique en chantant ?

Présentation du film Lilo et Stitch

  • Production : Walt Disney Pictures
  • Titre original:  Lilo & Stitch
  • Titre français :  Lilo et Stitch
  • Diffusion française : 22 juin 2002
  • Diffusion américaine : 21 juin 2002
  • Réalisateur : Dean Deblois et Chris Sanders
  • Scénario : Dean Deblois et Chris Sanders
  • Musique :  Alan Silvestri
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Synopsis de Lilo et Stitch

Au cœur d’une galaxie très lointaine, un savant fou nommé Jumba est accusé d’avoir créé une véritable machine de guerre vivante, nommée Expérience 626. Cette dernière, sentant qu’elle allait bientôt être éradiquée de manière définitive décide tout simplement de prendre la poudre d’escampette ! Son objectif est simple : semer les autorités galactiques et répandre la terreur ainsi que le chaos sur la prochaine planète accostable : la Terre. Mais, échoué sur une île perdue au cœur de l’Océan Pacifique, son potentiel de destruction est mis à rude épreuve. Et c’est ainsi que son curieux périple lui permet de rencontrer une petite Hawaïenne un peu délurée qui décide de l’adopter comme son animal de compagnie. Et pour la peine, elle décide de le baptiser : Stitch !

Le duo infernal

Les origines du film d’animation Disney Lilo et Stitch

Entre 1999 et 2002, la popularité des Studios Walt Disney est mise à rude épreuve, surtout depuis la dernière sortie d’Atlantide, l’Empire perdu, qui n’a pas eu l’effet escompté auprès du public. A cette époque, leur intérêt se porte davantage sur les films d’animation japonais qui s’imposent autant par leur graphisme que par leur histoire originale. Eh oui ! Force est de constater que les Studios Walt Disney ne sont plus les seuls à faire rêver les spectateurs ! Pour pallier à cette épreuve, ils décident alors de faire peau neuve et de revoir leurs ambitions à la baisse. Cette fois-ci, plus de réadaptation de contes ou de mythes ! Il faut une idée originale, moins technique à réaliser et qui soit centrée sur les personnages et non leur environnement.

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C’est ainsi que Chris Sanders entre en scène.

Chris Sanders, papa de Stitch

A cette époque, Chris Sanders est connu comme développeur visuel. Il participe à quelques productions comme La Belle et la Bête, Aladdin ou Le Roi Lion, tout en gardant son idée de long-métrage dans un tiroir depuis l’obtention de son diplôme en 1984.

De son idée d’origine, Stitch était un extraterrestre vivant en forêt mais exclu des autres animaux à cause de ce qu’il était. Une sorte de « Vilain petit Canard » des temps modernes ! Mais 17 ans plus tard Thomas Schumacher, alors président du département de l’animation de Disney, lui offre l’occasion inespérée de réaliser ce long-métrage. Sous ses conseils, Chris Sanders améliore la trame principale : pas de comparaison avec les animaux qui serait difficile à établir avec Stitch. Et l’image d’une petite fille humaine apparaît à Chris Sanders pour accompagner le turbulent alien : Lilo !

Quant au reste, pourquoi ne pas imaginer un lieu fermé où Stitch pourrait s’épanouir ? Deux possibilités se dessinent : une petite ville dans le Kentucky ou le Kansas, ou une île d’Hawaï nommée Kauai.  La dernière solution est validée pour son aspect isolé du reste du monde, mais aussi pour son identité culturelle très appuyée qui permet à Stitch d’évoluer au fur et à mesure de l’histoire. Et puis, une île avec un tel charme et une telle authenticité ne pouvait qu’offrir une opportunité visuelle inédite !

Et c’est dans ce cadre idyllique que Lilo et Stitch marque le grand retour de l’aquarelle.

Les Studios Walt Disney n’avaient plus utilisé cette technique depuis la production de Dumbo en 1941 ! A force d’évolution technique, la gouache et la peinture à l’huile avaient progressivement remplacé l’aquarelle. Ce retour aux sources était audacieux pour l’équipe de production qui avait un budget très restreint à l’époque (seulement 80 millions de dollars). Pourtant, cela n’a pas empêché les coloristes de prendre des cours sur cette technique intimidante : malgré son rendu délicat, la technique est difficile à utiliser car elle donne une vraie transparence à toutes les couleurs et complique le jeu de leur nuance !

Quant à l’animation, restons dans la modernité ! Ce sont près de 300 artistes qui participent à l’animation du long-métrage, notamment par l’utilisation principale de l’image de synthèse !

Et qui dit graphisme audacieux, dit musique audacieuse !

La bande originale de Lilo et Stitch doit rester en harmonie avec le contexte atypique de l’histoire : une île hawaïenne isolée attachée à ses traditions comme le Hula (une danse honorant les dieux) ou les instruments comme le Ukulele (instrument à corde pincée). Alan Silvestri est alors choisi pour la bande-son et se déplace même aux Îles d’Hawai pour en apprendre davantage sur sa culture musicale ! Quant au compositeur en lui-même, difficile de citer sa longue discographie, mais retenons au moins deux chefs-d’œuvre : « Forrest Gump » ou « Qui veut la Peau de Roger Rabbit ».

Pourtant, un autre musicien fait de l’ombre au compositeur. Un roi dans son domaine, culte pour son jeu de jambe et sa coupe impeccable : Elvis Presley! Et malgré les appréhensions, la RCA, propriétaire des droits du King, a totalement autorisé les droits d’utilisation de ses chansons … mais aussi de son image aux studios Disney !

Hélas, Lilo et Stitch ne sera pas récompensé pour son dur labeur.

Alors que les décors de Lilo et Stitch sont parmi les plus réussis de ces dernières décennies, difficile pour ce film d’animation d’obtenir une récompense méritée, si ce n’est une nomination aux oscars du meilleur film d’animation. Mais ! Avec 146 millions de dollars de recette, Lilo et Stitch reste le film des Walt Disney Animation Studios le plus rentable de la décennie. L’engouement pour cette amitié unique permet la vente de produits dérivés partout dans le monde ainsi qu’une série de 67 épisodes et deux autres long-métrages !

D’ailleurs, savez-vous qui ont donné leur voix pour le film ?

  • Stitch : Emmanuel Garijo (qui donne sa voix à plusieurs acteurs comme Chris Pine, Liam Hemsworth ou Hayden Christensen)
  • Lilo : Camille Donda (qui donne sa voix à Miley Cyrus, et Dakota Fanning)
  • Dr Jumba : Vincent Grass (qui donne sa voix à Hugo Weaving qui interprète l’Agent Smith dans Matrix)
  • Pikly (ou pleakley en anglais) : Éric Métayer (qui donne sa voix à Iago dans Aladdin, Peine et Panique dans Hercule, Robert « Bob » Razowski dans Monstres et Cie…)

 

Tu sens la critique venir?

Critique du film Disney Lilo et Stitch

C’était couru d’avance : Lilo et Stitch n’a pas été produit pour être un film ambitieux. Mais le temps passé à sa production a permis aux studios Disney de relever avec succès quelques défis en terme de graphismes et de scénarios qui font parfois mouche, surtout quand les scènes sont colorées par les chansons du King !

La musique dans Lilo et Stitch

Que ce soit avec ou sans paroles, la musique permet d’illustrer chaque scène avec émotion et cadence. Comme par exemple la musique d’introduction « He Mele No Lilo » : les deux minutes de solennité suffisent pour exposer le contexte du film. D’abord avec la vision d’une île bienheureuse et tranquille avec sa culture, ses festivités et sa tranquillité ; puis avec le chant de la chorale qui s’intensifie pour introduire Lilo, petit bout de chou déluré qui va jouer un rôle déterminant pour la suite !

Et ce n’est pas le seul exemple ! Chaque chanson d’Elvis est choisie aussi selon la situation dans laquelle Lilo et Stitch se trouvent. Et même si les chansons ne sont pas en total accord avec la scène, il y aura toujours une parole qui viendra compléter cette dernière et accentuer l’émotion qui s’en dégage : par exemple lorsque Lilo écoute « Heartbreak Hotel » (L’hôtel des cœurs brisés) en souhaitant « vouloir mourir en paix » à cause de son exclusion des autres filles de son âge ; « Stuck on You » (Collé à Toi) quand elle passe sa première journée avec Stitch ; ou bien « Devil in Disguise » (Diable déguisé) quand elle apprend à Stitch à devenir un citoyen modèle !

Tout est fait pour que la musique allège l’histoire et permette une transition plus douce entre les moments comiques et émouvants. Et son utilisation a été plutôt bien reçue par l’ensemble du public, même s’il aurait souhaité d’avantage d’accompagnement. Difficile néanmoins de critiquer les chansons d’Elvis, sachant qu’elles mêlent avec brio temps modernes … et nostalgie.

Un effet étonnamment étrange … mais plaisant.

Le retour des anciens graphismes Disney

Au niveau de l’aspect visuel du film d’animation, le travail à l’aquarelle rend un bel hommage aux classiques Disney (comme Dumbo, Bambi ou Blanche Neige et les Sept Nains). Le rendu léger des couleurs permet ainsi de mieux mettre en avant les personnages présents dans l’action. L’ensemble de la gestuelle ou du mouvement de la nature (les vagues surtout) restent suffisamment minutieux pour donner une fluidité gracieuse et agréable à regarder.

Et puis, il y a l’aspect des personnages qui diffèrent enfin de celui longiligne et typique des autres longs-métrages. Pour une fois qu’ils ne sont pas esthétiquement parfaits ! Et ce n’est pas forcément parce que les personnages ont des rondeurs qu’ils ne sont pas charmants. Au contraire de cela, chacun prouve que la beauté idéale n’est pas celle que l’on pense. Bien sûr, leur image ne fait pas toujours l’unanimité, à l’exception de Stitch. Mais l’ensemble ne fait que rajouter une valeur inédite au film d’animation.

Maison de Nani et Lilo à l’aquarelle

Le choix scénaristique

Parfois trop original, parfois pas assez, certains comparent Lilo et Stitch à un conte de fée mal refait. Pour d’autres, c’est un vrai bonheur de constater une telle originalité dans les studios Disney. De bonne facture, le film d’animation est modernisé au travers d’événements actuels et difficiles comme l’assistance sociale ou vivre en famille reconstituée. Et pour une fois, pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre la difficulté sociale et économique de chaque personnage. C’est peut-être l’un des rares films d’animation Disney qui soit aussi explicite à ce sujet d’ailleurs.

En conclusion du film Lilo et Stitch

Qu’on se le dise, Lilo et Stitch reste un très bon film d’animation avec une histoire originale et au fond réel et actuel. Partagé entre les gags et les drames, la musique relie le tout avec brio, à la manière d’une ode aux classiques Disney et aux prochains à venir. Et que l’on soit adulte ou enfant, Lilo et Stitch parlera à tout le monde et montrera différentes morales visibles, en fonction de l’âge auquel on le regarde. Il restera donc un film qui ne vieillira pas de sitôt du fait de sa morale encore très actuelle.

Et c’est parti pour l’analyse!

Analyse du film d’animation Lilo & Stitch

Pour cette analyse, pas de formalités implicites où il faut lire entre les dialogues pour envisager quelques frauduleuses théories. Le film d’animation reste ce qu’il est : honnête, explicite et plein d’espoir. C’est pour cette raison que cette analyse ne fera ici que valeur de résumé sur la situation de trois personnages véritablement emblématiques : Nani, Stitch et Lilo.

Nani ou la définition de la stabilité

S’il y a bien un personnage à qui la vie n’offre rien, c’est bien Nani. Elle n’a même pas le temps de faire le deuil de ses parents qu’elle doit veiller aussitôt sur sa sœur en tant que tutrice. Tous les problèmes alors s’accumulent et compliquent tant la gestion de sa famille que de sa vie privée. Mais l’enjeu est de taille : défendre sa stabilité pour le bien-être de Lilo.

Le plus important est d’assurer la stabilité de sa famille.

Lilo : « t’es plus chouette en sœur qu’en maman. »

Nani : « Ah oui ? »

Lilo : « Et je suis plus chouette en sœur qu’en lapin, hein ? »

Lilo est têtue, trop imaginative et prend toutes ses images métaphoriques à la lettre. Mais qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour elle, à défaut même d’adopter un animal de compagnie pour égayer les journées de l’enfant. Au travers de cette démarche, Nani veut assumer la responsabilité de cette petite famille qu’elle tente de reconstruire petit bout par petit bout. Et la base de cette construction n’est aucunement mauvaise puisqu’elle part d’un mot simple, légué par son père : Ohana.

Mais à force de ne compter que sur sa famille, elle imagine qu’elle ne peut compter que sur elle-même et refuse la moindre aide extérieure pour s’en sortir. Pourtant, elle n’est pas seule. Après tout, ne peut-on pas sauver sa famille au travers de ses amis ?

Il faut savoir aussi apprendre de la stabilité de ses amis.

Lilo : « Ne t’inquiète pas. Elle aime ta coupe de cheveux. Elle trouve ça sophistiqué. Je le sais. J’ai lu son journal. »

David : « Oh ? elle trouve ça sophistiqué ? »

David est un le bon exemple de ce qui manque à Nani ; une aide discrète dont elle a besoin pour avancer. Mais difficile pour lui d’offrir son aide quand elle refuse toutes possibilités de soutien. Alors il agit à sa manière, sous la forme d’une ombre discrète qui intervient au bon moment : quand Nani a besoin de se reposer au travers d’une séance de surf, ou bien en lui trouvant un travail qui lui permettra enfin de se débarrasser de l’assistant social.

Désormais, il faut maintenir la stabilité financière.

Lilo : « As-tu perdu ton travail à cause de Stitch et moi ? »

Nani : « Nan. Le manageur est un vampire qui voulait que je rentre dans son clan de morts-vivants. »

Lilo : « Je le savais ! »

Cobra Bubbles est à l’image d’un compte à rebours inévitable qui représente tout ce qui effraie Nani : le manque de temps. Le temps de ne pas pouvoir vivre heureuse avec Lilo ; le temps d’accepter enfin David non comme une aide mais quelqu’un de plus cher. Cobra l’oblige à garder un comportement presque sacrificiel où elle ne se laisse pas le moindre repos, l’obligeant à se renfermer sur elle-même. Pourtant, une personne lui prouve qu’elle a peut-être eu tort d’être aussi égoïste : Stitch. Car après tout, elle n’est pas la seule à vouloir prendre soin de Lilo !

Nani, la plus chouette des sœurs

Stitch ou la définition de l’apprentissage

Il est horrible, il est affreux … mais qu’est-ce qu’il est mignon. Et qu’est-ce qu’il apprend vite ! Au travers d’une aventure qui visait principalement à échapper à ses chasseurs, Stitch découvre une notion qui lui était à la base complètement étrangère : l’apprentissage. Mais de quoi ? qu’est-ce qui lui manque en réalité ?

Déjà, qu’a-t-il appris de sa mission ?

Jumba : « Que ressent-on quand on n’a rien ? Même pas des souvenirs sur lesquels penser quand on ne peut pas dormir la nuit ? »

Avant toute chose, Stitch est une expérience ; une manipulation génétique qui a appris dès sa création à être destructeur et meurtrier. Il est donc facile pour lui d’user de n’importe quelle technologie qui puisse être remaniée comme une arme ; c’est une connaissance presque innée qui fait justement de lui un être talentueusement méchant. Pourtant, isolé sur l’île d’Hawaï et sans possibilité de destruction massive, Stitch est complètement perdu. Il se sent impuissant, inutile et surtout sans but. Mais Lilo lui propose quelque chose de surprenant : et s’il construisait quelque chose ? Et cette simple proposition suffit pour remettre en question ce qu’il est.

Et il apprend de son identité.

Gantu : « Ah Sale bête ! Tu es hideux et défectueux ! »

Stitch : « Mais je suis aussi mignon et moelleux ! »

Et ceci est la première évolution de Stitch. Dès le jour où Lilo lui apprend à devenir « un citoyen modèle », Stitch se rend compte de tout ce qu’il peut apprendre et construire. Qu’importe le jugement des autorités galactiques, et qu’importe la génétique le profilant à devenir une arme vivante ! Stitch peut devenir un être pensant, doué d’émotion et surtout, de réflexion. Et il prouve ainsi que n’importe qui est capable de faire évoluer sa conscience et ses actes et ce, malgré son passé.

Désormais, il n’a plus qu’à apprendre à aimer.

Stitch : « C’est ma famille, je l’ai trouvé tout seul, sans l’aide de personne. Elle est petite et brisée mais elle me convient … Oui, me convient. »

Qu’est-ce qu’une famille véritablement ? Est-elle forcément composée de deux parents et d’enfants nés de leur union ? Parfois, les circonstances amènent à choisir sa propre famille, au travers de rencontres fortuites qui changent considérablement la vie. Et Lilo est la preuve de cette réponse : en acceptant Stitch et l’amenant à réfléchir sur lui-même, elle lui a permis de chercher ce qui lui manquait : une famille brisée certes … mais une famille qui est comme lui.

La famille de Stitch

Lilo ou la définition de l’intégrité

Elle est peut-être la seule personne de l’histoire qui n’évolue pas et qui n’en a pas besoin. Intègre dans son comportement, Lilo subit et se défend contre les événements en restant telle qu’elle est : impulsive, imaginative et débordant d’idées. Attachante autant dans son allure que dans sa mentalité, Lilo ne cherche rien d’autre qu’à être comprise et aimée. De fait, son absence d’évolution fait d’elle un personnage stable et fiable tout au long de l’histoire.

Ainsi, Lilo est intègre avec ce qu’elle est.

Lilo : « Je pense être équilibrée, j’ai une alimentation variée, je regarde de chaque côté avant de traverser la rue, je dors bien la nuit, et je me fais … discipliner ! »

Cobra : « Discipliner ? »

Lilo : « Ouais ! Elle me discipline vraiment fort ! et même cinq fois par jours avec des briques !

Cobra : « Des briques ? »

Lilo : « Uh-Uh, dans une taie d’oreiller. »

Qu’on se le dise, Lilo possède son propre univers : elle adore prendre des photos dont la perspective lui est étrangère ; elle nourrit un poisson toutes les semaines dans la mer car il amène le soleil et vit au rythme des chansons d’Elvis. Mais comme tout univers, être différent peut nuire à l’échange social. Isolée des autres filles de son âge, elle assimile que sa vision du monde est différente mais refuse de la changer pour autant, même pour sa sœur. Ce qui expliquerait sûrement qu’elle n’ait jamais eu ce problème-là avec ses parents avant leur mort. Alors que peut-on faire contre ça ? Chercher quelqu’un qui comprendra son univers et l’acceptera telle qu’elle est.

Lilo est donc intègre avec ce qu’elle souhaite.

Lilo : « C’est encore moi. J’ai besoin d’un ami, quelqu’un qui me comprenne. Vous pourriez m’envoyer un ange peut-être. L’ange le plus gentil que vous avez. »

Stitch rentre en scène à la manière d’un ouragan qui lui plaît. Il est étrange, il est fou mais il est comme elle. Et cette affirmation se confirme dès le premier jour où ils se baladent ensemble : Lilo trouve les mots qui permettent à Stitch d’agir différemment ; créer au lieu de détruire, jouer du ukulélé au lieu de déchiqueter n’importe quoi. A son comportement agressif, Lilo comprend sa solitude, même si ça ne vient pas forcément de la même origine et fait ainsi preuve d’une grande maturité à accompagner Stitch à l’instar de Nani qui s’est occupée d’elle.

Lilo ainsi prouve sa stabilité en temps que support pour Stitch

Lilo : « Je ne t’oublierai jamais. Je n’oublie jamais ceux qui passent. »

Qu’importe s’il part, tant mieux s’il reste. Lilo a offert son aide sans rien demander en retour car son souhait s’est réalisé : elle a trouvé un ami qui la comprend. En effet, si Stitch cherche comme Lilo à trouver sa propre famille, elle ne peut donc l’obliger à rester avec elle et sa sœur. C’est un fait qu’elle accepte sans caprices, à la manière d’un deuil déjà vécu auprès de ses parents. Est-ce réellement fataliste ? Pas vraiment, mais de part ce que Lilo a vécu, elle comprend que la vie est faite de passages et de rencontres qui font partie d’elle et qui ne peuvent être oubliés.

Une famille reconstituée

Conclusion : « Ohana signifie Famille. Famille signifie que personne ne doit être abandonné ni oublié. »

Difficile de faire une conclusion plus explicite que les mots ayant bercés l’enfance de Nani et Lilo. Qu’importe notre passé ou la manière dont on voit le monde. La différence n’est pas un défaut ! Au contraire, elle permet, à la manière de Lilo et Stitch, de créer des amitiés tellement fortes et complètes qu’elles nous font évoluer. L’échange crée ainsi une famille reconstituée sur laquelle on pourra toujours compter.

Choisir sa famille revient à choisir ceux qui nous ferons grandir dans les meilleures conditions. Et ça, c’est Ohana.

Oh Yeah!

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1 commentaires sur "Analyse et critique du film d’animation : Lilo et Stitch ! (2002)"
  1. Beuret Jérémy

    Le film est super mais le soucis quand on a vu les bandes annonces, voyant Stitch, s’incruster dans les autres Disney : la petite sirène, la belle et la bête etc.. on s’attendait à çà, ce qui aurait permis au film d’être excellent. J’ai été déçu par çà. C’est dommage que Disney nous a lancé sur une très mauvaise piste. Tous les fans de Disney auraient été ravi de revoir nos anciens héros subirent la méchanceté de cette petite peluche bleue 😉

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