Cruelle Diablesse, le vrai visage de Cruella

Publié par Camille Esteve le 26 mai 2021 | Maj le 26 mai 2021

Il est de ces vilains, de ces méchants, dont le destin aurait pu être totalement différent s’ils avaient eu la chance de grandir dans un foyer stable et aimant. Malheureusement pour Cruella, ce ne fut pas vraiment le cas et – cela peut sembler difficile à croire – son fond n’était pas si mauvais, à l’origine. A travers ce nouveau livre de la collection Hachette HeroesCruelle Diablesse, Serena Valentino nous embarque dans le passé tumultueux de l’iconique Cruella d’Enfer, bien plus complexe et profonde qu’il n’y paraît de prime abord…

Caractéristiques de Cruelle Diablesse

  • Titre original : Evil Thing
  • Titre français : Cruelle Diablesse, l’histoire d’une femme diabolique
  • Auteur : Serena Valentino
  • Éditions : Hachette Heroes
  • Prix : 14,95 €
  • Date de parution : 7 juillet 2020

Résumé de Cruelle Diablesse

Cruella d’Enfer incarne la figure du mal par excellence : elle a du style, de l’esprit, elle est impitoyable et… sans doute maudite. De son enfance solitaire à ses choix vestimentaires discutables, en passant par son accident de voiture fatidique (comment l’oublier ?), Cruella vous dira tout dans ses fabuleux mémoires – les mémoires d’une femme condamnée par un destin tragique. Même les méchants les plus diaboliques ont eu des amis, ont connu l’amour et surtout, ont nourri des rêves. Pour Cruella, c’est l’heure de vous révéler les siens… Voici l’histoire de Cruella, ni toute noire, ni toute blanche.

Cruella

Cruella, un destin tragique et inévitable

Dans le long-métrage des 101 Dalmatiens, Cruella apparaît comme simple antagoniste, loufoque et étrangement obsédée par les manteaux de fourrure. Si les films qui la mettent en lumière tentent de lui apporter un peu de profondeur, il est indéniable que ce roman creuse le personnage et lui apporte un peu plus de consistance. Non, Cruella n’est pas née mauvaise. Et non, elle ne s’est pas laissée glisser sans lutter vers le mal. Cruella a vraiment tenté d’être une bonne personne, son chemin vers la folie a été bien plus long et sinueux que l’on voudrait bien le croire. Mais son histoire est identique à celle d’une tragédie grecque : son destin était tracé d’avance. Et chaque tentative de notre héroïne pour prendre un chemin différent s’est soldée par un échec. En cause, et sans trahir le contenu du livre que chaque lecteur se fera un plaisir de découvrir, le comportement odieux de la seule personne qui ait jamais compté pour Cruella : sa maman. Si l’on pouvait s’attendre à quelques clichés et lieux communs narratifs sur les relations mère-fille, Cruelle Diablesse est plutôt bien ficelé. On s’attache à Cruella, quand elle souffre, nous souffrons avec elle. Et, sans aller jusqu’à dire que l’on comprend ce qui l’a poussée à vouloir assassiner 99 adorables chiots, on intègre tout du moins le long et tortueux chemin qui l’a menée là, à ce point de bascule qui oscille entre raison et folie, entre logique et absurde.

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Cruelle Diablesse : un portrait sociétal

Au-delà de la simple narration de l’histoire de Cruella et de sa descente aux Enfers, ce livre a la particularité de nous plonger dans une époque bien spécifique. Nous sommes en Angleterre, à la fin des années 1940, vingt ans, donc, avant les événements du dessin-animé. Un lieu et une époque que Serena Valentino prend plaisir à décrire, et toute personne qui a déjà été à Londres retrouvera avec plaisir des endroits ou des noms familiers. En parallèle, l’auteur rappelle subtilement ces jeux d’opposition qui ont composé la société à l’époque, et qui la composent encore parfois aujourd’hui. La bonne société londonienne et ses préoccupations ne se mélangent pas avec les moins fortunés ou les domestiques. Il y a des règles, des conventions à respecter, peu importe si elles semblent absurdes. De même, les droits des femmes ne sont pas même un vague concept à l’époque, pourtant Cruella tente tant bien que mal d’obtenir son indépendance. Ses idéaux sont ceux d’une femme libre et moderne, malheureusement prisonnière de trop de conventions pour pouvoir y échapper complètement. Là encore, elle ne peut échapper à sa condition, ni à son destin de riche héritière bien née. De même, son amie d’enfance, la douce Anita, aussi travailleuse et intelligence soit-elle, ne peut échapper à sa condition de fille modeste. Elle ne pourra jamais accéder aux mêmes privilèges que Cruella, mais elle échappe peut-être au malheur que cela occasionne.

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Quoi qu’il en soit, Cruelle Diablesse est une très bonne surprise que les fans de la collection auront plaisir à découvrir. Même s’il se destine en priorité à un public adolescent, nul doute que les adultes passeront un bon moment en parcourant le témoignage de celle qui restera l’une des plus grandes, l’une des plus magistrales antagonistes de l’histoire de Disney.

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