Comme chaque année, les Golden Globe Awards lancent la saison des récompenses avec ses grands gagnants et ses perdants, en direct du Beverly Hilton, à Hollywood le 7 janvier. Présenté par Seth Myers, la cérémonie, marquée par l’année mouvementée d’Hollywood avec les affaires Weinstein et Spacey, entre autres, a fait figure de porte-parole. De nombreux invités sont venus vêtus de noir pour soutenir le mouvement Time’s up initiave. Discours concernés et militants, Hollywood fait le show mais avec conscience. Le palmarès voté par The Hollywood Foreign Press Association est riche en surprises, et offre aux dessinateurs de Pixar une nouvelle statuette grâce au long-métrage Coco, ce qui permet d’identifier les possibles favoris des prochains Oscar, qui se dérouleront le 4 mars prochain.
Coco, Golden Globe du meilleur film d’animation
Le dernier grand film d’animation à succès Coco des studios Pixar est à l’honneur pour cette cérémonie, du moins dans la catégorie du meilleur film animé. En effet, les aventures de Miguel ont remporté le trophée, face à d’autres films comme Ferdinand (de la Fox) ou The Baby Boss. Le Golden Globe a été remis par l’immense Kirk Douglas, âgé de 101 ans.
Toutefois, la chanson Remember Me (Ne m’oublie pas en français), pourtant nommée dans la catégorie meilleure chanson n’a pas remporté le prix, au détriment de This is me, chanson originale de The Greatest Showman. Dans cette catégorie, la chanson Home de Ferdinand a également été nommée.
Three Billboards : Les panneaux de la vengeance frappe fort
La récente acquisition de la Twentieth Century Fox par la Walt Disney Company offre une belle représentation à la compagnie de Burbank, habituellement peu représentée dans le cinéma indépendant. Ainsi Three Billboard : Les panneaux de la vengeance, distribué par Fox Searchlight, repart avec pas moins de quatre statuettes. Meilleur film dramatique, meilleur actrice dans un film dramatique pour Frances McDormand et son rôle de Mildred Hayes, meilleur acteur dans un second rôle pour Sam Rockwell dans son rôle de l’officier Jason Dixon, et Golden Globe du meilleur scénario pour Martin McDonagh. Guillermo del Toro, sacré meilleur réalisateur pour La forme de l’eau (avec un petit tacle de Nathalie Portman sur l’absence de femme dans cette catégorie) permet à Alexander Desplat, compositeur du film, de repartir avec le trophée de meilleur musique de film. Autre grand moment de la soirée, la consécration de Gary Oldman pour son rôle de Winston Churchill, après presque quarante années de carrière dans le cinéma
Le haut de la scène pour La servante écarlate
The Handmaids Tale : La servante écarlate, série phare de la plateforme Hulu, fait main basse sur la récompense de meilleure actrice dans une série dramatique pour Elizabeth Moss pour son rôle de Defred / June Osborne, en plus du Golden Globe de meilleur série dramatique. Ewan McGregor et son double rôle de Emmit Stussy / Ray Stussy dans Fargo sur FX, est récompensé par la statuette de meilleur acteur dans une mini-série. Autre déception, The Good Doctor d’ABC, interprété par Freddie Highmore, reste absent du palmarès malgré la très bonne presse autour de la série, en lien avec l’impressionnant triomphe des Big Little Lies d’HBO, avec quatre statuettes.
Un Golden Globe pour Oprah Winfrey
Prochainement à l’affiche du stupéfiant A Wrinkle in Time d’Ava DuVernay, l’actrice, entrepreneuse, présentatrice, activiste, politique, philanthrope et à ses heures perdues écrivaine a reçu le Golden Globe Cecil B. De Mille Award pour son importante contribution au monde du divertissement. Bouleversante dans Le Majordome, elle est la première femme noire américaine à recevoir le trophée. La prêtresse de la télévision a offert un discours poignant, ancré dans son temps et ses difficultés, et fort d’un engagement sans limites, habillée de noir :
Depuis trop longtemps, les femmes n’ont pas été entendues ou crues si elles osaient dire la vérité face au pouvoir de ces hommes. Mais c’est fini pour eux ! C’est fini pour eux ! Donc je veux que toutes les jeunes filles qui regardent maintenant sachent qu’une aube nouvelle se profile à l’horizon. Et lorsque cette nouvelle aube sera finalement arrivée, ce sera parce que de nombreuses femmes magnifiques – dont de nombreuses sont dans cette salle ce soir – et quelques hommes plutôt phénoménaux, se battent durement pour s’assurer qu’elles deviendront les leaders qui nous conduiront vers une époque où plus personne n’aura jamais à dire ‘MeToo’.
Prochaine étape : les Oscars !