Interview : François le Roux, le doubleur de Gaston

Publié par Alexis Richard le 24 octobre 2013 | Maj le 25 mai 2017

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Nous avons eu la chance de rencontrer cette semaine François le Roux. Les grands amoureux de la Belle et la Bête ou les amateurs d’opéra l’auront reconnu puisqu’il s’agit de l’inégalable interprète français de Gaston dans le long-métrage d’animation.

Découvrez François le Roux : Gaston

Né le 30 octobre 1955 à Rennes, François le Roux ça n’est pas seulement Gaston mais aussi Don Juan, Figaro, Pollux, Valmont, Verlaine, … Il présente une carrière impressionnante en constante évolution et pas seulement en termes artistiques. Il a interprété un très large éventail de rôles dans différents opéras classiques français et italiens, étant capable de passer de Mozart à un registre plus contemporain. Un homme de la scène dont le talent lui a permis d’acquérir une carrière internationale, qui l’a vu se produire sur plusieurs scènes européennes, américaines et même asiatiques ! Il a participé également à de multiples enregistrements qui composent sa vaste discographie.

Sa carrière n’est sûrement pas sur le point de s’essouffler, en plus de la scène et de la discographie, il fait partager son savoir comme professeur à Paris et à Lyon mais aussi en Finlande, en Espagne, en Amérique du Sud, au Canada et en Asie (Taiwan, Japon) sans oublier qu’il est directeur artistique de l’Académie Francis Poulenc à Tours.

Au travers de cette interview, il nous a fait découvrir son parcours professionnel et sa collaboration avec Disney, ce qu’il en a retenu et ce qu’il l’a marqué. Bien qu’il garde un excellent souvenir de sa collaboration avec Disney, il aurait été contacté une deuxième fois pour doubler dans le Prince d’Egypte, malheureusement, sa prestation n’a pas été retenue. Il reste quoi qu’il en soit très enthousiaste à l’idée de renouveler l’expérience du doublage.

Quand le monde de l’Opéra rencontre celui de Disney …

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Radio Disney Club : Comment vous est venu l’envie de devenir chanteur d’opéra (baryton) et d’intégrer le monde du spectacle ? Quel est votre parcours ?

François le Roux : Deux choses  d’abord : une envie personnelle de faire du théâtre, j’ai toujours adoré ça, je viens d’une famille où la culture théâtrale était très forte. On allait vraiment très très souvent au théâtre, mon père a été même metteur en scène d’une troupe parce qu’il a été professeur de grec ancien, une troupe conjointe d’étudiants et de professeurs. Le premier rôle que j’ai joué de ma vie, c’est à lui que je le dois puisqu’on était à Tananarive, j’étais donc en fin de cursus primaire et au tout début du cursus du secondaire puisqu’on a quitté Madagascar, j’avais juste fait ma classe de 6e. Je devais avoir 10 ou 11 ans, un rôle muet. Pour ce qui concerne le chant, c’est mon professeur de chant, au lycée qui m’a vraiment incité après le bac à faire des études de chant. J’avais fait partie d’une chorale de lycée à Tours. Elle connaissait ma voix, elle m’avait entendu en tant qu’amateur et c’est elle qui m’a dit de travailler ma voix. C’est d’ailleurs elle qui m’a adressé à celui qui est devenu mon professeur de chant, qui était un ami à elle. Ca m’a permis, contrairement à beaucoup de mes collègues, de ne pas passer par le cursus classique, c’est-à-dire que je n’ai pas fait le conservatoire en chant, j’ai fait vraiment un cursus privé sauf qu’en ne passant pas par le conservatoire je suis entré à l’Opéra Studio de Paris, qui n’existe plus dont l’équivalent en gros est l’atelier de l’Opéra Bastille. Une conception d’apprentissage du métier de chanteur d’opéra par le spectacle, on mettait au programme des productions, qu’on montait plus lentement, on répétait trois mois au lieu de répéter trois semaines. J’ai pu, dès mon entrée à l’Opéra Studio, travailler sur la Bohême de Puccini  par exemple, des opéras un peu fort. C’est comme ça que j’ai commencé. Ensuite, ça s’est enchaîné très vite, c’est-à-dire, on avait la chance à l’Opéra Studio d’avoir des gens qui venaient écouter dont le directeur de l’époque de l’Opéra de Paris, Rolf Liebermann, et qui m’a donné les premiers rôles importants et l’autre personne importante pour moi était le directeur l’Opéra Studio, qui était aussi le directeur de l’Opéra de Lyon, Louis Erlo, je suis entré en troupe à l’Opéra de Lyon grâce à lui, quasiment directement après l’Opéra Studio. Je suis entré à l’Opéra de Lyon, j’avais 25 ans. C’est plutôt rarissime d’arriver si vite à être inclus dans une troupe importante.

RDC : Vous venez du monde de la scène, de l’opéra plus précisément, comment vous êtes-vous retrouvé à faire du doublage pour Disney ?

FLR : Il y a deux événements. Le tout premier travail que j’ai fait pour Disney c’était très intéressant, ça date exactement au moment où j’ai commencé à chanter comme professionnel. Je chantais à cette époque Véronique de Messager, à l’Opéra-comique, et il y a un vieux chef d’orchestre qui a beaucoup travaillé avec Disney, qui s’appelle Georges Tzipine, qui avait un contrat avec Disney pour enregistrer ou réenregistrer en français un certain nombre de chose et donc il m’a proposé, parce que ça n’avait pas encore été fait, d’enregistrer avec Danielle Licari le duo d’amour de la clôture de Bambi parce qu’à l’époque Bambi avait été doublé en dialogue mais toute la musique était restée en anglais dans la première version. Ca doit dater de 1978-79, c’est la voix toute jeune. Ce qui est très amusant c’est que je n’ai jamais revu Bambi depuis, je ne sais même pas si ça a été utilisé ou si je reconnaîtrai ma voix.

Ce qui est amusant c’est que pour la deuxième (grosse) collaboration, je ne sais pas ce qui s’est passé. J’étais au Festival de Chartres, qu’Eve Ruggieri dirigeait au niveau artistique à l’époque, je reçois un coup de téléphone au bureau du festival : « est-ce que vous seriez prêt à venir auditionner pour Disney ? », je demande pour quoi, ils ne veulent pas me le dire, ma voix paraissait correspondre à ce qu’ils cherchaient. Alors j’ai demandé à Eve si c’était faisable que je puisse rentrer à Boulogne, aux studios où avaient lieu les auditions, elle a donné l’autorisation et du coup j’ai bénéficié des voitures du festival de Chartres à Boulogne. On m’avait promis que ça durerait 30-45 minutes, j’y suis allé, j’ai enregistré et je suis reparti à Chartres. Ce qui est amusant pour moi, je me suis retrouvé devant un écran qui normalement servait au doublage et on m’a demandé d’enregistrer un bout de Don Juan de Mozart et puis un tout petit bout de Gaston mais je ne savais pas que c’était lui, j’avais juste une partition que j’ai déchiffré vite fait, je ne me souviens plus exactement de laquelle. Ils ne m’ont pas dit comment ils ont eu mon nom et je ne l’ai jamais su [rire]. Ils ont du envoyer l’enregistrement à Disney US pour leur accord, c’est comme ça que j’ai été choisi.

Pour cette chanson, il semblerait que l’enregistrement de François le Roux n’ait pas été retenu car si Danielle Licari est bien créditée, la voix masculine est celle de Bernard Alane. Détail amusant, pour la version de 1993 c’est Jean-Claude Corbel (interprète de Lefou) qui y sera crédité.

RDC : Comment vous avez approché ce travail de doublage ?

FLR : Le travail est assez spécifique. Ce qui fait l’intérêt et en même temps la difficulté, quand le dessin animé est créé, la bande son est déjà enregistrée, donc toutes les paroles vont avec la version américaine. Quand on a doublé, on n’avait pas la version définitive, on a juste les dessins sans la couleur, on a un réel « dessin animé », avec en dessous le détail du texte. J’avais appris la musique avant, j’avais la partition, ce n’était pas très difficile à apprendre. Pour le chant, on a le casque sur les oreilles et pendant l’enregistrement, on entend l’interprète américain et il s’agit d’essayer de coller à cette version. De mon initiative, comme je suis diplômé d’anglais, j’ai plusieurs fois proposé des changements pour les syllabes. Les changements minimes qui ont été possibles portent sur le texte, c’est plus facile. Le problème s’est posé différemment pour le personnage qui imite Maurice Chevalier [ndlr Lumière].

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Ils m’ont engagé parce qu’ils voulaient une voix plus dramatique, de timbrage plus fort que les autres rôles. Gaston est un beau rôle, si je n’avais fait que le doublage chanté, ça aurait été moins marquant. Je me retrouvais comédien.

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RDC : Est-ce que l’attrait du personnage de Gaston  a influencé votre décision pour accepter le rôle ?

FLR : Pas vraiment. On m’a montré le film en entier, sous la forme inachevé. Je suis grand cinéphile des années 30-40 donc je connais « la Belle et la Bête » de Cocteau et ce qui m’a intéressé, c’est un rôle complètement inventé qui n’est pas du tout dans le film de Cocteau et deuxièmement qu’il a un côté qu’on n’a rarement l’occasion de chanter à l’opéra. Dans ma connaissance de l’opéra, il n’y a un rôle qui s’y rapporte un peu dans le genre « fier de lui » et « étant sûr d’être supérieur aux autres » c’est dans « l’Elixir d’amour » de Donizetti avec Belcore qui est un soldat qui arrive en pensant que toutes les filles vont tomber à ses pieds parce qu’il est galonné et qu’il présente bien, c’est un rôle de faire-valoir alors que Gaston est vraiment l’opposant. On peut dire qu’il y a la Belle et la Bête, et le méchant. Du coup ça m’a vraiment tout de suite intéressé de le faire.

Je m’attendais en fait à enregistrer pas mal d’essais, parce que je n’ai pas de solo chanté. Je m’attendais donc à être avec quelqu’un et en fait je n’ai jamais été avec personne. A chaque fois j’étais tout seul, c’est-à-dire que j’enregistrais mon rôle tout seul. Il y a eu une fois où j’ai enregistré justement la première scène (chantée ?) le texte avec un des interlocuteurs (Jean-Claude Corbel, « Lefou »), mais on s’est vu une heure, c’est rien du tout. Alors que j’ai quand même enregistré 4 ou 5 séances, qui pouvaient être de deux heures et on enregistrait à chaque fois à des endroits différents.  Le chant a été enregistré à Boulogne, ça c’était obligatoire parce qu’il ne fallait pas que le son change, mais pour le texte on en a fait aussi aux Buttes Chaumont, je ne savais pas qu’il y avait ça aussi dans ce coin de Paris. Ce qui est amusant c’est qu’après avoir fait tout ce travail, il y a eu Eurodisney qui s’est ouvert avec le spectacle sur la Belle et la Bête, donc ils m’ont redemandé d’y aller pour réenregistrer.

RDC : Vous avez déjà incarné de grands personnages d’opéra de Figaro à Pollux en passant par Papageno, trouvez-vous une similitude entre Gaston et certains de ces rôles ?

FLR : Pas vraiment en fait. On peut éventuellement penser à Don Juan, c’est quelqu’un qui est un repoussoir et il a quand même la séduction pour lui. Dans les rôles que j’ai faits, je pense que c’est celui qui s’en rapproche le plus. C’est un personnage à part.

RDC : Est-ce que vous avez un bon souvenir de l’équipe avec laquelle vous avez travaillé ?

FLR : J’ai un excellent souvenir de l’équipe technique et de tous les gens de l’organisation, ça c’était vraiment super, j’ai absolument rien à dire, c’était génial. Il n’y a pas eu du tout d’angoisse, de stress ; le trac, oui, mais ça c’est personnel. Autrement, j’ai vraiment eu un très grand plaisir à faire ça. J’ai été très fier à la projection privée quand on nous a invités, j’étais très content, j’ai trouvé le résultat vraiment super. La seule chose que je peux dire c’est que j’ai presque préféré le dessin animé sans les couleurs parce que je trouvais que les mouvements du crayon et du dessin étaient fabuleux et que ça se rapprochait plus d’une certaine manière de mes souvenirs d’enfance des dessins animés de Walt Disney. De toute façon, je l’ai toujours en vidéo.

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RDC : Est-ce que vous pensiez à l’époque au succès que pourrait avoir la Belle et la Bête ?

FLR : Non pas du tout. Je me disais c’est très osé de la part de Disney de remettre les pieds, surtout en France en particulier, dans ce qui est un des films mythiques du cinéma français, dits de qualité, donc je me demandais si ça allait marcher. Je me souviens des critiques quand c’est sorti qui disaient que c’était le meilleur Disney depuis longtemps. Dire que je m’y attendais, non. On m’avait expliqué aussi quand j’avais enregistré que c’était la première production pour laquelle Disney ne faisait pas de doublages différenciés entre le Québec et les autres pays francophones. J’ai eu aussi cette chance-là que du coup mes étudiants québécois m’entendent.

RDC : Avez-vous reçu des directives pour interpréter Gaston ? Peut-être pour s’aligner sur la version anglophone ?

FLR : Oui, bien sûr. D’être le plus possible proche de ce que le chanteur américain avait fait, déjà. Plusieurs fois ils m’ont dit « est-ce que tu peux un peu plus noircir la voix là », ça c’est pas un problème à faire. Disons qu’on ne m’a pas reconvoqué en me disant « il faut qu’on refasse ça », jamais. Tout a été fait en une séance, on avait vraiment bloqué le travail qui était prévu, on n’est pas revenu dessus.

RDC : Pour vous qui venez du monde de la musique, qu’avez-vous pensé du travail d’Alan Menken sur la Belle et la Bête ?

FLR : Ca aussi ça été pour moi une expérience nouvelle, je n’avais jamais fait de comédie musicale américaine. Là on est quand même très proche du monde de Menken, il y a pas mal de rythmes et en même temps une orchestration très flamboyante avec beaucoup de cuivres, ça m’avait aussi beaucoup amusé pour ça à mettre le pied dans la comédie musicale. Je n’en ai jamais refait qu’une seule après mais qui n’avait strictement rien à voir puisque c’est Villa Lobos, c’était aussi un rôle de méchant curieusement.

RDC : Parmi les différentes chansons chantées par Gaston, y en a-t-il une pour laquelle vous avez pris plus de plaisir à enregistrer ?

FLR : Je crois que la plus intéressante à chanter, pour moi est en tout cas, c’est la dernière. D’abord parce qu’elle est plus proche peut-être d’une écriture plus classique sur le point de l’harmonie et surtout parce qu’elle allait tellement bien avec la dramaturgie. Parce que la première, elle est très drôle mais c’est une chanson plus comique.

On se fait plaisir en réécoutant la chanson « Tuons la Bête »

RDC : Si Disney vous recontactait à nouveau, vous seriez d’accord pour travailler à nouveau avec eux ?

FLR : Oui, tout de suite. Et d’ailleurs pas seulement Disney.

RDC : Vous avez fait d’autres enregistrements pour ce personnage, pour le parc Disneyland Paris. L’invitation vient de Disney ou c’est vous qui teniez-vous à ce que Gaston garde votre voix ?

FLR : Non, c’est eux qui m’ont demandé. Ils m’ont dit qu’ils aimeraient beaucoup que ce soit la même voix qui passe dans le spectacle. Évidemment, ils n’ont pas demandé à ce que soit moi qui fassent les spectacles parce que je ne pouvais pas. Donc, ils ont demandé à ce que je vienne enregistrer à Eurodisney. Je n’avais jamais été à Eurodisney, c’était l’occasion d’y aller. Ca n’a été fait qu’une seule fois en deux heures. On m’a recontacté que pour cette fois-là.

RDC : Il arrive à Disney de refaire certains de leur doublage, comme pour Blanche-Neige ou la Petite Sirène. Quelle serait votre réaction si on vous apprenait que l’interprète du personnage Gaston venait à changer ?

FLR : Je ne sais pas comment je réagirais, je serais sans doute un peu vexé. Pour moi, l’expérience est faite, c’est ça qui a compté. Faut pas non plus se considérer comme propriétaire du rôle. Ca me chagrinerai peut-être un peu. Mais c’est une question que je ne me suis jamais posé.

RDC : Question pour les fans : avez-vous un film Disney préféré ?

FLR : Je suis un grand fan Disney alors c’est difficile à dire. C’est très difficile. Comme tout le monde, je pense, ce sont ceux que j’ai vu quand j’étais gamin qui m’ont marqué le plus. Est-ce que ça serai Blanche-Neige, la Belle au Bois Dormant ou Cendrillon ? Ca serait peut-être bien Blanche-Neige parce que ça doit être le premier que j’ai vu, je n’ai pas le souvenir exact quand je l’ai vu pour la première fois. Blanche-Neige justement pour l’invention par rapport au conte lui-même ; maintenant avec le jugement d’un adulte. Les sept nains et tout ça, c’est tellement chouette.

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RDC : Y aurait-il un autre personnage Disney que vous auriez souhaité doublé, antérieur ou postérieur à la Belle et la Bête ?

FLR : Je ne l’envisage pas comme ça. En fait, dans les dessins animés, je préfère toujours les personnages féminins donc les personnages masculins je ne m’y attache pas trop. C’est vrai que si j’avais été une femme, de faire justement la marâtre de Blanche-Neige ça m’aurait beaucoup plu parce que c’est un personnage magnifique. J’ai l’impression que beaucoup de films Disney ont essayé de récupérer après cette image de la méchante. Il y a peut-être un qui m’aurait plu, parce que je l’ai chanté dans un opéra, c’est peut-être pour ça : c’est Merlin l’Enchanteur parce que je l’ai chanté dans le Roi Arthus d’Ernest Chausson, c’est un rôle magnifique dans l’opéra mais il est encore plus beau dans le dessin animé parce qu’il a un côté bonhomme, vieillard sympa. Ca m’amuserait. Faire un personnage de composition complète, ça m’amuserait beaucoup je crois.

RDC : Avez-vous été déçu que le personnage de Gaston n’ait pas été repris dans les suites de la Belle et la Bête ?

FLR : Non. Je n’ai pas été déçu. Je me dis qu’un tel méchant doit disparaître, qu’il subisse le châtiment [rire]. Je dirai même au contraire, d’une certaine manière j’étais au content de voir qu’il était resté comme ça emblématique du point de vue du premier film. Je pense que c’est ça aussi qu’il est devenu un peu mythique. Ce que je ne sais pas, c’est pourquoi ils ont choisi le prénom de Gaston …

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RDC : Au théâtre Mogador a débuté la représentation d’une comédie musicale sur la Belle et la Bête avec Alexis Loizon dans le rôle de Gaston. Irez-vous le voir ? Auriez-vous accepté le rôle si on vous l’avait proposé ?

FLR : Pourquoi pas, j’irai volontiers le voir. Surtout qu’à Mogador ça fait un moment que j’y suis pas aller, c’est un théâtre très agréable. Oui, certainement. Je pense qu’il aurait fallu me mettre une perruque et transformer un peu. J’aurai adoré le refaire, c’est un personnage super. Ca m’aurait bien plu. La comédie musicale j’en ai fait assez peu. On m’en avait proposé une autre à Broadway, ce qui est un peu pénible avec les comédies musicales à Broadway, c’est qu’ils vous mettent sous contrat pendant six mois et vous pouvez absolument vous en échapper et avec le métier qui est le mien c’est un petit peu dur.

RDC : Est-ce que ce travail avec Disney a eu de l’influence sur votre carrière ? Aujourd’hui encore, 20 ans après la sortie du film, votre performance en tant que Gaston reste ancrée dans votre quotidien ou parmi vos fans ?

FLR : Ce qui a été formidable c’est que ça m’a pris un temps minimal, la seule chose que ça a entraîné ce sont surtout pour les gens qui l’ont vu. Ca a apporté une célébrité différente. Ce qui est très amusant c’est de voir que j’étais encore interviewé pour France Musique avant les vacances et ils en ont parlé encore. Je pense que c’est un peu à part dans l’expérience du chanteur lyrique, on n’est pas nombreux à avoir fait ça. Par exemple encore, il y a trois semaines, j’étais dans le sud de la France à faire une masterclass avec plusieurs étudiants et il y avait une étudiante québécoise qui était contente de découvrir que c’était moi, « de connaître Gaston », et du coup s’est précipité pour revoir le film. C’est marrant, vingt ans après. Et il y en a qui me le chante, encore jeudi dernier en quittant la salle : « le plus beau, c’est Gaston » [rire]. Il y en a quelques uns qui n’ont pas fait la liaison dans le grand public. On ne peut pas vraiment dire que ça a changé quelque chose dans ma carrière car c’est resté isolé. Moi ça m’a beaucoup plu, ça n’a rien remis en question. J’aurais vraiment aimé qu’il y ait un prolongement, ça m’aurait vraiment plu d’en faire plus. Il y en aura peut-être une autre, si je compte que Bambi est la première, et la Belle et la Bête la deuxième, on ne dit jamais deux sans trois, on verra !

C’est curieux que ce soit resté. C’est l’avantage du cinéma, on peut le regarder chez soi et le revoir quand on veut alors que généralement un spectacle, c’est le souvenir de ceux qui l’ont vu en direct et qui peuvent le conserver, ce n’est pas tout à fait la même chose.

RDC : Il y aurait un genre de personnage qui vous plairait si Disney vous proposait à nouveau de collaborer avec eux dans le doublage ?

FLR : Non, au contraire, c’est une des choses que j’aime dans mon métier c’est la perception que les gens ont de vous, qui suscitent un intérêt pour quelque chose que vous ne percevez pas vous-même. L’histoire de Gaston, que la voix ait été considérée, par qui que soit qui a fait le lien, comme suffisamment noir et avoir ce tempérament agressif, moi je l’avais pas perçu pour moi-même, c’était très intéressant de recevoir ça de cette manière-là donc s’il y avait une nouvelle expérience à tourner, c’est justement si quelqu’un avait perçu quelque chose de nouveau dans ma voix. Parce que la voix elle évolue bien sûr. Depuis que j’ai chanté Gaston j’ai chanté des choses beaucoup plus sombres et je fais des rôles qui vont avec mon âge. La voix elle-même sur le plan du timbre, des harmoniques, faut que ça convienne à un personnage. Moi, ça me plairait que ce soit un personnage auquel je ne m’attends absolument pas. C’est ça qui me plairait le plus. Ca m’amuserait plus si on me proposait un rôle de père mais tout me conviendrait. Des rôles de méchants j’en ai refait par après, notamment dans les opérettes, parce que les rôles de baryton sont un peu caricaturaux (le général Boum dans La Grande Duchesse de Gerolstein).

François le Roux dans le rôle du Général Boum

RDC : Avez-vous un personnage préféré dans la Belle et la Bête ?

FLR : C’est vrai que moi j’aime bien les personnages secondaires chez Disney. La vaisselle, le chandelier, tout ça j’adore. La Bête ça m’intéresse moins parce que je sais que la voix a été très manipulée, il a enregistré puis elle a été renforcée. Pour celui qui l’a interprété, je ne sais pas s’il reconnaît sa voix quand il l’entend.

Toute l’équipe de Radio Disney Club tient à remercier François Le Roux pour cette rencontre le temps d’une interview, pour nous faire partager son expérience Disney et mieux nous faire découvrir l’homme de talent. Un très bon souvenir.

Au niveau de son actualité, vous pourrez déjà retrouver François le Roux sur scène avec les « Concerts Poulenc » de l’Orchestre Symphonique Région Centre-Tours et à l’Opéra de la Nouvelle Orléans dans le rôle de Pandolfe dans le Cendrillon de Massenet et sur CD avec l’ « Intégrale des mélodies de Debussy ».

N’oubliez pas non plus sur Radio Disney Club la soirée spéciale « Belle et la Bête » ce vendredi soir de 20h à 21h.

Visitez notre page Disney Inside la Belle et la Bête : https://radiodisneyclub.fr/belle-bete/

Et pour en savoir plus sur le doublage, retrouvez les protagonistes du doublage du film La Reine des Neiges.

Le nouveau costume de Gaston à Disneyland Paris

Pour célébrer Halloween, certains Méchants Disney apparaîtront dans leur nouveau costume : ce fut déjà le cas pour Maléfique, tandis qu’aujourd’hui,  Gaston a dévoilé son nouveau costume déjà présent à Walt Disney World dans le New Fantasyland. Découvrez ces deux photos grâce à la page Disneyland Paris Fans qui  a partagé la photo de @AJMacintosh.

Comment trouvez-vous le costume de Gaston ?

Gaston Disneyland Paris

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