Disney nous l’avait bien dit : notre monde est tout petit ! Tout petit, mais immensément riche en paysages, cultures et traditions qui intriguent et fascinent chaque apprenti explorateur. Walt Disney et ses équipes n’ont pas dérogé à cette règle et n’ont pas hésité à transformer leurs films en une véritable invitation au voyage et à la découverte. Alors préparez vos valises et vos DVD, l’aventure commence dans votre canapé !
Voyage du Nord au Sud, d’Est en Ouest…
Les films d’animation Disney ont toujours eu l’art et la manière de nous faire voyager. Se basant pour la plupart sur des contes et légendes, ils constituent un véritable hommage à la diversité culturelle et à la découverte. Aussi, chaque continent du globe a eu droit à ses films d’animation.
En Europe
Continent très prisé par les studios d’animation Disney, l’Europe est généralement représentée comme un continent ancien, berceau des contes de fées traditionnels et des histoires romanesques. A quelques exceptions près, telles que Ratatouille, peu de longs-métrages s’y déroulent sous les ères moderne ou contemporaine ! Disney rend ainsi hommage au continent européen à travers ses grands auteurs et conteurs, tels que les frères Grimm, auteurs de Blanche-Neige et les Sept Nains et de Raiponce, Hans Christian Andersen, créateur de La Petite Sirène ou Charles Perrault, à l’origine des classiques Cendrillon et La Belle au Bois Dormant. Les titres précédemment cités se déroulent dès lors dans le pays d’origine de chaque auteur, respectivement l’Allemagne, le Danemark et la France, mais de manière peu appuyée. L’hexagone sera par la suite plus stéréotypé avec La Belle et la Bête (notamment grâce au personnage de Lumière), Les Aristochats, Le Bossu de Notre-Dame et, bien entendu, Ratatouille, qui met en avant le patrimoine culinaire français.
Néanmoins, le pays européen le plus représenté reste sans conteste l’Angleterre, dont l’identité est désormais forgée par un riche passé historique et par ses nombreux auteurs à succès. Les légendes du Roi Arthur (Merlin l’Enchanteur) ou de Robin des Bois y trouvent dès lors autant leur place qu’Alice au Pays des Merveilles (Lewis Carroll), Peter Pan (Sir James Barrie) ou Basile Détective Privé (adaptation des Aventures de Sherlock Holmes par Arthur Conan Doyle). Ce sont donc les figures emblématiques du patrimoine littéraire et historique anglais qui servent ici de point d’ancrage aux longs-métrages.
Cependant, en dépit du très grand nombre de pays européens, seuls quatre autres lieux seront exploités par les studios : Pinocchio et Luca qui se déroulent en Italie, Rebelle, qui évolue dans une Écosse médiévale, Hercule, qui revisite l’Antiquité grecque et, enfin, la célèbre Reine des Neiges, qui rend hommage aux pays scandinaves et en particulier à la Norvège du Moyen-Âge.
En Amérique
Représenté sous un angle beaucoup plus moderne que son prédécesseur, le continent américain est de loin le plus mis en avant par les studios d’animation, et de manière extrêmement diversifiée ! L’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud, pendant de nombreuses années, n’ont été exploitées que pour deux films : Saludos Amigos et sa suite, les Trois Caballeros, qui mettaient en avant la diversité culturelle et environnementale de nombreux pays latino-américains. En dépit d’une très grande richesse de cultures, de mythes et de paysages, il aura fallu attendre plusieurs décennies avant que ce continent ne soit remis à l’honneur par l’hilarant Kuzco, L’Empereur Mégalo ou le très touchant Là-Haut. Néanmoins, ces deux longs-métrages se centrent essentiellement sur les paysages, mais ne se réfèrent pas vraiment aux traditions – pourtant nombreuses – que possède ce continent. Heureusement, la production des studios Pixar, Coco, y remédie en plongeant le spectateur au cœur du Mexique pour célébrer El Dia de los Muertos, la fête des morts, tradition très populaire au Mexique. De même, la famille Madrigal nous emmène en pleine Colombie, grâce au récent chef-d’œuvre Encanto, où les tenues des protagonistes et les paysages hauts en couleurs ont le don de nous dépayser complètement.
L’Amérique du Nord, en revanche, revêt une identité plus complexe, oscillant entre récits traditionnels, modernité et science-fiction.
Dans le premier cas, seuls Le Crapaud et le Maître d’Ecole, Pocahontas et Frère des Ours traitent respectivement du folklore américain, de la découverte de l’Amérique par les premiers colons et des peuples inuits peu après l’ère glacière. L’Amérique étant considérée comme le « nouveau continent », son passé historique n’est au final que peu exploité par les studios, contrairement au continent européen.
Par la suite, d’autres longs-métrages y prennent place de manière plus moderne, voire contemporaine : Dumbo, Bambi, La Belle et le Clochard, Bernard et Bianca et Rox et Rouky, produits respectivement en 1941, 1942, 1955, 1977 et 1981, évoluent dans les mêmes époques que leur date de production. Ce ne sont donc pas, pour l’époque, des retours en arrière, mais une première amorce de modernité. Celle-ci sera confirmée avec deux longs-métrages d’animation qui proposeront une approche plus contemporaine que celle de leurs œuvres d’origine. D’une part Oliver et Compagnie, inspiré du roman de Charles Dickens : Oliver Twist. De Londres à l’aube de l’époque Victorienne, nous passons à New-York City en plein XXème siècle ! De la même manière, La Princesse et la Grenouille, inspiré du conte allemand des Frères Grimm, paru en 1812, évolue chez Disney dans une Nouvelle-Orléans en 1920, en pleine époque moderne ! La princesse Tiana est ainsi la seule princesse Disney dont le cadre spatio-temporel a été complètement modifié par rapport à l’œuvre originale !
Enfin, cette partie du monde est aussi et avant tout représentée de façon presque futuriste, exploitée essentiellement par les studios Pixar. Ainsi, Toy Story, Cars 4 Roues, Les Indestructibles ou encore Vice-Versa et Soul proposent une approche à la limite de la science-fiction, thème qui sera repris par les studios Disney notamment avec Lilo et Stitch, Les Nouveaux Héros, Bienvenue chez les Robinsons, Volt, Star Malgré Lui ou encore Les Mondes de Ralph. Il est ainsi intéressant de constater que d’une part, tous ces longs-métrages prennent place aux États-Unis, mais qu’en plus, ces derniers sont représentés de manière extrêmement progressiste en incarnant le futur et les avancées technologiques !
En Asie
Grâce à Disney, la magie des nuits d’Orient n’a plus aucun secret pour nous ! Les quatre principaux films qui s’y déroulent, à savoir Le Livre de la Jungle, Aladdin, Mulan et Raya et le dernier dragon ont le mérite d’explorer des zones très différentes du plus grand des continents, tant par leur approche culturelle que par leurs décors. Il en résulte donc des approches diverses et variées qui ont permis aux équipes Disney d’aborder des cultures, mythes et croyances propres aux populations asiatiques ! L’immensité de ce territoire, couplée à une très grande diversité environnementale, propose ainsi d’explorer aussi bien l’Asie sèche (ou Asie de l’Ouest), que l’Asie des moussons (aussi appelée Asie de l’Est et du Sud).
En Afrique
En dépit du très faible nombre de films rendant hommage au territoire africain (si l’on occulte les suites des premiers opus), les deux longs-métrages d’animation qui s’y déroulent, à savoir Le Roi Lion et Tarzan, sont un véritable succès, notamment grâce au total dépaysement que l’on ressent devant ces œuvres. Qu’il s’agisse de la savane aride dans le premier cas ou de la jungle tropicale dans le second, les paysages sont mis en avant et sublimés par des musiques aux rythmes et sons africains. L’absence partielle ou totale d’êtres humains confère au spectateur une meilleure appréciation des diverses espèces animales qui peuplent ce continent !
En Océanie
Avec seulement trois films marquants sur ce continent majoritairement insulaire, l’Océanie a été essentiellement représentée par le second volet des aventures de Bernard et Bianca au pays des Kangourous. Contrairement au Monde de Nemo qui évoluait en mer, ce fut l’occasion pour les équipes Disney de dessiner les paysages chauds et parfois désertiques australiens, ainsi que la faune locale plutôt atypique. Koalas, kangourous, marsupiaux et varans rencontreront les deux souris et l’accent est ainsi mis sur la faune locale. A l’inverse, la dernière princesse Disney, Vaiana, évolue dans un film où la flore tropicale est mise à l’honneur ! Les couleurs chatoyantes des nombreuses plantes et fleurs polynésiennes, animées au rythme de chants traditionnels, nous permettent de découvrir cette région du monde si particulière !
Mais pour arriver à des résultats aussi réalistes qui permettent à chaque spectateur de rêver et de voyager, les équipes Disney ont leur recette !
Des paysages réalistes et hauts en couleurs
Avant l’apparition des technologies modernes qui permettent d’obtenir rapidement des résultats probants, Walt Disney et ses artistes avaient pris pour habitude de dessiner à partir de modèles vivants, qu’il s’agisse d’animaux (Bambi, La Belle et le Clochard, Le Roi Lion…) ou d’humains en mouvements (Blanche-Neige et les Sept Nains, Pinocchio…).
Mais pour capter l’essence même des paysages divers et variés qui servent de décors à leurs films, les artistes se rendaient et se rendent encore sur place pour mieux observer la faune, la flore et l’architecture de chaque pays pour être mieux à même de les immortaliser le plus fidèlement possible.
Ces heures d’observation constituent pour eux, encore aujourd’hui, une source intarissable d’inspiration, propice à la création de lieux magiques et inédits, tantôt parfaitement conformes à la réalité (comme par exemple, la Cathédrale de Notre-Dame de Paris dans Le Bossu de Notre-Dame), tantôt imaginaires (comme par exemple le Palais d’Agrabah, inspiré du célèbre Taj Mahal, bien que le dessin animé ne se situe pas en Inde mais plus vraisemblablement dans un pays arabe) !
Les paysages en eux-mêmes résultaient également de plusieurs semaines passées dans divers pays pour que les artistes des Walt Disney Animation Studios puissent observer à loisir chaque détail et chaque nuance de couleur de la flore locale. Tout commence en 1941, à l’occasion de la réalisation du méconnu Saludos Amigos. Walt Disney et son équipe animatrice partent pour l’Amérique du Sud. En pleine Seconde Guerre Mondiale, la montée du nazisme et du fascisme en Europe inquiète les dirigeants américains. Face à une immigration massive d’Allemands et d’Italiens en Amérique Latine, les politiques voient en Walt un jeune homme influant capable d’étouffer le mouvement nazi et de promouvoir les valeurs américaines. Si le voyage est ainsi avant tout diplomatique, ce sera aussi l’occasion idéale pour les jeunes artistes de découvrir l’Argentine, le Brésil, le Pérou et le Chili, dont les paysages colorés et chatoyants serviront de décors aux aventures de Donald Duck, José Carioca et Panchito Pistoles, aussi connus sous le nom des Trois Caballeros ! Ce voyage marquera le début d’une tradition des animateurs Disney qui consistera à voyager pour trouver l’inspiration et pour s’imprégner des cultures locales !
Un hommage animé aux traditions et cultures étrangères
Les équipes Disney ont ainsi continué de voyager, toujours en quête d’inspiration et d’innovation créatrice. Aujourd’hui encore, les artistes n’hésitent pas à se déplacer pour non seulement enrichir leurs productions picturales mais aussi et surtout pour étudier, par le biais de rencontres et de visites, les différentes coutumes, croyances et traditions qui confèrent à chaque pays son identité propre. Un premier exemple récent et remarquable est celui du film à succès La Reine des Neiges (2013), par lequel la culture scandinave est mise à l’honneur : les trolls et les runes font partie intégrante des croyances populaires norvégiennes et les bateaux utilisés par les invités au Royaume d’Arendelle pour le couronnement d’Elsa sont des drakkars, bateaux vikings à tête de dragon majoritairement déployés par les armées scandinaves au Moyen-Age. Les chevaux de Hans et Anna revêtent par ailleurs les caractéristiques physiques de la race Fjord, montures également très prisées par les Vikings et reconnaissables à leur marque naturelle sur le crin. Certaines scènes renferment par ailleurs quelques petits clins d’œil, comme par exemple, le débat entre deux citoyens d’Arendelle qui cherchent à savoir s’il vaut mieux disposer les bûches écorce vers le haut ou vers le bas pour les faire sécher plus vite, source de désaccords fréquents en Norvège.
Néanmoins, les dragons ne servent pas uniquement d’élément de décoration des drakkars chez Disney. En effet, ces créatures enflammées sont également vénérées par les peuples asiatiques, en particulier en Chine. Protecteur des empereurs, signe astrologique, symbole de force et de puissance, le dragon est totalement associé à la culture chinoise. Il paraissait dès lors évident que le compagnon de route de la courageuse Mulan (1998) serait incarné par un dragon, le sympathique Mushu ! Ce choix est né d’un voyage préparatoire en Chine de trois semaines, au cours duquel les équipes ont eu l’occasion d’approfondir leurs connaissances de la culture asiatique et de les mettre à profit pour créer un long-métrage unique, dont les dessins sont inspirés de l’art pictural chinois. En effet, l’aquarelle fut majoritairement utilisée et les traits furent simplifiés afin de donner un aspect plus lisse et rond, et donc plus authentique, aux personnages.
De même, lors de la production de Ratatouille, les équipes se sont rendues à Paris pour goûter les différentes spécialités culinaires françaises et pour découvrir ce patrimoine afin de le représenter le plus fidèlement possible dans le dessin animé.
Des bandes originales intemporelles
Souvent récompensées et toujours acclamées, les musiques qui accompagnent les films d’animation Disney contribuent grandement à leur succès auprès du public ! Airs mélodieux et paroles poétiques composent ces trésors musicaux qui ont tant bercé notre enfance, mais certains servent en plus d’éléments de décor à part entière ! Les scènes d’exposition, par exemple, sont souvent accompagnées de musiques et de chants traditionnels qui préparent le spectateur et le mettent en condition. La Reine des Neiges, par exemple, démarre sur un chœur composé par Frode Fjellheim, compositeur norvégien, qui s’est inspiré de l’hymne du Danemark et du « joik », chant traditionnel des peuples scandinaves. Le film Les Aristochats, quant à lui, ouvre sur la voix du chanteur français Maurice Chevalier, y compris en version originale.
Par ailleurs, et dans un tout autre style, la bande originale de Lilo et Stitch, à l’exception des musiques d’Elvis Presley, a été composée par Mark Kealiʻi Hoʻomalu et interprétée par Kealiʻi Hoʻomalu, tous deux chanteurs hawaïens. Là encore, un voyage sur l’île de Kauai, à Hawaï, aura permis aux équipes Disney d’en apprendre plus sur les chants traditionnels hawaïens et de découvrir des instruments de musiques et danses traditionnels, tels que le Hula.
Le très célèbre Roi Lion peut être également cité en exemple, grâce à sa chanson d’exposition L’Histoire de la Vie, qui démarre en zoulou. A l’image des chants hawaïens de Lilo et Stitch, ces extraits-là n’ont jamais été traduits et doublés dans les langues des pays de distribution. Les vidéos proposant d’écouter les chansons Disney dans la langue du pays représenté sont par ailleurs de plus en plus populaires, comme, par exemple, la compilation ci-dessous, réalisée par « Comme au Cinéma » :
Des personnages créés avec soin
Bien entendu, un bon Disney ne serait rien avec des personnages vides et peu travaillés. Chaque personnage fait l’objet d’un travail long et minutieux afin de correspondre au mieux à l’époque et au lieu souhaités. Leurs noms, tout d’abord, ne sont pas choisis au hasard : bien qu’ils soient le plus souvent fidèles aux œuvres originales, ils sont parfois créés de toute pièce par les studios. Par exemple, Moana signifie « océan » en tahitien. Sa version française, Vaiana, signifie quant à elle « eau de roche » dans cette même langue. Dans les deux cas, il s’agit de prénoms polynésiens qui rappellent la passion de la jeune princesse pour l’océan et son exploration. Les deux sœurs hawaïennes, Lilo et Nani, de leur côté, doivent leur nom à la dernière reine d’Hawaï, Liliuokalani (Lilo / Nani). La chanson Aloha ‘Oe a par ailleurs été composée par la reine lors de son emprisonnement en 1895, qui témoignait de sa solitude et de son impuissance à protéger son peuple, sentiments partagés par Lilo et Nani lorsqu’elles apprennent leur future séparation.
De même, les personnages du Roi Lion ont également leur propre signification en swahili : Simba signifie « lion », Pumbaa signifie « étourdi », Rafiki signifie »ami », Nala signifie « chance » et Sarabi signifie « mirage ». Mufasa fut le dernier roi du Kenya et Scar, dont le nom signifie « cicatrice » en anglais, s’appelle en réalité Taka, soit « détritus » en swahili. Son fils adoptif, en revanche, portera dans le deuxième opus le nom de Kovu, qui signifie également « cicatrice » mais en swahili . Le nom de la mère de ce dernier, Zira, se traduit par « haine », son demi-frère porte le nom de Nuka (« puanteur ») et sa demi-sœur, celui de Vitani (« bataille »).
Les prénoms revêtent ainsi une symbolique forte qui sert de base aux personnages, à leur personnalité et à leur histoire. Il faut par la suite leur conférer une apparence physique. Celle-ci résulte généralement des voyages préparatoires effectués dans les pays concernés mais reste relativement stéréotypée et ne tient pas ou peu compte des évolutions démographiques et du multiculturalisme observés à partir de la seconde moitié du XXème siècle. Ainsi, la princesse écossaise Mérida (Rebelle), son père et ses frères ont tous le teint très pâle et les cheveux roux et bouclés, Kenaï et son peuple (Frère des Ours) adoptent le faciès des tribus inuites, et les personnages de La Reine des Neiges sont majoritairement grands, à la peau et aux cheveux clairs. Si ces stéréotypes ont pour but premier de placer le dessin animé dans son contexte spatio-temporel, ces choix ont pu susciter quelques polémiques contre les studios lors de la sortie des longs-métrages. La plus récente touche le personnage de Maui dans Vaiana : La légende du bout du monde, dont les traits sont identiques à ceux des divinités polynésiennes, ce qui a provoqué la colère des dirigeants polynésiens accusant Disney de « fat-shaming » et de proposer une représentation de leur peuple trop stéréotypée et dégradante.
Une fois les personnages dessinés, les tenues qu’ils porteront seront également étudiées. A mi-chemin entre vêtements traditionnels et mode contemporaine à la sortie du long-métrage, les vêtements des protagonistes font l’objet de nombreux essais afin d’obtenir le résultat le plus parfait possible. Mais la tâche est loin d’être aisée. Aussi les équipes d’animation n’hésitent pas à consulter divers experts et à mener leurs propres recherches afin de concevoir des costumes à la fois convaincants et attractifs, en particulier pour la gamme Disney Princess.
A titre d’exemples purement temporels, nous pouvons citer Blanche-Neige (1937), qui arbore un maquillage (sourcils très fins, teint blanc, lèvres très rouges et yeux noirs) et une coiffure qui correspondaient à la mode et aux critères de beauté des années 1930. Ses manches courtes bouffantes bicolores, en revanche, étaient en vogue au XVIIème siècle, époque de la parution la plus célèbre du conte. La Belle au Bois Dormant (1959), de son côté, porte une robe de paysanne dont la forme se rapproche de celle des robes des années 1950. La tenue que lui confectionnent les fées, en revanche, revêt un aspect bien plus médiéval, notamment par le col pointu. Enfin la robe de Jane Porter, la compagne de Tarzan (1999), est typiquement victorienne, choix délibéré des studios d’animation de modifier l’époque de l’histoire par rapport à celle du roman original (la Reine Victoria étant décédée en 1901, alors que le roman d’Edgar Rice Burroughs n’a été écrit qu’en 1912).
Les studios ont également choisi de créer des costumes pour leurs personnages directement inspirés du pays ou continent où se déroule le long-métrage. Ainsi, le kimono que porte Mulan est bien entendu représentatif de la culture asiatique : bien qu’il s’agisse d’un vêtement traditionnel à tendance japonaise et non chinoise, cela confère une meilleure identité visuelle au personnage et à la culture représentée. Il en va de même pour le peuple de la princesse Mérida : les hommes des quatre clans portent ainsi le traditionnel kilt écossais, vêtement de guerre originaire du XVIIIème siècle, symbole de la résistance des Écossais face aux Anglais. Or, le film Rebelle n’a lieu, lui, qu’au Xème siècle. Il a donc fallu là encore privilégier les symboles, les stéréotypes et les coutumes qui confèrent au spectateur contemporain un aperçu plus identitaire du film.
Néanmoins, en dépit de ces quelques entorses historiques, le pari est réussi ! Les studios Disney n’ont de cesse de nous faire découvrir au travers de chaque film d’animation une nouvelle culture et de nouvelles histoires, plus riches en émotions les unes que les autres. La bonne nouvelle est que tant qu’il restera en ce monde des contrées inexplorées, une parcelle d’imagination (et un peu de poudre de fée), les films d’animation Disney ne cesseront jamais de nous émerveiller et de nous faire voyager. Que l’on s’envole sur un tapis volant ou que l’on plonge sous l’océan, l’imaginaire restera à jamais le plus magique des voyages…
Merci pour ce très bel article interessant ! Déjà un très joyeux Noël et une merveilleuse année 2018 remplie de magie !
Merci beaucoup pour votre commentaire :) Nous vous souhaitons de bonnes fêtes de fin d’année !