Tim Burton la filmographie et biographie

Publié par Kevin Gauthier le 10 juillet 2018 | Maj le 10 octobre 2018

Tim Burton est né à Burbank, en Californie, en 1958. Il faut savoir que Burbank est située à côté de Hollywood, et que beaucoup de studios de grandes compagnies de production s’y trouvent. Cependant, cela reste une ville très banlieusarde, avec toute l’uniformité et les codes sociaux que cela implique. L’univers dans lequel a grandi le jeune Tim Burton a donc clairement déterminé ce que deviendra sa filmographie par la suite.

Qui est Tim Burton ?

Dès son enfance, sa principale occupation, dans la vie monotone de la banlieue, est le cinéma que ce soit dans les salles ou à la télévision. C’est ainsi qu’il découvre dans sa salle de cinéma préférée le film Jason et les Argonautes, qui présage de sa passion future pour l’animation en image par image, avec dans le film la célèbre attaque des squelettes. Il est également fasciné par les films de monstres, de Godzilla à King-Kong, et aime à imaginer que ces créatures terrifiantes sont avant tout des incompris et qu’ils souffrent de leur différence. Si Burton lui-même n’est pas vraiment rejeté par les autres enfants, il est assez introverti et a du mal à communiquer (rien de très original en fait), et se trouve à l’école placé « dans la catégorie des taciturnes », d’après lui. Traversant les classes sans intérêt véritable pour les études, il se fait surtout remarquer par ses talents de dessinateur et les petits films en super 8 qu’il réalise avec des amis. C’est ainsi qu’en 1976 il entre au California Institute of the Arts, fondé par Disney.

Grâce à son admission dans cette école, Burton apprend les bases de l’animation et côtoie des grands noms de l’animation chez Disney. Il se rend alors compte qu’il lui sera difficile de travailler chez le géant du dessin animé américain tout en dessinant les créatures bizarres à qui il aime donner la vie. Il réussit tout de même en 1979 à entrer aux studios Disney et commence à travailler sur le film Rox et Rouky. C’est en fait une des années les plus difficile de sa vie car, comme on peut l’imaginer, il avait énormément de mal à dessiner des gentils renards en train de s’ébattre dans une forêt verdoyante. Il devient alors le marginal des studios, et refuse de plier à la volonté de ses dirigeants qui veulent le voir dessiner dans le plus pur style Disney. Il est par la suite engagé comme artiste-concepteur sur Taram et le Chaudron Magique, un film dont l’ambiance doit à priori mieux lui convenir. Malheureusement, il est encore une fois déçu par l’expérience puisque ses idées, décidément trop étranges pour Disney, ne seront pas retenues pour la réalisation du long-métrage Disney.

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Les soutiens de Tim Burton

Cependant, Tim Burton trouve chez Disney des gens qui le soutiennent, en la personne de Julie Hickson et Tom Wilhite. Ils lui permettent en 1982 de réaliser l’adaptation en court-métrage de Vincent, un poème pour enfants qu’il a écrit en tant qu’employé chez Disney. Le film, en noir et blanc et utilisant la technique de l’image par image, dure cinq minutes et raconte l’histoire d’un petit garçon perturbé de sept ans, Vincent Malloy, qui fuit la réalité en se mettant dans la peau de son idole, l’acteur anglais Vincent Price. Le jeune héros est en fait l’incarnation à l’image de Tim Burton, qui est lui-même un grand admirateur de Price. De plus, le film s’inspire des adaptations des nouvelles d’Edgar Allan Poe, et des histoires du Dr Seuss, qui ont beaucoup marqué la jeunesse de Burton. Enfin, la narration de Vincent est assurée par Vincent Price lui-même, et au cours du tournage Burton lie une amitié profonde avec son idole d’enfance, qui le marquera fortement et l’encouragera à continuer son œuvre de créateur. Si Vincent est comme l’avait voulu Burton, il n’est pas distribué mais gagne le Prix de la critique au Festival international du film d’animation d’Annecy.

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Par la suite, Burton réalise en 1982 pour la télévision Hansel et Gretel, une adaptation orientale du conte des frères Grimm, qui est pour lui l’occasion de travailler pour la première fois avec des acteurs. Après avoir écrit le poème The Nightmare before Chritmas (qui définit les grandes lignes de l’Etrange Noël de Monsieur Jack), il retourne derrière la caméra pour réaliser le film Frankenweenie, dont le scénario est écrit par Lenny Ripp, d’après une de ses histoires. Il s’agit d’un film en noir et blanc de 25 minutes, dont le budget atteint un million de dollars. Il raconte l’histoire de Victor, un jeune garçon dont le chien Sparky meurt renversé par une voiture. Il décide alors de le réanimer en s’inspirant du cours de sciences naturelles qu’il a suivi, où le professeur a électrocuté une grenouille morte avec de l’électricité. L’expérience réussit mais Sparky s’enfuit, semant la terreur dans le voisinage. Comme Vincent, Frankenweenie est une porte ouverte sur les sentiments de Tim Burton, et s’inspire encore une fois des films qui ont marqué son enfance, comme le Frankenstein de James Whale. Malheureusement, il est classifié comme interdit aux moins de douze ans et Disney ne le sort donc pas en salle.

Sur la lancée de Frankenweenie, Burton réalise pour la télévision Aladdin and his Wonderful lamp, adapté du conte des mille et une nuits. Mais sa carrière bascule lorsqu’on lui confie en 1985 la réalisation de Pee Wee big Adventure, un long-métrage avec Paul Reubens, une star outre-atlantique des émissions pour enfants. Il s’en suivra la sortie en 1988 de Beetlejuice, et de tous les autres films qui ont fait de Burton le réalisateur qu’on connaît aujourd’hui …

https://www.youtube.com/watch?v=cWjr7ZLVqdQ

Voici la filmographie complète de Tim Burton :

2019 –
Dumbo (Réalisateur)
de Tim Burton
2016 –
Miss Peregrine Et Les Enfants Particuliers (Réalisateur)
de Tim Burton
2015 –
Alice De L’Autre Côté Du Miroir (Producteur)
de James Bobin
2014 –
Big Eyes (Réalisateur, Producteur)
de Tim Burton
2012 –
Abraham Lincoln : Chasseur De Vampires (Producteur)
de Timur Bekmambetov
2012 –
Frankenweenie (Réalisateur, Producteur, Scénariste)
de Tim Burton
2012 –
Dark Shadows (Réalisateur)
de Tim Burton
2010 –
Alice Au Pays Des Merveilles (Réalisateur)
de Tim Burton
2008 –
Numéro 9 (Producteur)
de Shane Acker
2007 –
Sweeney Todd, Le Diabolique Barbier De Fleet Street (Réalisateur)
de Tim Burton
2005 –
Les Noces Funèbres (Réalisateur, Producteur)
de Tim Burton et de Michael Johnson
2005 –
Charlie Et La Chocolaterie (Réalisateur)
de Tim Burton
2003 –
Big Fish (Réalisateur)
de Tim Burton
2001 –
La Planète Des Singes (Réalisateur)
de Tim Burton
1999 –
Sleepy Hollow (Réalisateur)
de Tim Burton
1996 –
Mars Attacks ! (Réalisateur, Producteur)
de Tim Burton
1995 –
James Et La Pêche Géante (Producteur)
de Henry Selick
1995 –
Batman Forever (Producteur)
de Joel Schumacher
1994 –
Cabin Boy (Producteur)
de Adam Resnick
1994 –
A Century Of Cinema (Acteur)
de Caroline Thomas
1994 –
Ed Wood (Réalisateur)
de Tim Burton
1993 –
L’étrange Noël De Monsieur Jack (Producteur, Scénariste)
de Henry Selick
1992 –
Batman Le Défi (Réalisateur)
de Tim Burton
1990 –
Edward Aux Mains D’Argent (Réalisateur, Producteur, Scénariste)
de Tim Burton
1989 –
Batman (Réalisateur)
de Tim Burton
1988 –
Beetlejuice (Réalisateur , Scénariste)
de Tim Burton
1985 –
Pee-wee’s Big Adventure (Réalisateur)
de Tim Burton
1984 –
Frankenweenie (Réalisateur, Auteur)
de Tim Burton
1982 –
Vincent (Réalisateur, Scénariste)
de Tim Burton
 avorté
Nicolas Cage Va Enfin Jouer Superman ! (Réalisateur)
de Richard Donner

En voyant cette filmographie, le première chose qui semble caractéristique de la carrière de Burton est une attirance pour les histoires étranges, ne traitant pas du monde réel. Il ne semble pas pouvoir concevoir un film sans inclure des éléments fantastiques, inscrivant l’histoire dans un univers relevant de la fiction. On pourrait alors croire que le cinéma de Burton se limite à un étalage virtuose de scènes visuellement superbes, mais dénuées de sens profond. On remarque pourtant dans la liste ci-dessus un film qui met toutes ces accusations par terre : Ed Wood. On ne saurait le considérer comme un film marginal de Tim Burton, non seulement parce qu’il l’adore mais aussi parce qu’il contient exactement les mêmes thèmes de réflexion que ses autres films, entre autres : l’incompréhension, l’intolérance, la différence entre ce qu’on est et ce qu’on montre de soi, la volonté d’être soi malgré tout. Ed Wood met pourtant bien en scène des personnages ayant existés.

Les films de Tim Burton sombres mais pas que …

Les films de Burton se déroulent donc dans la réalité, en ce sens que les héros sont confrontés à des situations réelles, et réagissent de manière la plus humaine qui soit. En fait, cet aspect est involontairement masqué par une esthétique envahissante et tellement riche qu’elle nuit presque aux messages que veut faire passer Burton. Pourtant les personnages burtoniens ont une profondeur psychologique qui est souvent fondamentale dans le scénario : de Bruce Wayne à Jack Skellington en passant par Edward, tous souffrent intérieurement. Ce dernier est d’ailleurs représentatif du malentendu qui peut arriver lorsqu’on voit un film de Burton : les mains-ciseaux d’Edward sont à la fois un symbole de sa différence, une raison évidente de sa nature introvertie, et une image terriblement poétique. Il est alors facile de privilégier le côté visuel du film et d’oublier les idées qu’il véhicule. Si, au départ, dans la tête de Burton les deux aspects sont indissociables, à l’arrivée le spectateur n’est pas nécessairement touché par les émotions que porte le réalisateur à l’écran.

Comme le dit Burton : « Il ne faut pas toujours interpréter une image de manière littérale, elle est peut-être liée à une émotion ».

En effet, la complexité des symboles que renferment les images des films de Burton vient du fait que pratiquement tous ont une origine dans la vie du réalisateur, parfois même inconsciente; inévitablement, toute une partie du film nous échappe, même si certaines idées sont suffisamment explicites pour être perçues.

Cependant, je ne tomberai pas dans la démagogie outrancière en affirmant que les films de Tim Burton sont hautement philosophiques et que leur aspect visuel n’est qu’un moyen de servir les thèmes de réflexion qu’ils contiennent. Ce serait d’ailleurs dénigrer la principale qualité de Tim Burton : celle d’être un artiste et un créateur. Il est clair pour moi que ce qui rend ses films exceptionnels, c’est la beauté et la poésie qui s’en dégagent. Et la force de Burton, c’est d’avoir su imposer ses idées et sa façon de faire dans un milieu qui ne vit que pour les bénéfices. Il a cette chance (il en est conscient, et cette lucidité l’a conduit à s’intéresser à Ed Wood) de pouvoir faire des films en total accord avec ses émotions et son sens de l’esthétique tout en touchant un public nombreux et varié. Il peut faire du non-commercial qui marche, ce qui est quand même rare dans le cinéma américain actuel.

Tim Burton et la musique de ses films

En plus, il s’entoure à chaque fois d’une équipe gagnante, et si la chose est évidente au niveau du casting (voyez celui de Mars Attacks!), l’homme le plus symbolique de cette réussite est Danny Elfman. Le compositeur est à la musique ce que Tim Burton est derrière la caméra. Ils sont aussi complémentaires que sur la même longueur d’onde : les bandes originales d’Elfman apportent toujours un plus au film (je ne me remettrai pas de L’Etrange Noël de Monsieur Jack et de l’ouverture de Mars Attacks! ou Batman le Défi), et sont complètement dans l’esprit et l’esthétique générale que suit Burton. Résultat : l’aspect visuel de ses films est transcendé par la musique, et cela permet de sublimer la poésie qu’ils renferment, sur un plan purement esthétique. Grâce à cette quasi-perfection sensuelle, l’émotion et la beauté essentielle que comportent les histoires de Burton explosent à l’écran, le plus bel exemple à ce niveau étant Edward aux Mains d’Argent, qui est définitivement son film-référence (même si pour moi ce n’est pas le meilleur).

Combien de film de Tim Burton avec Johnny Depp ?

L’acteur Johnny Depp a tourné 7 films avec Tim Burton en tant que réalisateur du film

  • Edward aux mains d’argent (1990)
  • Ed Wood (1995)
  • Sleepy Hollow : La Légende du cavalier sans tête (1999)
  • Charlie et la chocolaterie (2005)
  • Les Noces funèbres (2005)
  • Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street (2008)
  • Alice au Pays des Merveilles (2010)
  • Dark Shadows (2012)
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