Analyse du film d’animation Disney Pocahontas : Une Légende Indienne

Publié par Colombe le 30 mai 2018 | Maj le 30 mai 2018

Imaginez-vous plongé au cœur du XVIIème siècle et être confronté à un choix cornélien : travailler durement pour gagner quelques maigres deniers ou… partir à la conquête du Nouveau Monde ! Rejoindre les traces des colons anglais pour découvrir les monts et merveilles des côtes de Virginie ! Hélas, aussi utopique soit cette idée, elle n’est pas entièrement joyeuse. Et bien que que la Walt Disney Company ait édulcoré les premiers chapitres de l’Amérique, elle n’en est pas moins nuancée de plusieurs aspects tant sur sa production que ses messages culturels et ethniques. C’est donc avec ce recul que nous vous proposons de redécouvrir l’histoire de Pocahontas, celle qui a su constituer l’un des mythes fondateurs des Etats-Unis.

Pocahontas : une légende contestée

  • Production : Walt Disney Pictures
  • Titre original :  Pocahontas
  • Titre français :  Pocahontas : Une Légende Indienne
  • Diffusion française : 22 novembre 1995
  • Diffusion américaine : 16 juin 1995
  • Réalisateur :  Mike Gabriel et Éric Goldberg
  • Scénario : Carl Binder, Susannah Grant et Philip Lazbnik
  • Musique : Alan Menken (et aidé par Stephen Schwartz pour les chansons)

Synopsis de Pocahontas : Une Légende Indienne

Nous sommes en 1607. Du port de Londres, John Smith part avec ses amis à la conquête des côtes de Virginie sur le Nouveau Continent. Tout semblait se profiler sous les meilleurs auspices : de nouvelles terres pour construire de nouvelles villes et propager la connaissance du monde au-delà des mers. Mais pour leur chef d’expédition, John Ratcliffe, l’objectif est tout autre : trouver tout l’or caché dans les profondeurs de la terre ! C’est ainsi que l’équipe d’exploration débarque sur les nouvelles côtes pour l’exploiter sans vergogne. Mais c’est sans compter la présence du peuple indien Powhatan qui observe, inquiet, la propagation des hommes blancs vers leur forêt. Et dire que la paix entre ses deux peuples est liée à une jeune fille insouciante qui cherche l’aventure au détour de la rivière… Pocahontas.

Le destin d’un long-métrage

De l’Histoire au cinéma pour Disney

Chez Walt Disney Company, on adore relever des petits défis. Et Pocahontas en a été un de taille, autant pour sa réadaptation scénaristique que pour sa recherche artistique ! Considéré comme le film d’animation le plus difficile jamais produit par le studio, il est aussi le tout premier long-métrage consacré à un personnage historique. Cinq années de production ont eu raison de ce chef-d’œuvre qui fut développé en parallèle du Roi Lion. D’ailleurs, les animateurs misaient énormément sur le succès de la jeune amérindienne, se désintéressant très rapidement du second projet qui, pour eux, était sans avenir véritable. Pourtant ! L’avenir a prouvé l’effet inverse : Le Roi Lion rapportera deux fois plus de bénéfices que Pocahontas qui aura marqué par sa critique mitigée. Trop stéréotypé ? Fond de musique dégoulinante ? Version politiquement trop correcte du mythe américain ?  Un peu de tout cela à la fois et pourtant on ne peut passer sur le profond travail de recherche graphique, scénaristique et musical réalisé à son sujet. Et puis disons-le : Pocahontas est, encore aujourd’hui, considérée comme l’un des plus beaux et réalistes personnages animés du répertoire Disney.

Ses récompenses

Le film Disney reçoit peu de distinction, si ce n’est peut-être les Oscars en 1996 pour la meilleure musique de film et la meilleure chanson originale, ou le Golden Globe de la meilleure chanson originale.

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Et parlons chansons, parlons voix. Les producteurs ont été assez mitigés pour le choix des doubleurs… pour la preuve que deux personnes ont interprété une même voix ! Une pour les dialogues et l’autre pour les chants. Et force est de constater qu’il en a été de même pour les doublages français où l’on retrouve :

  • Pocahontas : Mathilda May et Laura Mayne pour le chant (ainsi que Marielle Hervé pour la chanson « Si je ne t’avais connu »)
  • John Smith : Michel Papineschi (donnant sa voix à Robin Williams et John Malkovich) et Olivier Constantin pour le chant (voix de Jack Skellington dans l’Etrange Noël de monsieur Jack)
  • Gouverneur Ratcliffe : Raymond Gérôme (double Alan Rickman dans le film Robin des bois, prince des voleurs) et Patrick Rocca pour le chant (on le retrouve dans de nombreuses séries télévisées comme Navarro ou Les Cordier, juge et flic)
  • Wiggins : Elie Semoun
  • Grand-mère Feuillage : Annie Cordy (connue pour Tata Yoyo)

Meeko sent la critique se rapprocher…

Critique de Pocahontas

Quels efforts n’ont pas été fournis pour offrir aux spectateurs une immersion colorée du mythe américain ! Pocahontas en a des choses à dire et pourtant peu de gens ont reconnu entièrement le travail minutieux de ses réalisateurs. La réinterprétation du mythe, la composition de la musique ou l’interprétation stéréotypée des personnages ont su diviser les convaincus comme les sceptiques. Néanmoins, un aparté sur l’histoire est toujours intéressant pour mieux en comprendre ses critiques.

L’Histoire réadaptée

Mettons d’abord les points sur les « i » : Pocahontas a bien existé ! Née aux alentours de 1595 dans une région que l’on appelait alors Tsenacomaca (côte Est des États-Unis), Matoaka de son vrai nom (« Petite plume de neige ») était la fille du guerrier Wahunsenaca et chef des Powhatans, une confédération de tribus Natives Américaines. Elle est très rapidement surnommée Pocahontas par son village, qui signifie « petite espiègle » à cause de son caractère malicieux.

Mais contrairement à ce que nous illustre le long-métrage, Pocahontas est à peine âgée de 12 ans quand les colons anglais accostent en Virginie. Et l’expédition n’est pas menée par le Gouverneur Ratcliffe mais par John Smith, qui établit la première colonie britannique en plein cœur du territoire des Powathans en 1607. Néanmoins, les deux personnages se sont historiquement connus pour avoir travaillé ensemble. Mais si Ratcliffe est dépeint pour son avidité dans le long-métrage, il a surtout été un capitaine qui a tenté d’établir des liens solides entre sa colonie et les populations locales.

Makoata

Néanmoins, il y a toujours du vrai dans le faux

Quant à John Smith, le long-métrage dépeint une histoire édulcorée mais relativement similaire : du fait de l’intrusion dans le territoire amérindien, une série de conflits s’engage et oppose rapidement les deux communautés aux cultures contraires. Les faits énoncent rapidement que pendant l’exploration des terres de Tsenacomaca, John Smith est capturé par l’un des frères du chef Powhatan. C’est à ce moment-là qu’il rencontre Matoaka qui le sauve de son exécution. Mais pas d’histoire d’amour entre eux à l’horizon ! Contrairement à la passion illustrée dans le long-métrage, il n’existe qu’une relation amicale entre Matoaka et John. C’est notamment ce qui a permis la communication entre leurs deux peuples.

Pour la suite de leur histoire, résumons cela en une série d’allers-retours entre les colonies anglaises et l’Angleterre. Ainsi qu’une rencontre avec un certain John Rolfe, encore une fois, très édulcorée dans la suite du long-métrage « Pocahontas 2 : Un nouveau monde » …

Alors qu’en dire ?

La Walt Disney Company a toujours été friande des adaptations. Contes, mythes ou histoires vraies, quelle différence si elles permettent de donner envie aux enfants d’apprendre leur symbolique importante ! Et surtout si ces histoires se sont réellement passées. Néanmoins, le risque d’adapter cette histoire en un film d’animation a eu ses risques : l’histoire est résumée trop rapidement et on est tombé facilement dans le stéréotype. De fait, on peut penser que le long-métrage est noir et blanc, sans nuances : d’un côté, une confrontation culturelle entre deux peuples qui ont évolué dans un rythme différent ; de l’autre, un profit de la situation pour caricaturer l’appât du gain. Si Pocahontas commence enfin à être apprécié aujourd’hui aux États-Unis, son succès fut lent et peu apprécié des natifs américains, qui la voyaient plutôt comme une « bonne indienne » admirant les « blancs » et voulant vivre avec leur communauté. Une manière comme une autre de déculpabiliser de la colonisation…

Difficile ainsi de juger subjectivement un fait transmis oralement de génération en génération et trop peu écrit pour en confirmer ses faits. Néanmoins, on ne peut que saluer le geste des studios Disney, d’avoir rendu hommage à Pocahontas comme celle qu’elle était supposée être à son époque : intrépide, courageuse et aimant son peuple.

Pocahontas et l’air du jugement

Le point historique étant établit intéressons-nous alors sur ce qui aura été « techniquement » critiquable : la qualité de ses graphismes, de sa musique et de ses personnages.

Un panel de couleurs

On le sait, il est difficile de peindre aux mille couleurs l’air du vent. Néanmoins, il est appréciable de pouvoir le retranscrire au travers de détails de la forêt de Powhatans ou du bateau des colons anglais. Même si l’animation des personnages est plus privilégiée pour certains que pour d’autres, on retrouve une certaine rythmique qui se marie très bien à la musique. Le plus important reste le véritable jeu de lumière entrepris sur chaque plan : il résume le film par des couleurs contraires définissant les Powhatans d’un côté et les colons de l’autre.

Un exemple parmi tant d’autres

« Un jour tu verras, ton cœur chantera »

Qui n’a jamais chanté à tue-tête l’une des chansons de Pocahontas ? Que ce soit « Au son calme des Tams-Tams » ou l’appel sinistre de la guerre « Des sauvages », la bande-son est tout aussi colorée que son graphisme. Et point d’honneur à marquer que malgré leur poésie, les chansons n’en sont pas moins vives et explicitent la violence de certains plans. Relisez attentivement la chanson « Des Sauvages » :

« Il n’y a rien à faire avec ces païens d’Indiens, c’est une race de vipères, de bons à rien, il faut tuer ces bêtes d’une balle dans la tête, la vermine, moi je l’extermine […]/ Nous avions raison, l’homme blanc est un démon, le seul dieu qu’il adore encore, c’est l’or. Dessous sa peau de lys, ses vices se glissent, il sème la mort sans remords / […] Voyons si leur sang est rouge ou blanc […] »

Pour une équipe d’animation comme Walt Disney Animation Studios, il est rare d’y sentir de tels propos aussi bien décrits. Si le film d’animation édulcore énormément l’histoire, elle arrive à rattraper cette bévue au travers de chants forts et solennels, qui expliquent subtilement les ravages de cette colonisation.

Sage Grand-Mère Feuillage

Clichés et caricatures du film

Le romantisme est toujours présent, c’est d’ailleurs la base de la majorité de ces histoires ! Il était donc difficile de ne pas tomber dans le cliché de la relation entre Pocahontas et John Smith. La caricature permettait néanmoins de décrire beaucoup de choses en peu de temps : le conflit des peuples, l’évolution de la femme et de ses choix, le manque de communication entre les hommes, l’appel à la tolérance.

Et pourtant, ce n’est pas ce point-là qui a été le plus critiqué, mais le personnage de Pocahontas en lui-même !  Pour certains, elle est considérée comme sans charisme, froide et sans réelle motivation. Sa maturité joue beaucoup, surtout avec son design sensuel inspiré du mannequin Naomi Campbell pour les besoins de la réalisation. Même si on ne peut se reconnaître dans sa plastique, on peut néanmoins se retrouver dans son caractère : comme lorsqu’elle décide de choisir sa destinée. Il aurait été probablement difficile de le faire au travers d’un corps de 12 ans. Mais le défi aurait été intéressant à relever, car beaucoup de studios de production sous-estiment le pouvoir de réflexion d’un enfant.

Caricature et choc des cultures !

Que peut-on en conclure ?

Ce film est un concentré « d’essais » : un essai de réadaptation, un essai d’expression au travers des morales que défend la Walt Disney Company et un essai d’effort graphique qui les confortera rapidement par la suite dans leur prochaine réalisation numérique. C’est juste cet ensemble d’essais qui fait de « Pocahontas » un « essai » pour le moins réussi. Critiquable sous tous les aspects possibles, le long-métrage aura eu le mérite de relever ses nombreux défis en 77 minutes.

Analyse du film d’animation Disney Pocahontas

En parlant de ces essais, d’innombrables morales sont disséminées au travers de l’ensemble des personnages, de la situation historique ou dans la confrontation des cultures. Par où commencer quand on sait que « Pocahontas » est un concentré de débats du début à la fin ? Il faut donc se focaliser sur un seul personnage, l’élément connecteur qui a tout à apprendre des autres et de soi-même… Pocahontas !

Une ode à la tolérance

Connaissant le point de vue ethnique et culturel de l’époque, il est difficile de passer outre cette morale. Et voilà le bouleversement : une confrontation entre deux ethnies qui ont évolué différemment.

Tout d’abord parlons des Powhatans

Powhatans en réunion

Sans science véritable si ce n’est au travers des signes compris dans la nature, les Powhatans ont développé une unité quasi mystique et solennelle permettant d’user encore de ce que l’on pourrait appeler « magie » : en connexion perpétuelle avec leurs ancêtres et leur environnement. Le peuple amérindien a acquis une sagesse qui leur permet de vivre en harmonie totale, sans éprouver la nécessité d’évoluer leur savoir. Après tout ils vivent heureux, soignés et enrichis par la terre qui leur prodigue tout ce qu’il leur faut. Le tout, dans un respect mutuel !

Chez les Powhatans, pas de technologie à l’horizon, si ce n’est une profonde compréhension de la vie et de la mort. Aussi, les choses sont vues simplement : on apprend que les conflits ne sont pas forcément à base d’armes et la transmission des messages se fait oralement de l’ancien à l’enfant. Pourtant, les Powhatans font preuve d’une oisiveté sans bornes. Puisqu’ils sont heureux, ils n’ont plus besoin d’apprendre ?

« C’est la voix de la raison / Qui rythme chaque saison / En raisonnant dans nos âmes / Au son calme du tam-tam »

C’est sur cette question que les colons anglais arrivent sur les côtes de Virginie

Armés de mousquets, le regard avide de richesses, les marins sembleraient même plus sauvages que les Powhatans. Pourtant, ils leur ressemblent sur un point : ils montrent une évolution morale, néanmoins basée sur la recherche scientifique. Au prix d’une pensée parfois trop cartésienne, les colons anglais démontrent un profond intérêt envers la curiosité du monde qui les entoure, au point de créer des « nuages blancs », ces voiles sur ces bateaux qui les emmènent au bout du monde. Aucune peur ou interdiction ne les arrêtent, si ce n’est la limite de leur imaginaire.

Ici, les colons ont tout à gagner de leur expédition. La mort arrive même en second plan : si ce ne sont pas eux qui fouleront la terre de ce Nouveau Continent, leur descendance perpétuera leur trace. Pourtant, cette pensée peut être destructrice à bien des égards. Cette peur absente amène à une faim insatiable de pouvoir.

« Sur les plages de Virginie / Les galets sont diamants / Le sable d’or est infini / Les rivières sont d’argent / Une petite pépite pour ma mie / Une petite pépite pour moi / Et toutes les autres seront pour toi / Virginia Compagnie. »

Colons en action !

Et vient la confrontation

Imaginez alors ces deux peuples qui se croisent et vous aurez une confrontation d’idées sans avoir la volonté de comprendre les deux parties. Que vaut-il mieux ? Vivre sans savoir ou mourir pour savoir ?

Que devient alors la véritable richesse ? La réponse est simple :  tout ce qui est jaune n’est pas forcément d’or. La richesse n’est pas l’or enfoui dans les terres ou le fruit d’une culture alimentaire durement réalisée. La richesse se trouve dans le respect d’autrui. Écouter les propos d’une personne aux valeurs différentes de vous permettra de comprendre le pourquoi de ses croyances. Que ce soit son vécu, ses expériences de la vie et la transmission des idées reçues.

Et la relation passionnée entre Pocahontas et John en est la preuve ! Pocahontas n’est pas contre l’idée de visiter l’Ancien Continent, mais elle ne veut pas que cela empiète sur son territoire naturel. Comme John voudrait découvrir davantage la culture amérindienne, tout en voulant la faire cohabiter par des villes à l’image de ses souvenirs.

On ne peut obliger quelqu’un à penser autrement. Mais l’écouter, tenter de comprendre et voir enfin la raison de ses valeurs, permet de développer une qualité importante. Celle d’évoluer dans une valeur tant respectueuse de l’humanité que de la science. Et cette valeur s’appelle la tolérance.

 « Mais la terre n’est que poussière / Tant que l’homme ignore comment / Il peut peindre aux mille couleurs l’air du vent »

Tu es libre d’obéir

Si les dialogues du film d’animation n’étaient pas aussi poétisés, la soumission de Pocahantas aurait été très claire : fille de chef, obligée de s’engager dans un mariage de raison pour le bonheur de son peuple. La jeune femme n’a d’autres choix que de s’y plier si elle veut que son peuple perpétue son destin tranquille. Mais telle la rivière coulant dans la forêt, le cœur de Pocahantas est en recherche d’un autre destin :

« Faut-il éteindre ma flamme / Dans le lit d’un fleuve calme / En épousant Kocoum / Pour ne plus rêver à cet homme / Je voudrais tant m’évader, voyageur / Sur la rivière de ton cœur  »

Le choix cornélien

Et comme si la rivière lui répondait, John Smith se présenta à elle, avec la connaissance de nombreux voyage derrière lui :

Tout les différencie : leur valeur, leur éthique, leur manière de voir le monde. L’un cherche à envahir, l’autre cherche à s’évader. Pourtant, avec patience et tolérance, tout devient plus simple !

Pocahontas et John ne cherchent pas forcément à imposer leurs idées mais à les expliquer à leur manière au travers de faits. Seulement, user d’une mauvaise communication peut amener à une mauvaise interprétation. Il n’y a que les paroles simples, dites avec le cœur, qui permettent de saisir la vérité de chacun. Et dans cette vérité, se cache un amour passionné pour le bien-être de l’autre. Voyant le monde d’une autre manière, Pocahontas ne peut plus se soumettre à un simple avenir traditionaliste de son peuple. Elle peut changer les choses, ou du moins, amener à une ouverture d’esprit, si les deux clans acceptent de s’écouter. Il est juste dommage que la discussion doive passer par la guerre :

« C’est la mort de l’amour / Que sonnent les tambours de guerre »

Et que faire quand son propre peuple ne peut répondre à sa sagesse ? La démonstration pure et simple de la paix : elle défend John Smith au moment de son exécution et se dresse contre son père :

« Regarde-les tous ! Voilà où conduit le chemin de la haine et de la violence. Voici le chemin que je veux suivre, père. A toi de choisir le tien. »

« Si tu veux le tuer, tu devras me tuer d’abord ! »

« J’ai choisi de l’aimer »

Peindre aux mille couleurs l’air du vent, c’est aimer au-delà de tout préjugé. Qu’importe le passé de chacun si nous sommes incapables de tendre l’oreille. Pocahontas est la seule à avoir compris ce qu’ « est le droit chemin » : elle a su ouvrir son cœur et choisir son propre destin, au-delà de l’amour qu’elle porte à son entourage. Et elle a fait ce choix pour leur bien à tous et son propre bonheur. Et c’est ainsi que Pocahontas fait preuve d’une sagesse plus grande que n’importe qui. Comme le dit son père :

« Nous sommes tous animés par la colère de notre cœur, mais elle seule parle de courage et de fraternité. »

Une conclusion à la mesure d’une flamme illuminant la nuit

A la manière des cheveux de Pocahontas volant au gré du vent, elle seule décide de son destin, si tant est qu’il permet d’amener une richesse plus grande qu’une richesse matérielle. Le bonheur ne dépend pas forcément de nous, il dépend de la manière dont on le maintient. Et cela se symbolise parfois par un simple geste, comme celui de Pocahantas qui, assise au pied de Grand-Mère Feuillage, noue ses cheveux en une natte tombant le long de son dos. Pocahantas détermine ainsi son propre destin, et matérialise son lien avec John par le biais de sa coiffure tressée. Elle reste pourtant une femme libre, restant auprès de son peuple pour lui transmettre sa sagesse tout en n’oubliant jamais John :

« Quoi qu’il puisse arriver, je serais une flamme dans ton cœur. Pour toujours. »

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