Le treizième film documentaire de Disneynature, Blue, réalisé par Keith Scholey et Alastair Fothergill, nous plonge au cœur des océans, baignés de couleurs majestueuses et paisibles, avec des paysages d’une beauté pure. Keith Scholey, réalisateur britannique originaire de Tanzanie a ainsi co-réalisé son troisième film Disneynature (Félins en 2012 et Grizzly en 2014). Sa première passion étant le monde aquatique, il a tout naturellement proposé ce projet à la direction de la firme, qui fut accepté immédiatement. Le britannique Alastair Fothergill a également beaucoup œuvré pour Disneynature. Il signe avec Blue sa sixième collaboration, après Grizzly, Chimpanzés, Félins, Au royaume des Singes et Un jour sur Terre. Découvrez ce nouveau film Disney avec un nouveau regard sur les fonds marins, dont nous avons déjà parlé au cours de ces derniers mois.
Informations techniques
- Production : Disneynature
- Titre original : Dolphins
- Titre français : Blue
- Sortie française : 28 mars 2018
- Sortie américaine : 20 avril 2018
- Durée : 1h18
- Long-métrage live 2D
- Réalisateur : Keith Scholey, Alastair Fothergill
- Scénario : –
- Musique : Steven Price
Synopsis
Parce que l’océan recouvre plus de 70% de la surface de notre planète, Disneynature nous fait plonger dans les profondeurs d’un environnement somptueux et fragile, où les dauphins sont les guides d’une aventure passionnante. Le jeune Blue partage son quotidien et son apprentissage de la vie et fait également découvrir l’environnement d’autres protagonistes du monde sous-marin. Évoluant autour de paysages paradisiaques, ce film documentaire Disney vous fera découvrir la richesse, la beauté mais également les dangers de ce monde sauvage.
Un rôle pédagogique
De bien des manières, Disneynature apporte des outils pédagogiques complets à son public. Par exemple, dans les milieux scolaires, les enseignants sont invités à utiliser un support pédagogique complet téléchargeable via le site zoom.disneynature.fr, et pouvant s’intégrer parfaitement au parcours scolaire dans plusieurs niveaux. Associer la magie Disney au travail des scientifiques ayant participé à ce projet fait partie d’une prise de conscience, d’une transmission des résultats de recherches à un niveau accessible au grand public, et montre que la firme s’inscrit dans une démarche bien au-delà du divertissement.
Outre l’aspect film documentaire, des équipes de scientifiques accompagnent les équipes de tournage pour former des partenariats mêlant le divertissement, la découverte et la science. C’est à cette occasion que Disneynature collabore avec Tara Expéditions pour partager des heures et des heures de tournages dans le but d’étudier les évolutions, les modes de vies, les comportements mais également ces phytoplanctons qui représentent une source d’étude du génome bien plus important que celui de l’homme.
Dans le projet lié à Blue, c’est une référence au travail initié par le commandant Cousteau, adapté à notre nouveau siècle.
Blue, un jeune dauphin
Par son titre anglais Dolphin, le film fait référence au prénom donné à un jeune dauphin de 3 ans. Vivant continuellement auprès de sa mère, il est encore en phase d’apprentissage de la vie. Ainsi, Blue est le fil conducteur de ce film documentaire, qui nous plonge durant 1h30 au cœur du poumon bleu de notre terre. Nous découvrons ainsi que les dauphins font preuve d’une intelligence qui pourrait remettre l’ego de l’homme à rude épreuve, tout comme un grand besoin de contact et d’une agilité remarquable (mais cela vous le saviez déjà).
Même si le dauphin fait partie des mammifères ayant une forte préférence et un attachement pour l’homme, Blue nous apprendra qu’un animal sauvage reste avant tout un animal sauvage : il doit lutter pour survivre, même auprès de ses congénères.
Au travers du film, Blue nous fera découvrir son quotidien, son apprentissage mais également ses aventures avec sa mère et auprès de son groupe.
De nombreux acteurs dans le film
Contrairement à beaucoup d’autres films documentaires de Disneynature, Blue ne parle pas uniquement de la vie de notre jeune dauphin. Il laisse place au fil de l’histoire à d’autres acteurs : la baleine à bosse, l’orque, le requin tigre, la squille multicolore, le poisson perroquet à bosse, la tortue verte ou encore le corail. Ce dernier étant un organisme vivant contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, il est généralement relégué en un élément de décors. De ce fait, le film Blue veut également rendre hommage à ce relief qui est en grand danger.
La baleine à bosse et l’orque
Blue croise sur son chemin cette gigantesque baleine à bosse et son jeune baleineau. Ainsi, le spectateur découvre comment ces animaux communiquent entre eux, et quels dangers les menacent. Afin de capturer ces images, l’équipe du tournage a dû rivaliser d’imagination pour pouvoir approcher ces mammifères sans pour autant se faire bousculer. La technologie étant une aide précieuse, l’équipe a pu utiliser de nouveaux dispositifs comme des nouvelles caméras submersibles fixées sous la coque du bateau, des drones, ou encore une caméra stabilisée installée sous un hélicoptère. Cette dernière technique étant une forte évolution car jusqu’à présent les images tournées à bord d’hélicoptères n’étaient pas stables du fait des mouvements de l’appareil et des contraintes de vol.
La squille multicolore et le poisson perroquet à bosse
Ces deux animaux vivent dans les récifs coralliens, et vivent en symbiose. Alors que le poisson perroquet à bosse se nourrit d’algues présentes sur les coraux morts, il recycle le corail en produisant du sable, qu’il rejette. Ce poisson qui peut atteindre 100 kilogrammes peut également mesurer jusqu’à 1,30 mètre. Son bec puissant permet de broyer les morceaux de coraux et permet d’élaguer les récifs, tel un jardinier des mers.
Les morceaux de corail qui lui échappent sont très utiles à la squille multicolore. Cette étrange crevette géante aux couleurs bariolées et aux yeux tout droit sortis d’un film de science-fiction est en fait le personnage le plus attachant du film. Obsédée par le nettoyage, elle fabrique son habitat sous forme d’un tunnel avec les débris de coraux. Attention toutefois aux apparences, ses pinces marteaux sont redoutables et incroyablement fortes. Quant à ses yeux, ils sont capables de voir nettement plus de couleurs que l’homme, les définissant comme étant les yeux les plus complexes du monde animal. Ils peuvent bouger indépendamment l’un de l’autre, parfait pour détecter ses proies et ses prédateurs.
La tortue verte
Il ne faut pas croire aux apparences, les tortues sont loin d’être des animaux aussi lents que les paresseux. Sous l’eau, elles sont incroyablement agiles. Le film Blue vous le montrera. La tortue verte participe également à l’équilibre de la flore sous-marine, en se nourrissant d’algues, favorisant ainsi le développement des végétaux. Elle vit également en symbiose avec son environnement : en rendant visite fréquemment à des petits poissons comme les labres nettoyeurs ou autres petites crevettes qui se font un festin des restes coincés dans les dents de leur « patients » ou des parasites sur leurs carapaces. C’est alors qu’une zone libre où toute agression est proscrite permet de faire de ce « spa » un lieu où la nature rappelle que le monde n’est pas fait que de prédateurs et de proies.
Les autres acteurs et figurants
Nous laissons au spectateur la liberté de découvrir les autres trésors de Blue. Il est toutefois inévitable de passer outre le grand requin tigre à faire des frissons, mais au final d’un incroyable charisme. Ainsi, tous ces autres compagnons que croise notre dauphin guide nous offrent un accueil, toujours accompagnés de paysages envoûtant. On rêverait presque de pouvoir accompagner ces équipes de tournage.
Blue vu par son réalisateur et son équipe
Nous avons eu le privilège de rencontrer une partie de l’équipe du film, lors d’une conférence de presse organisée pour la sortie de Blue. A cette occasion, Keith Scholey nous fait partager sa passion pour le monde sous-marin et tropical dans lequel il a grandi au Kenya, devant les reportages du commandant Cousteau et se lance alors dans des études de zoologie. Ainsi, pour Keith, Blue est le premier film Disneynature tourné dans un écosystème profitant des nouvelles avancées technologiques, dans le but de montrer les dangers dans cet environnement et d’emporter le public vers le monde des dauphins. De ce fait, le réalisateur a souhaité créer une histoire forte autour de cet animal charismatique, ayant des comportements ressemblants fortement à ceux de l’homme, avec comme contrainte d’approcher les dauphins pour les étudier : car il y a très peu d’endroits dans le globe où vivent des dauphins qui peuvent tolérer la présence de l’homme.
Réaliser un film documentaire tel que celui-ci nécessite beaucoup plus de temps que pour tout autre type de film, et cela Disneynature en a pleinement conscience, et laisse ainsi au réalisateur plus de liberté pour présenter un film de qualité sur une durée plus longue. C’est aussi ce qu’à déclaré Denis Lagrange (chef opérateur et spécialiste animalier) :
« Il est rare d’avoir du temps pour faire un tel film documentaire animalier, sauf chez Disney. »
Les équipes de tournage se sont déplacées sur dix sites différents, tout autour du monde, à savoir :
- La mer rouge en Égypte (trois visites de quatre semaines de tournage) pour observer les dauphins jouer avec des coquillages,
- L’Afrique du Sud pour les voir surfer dans les vagues,
- Fakarya (Polynésie Française) et Tahiti pour les scènes de jeux,
- L’Australie, également pour les scènes de jeux,
- Les Bahamas pour les dauphins mais également les requins tigres,
- Key Largo (Floride) pour la scène de pêche dans des cercles de boue,
- Hawaï, à la rencontre des baleines à bosse,
- Le Mozambique pour le comportement des dauphins et des raies,
- Le détroit de Lambeh et Wakatobi en Indonésie pour ses récifs de corail et la squille multicolore,
- Sipadan en Malaise pour la grotte aux tortues et les poissons perroquets à bosse.
Des prises de vues essentiellement sous l’eau
Certes, ce n’est pas une surprise : Blue a été tourné essentiellement en milieu subaquatique. Pourtant quelques scènes ont été réalisées grâce à des drones (qui, rappelons le, est une technologie relativement récente) ainsi qu’à l’aide de caméras embarquées en hélicoptère avec un nouveau système de stabilisation de l’image, combiné à des balises (placées sur les orques ici). De plus, certaines images proviennent d’une nouvelle caméra Cineflex de qualité, installée sous la coque du bateau, lors du tournage avec les baleines (pour lesquelles nager à proximité est impossible).
Le chef opérateur Denis Lagrange nous fait partager également son expérience du tournage dans de telles conditions. Sachant que, de manière générale, les bulles d’air sont considérées comme un signe d’agression auprès des animaux marins, les plongeurs sont équipés d’équipements spécifiques comprenant un système de recyclage d’oxygène offrant une autonomie de quatre heures (contrairement à une heure pour une bouteille de plongée classique). A cela s’ajoutent des combinaisons spécifiques pour la plongée auprès des requins tigres, une cotte de maille de plus de quinze kilos qui s’ajoute à leur matériel.
Enfin, l’éclairage ayant une importance primordiale pour offrir au public ces images époustouflantes, les équipes ont eu recours à la lumière artificielle à cause de la profondeur, ou encore pour les tournages de nuit. Mais pour ne pas perturber toute cette faune et cette flore, il a fallut ruser pour que la lumière soit la plus naturelle possible, et demander aux plongeurs de manipuler douze kilos d’équipements supplémentaire. Sans oublier les équipements de communication et les caméras…
Bien sur, inutile de vous préciser que les plongées sont minutieusement préparées avec une priorité à la sécurité et la préservation des lieux, car travailler sous une profondeur de trente mètres durant des heures mais également la nuit requiert une condition physique… et un grain de folie (comme le souligne avec humour Keith Scholey).
Les animaux sauvages et l’étude scientifique
Approcher des animaux sauvages sans danger, juste dans le but de les étudier (et filmer), n’est pas chose aisée. Étant inconnu pour lui, tout animal percevra cette approche comme une agression qui se traduira soit par la fuite, soit par l’attaque. La première règle à savoir, comme nous le précise le réalisateur Keith Scholey, est qu’il revient à l’animal de décider et de provoquer la rencontre avec l’homme : se faire accepter prend ainsi beaucoup de temps, et ne pas les gêner reste une priorité.
Les requins tigre ne sont pas des prédateurs pour l’homme, tout comme le montre le film Blue avec plus de cent spécimens dans une scène. Ils sont d’ailleurs persécutés sans raison. Cependant, Denis Lagrange et Keith Scholey partagent une anecdote de tournage :
« Sachant que les requins tigre dorment le jour, il se nourrissent la nuit. Lors de ce tournage, le cameraman a échappé à une morsure de requin, car un petit poisson est venu se réfugier sous son bras pour éviter une fin tragique. Le requin n’a pas cherché a attaquer le plongeur mais seulement attraper sa proie.[…] Cette grosse concentration de requins a toutefois inquiété les plongeurs […] que l’on peut comparer au trafic routier à Los Angeles. »
Disneynature a travaillé sur ce projet en collaboration avec la fondation Tara Expéditions. Ainsi, les images tournées ont été offertes aux scientifiques dans le but de faire avancer leurs recherches, et de lutter contre la persécution des océans et pour la préservation de la vie sous-marine. L’impact de la pollution des océans par le plastique, le tourisme et les activités maritimes fait partie des domaines de recherche des acteurs de cette fondation. Toutefois, Tara Expéditions ne lutte pas pour une écologie de la peur mais plus pour une écologie de la beauté et de la sauvegarde, dans cette époque charnière où tout bascule.
La narration
L’actrice Cécile de France a prêté sa voix pour accompagner le spectateur tout au long du film, et Owen Wilson en version américaine. Une chose est certaine, elle le fait avec talent. Mais pour compter cette histoire, un gros travail préparatif de narration a été fait. Pour cela, Gilles Bœuf a collaboré avec les équipes pour amener le film Blue à son paroxysme. Gilles Bœuf a un grand parcours professionnel : professeur à l’université Pierre et Marie Curie, ancien président du Museum National d’Histoire Naturelle durant 7 ans, océanographe, il a participé également à la narration du film Disney Pollen. Ce travail de narration, outre le fait de donner une histoire à Blue à partir de ces images, doit également faire passer un message grave mais positif, un fil rouge sur l’écosystème.
Gilles nous explique que contrairement au littoral, aux lacs et aux fonds marins, l’océan ne peut être détruit. Ce qui recouvre plus de 70% de la surface de notre Terre est également notre principale source de vie (plus de 25 000 médicaments proviennent des ressources sous-marines).
Notre avis sur Blue
Vous l’aurez compris, les films Disneynature sont différents des autres studios Disney, et c’est justement cela qui en fait une force. 2018 est l’année du dixième anniversaire de ce label made in France, créé par Jean-François Camilleri et toujours basé à Paris, dans les locaux de la Walt Disney Company France. Ces films documentaires n’ont pas pour vocation de faire culpabiliser le public avec les dangers liés à la pollution de l’homme, mais plutôt dans un but de découverte, de voyager au cœur d’un monde où l’homme ne s’aventure pas. Blue est d’ailleurs un film conseillé et recommandé pour toute la famille
De ce fait, Blue est un film incroyable ! Raconter une histoire dans laquelle il est impossible d’écrire un scénario (rappelons que le film parle uniquement d’animaux sauvages et non dressés), requiert des semaines et des mois de tournages au risque de ne pouvoir utiliser que quelques secondes de prises de vues.
Lors de la projection du film, nous avons ressenti une grande sérénité, un moment cocooning bien installé dans notre fauteuil, à parfois en oublier que nous sommes sous l’eau (de par l’absence d’éléments comme la surface de l’eau, des bulles d’air…). Ce moment de découverte haut en paysages et en couleurs met en valeur les récifs coralliens qui sont d’habitude recalés au stade de décors et non d’acteurs.
L’histoire se veut fluide et parsemée de moments d’actions (n’oublions pas que nous sommes dans un environnement sauvage). La narration par Cécile de France apporte une touche de douceur supplémentaire.
Les films Disneynature sont tous inscrits autour de quatre valeurs principales : raconter des histoires vraies, travailler dans la confiance et pour le bien-être du public familial, offrir des films de qualité, et responsabiliser pour offrir un avenir à la planète. Ces valeurs étant également communes à la Walt Disney Company, c’est une continuité qui s’offre au monde, au respect de la terre sur laquelle nous ne faisons qu’un court passage comparé aux espèces animales.