Le mois d’août 2024 a été chargé en informations entre la conférence D23 sur les parcs Disney et l’étude TEA (Themed Entertainment Association) annuelle, qui illustre l’intendance des parcs dans le monde. La première a déçu pour Disneyland Paris par manque de nouveautés annoncées tandis que la seconde montre que le complexe Disney est toujours en première place européenne et de loin. Il y a donc une véritable contradiction entre le ressenti des fans sur les réseaux sociaux, critiquant le manque d’investissement dans les parcs de Disneyland Paris et les résultats concrets. L’occasion pour nous de faire le point.
État des lieux de l’investissement dans les parcs
2018, c’est l’année durant laquelle a été annoncé le plus gros investissement de la Walt Disney Company pour Disneyland Paris, à savoir 2 milliards d’euros. Outre l’amélioration de l’offre hôtelière et des spectacles, ce budget avait pour objectif principal la création de l’extension du parc Walt Disney Studios incluant, entre autres, un lac et son point de restauration et de nouvelles zones thématiques. De plus, cela comprenait la transformation du land Backlot en Marvel Avengers Campus qui, malgré une prévision d’ouverture en 2021, a ouvert ses portes le 20 juillet 2022, notamment à cause des retards dus à la pandémie de la COVID-19.
Ces 20 dernières années, on observe que la majorité des investissements faits à Disneyland Paris ont concerné le parc Walt Disney Studios. Et cela est normal puisque, issu de la folie Eisner, ce parc était un véritable espace vide lors de son ouverture en 2002, si bien qu’il fallait le compléter. Donc, entre 2007 et 2018, ce sont de nombreuses attractions cultes (comme Twilight Zone Tower of Terror ou Crush’s Coaster) et deux lands (Toy Story Playland et Ratatouille) qui ont vu le jour. Pendant ce temps là, si on exclut la re-thématisation de Space Mountain : Mission 2 en Hyperspace Mountain (2017), la dernière nouveauté au parc Disneyland est Buzz Lightyear Laser Blast en 2007.
Avec ce rappel en tête et les annonces récentes de l’ouverture du land World of Frozen en 2026 et la construction du futur land Le Roi Lion pas avant 2028 théoriquement, on peut se questionner sur un manque d’investissement de la Walt Disney Company dans son resort parisien, surtout quand on compare à ce qui se fait dans les parcs américains. Mais quelles sont les explications à cela ?
Le manque de concurrence européen
C’est la première raison à laquelle l’équipe de Magic Actus a pensé après réflexion sur le sujet. Lorsque l’on regarde les chiffres de la dernière étude TEA sur l’intendance des parcs à thème en 2023 (avec comparatif par rapport à l’année précédente), non seulement le parc Disneyland est largement devant mais en plus, il est en progression (+5 %) après avoir retrouvé sa fréquentation pré-COVID en 2022. Ainsi, avec ses 10,4 M de visiteurs en 2023, il dépasse facilement Europa Park qui affiche 6 M de visiteurs (+11 %). Mieux encore, le parc Walt Disney Studios (+6.7 %) atteint la 3ème place, dépassant le parc Efteling (+2.4 %) qui tenait cette place jusqu’à maintenant.
Ainsi, on voit bien que malgré un manque d’investissement côté attractions pour Disneyland Paris, le resort attire toujours plus de visiteurs et ce, même si les tarifs ont augmenté dans presque tous les domaines. Grâce à une nette amélioration de son offre hôtelière, l’ajout de spectacles impressionnant et un marketing destiné à offrir des « séjours d’une vie » aux touristes étrangers, les résultats sont positifs et ne pas vouloir investir « plus » se justifie.
La situation n’est pas la même outre-Atlantique, en particulier en Floride où le concurrent direct de Walt Disney World Resort, à savoir Universal Studios Orlando, un nouveau parc, Epic Universe, dès 2025. Le 4ème parc du resort, localisé sur un site de 300 hectares, comprendra un nouvel hôtel, de nouveaux restaurants et pas loin de 50 attractions se répartissant sur 5 lands dont 4 exclusifs à Orlando, le tout « relié » par des tuyaux plongeant dans des univers uniques :
- Super Nintendo World, avec une nouvelle zone Donkey Kong ;
- Celestial Park, la zone centrale ;
- Un 3ème land Wizarding World of Harry Potter, représentant le ministère de la Magie de Paris dans les années 30 ;
- La licence Dragons et l’île principale de Berk mises en avant dans le land How to Train a Dragon : Isle of Berk ;
- Et le très mystérieux Dark Universe qui rendra hommage aux créatures historiques du cinéma telles que Frankenstein ou les loups garous.
Cette menace à poussé la Walt Disney Company à proposer de nombreuses nouveautés pour les années à venir avec quasiment 4 nouvelles extensions dans les parcs du resort floridien :
- Une transformation du mythique land Frontierland avec l’ajout d’une zone Cars au parc Magic Kingdom. Cela sera suivi par l’arrivée d’un land sur les vilains Disney ;
- Un nouveau land Monstres et Compagnie au parc Disney’s Hollywood Studios ;
- Une transformation totale du land Dinoland U.S.A. qui deviendra prochainement Pueblo Esperanza avec l’utilisation des licences Encanto et Indiana Jones au parc Disney’s Animal Kingdom.
Même Disneyland Resort met les bouchées doubles côté nouveautés avec un agrandissement du land Marvel Avengers Campus et l’arrivée de nombreuses attractions originales. Et c’est en cela que la concurrence est intéressante : elle pousse les uns et les autres à proposer toujours plus de nouvelles expériences dont le but premier est la satisfaction des visiteurs.
Même si on voit une augmentation de l’intérêt pour les parcs à thèmes en Europe, le fait qu’il n’y ait pas de concurrence entraine la mainmise d’une marque : Disney. Et tant que ce sera le cas, on verra toujours une amélioration à deux vitesses entre les parcs américains et européens. Et vous, qu’en pensez-vous ?