S’il est entendu que la firme aux grandes oreilles prévoit étendre son empire toujours plus loin et notamment de plus en plus intensément dans le marché asiatique, il faut aussi prendre en compte certains paramètres primordiaux et maîtriser leur variations pour à la fois favoriser les nouveaux liens entre continents asiatiques et nord-américains, et développer l’industrie extérieure de la société de Mickey.
Disney à l’assaut de la Chine
Tout ceci est admis sur le territoire nippon, par exemple, grâce notamment à sa destination Tokyo Disney Resort. Mais certains pays comme l’Inde ou la Chine sont en plein essor dans ce domaine. Ce dernier état est un chantier vaste en tout point pour The Walt Disney Company, qui cherche à exploiter davantage le pouvoir d’achat du peuple chinois par le biais de produits de collection et interactifs, ainsi que par l’ouverture, l’an prochain, du sixième resort Disney, Shanghai Disney Resort. Le PDG de The Walt Disney Company China, Stanley Cheung, est fermement impliqué dans cette mission première : redonner un sens culturel à Disney, propre à ce pays, mais aussi et surtout faire en sorte que les chinois atteignent le chiffre de 100 milliards d’heures d’expériences Disney dépensées chaque année à partir de 2022. Selon les statistiques de l’industrie, la valeur de marché des médias et du divertissement en Chine devrait être de 43 milliards de dollars US en 2014 et de 89 milliards de dollars US en 2018, principalement grâce aux produits numériques et aux jeux. Disney compte s’attarder sur les supports mobiles et les multi-écrans, atouts considérables en termes de profit.
« Compte-tenu de la constante évolution du paysage numérique et des médias, nous nous mettons constamment au défi dans les façons de nous connecter avec notre public », a déclaré M. Cheung. « Notre objectif en Chine reste le même -apporter du contenu aux consommateurs sur toutes les plateformes qu’ils préfèrent ». « Connecter les gens avec les sciences et les technologies les plus modernes est essentiel si Disney veut explorer le marché chinois », a-t-il dit. L’entreprise travaille déjà avec l’application de communication locale WeChat.
Le merchandising Disney est un domaine en totale expansion actuellement en Chine et ne fera que se bonifier d’ici 2015 grâce à l’effet positif de l’ouverture des portes de Shanghai Disney Resort, un relais essentiel d’achat des produits de consommation Disney. La pré-dominance culturelle de la Chine, mêlée à l’histoire de Disney et au savoir-faire de Walt Disney Parks & Resorts, renforcera l’ancrage de la société sur le territoire chinois mais aussi le lien affectif et économique entre les chinois et Disney. Et tout a été pensé pour espérer satisfaire au mieux les attentes des millions de futurs visiteurs avides de magie et de féerie. Pour la première fois dans l’histoire des Parcs Disney, un land totalement dédié au monde de la piraterie et des flibustiers sera proposé dans le Parc, en totale imbrication avec le succès planétaire de la franchise cinématographique Pirates of the Caribbean. La ville de Shanghai possédera le plus grand magasin de produits dérivés Disney du monde, dans le quartier financier de Lujiazui. Il devrait ouvrir en mars 2015. Doté d’un espace de 5000 mètres carrés, ce lieu unique comportera une partie consacrée à la vente et une esplanade de plein air évidemment thématisée sur l’univers Disney. C’est en ce sens que l’image de la marque n’en sera que plus renforcée auprès des touristes et auprès des chinois eux-mêmes. M. Cheung ajoute qu’il est confiant au sujet des ventes : les produits de la boutique qui y seront vendus ne seront pas proposés dans d’autres canaux de distribution. Le PDG de l’une des plus grandes filiales étrangères de The Walt Disney Company affirme néanmoins qu’à l’heure actuelle, aucun projet d’ouverture d’autres boutiques de ce type n’est prévu en Chine, et c’est plutôt logique quand on constate l’étendue d’investissement du premier. Il faudra attendre les premiers résultats de cette boutique pour en voir émerger éventuellement d’autres dans d’autres métropoles. Ainsi, le plus grand Disney Store jamais construit devra relever tous les défis de cette nouvelle ère Disney chinoise.
Rappelons, par ailleurs, que dans ce souci toujours perpétuel d’exploiter au maximum la machinerie chinoise et son potentiel, Disney a vu les choses en grand en commençant à implanter progressivement une industrie cinématographique florissante, qui pourrait rivaliser avec Hollywood, grâce à l’accord conclu avec des partenaires tels que Shanghai Media Group Pictures, qui s’efforcera de co-produire des films et des téléfilms labellisés Disney, en vue de les exporter partout ailleurs dans le monde. Mais les chinois en seront évidemment les premiers bénéficiaires et donc les premiers consommateurs directs. Un réel engouement de collaboration : là où les cinéastes chinois devront redoubler d’efforts pour viser haut et atteindre la « qualité » Disney, ce seront les auteurs et scénaristes américains qui leur soumettront les projets, le but étant de créer des histoires originales et inédites à grand renfort de divertissement, tout en garantissant l’intégration d’éléments propres au folklore des différentes régions de Chine, tout ceci dans le but ultime de valoriser la culture de grand pays économique, mais d’attirer concomitamment ses consommateurs vers Disney. Le marché national une fois établi, le marché international sera une étape supplémentaire à gravir, en exportant ces productions dans le reste de l’Asie, en Amérique, en Europe…