Fantasia

Publié par Cyril le 1 septembre 2017 | Maj le 4 mars 2018
  • Production : Walt Disney Pictures
  • Titre original :  Fantasia
  • Titre français :  Fantasia
  • Sortie française : 6 novembre 1946
  • Sortie américaine : 1er octobre 1940
  • Durée : 125 minutes
  • Long-métrage d’animation 
  • Réalisateur : James Algar, Samuel Armstrong, Ford Beebe, Norman Ferguson, Jim Handley, Thornton Hee, Wilfred Jackson, Hamilton Luske, Bill Roberts et Paul Satterfiel
  • Scénario : Joe Grant et Dick Huemer (en général), Lee Blair, Phil Dike et Elmer Plummer (pour la Toccata et fugue pour orgue en Ré Mineur), Sylvia Holland, Norman Wright, Albert Heath, Bianca Majolie et Graham Heid (pour Casse-noisette), Perce Pearce et Carl Fallberg (pour L’Apprenti Sorcier), William Martin, Leo Thiele, Robert Sterner et John Fraser McLeish (pour Le Sacre du Printemps), Otto Englander, Webb Smith, Erdman Penner, Joseph Sabo, Bill Peet et George Stalling (pour La Symphonie Pastorale), Norman Ferguson et Thornton Hee (pour La Danse des heures) et Wilfried Jackson (pour Une Nuit sur le Mont Chauve et Ave Maria).

critique fantasia

Le long métrage des Walt Disney Animations Studios

Troisième long-métrage des Walt Disney Animations Studios, Fantasia est à lui seul le mélange du renouveau mêlant avec ingéniosité et délicatesse la fusion entre musique classique et animation. Avec toujours la même idée en tête mais plus aiguisée, le public de Fantasia se devait, par l’éblouissement de ce spectacle, d’être réceptif aux différents effets produits. Malheureusement, il n’en fut rien et l’échec arriva. Mais avec du recul, certains ont compris ou du moins, on pu ressentir la volonté ultime de Fantasia retranscrite par des artistes toujours aussi talentueux et par le savoir-faire de l’orchestre de Philadelphie dirigé par Leopold Stokowski, chef d’orchestre britannique connu pour sa transcription de la Toccata et fugue pour orgue en Ré Mineur. Projet proposé par Walt Disney en personne au célèbre chef d’orchestre, Fantasia commença donc à prendre vie…

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Un regard novateur pour une approche complètement inattendue

Expérimentation sans dialogue, Fantasia communique par la « simple » utilisation d’images vivantes. Racontant une histoire en sept séquences animées qui illustrent huit morceaux de musique classique, ce chef d’œuvre retrace les plus grandes créations de la Toccata et Fugue pour orgue en Ré Mineur en passant par L’Apprenti Sorcier ou Une Nuit sur le Mont Chauve et Ave Maria. Sans transitions « sèches », chaque séquence est précédée d’une courte introduction avec l’orchestre placé en ombre chinoise. Fantasia est la mise en abîme du spectacle, voire de l’art en général. Dès le commencement, nous, spectateurs, nous entrons dans une salle de spectacle. Le rideau s’ouvre, nous voyons une scène, des silhouettes de musiciens qui s’installent, prêts à jouer et un grand écran bleu en guise de fond. Est-ce vraiment « ça » le nouveau Disney ? Puis, entendant un bruit, nous, spectateur, nous nous taisons. Le chef d’orchestre parle, s’adressant à son public. En effet, avant de plonger dans cet univers particulier, trois point primordiaux sont à savoir, comprendra qui pourra : il y a la musique dite narrative qui raconte une histoire, la musique dite illustrative qui évoque une ou plusieurs images et il y a la musique dite absolue qui n’est présente que pour jouer son rôle premier, celle de la musique.

Anthologie donc, la première séquence composée de Toccata et Fugue pour orgue en Ré Mineur du célèbre Jean-Sébastien Bach et d’illustrations pastelles et de formes extraordinaires, nous, spectateurs, sommes emmenés dans le vif du sujet. Animations conçues tout d’abord par Oskar Fishinger puis par Sam Amstrong car jugé moins avant-gardiste et plus figuratif, le décor est posé : nous entrons dans un ballet aux mille et une couleurs, aux mille et une sensations. Par ce grand et impressionnant lever de rideau, le spectacle peut enfin commencer.

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La séquence avec Casse-noisette

S’ensuit la deuxième séquence composée de Casse-noisette, célèbre ballet-féérie écrit par Piotr Ilitch Tchaïkovski, et illustrée par des images drôles comme les champignons dansant sur la danse chinoise. S’ajoutent à cela des fleurs tournoyantes, des charbons dansants, des elfes ou encore des fées pour un peu plus de magie.

En continu du fameux ballet, dans la prolongation de cette symphonie sons et couleurs, vient s’ajouter le passage le plus célèbre de Fantasia, L’Apprenti Sorcier, poème de Johann Wolfgang Von Goethe et repri par la composition musicale de Paul Dukas. En une seule séquence, nous, spectateurs, vivons l’apothéose de Fantasia. Arrivé au sommet de sa réussite, Mickey, qui au départ devait être remplacé par Simplet, éblouit tout le monde. Par son rôle de Grand Créateur, du Sorcier, la petite souris, sans dire un mot et vêtue d’une bien trop grande toge, remplace pour un cours instant la place du chef d’orchestre et dirige avec habilité la création.

En découle la séquence inspirée du ballet Le Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky. Relatant la formation de la Terre ainsi que la venue des dinosaures, cette partie est la plus longue mais une des plus détaillées. En effet, les nombreux artistes des Walt Disney Animations Studios voulurent, toujours dans la même idée de conception de Fantasia, mélanger réel et irréel. Un mélange subtil entre la nature avec des dinosaures très réalistes et le fantastique avec des lutins.

Enfin, pour clore cette aventure pour le moins originale et surprenante, laissons place à la réorchestration de Modeste Moussorgki, Une Nuit sur le Mont Chauve, ainsi que de la célèbre composition de Franz Schubert, Ave Maria. Inspirée d’une légende ukrainienne où, pendant un jour précis, des sorcières se devaient d’organiser un sabbat sur une montagne, Une Nuit sur le Mont Chauve est la séquence la plus effrayante de Fantasia. En effet, cette légende est pourvue d’un « dieu noir » appelé Chernagog, dont est représenté l’univers ainsi que l’Enfer, ce qui participe à l’atmosphère étrange pour nous tous, humains. Puis, contrastant avec ce côté noir, vint s’ajouter l’Ave Maria. Hymne religieux enclin à l’inverse de l’Enfer, le Paradis. Fantasia vient donc terminer sa quête solennellement.

Un condensé de l’avenir des studios Disney

Fantasia n’est pas un simple long-métrage. C’est à la fois un spectacle, une mise en scène, une histoire et un concert de mélodies et de couleurs. Vous avez ici un condensé de l’avenir des studios Disney. Que ce soit par les thèmes, le degré d’exigence et donc de perfection, ainsi que dans la parfaite alliance image/musique, Fantasia est une version fantaisiste ou peut-être même réaliste du monde dans lequel nous vivons.

« Dans une profession qui a été un constant voyage de découvertes dans les royaumes de couleurs, de sons et de mouvements, Fantasia représente notre aventure la plus exaltante » dit Walt Disney

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