La Princesse et la Grenouille le film des Walt Disney Animation Studios

Publié par Séverine Jacquard le 7 mai 2019 | Maj le 7 mai 2019

Aujourd’hui, nous nous intéressons à La Princesse et la Grenouille, le 49ème film d’animation des Walt Disney Animation Studios, réalisé par Ron Clements et John Musker, qui fait la part belle à la Louisiane et son ambiance si particulière… Suivez-nous dans le bayou !

Affiche du 49ème classique d’animation des studios Disney.

Fiche technique de la Princesse et la Grenouille

  • Production : Walt Disney Animation Studios
  • Titre original : The Princess and the Frog
  • Titre français : La Princesse et la Grenouille
  • Sortie originale : 11 décembre 2009
  • Sortie française : 27 janvier 2010
  • Durée : 97 minutes
  • Réalisateurs : Ron Clements, John Musker
  • Compositeur : Randy Newman

Synopsis de La Princesse et la Grenouille

Dans l’Amérique des années 20, le jeune prince Naveen se joint à l’effervescence et à l’ambiance trépidante de la Nouvelle-Orléans, cette ville qui ne dort jamais et aux tonalités jazzy, dans le but de profiter de la vie et surtout, de trouver une épouse fortunée pour continuer sa vie insouciante. Malheureusement, il va croiser le chemin d’un sorcier vaudou très charismatique : le Docteur Facilier qui, dans le but de faire fortune, va le transformer en grenouille. Pendant ce temps, non loin de là, la jeune Tiana, se dévoue corps et âme à son rêve, celui de construire le restaurant le plus réputé de la Nouvelle-Orléans, pour honorer une promesse faite à son père lorsqu’elle était enfant. Mais son projet va se trouver compromis lorsque le destin met sur son chemin le prince Naveen qui, transformé en grenouille, va la convaincre de lui donner un baiser afin de conjurer le maléfice, comme le prédisent les contes de fées. Mais rien ne laissait présager ce qui allait arriver…

Un film à part dans l’histoire des studios Disney

Nouvelle Orleans

La Nouvelle Orléans dans la Princesse et la Grenouille.

A la surprise générale, alors que les financiers des studios Disney avaient annoncé en 2004 la fin de l’animation en 2D traditionnelle avec le film La ferme se rebelle, au profit de la seule 3D, La princesse et la Grenouille est annoncé en 2006. Il aura la lourde tâche de faire renouer les studios avec ce qui a fait leur succès, à savoir la réadaptation d’un conte de fées, ce qui n’était plus arrivé depuis Aladdin en 1992, mais aussi la réutilisation des techniques d’animation traditionnelles, c’est-à-dire l’animation 2D.

Et c’est ainsi que, comme nous allons le voir, La Princesse et la Grenouille va rendre un subtil hommage aux films d’animation dit « classiques » dans le répertoire Disney, tout en les intégrant dans une mouture beaucoup plus moderne. Le film est également historique de par la place qu’il prend dans la chronologie Disney. En effet, il est considéré comme le premier film du quatrième âge d’or des studios Disney et, pour ne pas déroger à la règle, c’est une princesse qui fait de nouveau entrer les studios dans une période faste. Avant Tiana, les autres princesses à avoir ouvert un âge d’or n’étaient autres que les célèbres Blanche Neige, en 1937, puis Cendrillon en 1950 et enfin Ariel dans La Petite Sirène en 1989. Même si certains considèrent que la princesse qui a marqué le Renouveau des années 2000 chez Disney n’est autre que la belle Raiponce, il faut redonner à Tiana sa place d’honneur. Après tout, elle reste la première princesse afro-américaine de l’univers Disney et mérite pour cela un traitement de choix.

La Princesse et la Grenouille : un film résolument moderne

compagnons princesses Disney

Ray, l’attachante petit luciole de « La Princesse et la Grenouille »

L’histoire de la mise en chantier de La Princesse et la Grenouille n’est pas commune. Le film d’animation a en effet été développé lors de l’arrivée de John Lasseter à la direction créative de la firme. Celui-ci avait pour volonté d’identifier et de différencier très clairement l’identité entre ses deux studios, à savoir Pixar, qui sera orienté vers des films en images de synthèses matures et ambitieux, et les Walt Disney Studios.

C’est dans cette volonté qu’il souhaite voir un retour aux techniques d’animation traditionnelles, afin de se démarquer de la concurrence et de revenir à ce qui avait fait le succès des studios lors de sa dernière période faste, dans les années 80. Voilà pourquoi on retrouve une recette qui a fait ses preuves depuis Blanche Neige et les sept nains : un conte de fée revisité, des chansons, un prince et une princesse, ainsi qu’un soupçon de magie.

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Cela dit, une touche de nouveauté s’imposait et c’est en cela que La Princesse et la Grenouille est un véritable chef-d’œuvre : il reprend une recette indémodable mais en lui insufflant une vraie touche de modernité. A commencer par son personnage principal, Tiana, qui, plus qu’une princesse, est avant tout une jeune femme moderne qui ne recule ni devant le travail ni devant les obstacles pour réaliser ses rêves. C’est elle, d’ailleurs, qui donne le premier baiser du film, contrairement au baiser traditionnel du Prince Charmant, et celui-ci n’a rien d’un premier baiser d’amour. Mieux encore, le personnage de la princesse traditionnelle, qui rêve d’amour et de prince charmant, est tourné gentiment en dérision en la personne de Charlotte, l’amie d’enfance de Tiana. Mais c’est la fin du film, surtout, qui montre qu’il s’inscrit parfaitement dans son époque, puisque c’est à force de courage et de volonté, et non par l’aide de la magie, que les héros parviennent à dénouer la situation. La magie n’est là que pour ancrer le film dans une ambiance féérique, celle du bayou, et pour donner un petit coup de pouce à l’intrigue. Enfin, contrairement à ce qu’on a pu en dire, le film, bien qu’en 2D, a été réalisé en s’appuyant sur de nombreux outils numériques.

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La genèse d’un chef d’œuvre

Docteur Facilier - La Princesse et la Grenouille

Le Docteur Facilier: un méchant très charismatique

Pour marquer un retour aux techniques d’animation traditionnelles, il fallait bien faire appel à des figures de proue de l’animation 2D. C’est pourquoi John Lasseter fera appel à un duo bien connu des fans Disney : Ron Clements et John Musker à qui l’on doit notamment Basil, Détective Privé, La Petite Sirène, Aladdin ou encore Hercule. Il va d’ailleurs les sortir de leur retraite anticipée suite à l’échec de leur film La Planète au Trésor.

S’ajoute à cette équipe de choc des animateurs bien connus dans l’histoire des studios, à commencer par Andreas Deja, le talentueux animateur de personnages emblématiques tels que Jafar, Gaston ou encore Scar, qui se retrouvera chargé de superviser l’animation de Mama Oddie. On peut également citer la participation de Eric Goldberg, l’animateur du célèbre Génie d’Aladdin pour animer le personnage de Louis, l’alligator mélomane et attachant.

Enfin, un dernier acteur du succès des classiques Disney va également revenir sur le devant de la scène : la musique. En effet, La Princesse et la Grenouille signe le retour de la comédie musicale dans une production Disney, avec pas moins de neufs chansons originales. D’ailleurs, Randy Newman, qui sera choisi par John Lasseter pour composer la musique du film, a fait un travail remarquable : chaque chanson est un concentré d’énergie et s’inscrit parfaitement dans l’action. Que ce soit des morceaux aux accents jazzy, comme Au bout du rêve ou Humains pour la vie ou des morceaux presque effrayants, comme Mes amis de l’au-delà, on apprécie chaque minute chantée du film.

Tiana, La princesse et la grenouille

Tiana, l’héroïne du film « La Princesse et la Grenouille »

La Princesse et la Grenouille n’a donc rien à envier à ses célèbres prédécesseurs. Il réunit tout ce qui a fait le succès des grands classiques Disney : des décors à couper le souffle, des personnages attachants et modernes et un scénario où l’action est menée tambour battant, sans aucun temps mort. C’est donc un film artistiquement et historiquement très important dans l’histoire des studios, qui mérite un visionnage immédiat, pour ceux et celles qui ne se seraient pas encore laissés enchanter.

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