Le Seul et Unique Ivan, notre critique du film sur Disney +

Publié par Joshua Bobée le 6 septembre 2020 | Maj le 6 septembre 2020

D’abord prévu pour une sortie en salles, Le Seul et Unique Ivan rejoint la bibliothèque française de Disney + le 11 septembre, après être sorti le 21 août outre-Atlantique. Adapté du livre du même nom de K. A. Applegate, lui-même inspiré d’une histoire vraie, le long-métrage de Thea Sharrock nous entraîne de l’autre côté du monde du spectacle avec un attachant casting animal. Voici notre avis sur l’histoire émouvante d’un gorille au grand cœur autour d’une réflexion sur le bien-être animal.

Le Seul et Unique Ivan, l'affiche du nouveau film de Disney +

Le Seul et Unique Ivan

  • Titre original : The One and Only Ivan
  • Réalisatrice : Thea Sharrock
  • Casting : Bryan Cranston, Ramón Rodríguez et Ariana Greenblatt
  • Voix originales : Sam Rockwell, Angelina Jolie, Danny DeVito, Helen Mirren, Brooklynn Prince, Chaka Khan, Ron Funches, Phillipa Soo et Mike White
  • Voix françaises : Adrien Antoine, Françoise Cadol, Fred Testot, Béatrice Agenin, Coralie Thuilier, Damien Ferrette, Kaycie Chase et Jean-Louis Faure
  • Scénario : Mike White d’après Le Seul et Unique Ivan de K. A. Applegate
  • Musique : Craig Armstrong
  • Production : Angelina Jolie, Allison Shearmur et Brigham Taylor
  • Sociétés de production : Walt Disney Pictures et Jolie Pas Productions
  • Société de distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
  • Plateforme de diffusion : Disney +
  • Durée : 95 minutes
  • Dates de sortie :  21 août 2020 aux États-Unis, 11 septembre 2020 en France et 15 septembre 2020 en Belgique

Bande-annonce et résumé d’une rencontre unique

« Ivan est un gorille de 200 kg qui vit avec ses amis, l’éléphante Stella et le chien Bob, dans le centre commercial d’une banlieue américaine. Il mène une vie paisible et il ne lui reste que de vagues souvenirs de la jungle où il a été capturé. L’arrivée d’une toute jeune éléphante, la petite Ruby, qui vient tout juste d’être arrachée à sa famille et à la vie sauvage, va profondément le remuer et remettre en cause ses convictions. Sa tristesse amène Ivan à s’interroger sur sa propre existence, ses origines et son destin. »

Ivan et son regard critique et émotif de la captivité

Dès ses premières scènes, le film de Thea Sharrock ne laisse pas de doutes, Ivan ne rêve qu’à sentir le souffle du vent sur son poil. Enfermé dans son enclos de béton et entouré d’une troupe de partenaires plutôt comiques voire névrotiques, il vit tant bien que mal dans une forme de tranquillité à laquelle il s’est habitué. Rapidement, une crise financière l’emporte dans une inquiétude concernant l’avenir du zoo, une fois encore, le gorille bien que las de cette vie théâtrale ou on l’oblige à être différent pour ravir le public donne tout. Il faudra attendre l’arrivée d’une nouvelle recrue et le départ d’une amie fidèle pour bouleverser toutes les conceptions de l’animal. Toute la complexité de l’histoire du Seul et Unique Ivan repose sur l’amour sincère porté au jeune gorille à sa famille, pourtant enfermé dans un enclos de béton dans une extrême solitude apaisée par son ami Bob. Il faut ajouter que cette aventure vers la liberté filmée avec simplicité et justesse est incarnée avec brio par un casting grand luxe.

Le Seul et Unique Ivan rêve de nature sur Disney +

Ivan rêve de nature sur Disney +

Un Dumbo des temps modernes

« Tous les humains ne sont pas mauvais », ces mots prononcés par l’éléphante Stella s’avancent comme un fil rouge, et ils sont portés par la jeune fille d’un assistant du spectacle : Julia. Alors qu’elle s’offre des nouveaux crayons, elle décide de donner ses pastels à Ivan, et très vite le gorille qui s’interdisait de rêver à une autre vie n’a plus qu’une idée : vivre au milieu des siens dans la nature. Une fois n’est pas coutume, Mack transforme ce énième talent d’Ivan en nouvelle affiche pour le spectacle, dans une dynamique proche d’un Dumbo. Mack, le directeur du spectacle interprété avec talent par Bryan Cranston mérite plus d’un regard tant il est difficile à cerner. Bien loin d’être un méchant emblématique à la V. A. Vandevere, il dérange pourtant par son obstination à tenir le spectacle, à utiliser les animaux. Toutefois, la construction du film rappelle aussi régulièrement que l’homme a tout perdu pour garder Ivan auprès de lui, une relation difficile toute en complexité. Son émotion rationnelle lors de la disparition de Stella, son obstination face à la jeune Ruby exténuée par les répétitions, il apparaît plus souvent comme un directeur inquiet face au déclin de son entreprise que comme un ami bienveillant des bêtes. Pas vraiment détestable mais pas appréciable, il offre dans toute son ambiguïté un adieu entre regrets et résignation à Ivan.

Le Seul et Unique Ivan : des images impressionnantes, des voix magiques

Pour que cette attachante équipe prenne vie, Sam Rockwell prête sa voix au gorille Ivan, Angelina Jolie à l’éléphante Stella, Danny DeVito à Bob le chien et Helen Mirren à Snickers la caniche. Pour la version française, les doubleurs officiels reprennent leurs voix à l’exception de Snickers la caniche doublée par Béatrice Agenin et Bob le chien doublé par Fred Testot. L’autre qualité indéniable de la production est visuelle, les animaux créés uniquement en images numériques sont d’un réalisme bluffant. La lueur du regard de Stella ou la résignation glaçante perceptible dans les yeux d’Ivan, ces détails sont des éléments forts de l’émotion ressentie devant le long-métrage. Il semble que depuis Le Livre de la Jungle, les Walt Disney Studios développent un véritable savoir faire concernant la création et l’animation numérique d’animaux. D’ailleurs, ce choix de ne pas utiliser de vrais animaux fait par la production de Le Seul et Unique Ivan a été récompensé par l’association Peta.

Le Seul et Unique Ivan et sa fine équipe en quête de liberté sur Disney +

Le Seul et Unique Ivan et sa fine équipe en quête de liberté sur Disney +

Disney + Sur les pas d’Ivan

L’histoire d’Ivan n’est malheureusement pas une fiction sortie de l’esprit de K. A. Applegate mais s’inspire largement de la vie tumultueuse d’un gorille des plaines du Congo. Enlevé à la vie sauvage peu de temps après sa naissance pour être vendu en 1962, Ivan s’est retrouvé vendu à une famille avec laquelle il vivra de nombreuses années d’amour avant de rejoindre sa prison de béton. Le gorille sera libéré de sa captivité en 1994 après 27 ans d’enfermement au cœur d’un centre commercial de la banlieue de Tacoma après des manifestations dues aux dessins évoquant la nature esquissés par le gorille. Il terminera sa vie dans un immense enclos de verdure au zoo d’Atlanta avant de s’éteindre le 21 août 2012. La sortie du long-métrage sur Disney + pour le public américain était l’occasion de célébrer cette disparition.

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Le Seul et Unique Ivan n’est pas qu’un drame émaillé de scènes comiques sur la captivité animale, il s’agit d’une profonde réflexion sur le bien-être des animaux. Ces animaux convaincus que leur bonheur passe par celui de leurs maîtres et du public, avant de comprendre qu’ils s’illusionnent. Ivan offre une quête émotionnelle, passant de la résignation à l’optimisme, une réflexion sur la place des animaux dans les spectacles vivants profondément ancrée dans l’actualité. L’autre versant du long-métrage, c’est l’homme dans sa complexité. En effet, Mack le propriétaire, semble souvent se perdre entre affection et propriété mais comme une leur d’espoir, la jeune Julia rappelle qu’il existe toujours du bon. C’est surement là le message le plus fort du Seul et Unique Ivan : l’espoir.

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