Le remake live-action de Mulan serait-il le nouveau film maudit de The Walt Disney Company en cette année 2020 ? Entre la crise sanitaire due à la pandémie de la COVID-19 et les polémiques autour des personnages mais aussi politiques, Mulan n’en finit pas de subir des attaques de toutes parts. Retour sur les nombreuses déconvenues du film.
La polémique sur l’absence des personnages du dessin-animé et des chansons
La polémique Mulan a commencé par là, avec deux annonces qui ont secoué les fans.
Tout d’abord, le film live-action ne serait pas une comédie musicale et ne contiendrait pas de chansons. En effet, The Walt Disney Company a immédiatement revendiqué sa volonté de présenter un véritable film guerrier, qui rendrait à la fois hommage à la légende de Mulan et à la culture chinoise. On comprend donc facilement que les chansons du dessin-animé ne correspondaient pas à l’effet recherché.
Mais les fans n’étaient pas au bout de leur surprise. En effet, une partie de leurs personnages préférés ne seraient pas présents dans le remake. Si celle de Shang seule aurait pu passer, c’est celle de Mushu qui est difficilement digérée. Niki Caro, la réalisatrice, s’est exprimée sur ce choix au moment de la sortie du film sur Disney+ début septembre :
« Nous sommes vraiment inspirés par ce que Mushu a apporté à l’animation, c’est-à-dire l’humour et la légèreté, et le challenge était d’apporter ça aux relations réelles avec les autres soldats. Mushu, adoré en tant que personnage dans le dessin animé, était le confident de Mulan, et une partie de ce que nous voulions dans le live-action était de rendre réaliste son voyage, et elle devait nouer des relations avec ses camarades soldats. »
Avec ces deux annonces, ce sont les fans qui souhaitaient une adaptation entièrement fidèle qui ont été déçus, mais ce n’était pas fini…
La COVID-19 empêche la sortie au cinéma de Mulan
Le remake live-action de Mulan était initialement prévu pour une sortie dans les salles obscures dès le mois de mars 2020. Malheureusement, cette époque correspondait à la montée en puissance de la pandémie de la COVID-19 et au confinement de nombreux pays à travers le monde. La sortie de Mulan est donc repoussée une première fois. Jusqu’au mois d’août, le film sera de nouveau repoussé à deux reprises avant que la nouvelle ne tombe : Mulan sera finalement disponible directement via la plateforme Disney+.
Dans tous les pays ayant la plateforme, à l’exception de la France, le film est disponible depuis le 4 septembre, moyennant un supplément de 22 € environ (cela varie selon les pays) sur l’abonnement. Les spectateurs ne désirant pas payer le supplément, ainsi que les Français, devront attendre encore quelques mois, le 4 décembre exactement, pour pouvoir voir le film.
Ce supplément a d’abord fait polémique par rapport à son prix. Les européens doivent débourser une vingtaine d’euros pour bénéficier de l’accès en avant-première du film et les américains une trentaine de dollars. Beaucoup estiment que, payant déjà la plateforme, ils ne voulaient pas payer davantage pour voir le film. L’autre camp défend Disney disant que le prix demandé pour l’accès en avant-première était inférieur à 4 places de cinéma, ce que les gens auraient payé pour une sortie en famille. Au final, le film Mulan est bel et bien sorti avec supplément en avant-première et les clients de Disney+ se partagent toujours entre payer ou attendre.
En revanche, d’après les dires de la Walt Disney Company, nous ne devrions pas savoir si la sortie de Disney+ sur la plateforme était une bonne idée financièrement parlant puisque les chiffres des achats en avant-première ne devraient pas être dévoilés.
Des appels politiques au boycott entachent la communication autour du film
Depuis plusieurs mois, la Chine fait face à une polémique de grande envergure après que la répression du peuple musulman Ouïghour, habitant dans la région de Xinjiang, ait été rendue publique, entre camps d’internement et stérilisation forcée. The Walt Disney Company s’est retrouvée prise sous les feux des projecteurs dès la sortie de Mulan, parce que dans le générique, elle remercie les autorités de la province de Xinjiang, où quelques scènes ont été tournées. De nombreuses personnalités, critiques et politiciens, ont donc appelé au boycott du film. Christine McCarthy, directrice financière de l’entreprise aux grandes oreilles, a pris la parole le 10 septembre pour répondre à cette polémique dans le calme.
« Je ne suis pas une spécialiste du box-office, mais cela [les polémiques] ont généré beaucoup de publicité. Laissez moi simplement remettre les choses dans leur contexte. Les faits réels, c’est que Mulan a d’abord été tourné – presque entièrement – en Nouvelle-Zélande. Dans un effort, de dépeindre de façon appropriée quelques uns des paysages uniques et de la géographie du pays chinois pendant cette période, nous avons filmé des scènes dans 20 lieux différents en Chine. C’est de connaissance commune que, lorsque vous voulez tourner en Chine, vous devez obtenir une permission. Cette permission vient du gouvernement central. C’est une pratique commune dans le monde de reconnaître dans les crédits d’un film les gouvernements national et local, qui vous ont autorisé à tourner là. Donc, dans notre générique, nous avons reconnu à la fois la Chine et les lieux en Nouvelle-Zélande. J’en resterais là, mais cela a généré beaucoup de problèmes pour nous. »
La deuxième polémique politique qui avait appelé au boycott concerne la prise de position de l’actrice principale, Liu Yifei qui interprète Mulan, lors des affrontements à Hong Kong. En août 2020, sur Weibo, le premier réseau social en Chine, la jeune femme a déclaré dans un post : « Je soutiens la police de Hong Kong », alors qu’elle réprimait violemment les contestations des antigouvernementales. Cette prise de position est toujours contestée par de nombreuses personnes, qui en font une raison de plus pour demander à ce que personne ne regarde le film.
« L’autre camp défend Disney disant que le prix demandé pour l’accès en avant-première était inférieur à 4 places de cinéma, ce que les gens auraient payé pour une sortie en famille. »
Je suis navré mais cet argument est discutable au possible. Voir un film chez soi à la télé/sur l’ordi/un écran quelconque, ça n’est absolument pas pareil que d’aller dans une salle de cinéma. En famille ou non.
Et d’ailleurs, au cinéma, le principe, c’est qu’on paye chaque place. Chez soi, j’ose espérer que ça n’est pas le cas…