Pourquoi Vaiana s’appelle-t-elle Moana de l’autre côté de l’Atlantique ? Et comment choisit-on la traduction d’un nom d’un pays à l’autre ? Pourquoi un personnage garde-t-il son nom dans le monde entier ou pourquoi est-il adapté ? Tant de questions autour de ce sujet… Aujourd’hui, nous avons décidé de tout vous expliquer dans les moindres détails sur le choix des noms des personnages.
Selon les pays, les noms varient et se traduisent
Depuis 1928, Disney aime faire varier le patronyme de ses héros selon les pays où sont diffusés les films d’animation.
Certains ne sont que des traductions littérales comme Blanche Neige qui devient Snow-White en anglais, Biancaneve en italien ou encore Blancanieves en espagnol.
D’autres sont des familiarisations. Le public de notre chère souris aux grandes oreilles noires est composé d’une multitude de cultures et de langues diverses. Alors Disney fait le choix d’adapter les noms à la langue maternelle de chaque pays. Par exemple, Mickey Mouse est plus connu sous le nom de Miki Kuchi au Japon, devient Mickey Maus en Allemagne ou bien encore Topolino pour les Italiens.
Tenez d’ailleurs, on peut se poser la question sur l’origine de ce nom. La partie la plus simple à expliquer de son patronyme est le « Mouse », puisque Mickey est une petite souris. Mais à la base, son nom était un peu moins accueillant. Notre chère souris Mickey s’appelait au tout début Mortimer. On remercie donc Lillian Disney (l’épouse de Walt), qui a l’époque trouvait ce nom peu vendeur et a proposé Mickey, qui a vraiment existé : c’était effectivement une petite souris apprivoisée par Walt Disney dans son atelier de dessin. Malheureusement Walt a du à contre cœur s’en séparer lorsqu’il est parti pour Hollywood. Le dessiner fut par la suite un moyen de le rendre immortel et de le garder toute sa vie à ses côtés.
Deux princesses aux prénoms traduits
Comme nous avons par avant fait écho à ce sujet, revenons vers Blanche Neige qui tient son nom de la couleur de sa peau. En effet, son prénom fait l’éloge d’une de ses qualités physiques. Les 7 nains qui l’accompagnent tirent leurs noms de leurs caractères pour leur part et leur nom n’a fait l’objet d’une simple traduction : Grincheux s’appelle Grumpy outre-Atlantique, Simplet devient Dopey, ou encore Dormeur est Sleepy.
Raiponce fait également partie de cette catégorie. Son nom se traduit en deux déclinaisons. Dans les pays francophones son nom reste Raiponce, mais pour le reste du monde elle devient Rapunzel.
Winnie, l’ami des tout petits
Tout comme Mickey, Winnie a aussi réellement existé sous les traits d’une oursonne d’origine canadienne transportée dans un zoo en Angleterre. Considéré comme l’un des personnages les plus emblématiques de l’univers Disney, Winnie l’ourson s’appelle ainsi seulement en France. Idéal aux vues de son physique et de son caractère, le nom ne pouvait pas être véritablement changé, mais a donc été simplement traduit pour chaque langue. Pour le reste du monde il se nomme Winnie The Pooh. Tout le monde identifie très bien le personnage, dont le physique fait écho à son nom et inversement.
Pour ses compagnons, leurs noms ne varie presque pas d’un pays à l’autre, à l’exception de l’Europe. En effet, par exemple, Rabbit devient Coco Lapin en France ou encore Tappo en italien ; Eeyore est connu chez nous sous le nom de Bourriquet, et devient Ih-Oh chez nos amis transalpins. Toutefois, notre Jean-Christophe national garde son prénom original dans les autres pays : Christopher Robin.
Certains personnages changent totalement de noms
La traduction du nom d’un personnage en fonction de son pays de diffusion fait référence à quelques règles, dont la principale est de garder un trait de caractère fort du caractère éponyme. On entend par cela que son nom (qui souvent fait partie à part entière du titre) reflète une qualité ou un défaut primaire évident et bien présent dans son caractère. Cette règle s’applique aussi chez les personnages secondaires ou moins importants, comme une volonté de n’oublier personne et que tous aient la même importance, que son rôle dans l’histoire soit grand ou petit.
Le principal objectif est de garder le sens du terme premier, c’est à dire de conserver l’idée du nom traduit. D’un côté, transcrire ces noms permet d’identifier plus facilement et logiquement le personnage avec son nom d’usage. Il serait dommage de perdre tout sens non ? De cette manière, Disney et ses penseurs ont pour but de ne pas négliger le personnage, quel qu’il soit et surtout de ne pas dénaturer son passé.
Vaiana fait partie de cette génération de Disney moderne dont le personnage principal change totalement de nom de l’autre coté de l’océan. La belle jeune fille des îles prend à son tour le nom de Moana du coté des États-Unis. Toutefois, le personnage change de nom en Europe pour des raisons particulières : en France ce nom étant une marque déposée il n’est pas possible de le conserver pour la princesse, et il devient Océania en Italie car le nom d’origine est pris par une actrice de films pour adultes.
Et d’autres gardent leur nom quoi qu’il arrive
Pour différentes raisons, certains héros et acolytes de la firme se reconnaîtront quelque soit la région du monde où ils se trouvent. Ainsi, toute la communication, les produits dérivés ou encore les affiches n’ont besoin d’aucune adaptation par les différentes équipes. Pour illustrer ces propos, regardons le film Le Roi Lion. Les noms des personnages sont tout simplement des mots empruntés à la langue Swahili, originaire de l’Afrique de l’Est. Ils gardent donc le même prénom partout dans le monde, et ils ne sont alors pas choisis au hasard, avec pour exception Mufasa qui n’est pas tiré de cette langue. Il fait référence au nom du roi de la tribu Bagada qui régnait pendant la colonisation anglaise. Simba signifie quand à lui »lion » mais aussi »guerrier courageux », Sarabi veut dire »mirage », Nala est elle »un cadeau » et Pumba prend plusieurs tournures, et cela fait écho à »l’ignorant » ou au »paresseux ».
Enfin, d’autres personnages conservent également leur nom outre-atlantique comme la princesse Mérida dans le film Pixar Rebelle ou Tiana dans la Princesse et la Grenouille.
Utiliser la langue de ses ancêtres pour transmettre
Prenons l’exemple de Kuzco, le film était de base prévu sous le nom de « Royaume du Soleil ». Bien entendu le prénom du personnage ne change pas selon les pays. Il est tout simplement un hommage à la ville qui porte le nom de « Cuzco », qui est l’une des plus grandes cités Inca. On ne pouvait donc pas faire plus simple, une mégalopole pour un mégalo ! Traduire son nom dans différentes langues ferait donc perdre à ce personnage une caractéristique principale qui le définit. Kuzco traduit le trait de caractère le plus fort du personnage.
Il y a un lien logique entre le nom et le dénommé et c’est indéniable. Mulan ne pourrait pas s’appeler par exemple Pocahontas car il y aurait un problème de culture entre le personnage et l’origine de son nom. Plusieurs manières de faire sont donc envisageables.
Par contre les dessinateurs n’hésitent pas à faire un rappel. Ils incluent des petites intentions qui font écho à la signification de certains patronymes. On constate le fait notamment avec Mulan, lorsque son père Fa Zhou lui parle de la fleur de magnolia en bourgeon qui s’épanouit, car en effet Mulan vient du mandarin « magnolia ». Cette scène est donc un joli rappel et non un pur hasard.
Elsa et Anna sont connues dans le monde entier
Pour terminer cette analyse, nous nous arrêterons sur le plus gros succès des films d’animation Disney avec la Reine des Neiges. De part leurs origines du nord de l’Europe, tous les personnages gardent leur noms dans tous les pays où il est présent (avec une particularité locale pour certains prénoms comme Kristoff). Les héroïnes Anna et Elsa sont ainsi reconnaissables partout dans le monde, et Disney perpétue sa volonté de rester fidèle à ses personnages dans leur authenticité et leur culture. D’un autre côté les spectateurs ont une meilleure compréhension de l’histoire globale.
Et vous quel nom Disney est votre favori ?