Encanto : la fantastique famille Madrigal : notre avis sur le Disney de Noël version 2021

Publié par Manon Taccoen le 23 novembre 2021 | Maj le 23 novembre 2021

Grâce à Disney France, nous avons eu la chance de découvrir en avant-première le 60ème long-métrage des Walt Disney Animation Studios, Encanto : la fantastique famille Madrigal. Découvrez notre avis sur le film d’animation qui sort ce 24 novembre 2021 dans les salles de cinéma. En avant donc pour la Colombie, territoire qui abrite une maison pas comme les autres… 

Fiche technique d’Encanto : la fantastique famille Madrigal

  • Titre original : Encanto
  • Titre français : Encanto : la fantastique famille Madrigal 
  • Réalisation : Jared Bush, Byron Howard
  • Musique : Germaine Franco
  • Durée : 99 minutes
  • Sortie : le 24 novembre 2021

Synopsis

Dans un mystérieux endroit niché au cœur des montagnes de Colombie, la fantastique famille Madrigal habite une maison enchantée dans une cité pleine de vie, un endroit merveilleux appelé Encanto. L’Encanto a doté chacun des enfants de la famille d’une faculté magique, allant d’une force surhumaine au pouvoir de guérison. Seule Mirabel n’a reçu aucun don particulier. Mais lorsque la magie de l’Encanto se trouve menacée, la seule enfant ordinaire de cette famille extraordinaire va se révéler être possiblement leur unique espoir…

Disney

Un conte flamboyant sur une famille extraordinaire

Encanto : la fantastique famille Madrigal nous emmène tout droit dans une vallée colombienne riche de ses paysages variés et colorés. C’est ici que vit la famille la plus prospère du village, les Madrigal, à qui la nature a offert une flamme enchantée qui procure à ses descendants un don le jour de leur cinquième anniversaire. Sans que personne ne sache pourquoi, la maison « Casita » n’a donné aucun pouvoir particulier à Mirabel, l’héroïne du film. Une situation pesante pour la jeune femme dont l’apparente banalité ne cesse d’être pointée du doigt par sa famille et par les enfants de la contrée. C’est justement cette absence de pouvoir qui devient le catalyseur de toutes les tensions au sein de la famille Madrigal. 

Alors que « Casita » semble se fissurer de part et d’autre, Mirabel sent qu’elle est celle qui doit résoudre cette terrible crise s’abattant sur sa famille. La cause ? Une vieille prophétie de son désormais disparu Oncle Bruno, qui avait prédit l’impossible et dans laquelle Mirabel jouait un rôle central. Malgré la désapprobation de tous, la jeune femme se lance dans une infernale course contre-la-montre avec une idée en tête : prouver qu’elle possède autant de valeurs que les autres Madrigal.

Côté scénario, Encanto : la fantastique famille Madrigal reste un film d’aventure classique. On y retrouve le schéma habituel naviguant de la situation initiale à la situation finale. Cependant, Encanto :  la fantastique famille Madrigal a une particularité : le film ne possède pas d’antagoniste au sens propre du terme. Le cœur des enjeux est en premier lieu un conflit familial et le désir de Mirabel de s’imposer comme membre à part entière de cette famille tout sauf commune.  

À bien des égards, le film ressemble à une autre production des Walt Disney Animation Studios : Vaiana : la légende du bout du monde, les deux films ayant pour caractéristiques communes d’avoir pour personnage principal une jeune femme forte et désireuse de faire ses preuves. En revanche, cela ne rend en rien le visionnage déplaisant, tant les univers de Polynésie et de Colombie sont opposés. 

Au-delà de l’aspect aventure, Encanto : la fantastique famille Madrigal est une comédie familiale. Les ressorts comiques sont nombreux entre les personnages de Camilo, le drôlissime cousin de Mirabel, capable de se métamorphoser en n’importe qui ou Mariano, le beau-gosse très fleur bleue du village. Les animaux jouent aussi un rôle prépondérant à l’instar des ânes de Luisa, des souris malicieuses, d’un toucan imprévisible ou d’un capybara dont la seule présence suffit à nous divertir. Casita, avec ses couleurs chatoyantes et sa capacité à répondre aux interrogations ou de rappeler à l’ordre les Madrigal quand il le faut, donne au film un autre levier humoristique. Tout ce mélange permet ainsi de nous éprendre rapidement de l’univers. 

Autre point important : la musique. Cette fois-ci, les sonorités mises en avant font partie intégrante de la culture colombienne avec des bandolas, des tiples, des marimbas ou de l’accordéon. La bande-son est rythmée par des styles de musique inédits, allant de la cumbia au joropo avec une touche de hip-hop. Lin-Manuel Miranda (Hamilton, Le Retour de Mary Poppins) oblige, le film d’animation ne pouvait que prendre des aspects de comédie musicale. Les chansons viennent donc prendre le relai quand les personnages ne trouvent plus les mots pour exprimer ce qu’ils ressentent. 

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Une multitude de personnages hauts en couleur portés par une héroïne rafraîchissante

La famille Madrigal constitue le cœur du film et elle ne compte pas moins de 10 membres ! S’ils jouent un rôle plus ou moins majeurs, nous pouvons souligner le soin apporté au développement, à nos yeux, très réussi de chaque personnage. 

En tête, nous retrouvons Mirabel (Camille Timmerman), une adolescente de 15 ans. Dans cette famille magique, elle est l’unique personne « normale ». C’est en cherchant à aider toujours plus ses proches et avec une bonne humeur constante qu’elle tente de cacher son mal-être : être perçue comme inférieure, notamment par sa sévère grand-mère. Pour faire simple, Mirabel est la fille qui s’entend avec tout le monde dans votre classe ou votre collègue sympathique. Elle n’est ni trop lisse, ni trop caractérielle. Elle sait s’imposer, tout comme elle sait apprendre de ses erreurs.

Avec Mirabel, Disney aurait pu tomber dans le trop simpliste trope du vilain petit canard qui devient le plus flamboyant des cygnes, comme nous l’ont souvent montré les chick flicks movies des années 1990/2000. En effet, Mirabel à tout de la candidate idéale : elle porte des lunettes, ses cheveux sont frisés et ses traits ne sont pas les plus fins. Pourtant, physiquement Mirabel reste la même tout au long du film. C’est en cela qu’elle se distingue des autres. C’est une héroïne définitivement moderne. Mirabel est surtout un personnage d’une simplicité rare auquel beaucoup peuvent s’identifier.

Chez les Madrigal, il y a aussi Abuela Alma, la grand-mère matriarche. C’est lors d’une nuit tragique que la nature lui a confié la flamme enchantée à l’origine qui confère les dons à ses descendants. Son but : la protéger plus que tout. Abuela Alma (Dominique Quesnel) est aussi très fière de sa famille et de l’aide quotidienne que ses membres apportent au village. Elle apparaît comme froide à l’égard de Mirabel, qu’elle voit comme une déception. 

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Abuela Alma et son mari Pedro ont eu des triplés. Le premier membre du trio est Julieta, la mère douce et aimante de Mirabel. Elle est mariée à Agustin, un père pragmatique et légèrement peureux, divinement campé par le chef colombien Juan Arbelaez qui livre une excellente première prestation. En plus de Mirabel, ils ont deux autres enfants, Luisa (Ana Ka), la dure à cuire et Isabela (Kaycie Chase), la jeune femme parfaite. Elles sont souvent en conflit avec leur petite sœur Mirabel.

Ensuite vient Pepa (Sharon Laloum), la tante émotive de Mirabel. Elle est mariée à Félix (Julián Andrés Ortiz Cardona), un homme extraverti et toujours de bonne humeur. Eux aussi ont trois enfants, Dolorès (Angèle Humeau), une jeune femme à la langue bien pendue et Camilo (Tom Almodar) un adolescent « qui ne sait pas encore qui il est » et qui prend à malin plaisir à se métamorphoser en n’importe quel membre de sa famille. Leur dernier enfant est Antonio. Centre de toutes les attentions, le garçonnet s’apprête à recevoir son don et tous espèrent que la situation qu’ils ont vécu avec Mirabel ne se renouvellera pas. 

Le dernier enfant du couple est Bruno interprété par un José Garcia qui s’est révélé ravi de doubler un nouveau personnage pour Disney, tant il garde un bon souvenir de Mushu (Mulan, 1998). Paria de la famille, personne n’a de nouvelles de lui depuis des années. Pourtant, c’est lui qui constitue le premier indice de l’énigme à laquelle font face les Madrigal. 

Encanto : une ode à l’union et à l’acceptation de soi

Chez Disney, la morale ne peut qu’être présente. Avec Encanto : la fantastique famille Madrigal, la maison de Mickey met en lumière que l’harmonie au sein d’une famille est ce qui permet de garder son équilibre. Pour persévérer, les Madrigal doivent apprendre à s’apprécier et à s’élever l’un l’autre malgré leurs différences. C’est un film sur une communauté qui doit apprendre à se reconstruire et poser des bases solides. Et nous sommes tous d’accord pour dire à quel point il s’agit d’une tâche fastidieuse.

Lors de son voyage initiatique, Mirabel découvre également les dessous des pouvoirs magiques et de la pression qu’elle impute aux membres de sa famille. Elle ne possède peut-être pas de don à proprement parler, mais sa clairvoyance et son amour profond pour sa famille en font d’elle la clé de voûte. Sa différence est sa plus grande force. 

Par ce biais, Disney nous livre une histoire universelle et profondément réaliste. 

Comme vous pouvez le constater, nous avons beaucoup apprécié Encanto : la fantastique famille Madrigal. Drôle, touchante et intimiste, cette plongée dans les montagnes colorées de Colombie livre une des histoires les plus pertinentes de Disney à ce jour. Une chose est certaine, à bientôt 100 ans, les Walt Disney Animation Studios continuent de nous faire rêver.

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