C’est bien connu, l’univers Disney est peuplé de contes de fées, de jolies princesses, de princes charmants et de gentils petits animaux qui parlent. Mais pour chaque fin heureuse, chaque baiser d’amour véritable, il existe un moment sombre, angoissant, voire effrayant… Voici donc un petit retour sur ces passages des films traumatisants qui nous font encore frémir la nuit, parce qu’un film Disney n’est pas fait que de danse, chant et petits gâteaux…
Des films traumatisants avec des scènes marquantes
Avec Blanche Neige et les Sept Nains, Walt Disney a pris énormément de risques : premier long-métrage d’animation, nouvelles techniques de dessin, il n’a rien laissé au hasard pour marquer les esprits… quitte à surprendre quelque peu les enfants (et même les plus grands). Bien qu’à l’origine ce film n’était pas destiné à un jeune public, la scène où Blanche Neige fuit le chasseur dans la forêt est tout bonnement terrifiante. Les arbres ressemblent à d’horribles créatures aux doigts crochus prêts à attraper la pauvre princesse, les troncs deviennent des gueules de crocodile, et la musique, ponctuée par les cris de Blanche Neige, accentue le sentiment de malaise du spectateur, sans compter sur le montage de la scène, mortellement efficace. Cette scène est si marquante que l’attraction Snow White’s Scary Adventure en a fait sa pièce maîtresse (l’attraction a d’ailleurs dû être modifiée car elle effrayait trop les enfants).
Si Basil, Detective Privé ne bénéficie pas de la même popularité que d’autres longs-métrages Disney, les personnes qui ont vu ce film se souviendront longtemps de Ratigan, la Némésis de Basil, à la fois vicieux, malin, terrifiant et surtout meurtrier. Ce rat à l’intelligence aiguë n’hésite pas interrompre un charmant numéro musical pour tuer l’un de ses propres hommes de main avant de reprendre sa chansonnette comme si de rien n’était. Mais c’est dans la scène finale du combat contre Basil que l’on peut voir l’étendue de sa monstruosité dans une scène terriblement intense, avec des yeux jaunes, des dents pointues et des griffes acérées.
Terrifiants de « il était une fois » à « et ils vécurent heureux… »
Le second long-métrage d’animation de Walt Disney n’a rien à envier à son prédécesseur niveau horreur. Au contraire, là où Blanche Neige se contentait de quelques passages marquants, c’est bien l’intégralité du film Pinocchio qui risque de faire trembler les spectateurs les plus sensibles. Entre Stromboli, l’effrayant marionnettiste qui veut couper Pinocchio en petits morceaux pour en faire du bois à brûler et Monstro, la baleine géante à grandes dents, chaque péripétie vécue par le petit pantin de bois contient des éléments traumatisants. Mais la scène la plus intense n’est autre que celle de l’île aux plaisirs, cette île conçue pour attirer les méchants garçons et les transformer en âne avant de les contraindre à travailler dans les mines de sel pour le restant de leurs jours (un peu extrême, comme punition, n’est-ce pas ?). Dans cette scène, Crapule, le garçon avec lequel Pinocchio sympathise, se transforme en âne devant les yeux terrifiés des spectateurs. Cris de terreur, musique dramatique, et sensation de fatalité, tous les éléments sont là pour créer une scène aussi iconique qu’angoissante. De plus, aucun de ces pauvres enfants n’est sauvé à la fin du film, nous laissant présumer qu’ils resteront des ânes esclaves à jamais…
Les années 80 n’ont pas été très prolixes pour les Studios Disney, et leur plus gros échec reste Taram et le Chaudron Magique, jugé trop sombre pour les enfants. Pourtant, les Studios Disney avaient justement tenté de faire un film plus « mature » car on leur avait reproché d’être trop niais comparés à leur grand rival de l’époque, Don Bluth. Au vu du succès de son film, Brisby – un film sombre, traitant de thèmes plus adultes – Disney a donc tenté de surfer sur la popularité de ce genre de film d’animation avec Taram et le Chaudron Magique. Malheureusement, l’atmosphère lugubre du film, son méchant terrifiant et l’absence de scènes plus lumineuses n’a pas conquis le public. Aujourd’hui pourtant, le film trouve grâce auprès des amateurs d’animation… et les gens qui l’ont vu enfants sont encore traumatisés par certains passages !
La mort de personnages principaux
La mort est un thème récurent chez Disney. Pratiquement tous les protagonistes sont orphelins au moins d’un parent, et les méchants trouvent souvent le repos éternel avant la fin du film. Cependant, il est assez rare qu’un personnage principal soit tué dans le film, sous les yeux de ses amis… et quand c’est le cas, cela donne naissance aux morts les plus marquantes de l’histoire du cinéma.
Le chasseur qui tue la mère de Bambi, bien que ni nommé, ni même montré, est aujourd’hui l’un des antagonistes les plus iconiques du grand écran. La scène est parfaitement exécutée, le montage seul réussi à faire comprendre au spectateur le danger que représente cette menace. Les coups de fusils se mêlent à la musique, la neige recouvre l’écran, la mère ne parvient plus à rattraper son fils… avant même qu’elle soit morte, on comprend tout à fait qu’elle ne sortira pas vivante de cette séquence. Bien que subjective, cette scène reste la plus psychologiquement traumatisante de tous les films Disney.
La mort de Mufasa dans le Roi Lion n’est pas exécutée de la même manière que celle de la mère de Bambi, mais elle est tout aussi efficace. Là, le spectateur voit tout : le ton suppliant de Mufasa, le regard impitoyable de Scar, la chute mortelle du roi vue à travers les yeux de Simba... Inattendue et incroyablement violente, cette mort en a fait pleurer plus d’un !
Parmi les morts traumatisantes, on peut également citer celle de Ray du Bayou dans la Princesse et la Grenouille, ou même Clayton dans Tarzan (il a beau être le méchant de l’histoire, sa mort par pendaison est particulièrement violente). Vous pouvez découvrir une analyse complète de la disparition des méchants dans un article que nous vous avons publié.
Dans Raiponce, la mort de Gothel se fait de manière moins violente : de part son age avancée, elle devient poussière le temps de sa chute depuis la tour. Dans le même style, la mort des parents d’Anna et Elsa de La Reine des Neiges se fait également par la disparition du bateau dans la tempête.
Enfin, l’absence de certains personnages d’un film peut aussi provoquer de l’empathie pour le spectateur. Par exemple, le personnage d’Aladdin, jeune orphelin, erre dans la rue et vole pour se nourrir, sans aucune famille.
Walt Disney le pensait lui-même : la peur est bénéfique au développement de l’enfant. Il ne s’agit pas de créer un traumatisme, mais bien de repousser les limites de ce qu’un enfant peut supporter afin de l’aider à mieux grandir. Ainsi, il n’est pas obligatoire que ce soit un méchant qui meurt dans un film. Après tout, les contes de fée n’ont-ils pas été conçus pour faire passer une morale par la peur ?