Le Disneyland Railroad : les secrets de l’attraction

Publié par Clara Eischen le 8 novembre 2022 | Maj le 8 novembre 2022

Considéré comme étant l’entrée et la sortie du parc, il est impossible de le rater… Ce grand bâtiment aux allures victoriennes est le premier élément visible une fois arrivé dans le Disneyland Park. Qui ne le prend pas en photo à chacune de ses visites (alors que c’est toujours le même) ? À notre décharge, la décoration change à l’occasion de certaines festivités, telles que les saisons d’Halloween et de Noël ou encore les anniversaires du parc.  Quoi qu’il en soit, l’immersion dans le monde magique est immédiate. Plus qu’une entrée, il s’agit en réalité de l’une des gares, Main Street Station, abritant le Disneyland Railroad, une attraction iconique : rien ne vaut une locomotive et quelques wagons pour faire le tour du monde (ou plutôt du parc). Attraction très populaire et surtout familiale, les trains à vapeur qui la composent ainsi que son trajet regorgent de secrets, d’anecdotes et d’histoires. Voici un dossier complet sur cette attraction emblématique à Disneyland Paris.

Mainstreet Station.

Un peu d’histoire : mais d’où est née cette idée de railroad et de trains à vapeur ?

Il faut savoir que dans le début des années 1900, les trains n’étaient pas simplement des moyens de transport ; ils étaient des moyens essentiels pour le développement des États-Unis. Walt Disney était un véritable amoureux et passionné de trains et cela dès son plus jeune âge, notamment grâce à l’environnement familial dans lequel il a évolué. Tout d’abord, son papa, Elias Disney, fut un temps machiniste dans un atelier de maintenance ferroviaire. Il a également participé, en tant que charpentier, à la construction du chemin de fer Union Pacific (reliant Ellis au Kansas à Denver dans le Colorado et où il croisa la route de Buffalo Bill). Une autre influence familiale pour Walt fut son oncle, Michael Martin, qui était ingénieur en locomotive à vapeur et qui l’aida à trouver un job d’été à bord d’un train à vapeur où il était chargé de vendre des journaux, des bonbons, des fruits et toutes sortes d’articles. Ce fut pour Walt une véritable révélation. Outre le fait de porter un uniforme, ce qui fascinait l’animateur c’était la locomotive et la machinerie qui l’accompagne. C’est aussi grâce à ce même oncle qui aima narrer à son neveu l’histoire du célèbre Casey Jones (conducteur ayant sauvé des passagers d’une collision) que Walt a eu l’idée de créer le personnage Casey Jr. (et par la suite son attraction). Fruit du hasard ou pas, saviez-vous que la ville de Marceline (dans le Missouri) où Walt a vécu une partie de son enfance doit son existence et sa croissance grâce au Santa Fe, le chemin de fer reliant Fort Madison à Kansas City ? C’est d’ailleurs à bord de l’un de ces trains que Walt a travaillé en tant qu’étudiant. Il ne le savait pas encore à ce moment-là, mais le chemin de fer sera la clé de nombre de ses succès ultérieurs…

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Tout bascula en 1946 : pris dans le rythme effréné de son train de vie consacré exclusivement à l’animation, Walt sombra de plus en plus dans une forme de dépression. Ce diagnostic fut confirmé par son médecin  qui lui conseilla de se trouver un passe-temps. Ayant toujours eu cette passion pour les trains, Walt décida alors de se rendre à un salon dédié au « Santa Fe Railroad » (équivalent de la SNCF). C’est là qu’il a trouvé les premiers trains qui serviront plus tard pour Disneyland Resort. Ayant grandi à une époque où le ferroviaire était en train de disparaitre au profit des voitures et des avions, mais ayant toujours eu cette passion pour les trains, Walt, toujours dans cette idée d’assouvir sa passion, fit alors installer un train dans ses studios. Ses employés et amis, Ollie Johnston et Ward Kimball, l’ont aidé dans ses développements et idées qui suivront.

En 1948, Walt Disney écrivit une note, posant les fondations de ce qu’il avait appelé un « Mickey Mouse Park » (précurseur de ce qui sera par la suite Disneyland) et dans laquelle la partie principale prévoyait de contenir une gare. Mais ce n’est qu’en 1949 que Walt put véritablement assouvir cette passion en la rendant de plus en plus concrète. Après son déménagement dans le quartier d’Holmby Hills (Los Angeles), l’animateur profita de la vaste superficie de terrain que contenait sa propriété pour construire un train miniature dans son jardin. Il renomma le chemin de fer le « Carolwood Pacific Railroad », en référence à sa rue et la locomotive fut baptisée « Lily Belle » en hommage à son épouse. Du haut de ses 30-40 cm, la locomotive permettait à Walt, ses filles ainsi que ses amis, de s’assoir dessus afin de « voyager » sur 850m de long. On peut actuellement voir ce train exposé au Walt Disney Museum.

Lilly Belle la locomotive construite par Walt dans son jardin

Désireux d’en faire profiter le plus de personnes possible, et toujours dans sa vision de grandeur, lorsque Walt a souhaité créer un endroit où tout le monde pourrait s’amuser et qu’il a imaginé le premier parc à thème, l’évidence était là : il fallait absolument que son parc ait un train qui en fasse tout le tour. L’idée était de le faire passer dans chaque Land afin que les visiteurs puissent avoir une vision globale du parc à bord d’un véhicule. C’est donc neuf ans après avoir érigé un chemin de fer « miniature » dans son jardin que le premier train à vapeur arpenta Disneyland Resort. Depuis lors, les autres parcs Disney ont souhaité conserver cet héritage en veillant à respecter cette tradition et Disneyland Paris n’échappe pas à la règle avec son attraction le Disneyland Railroad.

Originairement appelé « Euro Disneyland Railroad », des vestiges de cette ancienne appellation sont encore visibles à quelques endroits sur la gare de Main Street U.S.A. Le nom actuel de l’attraction, le Disneyland Railroad, est un hommage direct à l’attraction initiale en Californie qui porte le même nom. Pour la petite anecdote : c’est Edward (alias Eddie) Sotto qui était à la tête de l’équipe chargée de la création de la Gare de Main Street U.S.A. à Disneyland Paris. Les initiales « ED », visibles notamment sur les balcons de la gare (initiales de Eddie Sotto mais également de Euro Disneyland), valurent à ce célèbre Imagineer de nombreuses vannes de la part de ses collègues, qui trouvaient que cela faisait un peu mégalo d’avoir affiché ses initiales sur Main Street Station.

L’attraction « Disneyland Railroad», telle que créée à Disneyland Paris, comporte 4 gares.

  • Main Street Station : située à l’entrée du parc Disneyland, c’est la première que l’on voit en arrivant sur le parc. Parfois décorée au gré des saisons, cette gare surélevée au style victorien a bénéficié d’une rénovation  importante en 2016. Une horloge trône en son centre. C’est également l’endroit où vous accueillent Mickey et Minnie au début de la journée. Si vous décidez de quitter le parc à sa fermeture, vous pourrez également croiser Mickey qui vous dit au revoir.
  • Frontierland Depot : situé dans le fond de Frontierland à proximité du « Frontierland Theater » (ancien Chaparal Theater). La petite cabane jaune servant de gare contient quelques références directe à la ville de Thunder Mesa (ville abritée par le land).
  • Fantasyland Station : c’est une gare aux inspirations architecturales anglaises (elle se situe d’ailleurs dans la partie britannique du land) faite partiellement de briques aux teintes rosées. Elle est située au-dessus de Meet Mickey Mouse. Cette gare contient également une horloge.  
  • Discoveryland Station : est située au-dessus de Star port, dans la zone Star Wars de Discoveryland. Cette gare, à l’entrée en forme d’arche au style rétrofuturiste est arrivée par la suite, puisqu’à l’ouverture du parc il n’y avait que les trois premières gares. Discovery Station a, quant a elle, vu le jour en novembre 1992.

À l’exception d’Adventureland qui ne dispose pas de gare, tous les lands du parc Disneyland sont desservis par le train à vapeur. Il fut une époque où les quatre étaient ouvertes, mais cela engendrait des files beaucoup trop longues. Désormais le Railroad ne s’arrête plus qu’à Mainstreet Station et Frontierland Depot.

Des trains dotés d’une histoire

Intéressons-nous aux trains et locomotives du Disneyland Railroad. Cette attraction est composée de quatre trains conçus et imaginés par les Imagineers Tom York, Eddie Sotto et Louis Lemoine. Toutes les locomotives (de type American Standard de classe 4-4-0), contiennent un Tender (wagon à combustible) suivi de cinq wagons à destination des visiteurs. À la différence de son homologue américain, les bancs du Railroad parisien sont disposés en U, orientés vers le wagon et non mis les uns derrière les autres. L’idée était de permettre aux visiteurs de mieux apprécier la vue qu’offre cette attraction.

Sur les quatre trains présents initialement sur l’attraction, deux d’entre eux ont été construits dans les bureaux de la Walt Disney Company à Burbank (Californie) et sont calqués sur la représentation initiale de la locomotive que Walt avait dans son jardin. Les deux autres ont, quant à elles, été achetées. Chacune de ces locomotives a sa propre histoire, ainsi que son propre nom, qui permet de les distinguer facilement les unes des autres.

  • WF Cody (William Frederic Cody) : il s’agit du vrai nom de Buffalo Bill. C’est une locomotive sur le thème de l’Ouest américain aux couleurs dorées, facilement distinguable de par ses deux cornes de cerfs se trouvant au-devant. À l’intérieur de chacune des voitures se trouvent des lanternes. Les voitures portent chacune le nom d’une région où s’est produite la tournée de Buffalo Bill (Durango, Wichita, Silverton, Cheyenne et Denver). Des noms aux fortes connotations du développement de l’Ouest américain  (Silverton étant la ville du Colorado qui fut le plus grand centre minier du 19ème siècle, Durango étant la ville où le minerai était fondu, Wichita étant célèbre pour la centralisation du transport de bétail…). Le design de cette locomotive ressemble au Lilly Belle, le train circulant dans le jardin de Walt Disney à l’origine de l’attraction.
  • CK Holliday (Cyrus Kurtz Holliday) : cette locomotive aux couleurs rouge et vert composée de wagons blancs aux toits rouges est un hommage au fondateur de la Santa Fe Railroad Company, (compagnie des chemins de fer créée en 1859), évoquée plus haut. Les trains portent des noms en référence aux villes du nord-est des États-Unis se trouvant sur la ligne reliant la Nouvelle-Angleterre et la ville de Santa Fe et emmenant les passagers en vacances (Coney Island, Atlantic City, Long Island, Niagara Falls…). Les noms des wagons de cette locomotive sont des références au voyage et aux villes importantes pour le tourisme de l’époque. Ce train est donc un hommage à la ligne ferroviaire Santa Fe, ayant fasciné et inspiré Walt dès l’origine.
  • Georges Washington : dessinée par Eddie Sotto, cette locomotive rend hommage à l’histoire de l’Amérique. Ce train est une parfaite référence à la storyline de Walt Disney World. Ce train aux couleurs du drapeau américain mais également français (bleu, blanc, rouge) dispose de voitures nommées selon les États clés de la carrière de Georges Washington (Philadelphia, Valley Forge, Mount Vernon, Boston et Yorktown). Cette locomotive est le parfait témoignage des liens unissant la France et les États-Unis. Elle est inspirée de trains militaires circulant durant la seconde Guerre de Sécession. Elle porte de chaque côté de sa lanterne les portraits du premier président de l’union et du Marquis de Lafayette, le héro des deux mondes. C’est l’un des trains les plus distingués de par ses élégants vitraux et de ses étoiles figurant sur ses roues.
  • Eureka : qui signifie « J’ai trouvé (de l’or) » est le train emblématique à la storyline de Frontierland. Ce train à la locomotive noire et marron parsemée de rouge (avec des wagons bleus aux toits rouges) a été rajouté en juillet 1993 suite au succès immédiat qu’a rencontré l’attraction. Cette locomotive est inspirée des locomotives BALDWIN et plus particulièrement de la 220, dite l’américaine, qui s’est largement exportée en Europe au 19ème siècle. Sacramento, Los Angeles, Monterey, San Diego et San Francisco sont les noms des wagons tirés par ce train.

Ces quatre locomotives sont donc un vrai hommage à l’histoire des États-Unis d’Amérique.

À travers ces développements, on constate également que le nom de chacune des locomotives peut être directement rattaché aux gares abritant les différents lands.

  • Liberty Arcade sur Mainstreet U.S.A, dont les galeries sont remplies de références à G. Waschington, permet de rattacher la locomotive du même nom à cette partie du parc, tandis que le C.K Holiday est un clin d’œil direct à l’artère principale, puisqu’il s’agit de la locomotive ayant permis le développement des États-Unis.
  • Pour Fantasyland, ce sont les deux mêmes locomotives que Main Street U.S.A. qui sont reliées à cet endroit. En effet, le nom des voitures du C.K. Holiday sont des noms de villes que l’on peut assimiler comme étant des lieux « fantaisies » alors que le Georges Washington renvoie directement à la nationalité du président qui était anglais (puisque la gare de Fantasyland est située dans la partie anglaise du Land).
  • Frontierland : Le W.F Cody et Eureka sont deux locomotives en lien direct avec la ruée vers l’or.
  • Discoveryland : Eureka étant le cri de la découverte (« J’ai trouvé – cri d’Archimède) et Cody ayant croisé Jules Verne en personne… Les références à ce land ne laissent pas de place au doute.

Le Railroad de Disneyland Paris est celui qui résume le mieux ce que Disneyland aurait dû être à l’origine. Avec le Disneyland Railroad, et Main Street U.S.A., Disneyland Paris a voulu mettre l’accent et montrer, de manière plus romancée et idéalisée, comment se passait la vie aux États-Unis à l’époque victorienne.

L’un des quatre trains de l’attraction le Disneyland Railroad

On vous emmène à bord du Disneyland Railroad pour un voyage à travers les différentes contrées

Point de départ ? Direction la gare Main Street Station afin de monter à bord du Disneyland Railroad pour découvrir ensemble ce que nous réserve son tracé tout autour du Parc.

Après avoir franchi les portes du parc se trouvant sous le Disneyland Hotel, et juste avant d’entrer sur Townsquare, se trouve un bâtiment au style très victorien : la gare de Mainstreet U.S.A. C’est un passage incontournable pour tous les visiteurs du resort parisien qui doivent passer sous ses trois arcades (en référence à certains passages parisiens) pour rentrer dans le parc. On peut y voir notamment les affiches de certaines attractions au design digne des plus grandes affiches de cinéma. On y trouve également les plans et programmes du parc. Vous pouvez donc choisir votre programme de la journée comme vous choisiriez un film au cinéma.

Une fois passées ces arcades, on se retrouve face à Town Square, retournons-nous et arrêtons-nous un instant pour prendre le temps d’admirer les détails de ce bâtiment. Les escaliers en métal menant à la gare tirent leur inspiration des voies d’accès aux trains surélevés de New-York, telles qu’elles étaient construites à la fin du 19ème siècle. Arrivé en haut, vous serez directement captivé par la vue imprenable sur l’artère principale du parc menant au château. En zigzaguant dans la file pour arriver sur le quai, vous trouverez certaines affiches. Si on prend le temps de lire ces différents panneaux, on constate qu’il s’agit d’annonces liées à la ligne Disneyland Limited : on nous annonce que la gare de Frontierland Depot est à nouveau en fonction mais le Shérif met en garde les visiteurs sur quelques consignes de sécurité. Pour les amateurs d’Histoire, ces avis retracent également l’histoire des chemins de fer américains et reprend les détails des locomotives à bord desquelles ils vont embarquer. Enfin, une affiche présente également les activités à faire dans les différentes villes.

l’une des affiches présente dans la file d’attente

Arrivé sur le quai, en attendant votre train sous ce préau, vous ferez face à 4 vitraux représentant les 4 lands du parc où passe le train :

  • le vitrail du château représente Fantasyland ;
  • le vitrail représentant le bateau du Capitaine Crochet est une référence à Adventureland ;
  • le vitrail mettant en scène Big Thunder Mountain et le Mark Twain renvoie directement à Frontierland ;
  • le vitrail représentant l’attraction Orbitron met en avant Discoveryland.

Seul Main Street U.S.A. ne possède pas de vitrail. Exposés au soleil, ces vitraux sont une véritable œuvre d’art. À proximité de ces vitraux se trouve un orgue sur lequel on peut apercevoir la gravure d’une femme en robe bleue.   

Soudain, au loin, résonne le bruit de la locomotive, accompagné de sa fumée. Le train arrive en gare, tous les voyageurs sont installés, le périple peut commencer… Quelques mètres après le départ, nous entrons dans un tunnel abritant le « Grand Canyon Diorama ». Dans ce majestueux décor, on peut voir toutes sortes d’animaux tels qu’un cerf, un puma, un ours, une moufette ou encore un coyote à la recherche de nourriture dans un décor aride. Ce voyage au cœur du site majestueux, repris au patrimoine mondial de l’UNESCO, est bien entendu accompagné d’effets sonores et lumineux. Ouvrez bien l’œil, tendez l’oreille et restez sur vos gardes, un orage gronde à l’horizon. Ce diorama mettant en avant le Grand Canyon est inspiré (visuellement et musicalement) tant du court métrage du même nom (sorti en 1958) que du diorama existant à Disneyland Resort. Les Imagineers  se sont d’ailleurs rendus en lieu et place de l’attraction originale et ont pu consulter les plans afin de réaliser le diorama de Disneyland Paris. La musique accompagnant ce passage, à savoir the Grand Canyon Suite de Ferde GOFÉ,  est également inspirée de ce court métrage et du diorama américain.

Une fois sortis du tunnel, place à une vue à couper le souffle sur Rivers of the Far West et sur Thunder Mesa, la ville minière. Au loin, et un peu en recul du village, vous verrez l’imposant Manoir des Ravenswood. Si vous avez de la chance vous pourrez également apercevoir le Molly Brown naviguer. Le panorama sur la ville construite autour de la mine de Thunder Mesa et de son lac est plutôt photogénique et a un aspect très cinématographique. Le fond musical qui nous accompagnera pour admirer cette vue n’est autre que la bande son du film Les sept mercenaires, composée par Elmer Berstein.

À l’issue de ce décor nous plongeant à l’époque de la ruée vers l’or, on peut apercevoir un bâtiment jaunâtre de type cabane en bois. Il s’agit de Frontierland Depot, la seconde gare de l’attraction, qui n’est pas une gare en tant que telle mais un dépôt, comme son nom l’indique. Un arrêt obligatoire s’impose, tant pour embarquer et débarquer les visiteurs, que pour ravitailler la locomotive en lui remettant du « carburant » grâce au château d’eau en bois. Bien qu’à l’heure actuelle le Railroad ne transporte exclusivement que des passagers, les décors se situant aux alentours nous replongent dans le passé de Disneyland Paris où, à l’époque de Cottonwood Creek Ranch, la fonction première de cette gare était de faciliter les déplacements des animaux de l’étable vers les wagons. Si nous regardons l’aspect de ce décor, nous constatons qu’il s’agit là d’une reconstitution presque à l’identique de la gare ayant existé à Disneyland Resort en Californie (avant qu’elle ne soit transformée suite à l’ouverture de New Orleans Square). Tendez bien l’oreille lors de votre arrivée en gare car, en passant devant le bureau du contrôleur, vous pourrez entendre, en morse, les premiers mots prononcés par Walt lors de son discours d’inauguration pour l’ouverture de Disneyland en 1955.

Quelques minutes plus tard, il est temps de reprendre la route sur l’air entrainant de « The Cavalcade and Maze » tiré du spectacle de la Légende de Buffalo Bill, et il ne faudra pas attendre longtemps afin d’être complètement dépaysés. Place à la végétation luxuriante d’Adventureland et ces nombreux arbres et plantes, mais pas que. On peut aussi y voir les ruines d’un ancien temple (en référence à l’attraction Indiana Jones et le Temple du Péril), ainsi qu’un camp d’aventuriers où une tente, une jeep et toutes sortes d’accessoires ont été laissés par leurs occupants. Tout ce voyage sera assorti de la bande musicale d’Indiana Jones et le Temple du Péril. Cette végétation aux apparences de jungle peut paraitre « brouillonne » mais, quand on se penche d’un peu plus près sur les décors, on se rend compte qu’il n’en est rien.  Les Imagineers ont travaillé en collaboration avec les jardiniers ayant mis en œuvre les paysages de Disneyland Resort afin d’essayer de reconstituer une jungle tropicale grâce notamment à plusieurs variétés de bambous.

Juste le temps de vous laisser admirer et repérer ces détails, puis une seconde grotte apparait à l’horizon d’où au loin des airs de pirates résonnent, mais pas que… Coups de canons, sabres qui s’entrechoquent, les bruits d’une bataille éclatent dans nos oreilles. En contrebas, sur la droite, juste avant la sortie du tunnel, on peut apercevoir le célèbre Capitaine Jack Sparrow : petit passage discret par l’attraction Pirates des Caraïbes. La traversée est bien évidemment accompagnée de la célèbre musique « Yo Ho (A Pirate’s Life for me) », en référence à ladite attraction.

Changement de décor immédiat ! Non sans mal et avec courage, vous voilà à peine sorti du tunnel que trône devant vous un bâtiment en brique rouge au style encore une fois victorien avec une imposante horloge : Fantasyland Station, la troisième gare de l’attraction. Bien que le train ne s’y arrête actuellement plus, c’est une bonne introduction au paysage imaginaire et féérique qui nous attend : Alice’s Curious Labyrinth, Dumbo, avec au loin le château de la Belle au Bois Dormant trônant derrière le Carrousel de Lancelot… Une vue unique sur le land qui sera fort appréciée surtout des plus jeunes qui auront l’occasion de saluer les voyageurs se trouvant à bord de Casey Jr. ou flottant sur les canaux du Pays des contes de fées. Avez-vous d’ailleurs remarqué qu’à chacun de ses passages le Disneyland Railroad salue son homologue, le petit train du cirque, par un coup de sifflet ? La locomotive passe ensuite sous une arche aux notes entrainantes (préparez vous à avoir cette chanson en tête une bonne partie de la journée) et au bâtiment aux multiples couleurs pastel. Vous l’aurez compris, petit passage imposé du côté de l’attraction « It’s a small World » afin de saluer les visiteurs se trouvant dans la file d’attente. On peut clairement imaginer l’intention des Imagineers : nous faire traverser le cœur de Fantasyland dans une ambiance musicale inspirée de deux Classiques Disney, Peter Pan et Mary Poppins. Sans oublier l’entrainante et entêtante chanson de l’attraction « It’s a Small World ».

Retour au « calme » avec quelques arbres et de la végétation avant d’arriver au prochain arrêt : Discovery Station où vous pourrez prendre le temps d’observer un bourg futuriste avec un vaisseau spatial, le X-Wing, posé sur un bâtiment conique abritant Starport. Les notes musicales de l’attraction du Visionarium, nous replongent dans le passé de Discoveryland et sont un appel au voyage afin d’offrir aux visiteurs une dimension intemporelle. Nous passons certes à coté de ce land puisqu’il n’est pas visible dans son intégralité, mais il faut cependant admettre que, lorsque nous passons à côté de l’attraction Hyper Space Mountain avec sa végétation taillée aux aspects rétro-futuristes c’est splendide.

Ça y est, le voyage touche à sa fin. Une fois passé Discoveryland, un peu de végétation sur notre chemin et nous voilà de retour à Main Street Station sur les airs musicaux de la célèbre chanson « Les beaux cerfs-volants » (tiré de Mary Poppins).  

Avez-vous remarqué que, lors du trajet, tout se déroule sur la droite du train (à l’exception du passage entre la gare de Fantasyland et l’attraction « It’s a small world », au niveau du Pays des contes de fées ? C’est aussi la raison pour laquelle les bancs du train sont placés en forme de U, afin de permettre à tout le monde d’admirer les différents panoramas de l’attraction.

Même si l’on rencontre des passages « vides » à certains endroits du tracé, cela nous permet de nous concentrer sur les détails du train et d’observer le travail magnifique qui a été fait sur le bois  ou sur les vitraux de certains trains.

Saviez-vous qu’à Disneyland Paris nous avions le tour le plus long de tous les Railroad Disney ? Quand on réfléchit bien à la question, cela n’est pas étonnant étant donné que notre Magic Kingdom est l’un des plus grands et que le tracé de l’attraction offre aux visiteurs un tour complet du parc.  

Le Disneyland Railroad : Une attraction à la gestion coûteuse et complexe

Le Disneyland Railroad est l’une des attractions qui coûte le plus cher en terme d’exploitation (fioul et machinerie) ainsi qu’en termes de masse salariale, étant donné qu’il faut des employés dans chacune des gares ainsi qu’un conducteur. Ceci dit, il paraitrait que ce serait le poste le plus demandé par les Cast Members. Bien que le train fonctionne au fioul, étant donné qu’il s’agit d’un train à vapeur, ce dernier est également alimenté par de l’eau.

De surcroit, il faut bien admettre que c’est une attraction très complexe à faire fonctionner car, quand il fait trop chaud, elle tombe très facilement en panne (étant donné que dans la locomotive il y a une température extrêmement élevée qui se dégage entre les roues et les rails), ce qui engendre par la suite des difficultés à repartir.

Un petit conseil, si vous souhaitez montez à bord de cette attraction, ne vous y prenez pas trop tard car elle est l’une de celles du parc fermant le plus tôt. En effet, bien que le dernier train circule jusque 18h30, il ne vous sera plus possible de vous insérer dans la file d’attente après 17h00, le temps de vider la file d’attente en cours et de rentrer les trains en gare. Ne soyez donc pas étonné si cette attraction est fermée alors que vous voyez encore des trains circuler.

Pourquoi cette attraction bénéficie d’horaires réduits ? Plusieurs raisons à cela.

  • Raison historique : le public européen ne reste pas tard, ils aiment rentrer tôt.
  • Raison de sécurité : il y a déjà eu un incident en janvier 2013, au cours duquel 4 visiteurs ont été légèrement blessés.
  • Raison de rentabilité : en raison du coût qu’engendre cette attraction, tant du point de vue de son exploitation que de sa masse salariale.
  • Raison esthétique : quand nous passons notamment dans Adventureland avant de rentrer dans la grotte, ce diorama n’est absolument pas éclairé. Cela ne rend pas « belle » l’attraction.

Le Disneyland Railroad : quelques secrets qui ne nous ont pas échappé

Voici les petits secrets, clins d’œil et anecdotes que nous avons pu relever à propos de l’attraction.

Premier clin d’œil : la gare de Main Street est une référence aux passages couverts parisiens. À Paris, depuis le milieu du 19ème siècle, ont fleuri des passages couverts typiques à la rive droite parisienne. Ces passages couverts étaient destinés à abriter certains quartiers où les galeries marchandes étaient initialement à ciel ouvert. Les quartiers concernés étaient bien entendu ceux où la clientèle était assez riche et il y avait une véritable volonté de la part des constructeurs de protéger ce type de clientèle. Ces passages couverts sont de véritables rues, protégées par des structures en acier et en verre. C’est ce genre d’endroits typiques qui ont servi d’inspiration à la gare de Main Street U.S.A.

Deuxième petit secret d’Histoire : autrefois, le panneau d’entrée du parc Disneyland et trônant sur la gare indiquait Main Street U.S.A. et juste en dessous il était écrit « Euro Disneyland Railroad ». C’était donc le nom de la gare qui primait sur le nom du Parc. Désormais, sur ce panneau est indiqué le nom du Parc, c’est-à-dire Disneyland Paris : le resort porte donc le même nom que le grand Parc (Disneyland Paris désigne l’ensemble du Resort, en comprenant le Parc Walt Disney Studios). La raison de ce changement est double :

  • aux États-Unis, la gare de Disneyland en Californie et la gare du Magic Kingdom en Floride portent les noms du parc et non des lands ;
  • le nom de Main Street n’évoque rien aux visiteurs européens qui ont eu du mal à assimiler les différents changements de nom du Resort. C’est plus facile de rappeler le nom du parc à cet endroit.
Un des vestiges de l’Euro Disneyland Railroad

Troisième secret typique à Disneyland Paris, notre Railroad, à l’instar de celui se trouvant en Californie et en Floride, ainsi que nos locomotives, sont des créations originales réalisées dans les bureaux de la Walt Disney Imageenering, en Californie. L’une des particularités typiques aux locomotives parisiennes, c’est qu’elles reprennent le design du C.K. Holiday, le premier train qui a circulé à Disneyland en Californie. Le train parisien porte le même nom, mais il n’a pas la même couleur (celui de Californie est rouge alors que le nôtre est vert).

Secret numéro quatre et qui ressort de ce qui a précédemment été exposé, mais que l’on considère malgré tout comme un secret : chaque train a un nom et chacune des voitures composant le train porte un nom en lien avec la locomotive qui la tire.

Notre cinquième secret est lié à la météo capricieuse typique de Disneyland Paris : les voitures du Disneyland Railroad parisien sont partiellement fermées (ouvertes du côté droit et recouvertes d’une baie vitrée du côté gauche), alors qu’aux États-Unis elles sont ouvertes, et cela pour notre plus grand bonheur. Cela permet à notre attraction de regorger de détails.

Sixième particularité typique à notre attraction parisienne, c’est le seul Railroad Disney à passer dans l’attraction Pirates des Caraïbes, alors qu’en Californie on passe juste au niveau du final de Splash Mountain.

Autre secret : le chiffre 2.215 que l’on peut apercevoir sur la gare de Frontierland est une référence au nombre d’habitants de la Ville de Thunder Mesa.

Avant-dernier secret : quand on est dans le diorama du Grand Canyon, on est en réalité à l’arrière de l’attraction Phantom Manor. On n’est pas exactement dans le même bâtiment, mais le panorama du Grand Canyon permet de camoufler l’attraction. C’est certes un bâtiment différent mais ils sont reliés.

Dernière petite anecdote, les trains dorment en gare. Oui, mais à aucune des 4 énoncées avant. En effet, à la nuit tombée, les trains sont hébergés dans une gare presque invisible à l’œil nu. Elle est située entre Fantasyland et Frontierland Depot. Le train doit en effet aller se garer à Fantasyland et une fois cela fait, il repart en arrière et quitte son tracé juste après la grotte de Pirates des Caraïbes. Cet endroit est assez reculé, de sorte à ce que les visiteurs à bord du train ne le voient que très peu (voire pas du tout).

Et si les trains étaient la véritable iconographie des Parcs Disney ?

De Big Thunder Mountain, au Disneyland Railroad en passant par Casey Junior, Hyper Space Mountain, Indiana Jones et le temple du péril, les trains sont plus que mis en avant à Disneyland Paris. C’est un hommage direct à Walt Disney lui-même, qui a accordé beaucoup d’importance aux trains tout au long de sa vie.

Quand on pense Disneyland, on visualise le château mais n’oublions pas que Walt Disney a dit « Je veux que Disneyland soit le plus merveilleux endroit sur Terre et qu’un train en fasse le tour ». En outre, il faut savoir qu’au moment où le premier parc a été imaginé, il n’y avait pas de château sur les concept-arts, mais il y avait un train. Le début de l’aventure « Disneyland » commence donc par un train : c’est en effet la première attraction que Walt a imaginé. Le Railroad, c’est la première attraction Disney, il y a toute l’âme de Walt, sa mélancolie de l’Amérique quand il y est né, il y a son enfance, sa vie d’adulte, c’est l’essentiel de ce qu’est Disney. Cette attraction est l’emblème des parcs Disney. L’iconographie des parcs Disney, c’est les trains. La première chose que vous voyez en entrant dans tous les parcs Disney, ce sont les trains. Les châteaux ont certes pris le dessus, mais le véritable amour de Walt, ce sont les trains, pas les châteaux.  

Vue sur Mainstreet USA et le chateau depuis la gare de Mainstreet Station

Le train est un véritable emblème national, une trace du passé idéalisé et Walt ainsi que ses successeurs l’ont bien compris, mais ce qui distingue notre Disneyland Railroad des autres Railroad Disney, c’est la richesse des détails qu’il contient. Sans vouloir être chauvin, notre attraction est incroyable de par ses détails, elle est la plus finie et la plus belle, à l’image de notre parc parisien, tout en reprenant les plus beaux éléments du tracé californien. Ce Railroad est fabuleux, il manque juste un diorama entre Discoveryland et Mainstreet U.S.A. Hormis cela, c’est le plus beau des Railroad à nos yeux.

Le calme et la beauté du paysage qu’offre Le Disneyland Railroad en font l’une des attractions incontournables de Disneyland Paris. C’est l’attraction familiale idéale pour vos séjours au pays de Mickey, ne serait-ce que pour faire une pause et reposer vos pieds douloureux. Ce voyage vous promet une ambiance inédite et vous offre en plus d’une vue unique, une expérience sonore et olfactive.

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1 commentaires sur "Le Disneyland Railroad : les secrets de l’attraction"
  1. Meunier Clémentine

    Article incroyable, j’ai appris énormément de chose, 🤩 hâte de refaire le disneyland Railroad en prêtant attention à tous les détails énoncés dans cet article 👌🏻

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