Oui, la fin du genre super-héroïque au cinéma arrivera selon le maître très bientôt. Les héros de comics subiront le même sort que les cow-boys de western quelques décennies plus tôt. Et c’est tout l’enjeu des sociétés de production actuelles, renouveler autant que faire se peut le genre en innovant constamment et en prenant de grandes libertés par rapport aux histoires racontées sur support papier. C’est en tout cas la volonté de grands patrons comme Kevin Feige, désormais plus libre d’entreprendre ses projets au sein de l’Univers Cinématographique Marvel. Souvenez-vous, nous abordions déjà ce problème en mars dernier.
Mais revenons aux récentes déclarations de Spielberg, qui décidément fait parler de lui en moins de 24h. Inquiets, lui et George Lucas, on le sait, du sort réservé depuis 20 ans aux blockbusters, genre hollywoodien monté de toute pièce par les deux cinéastes dans les années 1970, le réalisateur du (Le) Pont des Espions n’a pas manqué de livrer son point de vue sur la situation actuelle au cinéma auprès de l’Associated Press. Lui qui n’a pas (encore) signé de film super-héroïque reste assez sceptique sur la longévité et la popularité des personnages de Stan Lee, George Miller et consors au cinéma.
« On était là quand le western est mort, et il y aura un moment où le film de super-héros connaîtra le même sort que le western », déclare Steven Spielberg dans une interview à l’Associated Press. « Bien sûr, en ce moment, les films de super-héros sont en pleine forme. Je dis juste que ces cycles ont une durée de vie limitée dans la culture populaire. Un jour, les histoires mythiques seront racontées à travers un autre genre, et peut-être qu’un jeune réalisateur est en train d’y réfléchir… »
On recense à l’heure actuelle pas moins de 24 films de super-héros prévus jusqu’en 2020, toutes firmes confondues. Disney et Marvel Studios en sortiront deux, et non des moindres, l’an prochain, Captain America : Civil War et Doctor Strange, sans oublier tout le pendant télévisuel. En tout, l’année 2016 verra 7 films adaptés d’univers de comics arriver sur grand écran. Et la guerre risque d’être rude à coup de budgets faramineux, de promotions exponentielles si bien que l’auto-asphyxie du genre peut très bien arriver. Tous les studios peuvent finalement finir perdants en surchargeant les plannings et les contenus. Comme l’héroïc-fantasy, le western, la comédie romantique, le vampirisme etc., les super-héros restent une mode parmi d’autres. Il n’est pas encore arrivé le temps où le public désertera les salles, tant leur cote de popularité et les critiques restent positives, d’autant que l’année 2016 reste très attendue, mais dans moins de 10 ans, la question se posera sérieusement.
