Discoveryland, analyse d’une crise d’identité (4/4) – Le futur et ses déceptions

Publié par Alexis Richard le 6 mars 2017 | Maj le 17 octobre 2020

Découvrez cette quatrième et dernière partie de notre dossier consacré à Discoveryland, le land rétrofuturiste de Disneyland Paris…

Précédente partie : Comme une impression d’inachevé – les projet sans lendemain

Les Mystères du Nautilus, dans l’ombre de Space Mountain

Construit parallèlement à Space Mountain : de la Terre à la Lune (voir partie précédente), les Mystères du Nautilus ouvrent le 4 juillet 1994, près d’un an avant Space Mountain. Après le Visionarium, l’attraction rend un nouvel hommage à Jules Verne. En effet, il était difficile d’évoquer l’auteur sans penser à « Vingt mille lieues sous le Mers », l’un des romans favoris de Walt Disney lui-même. Très tôt dans la conception de Discoveryland, on y retrouvait déjà régulièrement la présence du Nautilus, hérité en partie du projet Discovery Bay. S’il était prévu initialement que le Nautilus soit un superbe restaurant, il est sauvé du projet Discovery Mountain pour devenir une attraction.

De cette façon, les Mystères du Nautilus et Space Mountain : de la Terre à la Lune sont intimement liés, non seulement par le fait qu’ils proviennent d’un roman de Jules Verne mais aussi parce que l’attraction est un vestige modeste du projet Discovery Mountain. Bien qu’il ne promet pas un aussi grand spectacle que Space Mountain, les Mystères du Nautilus n’en est pas moins un chef d’œuvre du land en étant une reconstitution, très fidèle, du célèbre sous-marin tel qu’on le voit dans la production des Studios Disney de 1954.

Projet d’affiche pour l’attraction les Mystères du Nautilus

Les Mystères … et secrets du Nautilus

La carte de Vulcania, l’un des trésors du Nautilus

Le sous-marin est installé dans Discovery Lagoon au pied de Space Mountain et de son canon Columbiad. Passé son entrée discrète surmontée d’un phare puis un long couloir étanche, il propose une visite à pied du sous-marin à travers un total de six pièces reconstituées: le compartiment des ballasts, la chambre du capitaine, la salle des cartes, la chambre de plongée, le grand salon et la salle des machines. Fidèle et riche en détails, l’attraction mérite une attention particulière pour en découvrir ses secrets comme le trésor du Capitaine Nemo dans lequel on peut retrouver la guitare artisanale du marin Ned Land, vue dans le film ; les accessoires authentiques de la salle de bain du capitaine ; l’escalier qui mène à la timonerie (le poste de commande) ; la carte de Vulcania, le repère du Capitaine Nemo ; la décoration et l’orgue du grand salon provenant directement des décors du film et au milieu duquel le visage de Nemo apparaît régulièrement ; la célèbre source d’énergie qui alimente le Nautilus dans la salle des machines ; les scaphandriers de la chambre de plongée (construits par l’imaginieur Tom Scherman) ; ou encore des raretés comme une carte des Indes orientales datant de 1794 ou un livre de 1638 ; etc… Le clou de la visite étant naturellement la rencontre et le combat avec le calamar géant dans le grand salon.

Élaboration d’un des deux scaphandriers par Tom Scherman

Le grand salon du Nautilus

Le sous-marin diffuse une ambiance particulière à la fois déserté mais malgré tout habité, voire hanté, grâce aux voix des personnages de Nemo, du professeur Arronax, Conseil ou de l’équipage que l’on peut entendre dans l’attraction. Sans oublier la musique d’orgue du capitaine Nemo qui résonne dans le sous-marin. Les nombreux « N » de Némo visiblent à plusieurs endroits de l’attraction rappellent qui est le véritable propriétaire du sous-marin. Toute cette ambiance oriente le sentiment du visiteur entre le malaise de l’accueil du capitaine Nemo, l’appréhension de l’attaque du calamar ou encore le départ précipité du sous-marin. Tel qu’on peut le vivre dans le roman ou dans le film.

Une passion devenue réalité

On doit la conception du sous-marin, qui a demandé un an de construction, à l’Imaginieur Tom Morris mais aussi au décorateur Tom Scherman, véritable passionné du Nautilus et de 20.000 Lieues sous les Mers. Harper Goff, qui avait conçu le sous-marin tel qu’on peut le voir dans le film de 1954 étant trop vieux pour s’occuper de la version de Disneyland Paris, c’est à Tom Scherman qu’incomba ce défi, un rêve devenu réalité pour lui. Après avoir consulté Harper Goff et animée par sa passion, Tom Scherman fut à même d’élaborer cette conception si détaillée du sous-marin imaginé grâce à plus de 250 dessins (sur des serviettes en papier !) ainsi que plusieurs maquettes dont une qui était visible dans la file d’attente du Visionarium et une autre, plus petite, dans la salle Discoveryland du restaurant Walt’s – An American Restaurant sur Main Street, U.S.A. Pour son fabuleux travail, Tom Scherman recevra avant l’inauguration de l’attraction le titre d’Amiral du Nautilus. Il décédera malheureusement quelques mois après l’ouverture de l’attraction … Après construction de l’intérieur de l’attraction en Californie, celle-ci fut envoyée sous caisses par bateau vers le parc à thème français.

L’attraction « Les Mystères du Nautilus » rejointe un an plus tard par Space Mountain : de la Terre à la Lune marque une sorte de conclusion d’un point de vue créatif à la première ère de Discoveryland, celle de Tim Delaney, Directeur artistique du land, où règnent l’originalité, les visionnaires de tout temps et le rétro-futurisme ; une ère qui perdurera encore quelques années avant de s’éteindre aux alentours du nouveau millénaire. Il est intéressant de remarquer que la conception de Discoveryland comme celle des autres lands à l’exception de Fantasyland, rappelle à quel point leur conception n’avait pas besoin de s’ancrer profondément dans l’univers des films Disney pour être magique et dépaysante, c’est là tout le secret du talent des Imaginieurs Disney et où le mot imagination qui le compose prend tout son sens.

Une traversée du temps difficile pour Discoveryland

Alors que Discoveryland était plein de promesses et de projets ambitieux, arrivé à son point culminant avec Space Mountain : de la Terre à la Lune et malgré l’originalité de son concept, le temps ne lui sera pas favorable et en particulier à partir des années 2000, où la perte de son identité et de sa thématisation s’accélérera. L’astuce du concept de Discoveryland qui aurait dû rendre ce land intemporel était pourtant ingénieuse. Entre les difficultés financières qui n’auront pas permis la réalisation de certains projets et des décisions discutables, Discoveryland traversera mal le temps.

Au même titre que Space Mountain qui s’apprête à recevoir sa troisième thématisation en 20 ans d’existence, l’un des autres témoins de l’évolution de Discoveryland est le bâtiment sur la gauche de l’entrée principale du land qui abritera successivement ou simultanément : la boutique Constellations, le Café des Visionnaires, le Visionarium, l’Arcade des Visionnaires, Buzz Lightyear’s Laser Blast et enfin le bureau des Passeports Annuels. Pour commencer, le Café des Visionnaires, qui occupait le bâtiment côté Fantasyland, ferme ses portes en 1993, faute de fréquentation semble-t-il, pour devenir l’Arcade des Visionnaires peuplée de bornes de jeux vidéos jusqu’en 2005 où il devient l’actuel bureau des Passeports Annuels.

Le Café des Visionnaires à Discoveryland, fermé en 1993

Le restaurant original était décrit de la façon suivante : « La décoration en est très contemporaine, mariant le bronze, le cuivre, les granits noir et brun. […] vous choisirez de déguster un couscous, une paella, préparés et servis au comptoir dans des plats en fonte, ou une salade diététique composée. Vous pourrez vous attabler à la terrasse ou dans la salle à manger couverte d’une verrière. » Par ailleurs, il s’agissait d’un des rares restaurants a disposer d’une terrasse qui permettait de voir le passage des parades. Peut-être comptait-on à l’époque sur l’ouverture prochaine de Discovery Mountain et son restaurant inspiré de 20.000 lieues sous les mers. Le Café des Visionnaires rendait hommage lui aussi à Jules Verne puisque le seul vestige du restaurant reste la fresque intérieure représentant l’auteur français entouré de 7 références à ses livres: le bateau Albatros (Robur le Conquérant); les chutes du Niagara (Maître du Monde); une montgolfière (Cinq Semaines en Ballon/le Tour du Monde en 80 Jours); l’obus lunaire (de la Terre à la Lune); le Nautilus (Vingt Mille Lieues sous les Mers); des cavernes souterraines (Voyage au Centre la Terre); une aurore boréale (César Cascabel/Voyages et Aventures du Capitaine Hatteras).

Fresque de Jules Verne au Bureau des Passeports Annuels, seul souvenir du Café des Visionnaires

Finalement, il faudra attendre l’année 1996 pour voir l’arrivée d’un nouveau restaurant à Disneyland Paris et qui marque en même temps la première incursion d’un élément extérieur à la thématisation principale de Discoveryland depuis son ouverture avec Buzz Lightyear’s Pizza Planet, inspiré du restaurant du même nom dans le film Toy Story, le premier long-métrage Disney-Pixar. L’emplacement était à l’origine prévu pour accueillir une exposition. Malgré la présence d’une aire de jeux, le restaurant ne fera pas l’unanimité, son manque de lumière naturelle sera notamment régulièrement critiqué. Le restaurant sera d’ailleurs gravement touché lors de la tempête de 1999.

1996 : ouverture du restaurant Buzz Lightyear’s Pizza Planet

Au pied de Space Mountain, le spectacle que présentait le Nautilus se réduira avec le temps. A l’origine, la scène principale de l’attaque du calamar géant était plus scénarisée avec certains effets spéciaux, la partie précédente du sous-marin faisant plutôt office de file d’attente, les visiteurs pénétraient dans la salle par groupe uniquement et pas encore en visite libre comme c’est le cas aujourd’hui. Parmi les effets supplémentaires, on pouvait citer des effets de projections d’eau et de poissons derrière la fenêtre en iris du Grand Salon, donnant ainsi encore plus l’impression d’être dans les fonds marins. Ou encore un rideau d’algues dissimulant le corps principal du calamar géant, car la scène de l’attaque du calamar géant incluait également une autre tentacule, une première apparition inquiétante annonçant l’arrivée du calamar géant tel qu’on le connaît encore aujourd’hui, avec ses huit tentacules et ses yeux rouges. Cette tentacule, aujourd’hui disparue, était longue de plus de 6 mètres et composée de 13 segments permettant de l’animer indépendamment pour lui donner un mouvement gracieux. Sa création n’a pourtant pas été simple, pour l’équipe chargée de la création de cet élément (voir galerie de l’équipe créative du Nautilus), il s’agissait du plus grand et plus sophistiqué accessoire qu’ils aient jamais animé et pour lequel il fallait combiner machinerie et réalisme au niveau de la texture et du rendu.

Chérie, j’ai rétréci le public arrive à Discoveryland

1998 : Chérie, j’ai rétréci le public

L’attraction Captain EO ferme ses portes pour des raisons ambiguës en 1998. Après huit mois de travaux intensifs, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 (au point de repeindre les extérieurs de l’attraction en hiver sous une bâche chauffée par des ventilateurs), une autre attraction avec film 3D la remplace : Chérie, j’ai rétréci le public. Une attraction se basant sur la série de film Chérie, j’ai rétréci les gosses et qui fait appel à des effets spéciaux supplémentaires à ceux de l’attraction précédente. Le professeur Szalinski, en présence de sa famille, y reçoit le prix de l’inventeur de l’année de l’Imagination Institute à l’occasion de ses portes ouvertes et fait une démonstration de sa machine à rétrécir qui n’est plus à présenter ainsi que de plusieurs autres, ce qui ne s’avérera pas sans risques puisqu’en plus de se voir rétrécir, les visiteurs seront aussi confrontés à des modèles géants de félins, d’un chien et d’un python sans oublier une invasion d’un millier de souris.

La première version de l’attraction est née à EPCOT en Floride. Tom Fitzgerald racontera que le nom de l’attraction avait été trouvé bien avant le contenu précis et la façon de procéder. Parmi les effets spéciaux utilisés durant le tournage, un très simple a permis de faire croire que le film a été tourné en une seule séquence pour donner l’impression d’assister à une réelle cérémonie. Il s’agissait de figer les acteurs dans certaines positions pour faciliter le tournage en plusieurs séquences.

La salle de spectacle à Disneyland Paris a nécessité des aménagements spéciaux pour accueillir l’attraction afin notamment de pouvoir lui donner l’impression d’être « porté » après avoir été rétrécie, le défi a été de faire rentrer des engins de chantier dans l’attraction pour adapter la salle de spectacle afin d’y creuser le sol de 6 mètres et surtout en faire évacuer les 3000 m² de terre et les débris et de pouvoir y installer une plateforme de 100 tonnes. Technologies 3D, vibrations, souffle d’air, projection d’eau, jeux de lumières et de laser, … l’attraction faisait appel à toutes ces technologies pour faire vivre l’aventure rétrécie à une salle de 600 personnes ! L’une des autres innovations de la nouvelle attraction est qu’elle était multilingue, un atout pour le parc européen. L’attraction fait également appel à un nouveau personnage avec le Dr. Channing, Directeur de l’Imagination Institute, joué par Eric Idle. L’une des fidélités faites à Discoveryland pour Chérie, j’ai rétréci le public est qu’on retrouve Bruce Broughton derrière la composition de la musique de l’attraction, qui avait déjà fait celle du Visionarium, et qu’on retrouvera quelques années plus tard sur Cinémagique aux Walt Disney Studios. En plus de retrouver le casting des premiers films pour la famille Szalinski, c’est Randal Kleiser, metteur en scène de « Chérie, j’ai agrandi le bébé » qui réalise le film de l’attraction.

A part Orbitron, toutes les autres attractions de Discoveryland subiront l’évolution du land. Si Discoveryland et la plupart de ses attractions sont nées d’une conception exclusive pour le resort européen, pour pallier à une identité difficile à maintenir, les directions successives de Disneyland Paris se réfugieront dans des solutions de facilité pour faire traverser Discoveryland à travers les années et les exigences des visiteurs.

Un nouveau millénaire pas très visionnaire

L’année 2000 commence sur une anecdote amusante. Dans l’attraction Autopia, une publicité présente (déjà en 1992) le Rocket Café dont le slogan est le « Bistrot de l’an 2000 » et c’est exactement cette année-là que s’ouvre ce nouveau point de restauration à Discoveryland, au pied de Space Mountain. Six ans plus tard, c’est un autre point de restauration qui fera son apparition à l’entrée de Discoveryland : Cool Station.

Le développement de Discoveryland aurait pourtant pu se forger autrement dans d’autres circonstances, financières essentiellement. Notamment, en 2001 et 2002, quand les Studios Disney sortent 2 films qui auraient pu se voir déclinés parfaitement à Discoveryland, à savoir Atlantide, l’Empire Perdu et la Planète au Trésor. Les univers respectifs des deux films étant très influencés par le rétro-futurisme. Malheureusement, le faible succès des deux films éloigne la moindre référence dans un parc Disney alors que Discoveryland en aurait été l’endroit rêvé.

2006 : Inauguration de Buzz l’Eclair Bataille Laser

En 2004, le Visionarium fait son ultime voyage dans le temps avant de fermer définitivement ses portes en raison de son intérêt décroissant auprès du public. Il sera remplacé deux ans plus tard par une attraction importée des parcs Disney étrangers et qui sera très vite populaire mais qui s’éloigne du thème original de Discoveryland : Buzz Lightyear’s Laser Blast et son tir au laser interactif à la poursuite de l’infâme Empereur Zurg. Avec la disparition de Timekeeper, Disneyland Paris perd aussi l’un de ses plus impressionnants audio-animatronic. Il reste néanmoins une relique du Visionarium dans la nouvelle attraction puisque Nine-Eye y fait un caméo au début du parcours de l’attraction. La nouvelle attraction est inaugurée modestement le 8 avril et mêle technologies anciennes (omnimover, dark ride, …) et nouvelles (pilotage, tir au laser, interactivité, …). D’après les Imaginieurs, l’attraction est à 90% semblable à ses homologues étrangers.

Le saviez-vous ? Un souvenir du Visionarium se cache dans l’attraction Buzz

Après le Café des Visionnaires et le Visionarium, la boutique Constellations, présente dans le même bâtiment, est la seule survivante de l’évolution de Discoveryland, avec l’arrivée de l’attraction Buzz l’Eclair, elle connaîtra quelques modifications dans sa décoration originale (jusqu’à son logo), l’accent était auparavant mis davantage sur les étoiles et les planètes, rappelant en partie l’attraction Orbitron à proximité. Les plafonds de la boutique étaient décorés de constellations illustrées par des Personnages Disney comme Mickey, Pluto ou Donald et d’alambiques de verre, de télescopes et autre machines volantes inspirées en partie des dessins de Léonard De Vinci.

La même année du départ du Visionarium marque aussi l’arrivée à Vidéopolis du spectacle mémorable la Légende du Roi Lion, un grand spectacle comme Vidéopolis en connaîtra rarement.

2005 : Space Mountain – Mission 2

Depuis son ouverture en 1995, Space Mountain est sans doute au cœur de la crise d’identité dont souffre Discoveryland, à la fois son apogée et le début de son déclin. La perte du Visionarium précède celle de la thématisation originale, dans les deux sens du terme, de Space Mountain : de la Terre à la Lune. Jules Verne est congédié pour une re-thématisation rapide de l’attraction à renfort d’effets spéciaux qui deviendra Space Mountain : Mission 2, inauguré par Vin Diesel et DJ Tiësto en 2005. L’attraction aura quand même droit à une soirée hommage en présence des Imaginieurs Nigel Bratcher et Yves Benyeta. Le concept de Mission 2, qui devait s’appeler à l’origine « Supernova », se veut plus moderne et repousse le voyage au-delà de la lune, dans les confins mystérieux de l’espace où la lune sera remplacée par une supernova. Cette nouveauté entraînera plusieurs pertes de la thématique de Jules Verne au sein de l’attraction, tant dans le parcours dont le décor est modifié que dans la file d’attente où les clins d’œils et références sont remplacés par des éléments sur le thème de l’espace provenant de la NASA, ESA et de satellites. Y compris la superbe musique de Steve Bramson et les ambiances musicales extérieures propres à l’attraction. La musique du parcours sera remplacée par « Cloudy Day » du compositeur oscarisé, Michael Giacchino à qui on doit notamment plusieurs bandes originales de film Disney-Pixar. L’une des innovations de l’attraction permet que la propulsion se fasse plus bas dans le canon pour plus de sensations.

Toujours en 2005, avec le retrait du partenaire IBM, le post-show de Star Tours lancé en 1993, l’Astroport Services Interstellaires, disparaît. Les jeux vidéos interactifs, dont Star Course et Orakel, et les bornes de retouches photos tactiles (Photomorph) sont retirées définitivement après une douzaine d’années de service. En même temps, l’hôtesse robotique ROX-N (entendez Roxanne), probable petite amie du pilote REX, devient un simple audio-animatronic alors qu’elle interagissait auparavant avec les visiteurs.

Autopia connaît aussi son petit lot de déception, l’attraction qui ne bénéficiait déjà pas d’un très riche décor voit la disparition de son décor principal, celui de la cité de Solaria.

Solaria, l’un des rares décors d’Autopia, aujourd’hui disparu

Les suite des années 2000 reste plutôt calme pour Discoveryland hormis le lancement du spectacle « Place à la danse avec Stitch », à l’occasion du Festival de la Nouvelle Génération, qui sera sans doute ce que le land connaîtra de pire.

Fin 2010, un clin d’œil au film Disney-PIXAR Wall-E est ajouté à Discoveryland avec une statue de Wall-E et EVE entre Space Mountain et Vidéopolis.

2010 : Wall-E et EVE arrivent à Disneyland Paris

Suite au décès de Mickael Jackson en 2010, les Parcs Disney décident de rendre hommage au roi de la pop, amoureux de l’univers Disney. Ainsi, les attractions Chérie, j’ai rétréci le public à travers le monde ferment pour accueillir de nouveau Captain EO, après une douzaine d’années d’absence. L’attraction hommage connaîtra un certain engouement à son retour mais qui sera de courte durée. En 2015, l’attraction est fermée définitivement et devient Discoveryland Theater qui projette certains courts-métrages et fait la promotion des nouveautés des Studios Disney. Discoveryland perd ainsi une attraction.

https://www.youtube.com/watch?v=pHlonwdGkGo

Force est de constater que Discoveryland est le seul land de Disneyland Paris à avoir subi autant de modifications sur l’ensemble de son offre. C’est le land qui compte le plus d’attractions aujourd’hui disparues.

En 2016, une soirée spéciale est organisée à l’occasion du dernier voyage vers la Lune d’Endor qui marque la fermeture de l’attraction Star Tours avant sa mise à jour qui verra l’ajout de nombreuses nouveautés pour cette attraction phare de Discoveryland.

Dans pas si longtemps, dans une galaxie pas si lointaine …

Avec le rachat de Lucasfilm ltd. par Disney, Star Wars a retrouvé une nouvelle jeunesse. De ce fait il semblerait qu’une partie de Discoveryland se reconvertisse en partie petit à petit vers l’univers Star Wars. Cela a commencé avec le lancement de la Jedi Academy qui occupe aujourd’hui Vidéopolis. L’attraction phare Star Tours s’apprête prochainement à ré-ouvrir pour proposer de nouvelles aventures exaltantes dans la galaxie de Star Wars. La fermeture de Captain EO (actuellement Discoveryland Theatre) et du restaurant Buzz Lightyear’s Pizza Planet, pourrait laisser présager la constitution d’un mini-land Star Wars et en particulier d’un restaurant pour venir compléter la Jedi Academy, Star Tours : l’Aventure Continue et Hyperspace Mountain.

discoveryland

Avant 1992, l’idée d’un Star Wars Land était déjà évoqué …

Si les fans de Star Wars ont de quoi se réjouir, on peut redouter la tendance des Parcs Disney à se reposer sur les franchises à succès pour ses parcs. D’un côté, si cette tendance se confirme, elle continuera d’éloigner la thématique rétro-futuriste de Discoveryland imaginée par Tim Delaney qui peine à survivre, cependant, d’un autre côté, le futur développement de la zone Star Wars de Discoveryland n’est autre que l’accomplissement d’un projet déjà imaginé lors de la première conception de Disneyland Paris. En effet, des esquisses préparatoires laissaient penser qu’une zone Star Wars plus importante était imaginée pour le resort européen …

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3 commentaires sur "Discoveryland, analyse d’une crise d’identité (4/4) – Le futur et ses déceptions"
  1. Lhori

    Moi j’avais une question car a chaque fois que je vais sur le parc Pizza Planet n’est jamais ouvert. Il se passe quoi ?

  2. Kevin Gauthier

    Il est fermé car il semblerait que le bâtiment ne soit plus en au norme en cas de tempête.

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