Lancée le 12 novembre en Amérique du Nord et le 7 avril en France, la plateforme Disney+ s’est rapidement imposée comme l’un des nouveaux géants du marché des SVOD. Une place forte appuyée par un catalogue riche de plusieurs décennies de productions, de dizaines de contenus originaux et d’un développement international rapide. Si la qualité et la valorisation des productions historiques ne font pas débat, c’est autour des productions originales Disney + que les abonnés se divisent. Après quelques mois de présence de Disney + en France, retour sur les qualités et défauts du très jeune service de vidéo à la demande.
Quand la Walt Disney Company bouscule le monde de la SVOD
Avec plus de 80 ans de productions Disney, le catalogue de la 20th Century, les studios Marvel, Lucasfilm et l’impressionnante liste de documentaires de National Geographic, Disney + partait dès son lancement avec une bibliothèque vertigineuse. Une mine d’or investie avec talent par les équipes de la plateforme notamment grâce à la fluidité du service de vidéo à la demande.
L’interface propose de revisiter des univers autour de collections, l’occasion de redécouvrir certains contenus souvent déjà plus que vus et parfois moins connus. La famille Simpson par exemple est proposée en sous-catégories : Les Simpson prédisent l’avenir, en voyage, Les Simpson et les stars du rock ou encore lorsqu’ils font du sport. L’occasion de découvrir les contenus sous une nouvelle forme, sans s’aventurer dans l’épineux binge-watching. Autre approche pour valoriser la bibliothèque, la mise en place de thématiques de programmes en lien avec l’actualité : le mois de la terre en avril ou plus récemment la célébration des héros de la communauté noire en lien avec le mouvement Black Lives Matter.
Disney + est en perpétuelle évolution avec une position à l’équilibre entre mise en avant des productions originales et valorisation des classiques. Il faut ajouter qu’avec la crise sanitaire mondiale, le service s’est imposé comme un outil vital pour la Walt Disney Company, permettant d’assurer la diffusion de plusieurs productions comme Artemis Fowl.
Les productions originales, un enjeu pour l’avenir
Documentaires, reality show, séries animées, longs-métrages, émissions de DIY, la bibliothèque de contenus originaux explore une multitude d’univers grâce à ses nombreux studios. A la clé de nombreux originaux plus ou moins remarquables avec l’apparition de quelques pépites comme Timmy Failure : des erreurs ont été commises. Pourtant, Disney + peine à fédérer autour de contenus forts, exception faite de la série Star Wars The Mandalorian devenue en quelques mois un véritable phénomène culturel. Cette situation peut s’expliquer d’abord par le nombre limité de productions originales associé à un manque de visibilité de celles-ci. Les sorties imposent parfois de petites émissions face à des géants comme La Belle et la Bête, le service a pourtant beaucoup à offrir avec ces programmes courts idéaux pour les dimanches en famille comme L’Atelier de Justin et A Vous Chef, des émissions au succès plutôt confidentiel en France. Une autre source de frustration pour les spectateurs repose sur l’absence de certains contenus forts, une situation liée aux droits de diffusion et à la sacro-sainte chronologie des médias française. Des faiblesses qui devraient être corrigées avec l’arrivée de nombreuses productions de grande ambition dès 2021.
Les documentaires, des contenus piliers du service
Autre tête du lancement de Disney +, The Imagineering Story s’est imposé comme l’un des succès de la plateforme et premier d’une longue série de documentaires. Les coulisses, Les Making Of : Star Wars The Mandalorian, Souvenirs de Tournage, Dans un Autre Monde, le service de vidéo à la demande explore les coulisses des classiques Disney pour le plus grand plaisir des abonnés. L’autre grande force de Disney +, c’est National Geographic et ses nombreux documentaires avec l’arrivée hebdomadaire de nouveaux contenus. Un accès illimité à une richesse documentaire inédite à mettre en lien avec le prix accessible de la plateforme à 6.99€ /mois. L’arrivée récente du Disney + Original : Père et Fils au bout du Monde rappelle que pour le service de vidéo à la demande, l’enrichissement des contenus singés National Geographic n’est pas secondaire.
Disney +, une jeune plateforme tournée vers la création
Avec de nombreux projets en production, l’avenir de Disney + s’annonce chargé, néanmoins, le passage de la crise sanitaire mondiale n’a pas joué en la faveur de la plateforme qui a dû repousser de nombreux projets. L’arrêt de plusieurs productions en cours et la mise en suspens d’autres risquent d’accentuer encore cette sensation de manque de productions originales au sein du service, au moins pour quelques mois. Concernant l’avenir, si National Geographic va appuyer sa présence déjà marquée, le succès de la plateforme devrait être avec Marvel et ses nombreuses séries : WandaVision, Le Faucon et le Soldat de l’Hiver, Loki, What If … ?, Hawkeye, Moon Night, Ms. Marvel ou encore She-Hulk. Lucasfilm compte bien s’offrir une place de choix avec la série sur Obi-Wan Kenobi, celle sur Cassian Andor ou encore l’animée The Bad Batch pour ne citer qu’eux. De nombreux projets auxquels il faut ajouter les nombreuses productions en cours et l’interminable liste de projets en écriture.
De plus, Disney + inaugure une nouvelle ligne dans la création parfois très cadrée de la Walt Disney Company, effectivement, l’arrivée de l’album visuel de Beyonce Black Is King ou du très étonnant Zenimation sont le signe évident que Disney + ouvre une nouvelle voie pour Disney. Cette diversité artistique ne se construira pas en quelques mois, en effet, elle prendra du temps, il suffit de se souvenir des premières années de Netflix. En attendant la proposition plus régulière de contenus originaux, le service de vidéo à la demande devrait contenter la plupart grâce à son imposante bibliothèque et les nombreux contenus déjà disponibles.